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La beauté de la poésie et de l'écriture.

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La beauté de la poésie et de l'écriture.
Evaderhaindile 18 février 2023 à 13:22

Et vous quelle jolie poésie vous souhaitez mettre en lumière aujourd'hui?
Apportons de la beauté, face à tout ce tumulte que l'on decèle dans la rue,près de nous, sur les visages,dans la pensée ou dans les coeurs.
Retournons au sensible...

Si vous le voulez bien, offrez sur ce poste ,et à nos lectures,les jolies fleurs de la pensée que vous avez en tête.!
C'est sûr, en vous lisant, je me dirai,comme vous ...<<Oui!!!!...Cette poésie là , je la connais et je l'adore !>>
Chouette...
Mettons en commun...!
Merci d'avance pour vos contributions...
J'imagine que depuis tant d'années, sur le site, je ne suis pas la seule à avoir eu cette envie, de thème...
Et bien ré- actualisons alors...!
A bientôt le plaisir de vous découvrir...
Pour moi cela commence par ce poème de Jacques Prévert...
Fleurs et couronnes...
Merci,merci,merci...
D'avance...

http://jph.durand.free.fr/poesie/Prevert.FleursEtCouronnes.htm

Hinenaole 18 février 2023 à 13:43  •   92128

Spontanément, comme ça sans réfléchir, le premier 'truc' qui me vient à l'esprit.

"Un peu de pain, un peu d'eau fraiche,
l'ombre d'un arbre, et tes yeux.
Aucun sultan n'est plus heureux que moi.
Aucun mendiant n'est plus triste."

- Omar Khayam
(Repris par Bernard Lavilliers dans la chanson Femme.)

Depuis l'adolescence, j'ai toujours été touché par ces quelques mots symboliques qui débutent cette chanson.

paradoxle 18 février 2023 à 14:51  •   92131

Pas très poésie pour ma part même si c'est de loin Prévert qui me touche le plus.
Mais j'ai bien aimé Quenau à une époque :

Puisque vous appréciez ces os dans la tempête
ces os brisés broyés brassés par les cailloux
ces os tapés de froid plus secs que des arêtes
puisque nous n'apprécions pas

puisque vous accordez la vermine infernale
et les démons surgis au-dessus des étangs
les masques cramoisis les danses sépulcrales
puisque nous n'accordons pas

puisque vous acceptez les vautours qui s'envolent
assassinant le ciel de leur cou décharné
dégustant le bon jus des charniers qui bouillonnent
puisque nous n'acceptons pas

puisque vous approuvez les dents que l'on arrache
le carcan qui sertit le cou du prisonnier
les coups de pied au cul et les coups de cravache
puisque nous n'approuvons pas

puisque vous admettez et le pauvre et le riche
et le mal et le bien et l'aumône et le poing
et le roi sur son trône et l'idiot dans sa niche
puisque nous n'admettons rien

puisque vous acclamez les meilleurs et les pires
les singes chamarrés les chiens qui font le beau
les chaouchs les chacals les chameaux et les chbires
puisque nous n'acclamons pas

puisque vous tolérez le bon dans la mélasse
le méchant en enfer le doux dans la prison
les malheurs éternels l'imbécillité crasse
puisque nous ne tolérons rien

puisque vous dites oui aux misères des hommes
pourquoi donc trempez-vous le pain dans notre soupe
pourquoi donc buvez-vous l'alcool de notre vin

Hinenaole 18 février 2023 à 17:03  •   92136

Sur la toute dernière année de théâtre, au moment précis où j'ai dû décider si je voulais pencher professionnel sur les planches ou bien professionnel sur la planche à dessin. (la suite immédiate sera hélas une planche pourrie. Mais c'est la vie...)

"Voici peut-être le dernier jour de ma vie.
J'ai salué le soleil en levant la main droite,
mais je ne l'ai pas salué en lui disant adieu -
non, plutôt en faisant signe que j'étais heureux de le voir:
c'est tout."

Fernando Pessoa.
Le gardeur de troupeaux - 1960.


