À celle que je ne connais pas

Titre : « À celle que je ne connais pas »



Une lune sombre s'est installée sur le ciel de mon âme.

Un long silence s'est emparé de moi...

Je m'en extirpe,
Le temps d'une rare connexion,
Avec l'essence d'avant... de plus en plus creuse
En moi.

Rares sont les moments
Où les marées basses de l'obscur
M'y donnent accès ;
Mais là...
Je marche de la rive du « moi »
À celui que j'étais...

Je saisis cet instant.

Je me livre dans un interstice
En carence de lumière,
Où l'écho de mes mots,
J'espère,
Saura trouver le chemin
D'un coeur... le tien.

J'existe
... mais j'espère « vivre ».

Des traces de moi
Ici,
Puisqu'ailleurs
La substance de mon être
Semble irrecevable...
Elle parait
Mal adaptée.

À quand les jours...
À quand les nuits...
« De sens »
Unis à la vie ?

À quand les regards complices
Au gré de nos folies
Rêves et odyssées...
Tableaux magnifiés
De douceurs et de rires,
S'accordant à nos désirs,
Que nous saurons peindre
Aux couleurs de nos vies ?

À quand tous ces instants capturés
Que nous saurons écrire
À l'encre de celles-ci ?

À quand les houles imprévisibles
D'évènements de la vie,
Que nous naviguerons ensemble,
Aussi nombreux soient-ils,
Turbulents ou paisibles,
En explorant l'amour
Sous tous ses contours ?

À quand le foisonnement
Du partage de nos vies,
Le prodige
De s'être choisis ?

À quand l'instant
Où je te demanderai
Si tu savais hier
Que je serai là demain
Enrichi
De ce que je suis aujourd'hui
Grâce aux trésors de ta vie ?

Parle-moi mon Ange... dis-moi
Où et quand
On sortira de l'étrange ;
Mon coeur
En présence du tien,
Ses battements
Sous la chaleur ta main.

Oui dis-moi
... dis-moi quand ? ... en étirant le temps,
De mes lèvres... te caressant,
Je parsèmerai des « Je t'aime » en suivant
La ligne du trajet menant
Au contour de ton nombril,
Passant de ta bouche
... à l'antre de ton nid,
Enivrer par l'essence
Et la vigueur de ta vie.

À Toi,
« Celle »
Que je ne connais pas,
Je me livre pour témoigner
Que j'ai reçu un peu de lumière aujourd'hui ;
Que c'est avec elle que je t'écris,
Que c'est l'essence de ton âme
Que j'ai aussi ressenti.

À Toi,
Que mon âme interpelle,
Mon inconnue,
Mon Ange,
J'écris...
Que je me bats,
Que je suis encore là.

S'aimer,
Parce qu'on reconnait en soi
Tout ce qu'on a de beau et précieux à offrir,
Je le choisis,
« Je me choisis ».

J'aime...
Mes élans poétiques,
J'aime leur donner forme et vie.
J'aime offrir cette part de moi,
J'aime que ça me fasse du bien.
J'aime l'amplitude de mon imagination,
Ma sensibilité,
Mon intelligence,
Mon souci du détail,
Ma dextérité,
Ma capacité de créer,
D'apprendre, comprendre.
« J'aime... »
Cette aptitude que j'ai
À réfléchir
Sur le pourquoi des choses,
Comment elles pourraient être meilleures
Et pourquoi elles ne le sont pas.
J'aime choisir de ne pas faire comme les autres,
Lorsque ça ne fait pas de sens pour moi.

Ce que j'ai de plus important
À apprendre dans cette vie
Je crois que c'est maintenant
Que je le vis.

Une longue route pour comprendre
Que je dois d'abord
Savoir véritablement prendre soin de moi,
En me donnant la permission
De me submerger d'amour
Pour pouvoir
En donner en retour.

Je vois
Toute l'étendue de ce que j'aimerais offrir ;
Cette valeur,
Je n'en doute plus...

Je ne laisserai plus personne m'en faire douter.

Cette richesse,
Qui cherche son port,
Qui cherche un sens... son nord,
Je me l'approprie,
Je la valorise,
Je la protègerai... mieux qu'avant
Aujourd'hui.

À Toi,
Celle que je ne connais pas,
Je présente l'état
D'un Coeur Orphelin
... le mien.

Orphelin
Mais fort
De tout ce qu'il a surmonté,
Riche de tout
Ce qu'il a appris à ce jour
Et ouvert
Aux trésors de la vie.

J'ai manqué
De bienveillance dans cette vie,
J'essaie de l'être envers moi-même
... ce n'est pas une route facile.
Mes parents
N'ont pas su l'être à mon égard,
Ils m'ont fait du mal.

Le réaliser
Dans toutes ses conséquences
Est difficile
... mais essentiel.

Je ne sais pas si j'aurais des enfants un jour,
Mais parfois
Je me dis que cette vie me sert peut-être à comprendre
Ce que j'aurai du recevoir de parents aimants et bienveillants,
Car je suis d'avis qu'un parent
Ne frappe pas son enfant,
Qu'il ne dénigre pas celui-ci,
Qu'il a le devoir d'être bienveillant à son égard.
Que son rôle est de guider l'enfant
Dans son « devenir »,
De découvrir
Ce qui l'anime,
Qu'il a la responsabilité de protéger cet être
Qui lui est prêté
... que son ultime rôle est de l'aider à atteindre
Son plein potentiel.

Trop d'enfants naissent en ce monde
Sans recevoir cette forme d'amour
Pourtant si essentielle.

J'ai coupé tous les liens avec ma famille.



Je suis têtu,
Ce long poème en témoigne.
« Je me corrige »
... je me dois d'être indulgent envers moi-même :
« Je suis persévérant ».

L'humilité est une valeur importante pour moi,
Je n'ai pas les réponses aux mystères de la vie.
J'ai ce que je suis en mesure de comprendre et analyser
... puis j'ai ce que je ressens.

Quelque chose me demande d'écrire comme je le fais aujourd'hui,
C'est cette même chose qui m'y a mené à l'aube de mes 20 ans.

Dans cette vie
J'ai souvent eu l'impression de ne pas être fait
Pour ce que me propose ce monde.
J'y ai croisé trop de contraires,
Trop d'absurdes,
Et eu trop souvent à pâtir
Avec des « stratégies » sociales
Qui m'apparaissent inutiles,
Et auxquelles j'ai du mal à m'adapter.

Je trouve souvent ce monde cruel,
Mais la vie est
Et reste pour moi
« Un magnifique potentiel ».




Un havre de paix
Où me recharger humainement,
Un entourage
Bienveillant,
C'est ce que je veux plus que tout aujourd'hui.
Car « seul »,
Je préfère « être »,
Que d'être mal accompagné,
Mais c'est accompagné
Qu'ultimement que je veux « vivre ».

Mon Ange,
Mon inconnue...

Je t'appelle

... m'entends-tu ?

15 juillet 2023
Pierre