Hinenaole 18 février 2023 à 21:28  •   92152

Court, mais a toujours été très 'sensationnel' pour moi.
Vient de ce titre de Vangelis, Twilight. (crépuscule)

Quand j'étais môme, j'avais même appris phonétiquement ce poème par coeur, sans même jamais rien comprendre...
Juste parce que c'était beau. 🙂 (à présent que j'entre dans cette langue, je le lis encore autrement)


Le jour tombe dans le crépuscule.
C'est là la magie du temps.
A la même heure demain,
Il y aura une autre magie.
C'est quand les couleurs se transforment en saveurs,
Les saveurs se tournent en couleurs.
Et c'est quand les ombres se mêlent au bleu profond.

(Traduction personnelle basée sur une pré-traduction en anglais.)

De 0:10 à 0:31.
voir la vidéo

gildele 18 février 2023 à 22:46  •   92155

Je suis bien conscient que ce qui vibrait en moi, enfant ou adolescent découvrant " Paroles" de Prévert , Queneau ou Boris Vian, .... cette part là, elle, n'a pas ... chez moi ,vieilli d'un iota .

Par exemple, comment voulez-vous que le zèbre -TDAH que j'ignorais être puisse oublier ça :


Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le coeur
il dit oui à ce qu'il aime
il dit non au professeur
il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec les craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur.

Le cancre , in " Paroles* - 1948
Jacques Prévert

Ou encore, ce qui suit, qui est à jamais mon " Chant des partisans" perso :

Un jour
Il y aura autre chose que le jour
Une chose plus franche, que l'on appellera le Jodel
Une encore, translucide comme l'arcanson
Que l'on s'enchâssera dans l'oeil d'un geste élégant
Il y aura l'auraille, plus cruel
Le volutin, plus dégagé
Le comble, moins sempiternel
Le baouf, toujours enneigé
Il y aura le chalamondre
L'ivrunini, le baroique
Et tout un planté d'analognes
Les heures seront différentes
Pas pareilles, sans résultat
Inutile de fixer maintenant
Les détails précis de tout ça
Une certitude subsiste : un jour
Il y aura autre chose que le jour.

Boris Vian

Et bien sûr, l'incontournable :


"Conjugaison" de Queneau :

Soit le verbe « je m'embarque » particulièrement irrégulier :
J'embarque
Tu bateau
Il navigue
Nous coulons
Ils îles désertes (à distinguer soigneusement de « ils déserts » du verbe « je chameau » et de « ils désertent » du verbe « je m'engage ».)

( À la relecture de ces 3 textes, je réalise que ceux-ci, à mes yeux me définissent et me présentent tout autant, ... sinon plus .... que tout ce que j'ai pu écrire sur Apie depuis mon inscription ! )

coramouhle 23 février 2023 à 13:49  •   92339

Voici une (très vielle) mienne ode à la sensualité :

Les volutes satin ruisselant de sa bouche
S'avancent étangs fumeux de brumes assoiffées
D'où s'échappent de vagues flots en rubans filés
Aux fluides mystères que l'éther effarouche

Les spirales chassées s'approchant doucement
Pour m'effleurer enfin de leurs langues lactées
S'écoulent sur ma peau en réseaux dilatés
Effluves d'un baiser dessiné par le vent

Mais la liaison défaille et la source se trouble
Où creuse l'entonnoir d'un soupir expiré
L'écrin ourlé d'azur danse gris se dédouble

Le puits d'incandescence cessant de diffuser
Dans le souffle effilé d'une ultime bouffée
S'achèvent nos amours au fond du cendrier

Hinenaole 23 février 2023 à 14:21  •   92341

NB: Pour profiter de vos partages de poésie, personnellement je les lis à haute voix. Et c'est alors l'oreille qui me conscientise les sons.
(bon et puis ça va, quoi... ^^ Comme je suis assez souvent seul dans ces moments-là, on ne me prend pas pour un fou. 😅)

A plus tard.

Evaderhaindile 28 février 2023 à 06:54  •   92514

@Hinenao
Le chouchou de mes 20 ans
Baudelaire...
Là il y a du ssson...De la voix
Le serpent qui danse.....

voir la vidéo

Evaderhaindile 19 mars 2023 à 13:48  •   93239

voir la vidéo

Evaderhaindile 19 mars 2023 à 14:05  •   93241

Pablo Neruda...
Un poème que j'aime particulièrement.

Farandolele 19 mars 2023 à 16:09  •   93245

Merci pour ce fil @Evaderhaindi et pour ces beaux partages.

Cri du coeur
Jacques Prévert

C'est pas seulement ma voix qui chante
C'est l'autre voix, une foule de voix
Voix d'aujourd'hui ou d'autrefois
Des voix marrantes, ensoleillées
Désespérées, émerveillées
Voix déchirantes et brisées
Voix souriantes et affolées
Folles de douleur et de gaieté

C'est la voix d'un chagrin tout neuf
La voix de l'amour mort ou vif
La voix d'un pauvre fugitif
La voix d'un noyé qui fait plouf
C'est la voix d'une enfant qu'on giffle
C'est la voix d'un oiseau craintif
La voix d'un moineau mort de froid
Sur le pavé de la rue de la joie...

Et toujours, toujours quand je chante
Cet oiseau-là chante avec moi
Toujours, toujours, encore vivante
Sa pauvre voix tremble pour moi
Si je disais tout ce qu'il chante
Tout ce que j'ai vu et tout ce que je sais
J'en dirais trop et pas assez
Et tout ça je veux l'oublier

D'autres voix chantent un vieux refrain
C'est leur souvenir, c'est plus le mien
Je n'ai plus qu'un seul cri du coeur :
" J'aime pas le malheur ! j'aime pas le malheur !"
Et le malheur me le rend bien
Mais je le connais, il me fait plus peur
Il dit qu'on est mariés ensemble
Même si c'est vrai, je n'en crois rien

Sans pitié j'écrase mes larmes
Je leur fais pas de publicité
Si on tirait le signal d'alarme
Pour des chagrins particuliers
Jamais les trains ne pourraient rouler
Et je regarde le paysage
Si par hasard il est trop laid
J'attends qu'il se refasse une beauté

Et les douaniers du désespoir
Peuvent bien éventrer mes bagages
Me palper et me questionner
J'ai jamais rien à déclarer
L'amour comme moi part en voyage
Un jour je le rencontrerai
A peine j'aurai vu son visage
Tout de suite je le reconnaîtrai...

Minairalele 25 mars 2023 à 19:20  •   93510

Merci pour ce post, et ce partage unifié de poêmes

Je n'aime pas les maisons neuves :
Leur visage est indifférent ;
Les anciennes ont l'air de veuves
Qui se souviennent en pleurant.

Les lézardes de leur vieux plâtre
Semblent les rides d'un vieillard ;
Leurs vitres au reflet verdâtre
Ont comme un triste et bon regard !

Leurs portes sont hospitalières,
Car ces barrières ont vieilli ;
Leurs murailles sont familières
À force d'avoir accueilli.

Les clés s'y rouillent aux serrures,
Car les coeurs n'ont plus de secrets ;
Le temps y ternit les dorures,
Mais fait ressembler les portraits.

Des voix chères dorment en elles,
Et dans les rideaux des grands lits
Un souffle d'âmes paternelles
Remue encor les anciens plis.

J'aime les âtres noirs de suie,
D'où l'on entend bruire en l'air
Les hirondelles ou la pluie
Avec le printemps ou l'hiver ;

Les escaliers que le pied monte
Par des degrés larges et bas
Dont il connaît si bien le compte,
Les ayant creusés de ses pas ;

Le toit dont fléchissent les pentes ;
Le grenier aux ais vermoulus,
Qui fait rêver sous ses charpentes
À des forêts qui ne sont plus.

J'aime surtout, dans la grand'salle
Où la famille a son foyer,
La poutre unique, transversale,
Portant le logis tout entier ;

Immobile et laborieuse,
Elle soutient comme autrefois
La race inquiète et rieuse
Qui se fie encore à son bois.

Elle ne rompt pas sous la charge,
Bien que déjà ses flancs ouverts
Sentent leur blessure plus large
Et soient tout criblés par les vers ;

Par une force qu'on ignore
Rassemblant ses derniers morceaux,
Le chêne au grand coeur tient encore
Sous la cadence des berceaux.

Mais les enfants croissent en âge,
Déjà la poutre plie un peu ;
Elle cédera davantage ;
Les ingrats la mettront au feu...

Et, quand ils l'auront consumée,
Le souvenir de son bienfait
S'envolera dans sa fumée.
Elle aura péri tout à fait,

Dans ses restes de toutes sortes
Éparses sous mille autres noms ;
Bien morte, car les choses mortes
Ne laissent pas de rejetons.

Comme les servantes usées
S'éteignent dans l'isolement,
Les choses tombent méprisées,
Et finissent entièrement.

C'est pourquoi, lorsqu'on livre aux flammes
Les débris des vieilles maisons,
Le rêveur sent brûler des âmes
Dans les bleus éclairs des tisons.

René-François Sully Prudhomme.

Farandolele 25 mars 2023 à 19:33  •   93511

Une vraie merveille @Minairale...un grand merci à toi.

Peu après en avoir fini la lecture, je te livre les mots et l'air qui se sont imposés à ma vue, dans un tout autre style cependant :

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Evaderhaindile 01 avril 2023 à 00:16  •   93773

Max Ehrmann


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Evaderhaindile 01 avril 2023 à 00:47  •   93775

Je pense que l'on peut apprécier ce poème même si l' on est athée.
Clin d'oeil :))

Dunettele 01 avril 2023 à 09:28  •   93779

Merci @Evaderhaindi c'est un poème inspirant 👍

Evaderhaindile 01 avril 2023 à 16:33  •   93796

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Evaderhaindile 01 avril 2023 à 16:51  •   93798

Allez faut rigoler.....
Entracte....

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Evaderhaindile 01 avril 2023 à 19:51  •   93804

Merci@ Dunette,@Farandole@Minairale @ Hinenao
@coramouh
@gilde@paradox
Pour vos participations...Toujours très enrichissantes ...

Enfantducosmosle 02 avril 2023 à 02:08  •   93834

LES DIEUX SONT TOMBÉS SUR LA TERRE (PHILIPPE MURAY)
voir la vidéo

Evaderhaindile 02 avril 2023 à 13:12  •   93844

@Enfantducosmos
Merci pour cette vidéo.
Il est probable que si Philippe Muray avait été encore parmi nous,il nous aurait transmis sa vision sombre du monde ,en décrivant ,avec toute sa lucidité les événements nouveaux qui se fracassent à nos portes en 2023!
Il faut que les écrivains écrivent,
pour que d'autres les lisent et les contredisent!
Depuis la nuit des temps, le monde explose avec ses brèves périodes d'accalmies .
Sommes nous, de manière égale , dotés de tant de raison pour agir sur l'humanité?
Sommes nous même en capacité de lutter contre une maladie qui gagne nos corps entiers,même après avoir fait le juste diagnostic et en possession de tout l'arsenal de médicaments qui nous est fourni?
Restera pour toujours cette part d'inconnu,d'impossible à gérer,d' inévitable ,que l'on continuera de qualifier" d'insurmontable".

Enfantducosmosle 03 avril 2023 à 17:12  •   93916

Ce que j'aime chez Muray, c'est qu'il est suffisamment intelligent et cultivé pour rire des convaincus qui se prennent trop au sérieux, qui ont résolu de leur propre "génie inné" les mystères de l'humanité. Il parle de "négativité qui se recroqueville" et je partage son inquiétude quant à ces démonstrations publiques de vertus comme si autant de personnes avaient été étrangemment épargné par le péché originel chrétien. Se surveillent-t'ils, sont-ils aussi honnêtes qu'ils le prétendent? Je trouverais bizarre que tout cela soit aussi bon que l'emballage ne le suggère.

Farandolele 23 avril 2023 à 16:56  •   94742

PATER NOSTER

Notre Père qui êtes au cieux

Restez-y

Et nous nous resterons sur la terre

Qui est quelquefois si jolie

Avec ses mystères de New York

Et puis ses mystères de Paris

Qui valent bien celui de la Trinité

Avec son petit canal de l'Ourcq

Sa grande muraille de Chine

Sa rivière de Morlaix

Ses bêtises de Cambrai

Avec son océan Pacifique

Et ses deux bassins aux Tuileries

Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets

Avec toutes les merveilles du monde

Qui sont là

Simplement sur la terre

Offertes à tout le monde

Éparpillées

Émerveillées elles-mêmes d'être de telles merveilles

Et qui n'osent se l'avouer

Comme une jolie fille nue qui n'ose se montrer

Avec les épouvantables malheurs du monde

Qui sont légion

Avec leurs légionnaires

Avec leurs tortionnaires

Avec les maîtres de ce monde


Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs

reîtres

Avec les saisons

Avec les années

Avec les jolies filles et avec les vieux cons

Avec la paille de la misère pourrissant dans l'acier des

canons.

Jacques Prévert, Paroles (1945)

Wanitakucingle 04 mai 2023 à 12:06  •   95789

Merci pour ce topic, j'aime beaucoup la poésie.

Je me souviens encore d'un poème de Joachim du Bellay que j'avais dû apprendre en 2nde. C'est avec lui que j'ai découvert les sonnets et j'aime tout particulièrement cette forme de poésie, ses contraintes, les rimes embrassées avec alternance de rimes masculines et féminines...

https://www.bonjourpoesie.fr/lesgrandsclassiques/poemes/joachim_du_bellay/comme_le_champ_seme_en_verdure_foisonne

Un autre poème que j'aime beaucoup, dans un style très différent, "Tu seras un homme, mon fils" de Rudyard Kipling

https://comwithamandine.files.wordpress.com/2015/06/url.jpg

Sandcoeurle 04 mai 2023 à 22:26  •   95858

Un genre de poésie qui me touche plus précisément et celle au sein des paroles de chansons, mais aussi les fables car elles amènent à réflexion - j'aime beaucoup celle du chêne et du Roseau de La fontaine pour moi elle définit bien le dicton « l'habit ne fait pas le moine."

La fable "Le chêne et le roseau"
Le Chêne un jour dit au Roseau :

"Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ;

Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.

Le moindre vent, qui d'aventure

Fait rider la face de l'eau,

Vous oblige à baisser la tête :

Cependant que mon front, au Caucase pareil,

Non content d'arrêter les rayons du soleil,

Brave l'effort de la tempête.

Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr.

Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage

Dont je couvre le voisinage,

Vous n'auriez pas tant à souffrir :

Je vous défendrais de l'orage ;

Mais vous naissez le plus souvent

Sur les humides bords des Royaumes du vent.

La nature envers vous me semble bien injuste.

- Votre compassion, lui répondit l'Arbuste,

Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.

Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.

Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici

Contre leurs coups épouvantables

Résisté sans courber le dos ;

Mais attendons la fin. "Comme il disait ces mots,

Du bout de l'horizon accourt avec furie

Le plus terrible des enfants

Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.

L'Arbre tient bon ; le Roseau plie.

Le vent redouble ses efforts,

Et fait si bien qu'il déracine

Celui de qui la tête au Ciel était voisine

Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.

Evaderhaindile 08 juin 2023 à 16:54  •   99012

@Sandcoeur
J'aime beaucoup, celle là, de Jean de La Fontaine...


voir la vidéo

Umbrale 08 juin 2023 à 20:17  •   99019

Merci pour ce sujet @Evaderhaindi merci a tous pour les decouvertes et les rappel.

Comme @wanitakucing j'aime beaucoup If/Si de Kipling et aujourd'hui je vais moi aussi rendre hommage à Bison Ravi.

Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algues
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir
Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche
Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort...

1952, 7 ans avant son depart.

Zompole 08 septembre 2023 à 16:39  •   102974

Salut à tous et merci d'être humain.
Voici une ptite chanson à écouter en tamagoshie majeur 7.


Corde bleu, cheval blanc, cinq chèvres et deux chiens.
Sabre, hâche et couteau, bels et beaux aux fourreaux.
Tout gainés de cuir blanc dans la friche au matin.
Clandestin, aux temps chauds, se nourrit de rameaux:
Chênes, freines, hérables, aubépines,
Fusains, lierre et cornouillers.
En attendant la pluie, pour les bêtes affamées.
Dans les buissons, les futaies,
par l'été asséchés,
Où l'esprit affuté, sait comment tailler.
Quand les nuits de l'automne régénère les jours,
Pour que d'hier les pommes, soient celle de toujours;
Toute les profanations, obligent en re-créations...

Evaderhaindile 13 septembre 2023 à 11:15  •   103181

https://www.facebook.com/groups/227346893945706/permalink/7367020766644914/?ref=share

Evaderhaindile 20 septembre 2023 à 11:26  •   103449

voir la vidéo?si=456M5Kj4WVD3cUjR

Kobayashile 20 septembre 2023 à 21:46  •   103486

@Evaderhaindi, courage !

Evaderhaindile 20 septembre 2023 à 22:37  •   103496

Demain des l'aube.. Victor Hugo
Je crois que cette vidéo n'est pas la bonne...bref..cafouillage
@Kobayashi merci pour ta gentillesse.

Lisicale 21 septembre 2023 à 15:34  •   103534

D'eux deux il en fut ainsi,
comme il en est du chèvrefeuille
qui au coudrier se prend :
quand il s'est enlacé et pris,
et tout autour du fût s'est mis,
ensemble ils peuvent bien durer.
Qui les veut ensuite désunir
fait tôt le coudrier mourir,
et le chèvrefeuille avec lui.
Belle amie, ainsi est de nous :
ni vous sans moi, ni moi sans vous...

Marie de France (1160-1210).

Evaderhaindile 21 septembre 2023 à 18:11  •   103545

@Lisica
Des mots touchants.(Merci)

Zompole 21 septembre 2023 à 18:19  •   103546

Bonjour Lisica,
Je m'étonne de ce parlé en 1200?
Les idées sont aussi belle qu' anciennes mais les mots sont du vingtième!

Evaderhaindile 21 septembre 2023 à 18:27  •   103548

voir la vidéo?si=GLWml-LTUIZoYzrU

@Minairale.Je viens de relire encore la poésie du 25 mars 2023de René François Sully Prudhomme.
Tellement d'accord avec @ Farandole...C'est sublime...

Et merci à tous les autres pour ce partage ,cet échange superbe.
Eva

Evaderhaindile 21 septembre 2023 à 18:53  •   103550

voir la vidéo?si=F_mWlVQ2Ck8FHi4G

Lisicale 21 septembre 2023 à 22:45  •   103562

@Zompo, de nombreux textes du Moyen-Âge ont été transcrits dans une orthographe plus contemporaine. Pour qu'on puisse en saisir le sens.
Voilà le Lai du Chèvrefeuille, version originale.
Sa beauté, intacte, n'étreint que les coeurs des purs linguistes... 😊

Evaderhaindile 21 septembre 2023 à 23:13  •   103564

Et donc pas moi.Mais,je respecte..( clin d'oeil)
Sourire.

Evaderhaindile 23 septembre 2023 à 00:59  •   103614

La chanson de Gaspard Hauser.Poème de Paul Verlaine

voir la vidéo?si=RRslvWCFMueX7rH6

Evaderhaindile 26 septembre 2023 à 11:46  •   103767

voir la vidéo?si=VaDLDwbMTIa0oNtm

Bien joli poème..
J'aime tellement la poésie !
Encore du bonheur...

RodKimblele 21 octobre 2023 à 22:45  •   105103

Vibration

La vibration majestueuse des virtuoses,
Laisse en moi ce sentiment qui ose.
A petits pas, qui vibre doucement,
Et vient me surprendre dans mon tourment.
Inoubliable musique dans une amnésie du monde courant,
Dans la mort d' un bonheur elle est l'immortel rugissement.
Cette douce ou vive mélodie,
Me pousse à la vie dans un rêve étourdi...

Rothle 22 octobre 2023 à 09:17  •   105111

J'aurais pu parler de ça à plusieurs endroits du site sans pb.

Zaho a conclu son set hier soir par ce morceau.
Pour l'avoir déjà vue à pas mal de reprises en concert, je connaissais donc le titre, et j'avais noté sa poésie, mais ça m'a particulièrement marqué hier.
C'est simple, empreint de fausse naïveté, de candeur, c'est à regard d'enfant et pourtant plein de maturité, et c'est je trouve d'une grande poésie.
En attendant de retrouver le texte dans les prochains cours sur l'empathie et la sensibilité, ou les recueils de 2164 de poésie française au XXIième siècle:


La symphonie des éclairs

Paroles :
Il fait toujours beau au-dessus des nuages
Mais moi si j'étais un oiseau j'irais danser sous l'orage
Je traverserais les nuages comme le fait la lumière
J'écouterais sous la pluie la symphonie des éclairs

Dès sa plus tendre enfance, elle ne savait pas
Parler autrement qu'en criant tout bas
Pas faute d'essayer de les retenir
Ces cris et ces larmes qui les faisaient tant...

Il fait toujours beau au-dessus des nuages
Mais moi si j'étais un oiseau j'irais danser sous l'orage
Je traverserais les nuages comme le fait la lumière
J'écouterais sous la pluie la symphonie des éclairs

En grandissant rien ne s'est calmé
Petite tempête s'est trouvée
Des raisons de pleuvoir autant
Qui pourrait l'aimer franchement
Personne n'aimerait se retrouver
Au coeur d'une tempête avouez
Il y a des raisons de pleurer
Elle a ses raisons mais

Il fait toujours beau au-dessus des nuages
Mais moi si j'étais un oiseau j'irais danser sous l'orage
Je traverserais les nuages comme le fait la lumière
J'écouterais sous la pluie la symphonie des éclairs

Quand la tempête a su
Que des mélodies
Pouvaient s'échapper du vent
Et se retrouver
Dans le coeur des gens
Celle-ci s'est dit

Nulle raison d'envier le soleil
Je ferai danser les gens
Au rythme de mes pleurs
La tourmente de mes chants
Viendra réchauffer les coeurs
Réchauffer mon coeur

Il fait toujours beau au-dessus des nuages
Mais moi je suis de ces oiseaux qui nous font danser sous l'orage
Je traverserai tous les nuages pour trouver la lumière
En chantant sous la pluie la symphonie des éclairs

Une version live du printemps, où l'autotune (sûrement présent) est bien moins marqué que sur la version du clip. Et puis vous aurez droit à une contextutalisation de la chanson qui montre par là-même en quoi le morceau a toute sa place sur le site.


voir la vidéo



Si vous aimez les concerts:
à voir tant qu'elle fait encore des petites salles et pas que des Zenith (formidable outil de démocratisation musicale, et machines à cash, mais p .... ils auraient pu faire un effort pour qu'on ait un rendu sonore digne de ce nom) où quel que soit le talent des ingés son ses perfs y perdront forcément - confirmation hier, même si pour quelqu'un qui ne l'a jamais vu avant, le son devait paraître tout-à-fait honnête.

Enfantducosmosle 22 octobre 2023 à 20:34  •   105162

V. Hugo, "l'art d'être grand-père" :

" J'ai devant les césars, les princes, les géants
De la force debout sur l'amas des néants,
Devant tous ceux que l'homme adore, exècre, encense,
Devant les Jupiters de la toute-puissance,
Été quarante ans fier, indompté, triomphant ;
Et me voilà vaincu par un petit enfant. "

Du miel et du souffle, papy Hugo.

Evaderhaindile 23 octobre 2023 à 00:32  •   105180

@Roth...Quelle découverte!
Superbe en musique et en mots...
Merci merci...


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