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La beauté de la poésie et de l'écriture.

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La beauté de la poésie et de l'écriture.
Evaderhaindile 18 février 2023 à 13:22

Et vous quelle jolie poésie vous souhaitez mettre en lumière aujourd'hui?
Apportons de la beauté, face à tout ce tumulte que l'on decèle dans la rue,près de nous, sur les visages,dans la pensée ou dans les coeurs.
Retournons au sensible...

Si vous le voulez bien, offrez sur ce poste ,et à nos lectures,les jolies fleurs de la pensée que vous avez en tête.!
C'est sûr, en vous lisant, je me dirai,comme vous ...<<Oui!!!!...Cette poésie là , je la connais et je l'adore !>>
Chouette...
Mettons en commun...!
Merci d'avance pour vos contributions...
J'imagine que depuis tant d'années, sur le site, je ne suis pas la seule à avoir eu cette envie, de thème...
Et bien ré- actualisons alors...!
A bientôt le plaisir de vous découvrir...
Pour moi cela commence par ce poème de Jacques Prévert...
Fleurs et couronnes...
Merci,merci,merci...
D'avance...

http://jph.durand.free.fr/poesie/Prevert.FleursEtCouronnes.htm

Hinenaole 18 février 2023 à 13:43  •   92128

Spontanément, comme ça sans réfléchir, le premier 'truc' qui me vient à l'esprit.

"Un peu de pain, un peu d'eau fraiche,
l'ombre d'un arbre, et tes yeux.
Aucun sultan n'est plus heureux que moi.
Aucun mendiant n'est plus triste."

- Omar Khayam
(Repris par Bernard Lavilliers dans la chanson Femme.)

Depuis l'adolescence, j'ai toujours été touché par ces quelques mots symboliques qui débutent cette chanson.

paradoxle 18 février 2023 à 14:51  •   92131

Pas très poésie pour ma part même si c'est de loin Prévert qui me touche le plus.
Mais j'ai bien aimé Quenau à une époque :

Puisque vous appréciez ces os dans la tempête
ces os brisés broyés brassés par les cailloux
ces os tapés de froid plus secs que des arêtes
puisque nous n'apprécions pas

puisque vous accordez la vermine infernale
et les démons surgis au-dessus des étangs
les masques cramoisis les danses sépulcrales
puisque nous n'accordons pas

puisque vous acceptez les vautours qui s'envolent
assassinant le ciel de leur cou décharné
dégustant le bon jus des charniers qui bouillonnent
puisque nous n'acceptons pas

puisque vous approuvez les dents que l'on arrache
le carcan qui sertit le cou du prisonnier
les coups de pied au cul et les coups de cravache
puisque nous n'approuvons pas

puisque vous admettez et le pauvre et le riche
et le mal et le bien et l'aumône et le poing
et le roi sur son trône et l'idiot dans sa niche
puisque nous n'admettons rien

puisque vous acclamez les meilleurs et les pires
les singes chamarrés les chiens qui font le beau
les chaouchs les chacals les chameaux et les chbires
puisque nous n'acclamons pas

puisque vous tolérez le bon dans la mélasse
le méchant en enfer le doux dans la prison
les malheurs éternels l'imbécillité crasse
puisque nous ne tolérons rien

puisque vous dites oui aux misères des hommes
pourquoi donc trempez-vous le pain dans notre soupe
pourquoi donc buvez-vous l'alcool de notre vin

Hinenaole 18 février 2023 à 17:03  •   92136

Sur la toute dernière année de théâtre, au moment précis où j'ai dû décider si je voulais pencher professionnel sur les planches ou bien professionnel sur la planche à dessin. (la suite immédiate sera hélas une planche pourrie. Mais c'est la vie...)

"Voici peut-être le dernier jour de ma vie.
J'ai salué le soleil en levant la main droite,
mais je ne l'ai pas salué en lui disant adieu -
non, plutôt en faisant signe que j'étais heureux de le voir:
c'est tout."

Fernando Pessoa.
Le gardeur de troupeaux - 1960.


Hinenaole 18 février 2023 à 21:28  •   92152

Court, mais a toujours été très 'sensationnel' pour moi.
Vient de ce titre de Vangelis, Twilight. (crépuscule)

Quand j'étais môme, j'avais même appris phonétiquement ce poème par coeur, sans même jamais rien comprendre...
Juste parce que c'était beau. 🙂 (à présent que j'entre dans cette langue, je le lis encore autrement)


Le jour tombe dans le crépuscule.
C'est là la magie du temps.
A la même heure demain,
Il y aura une autre magie.
C'est quand les couleurs se transforment en saveurs,
Les saveurs se tournent en couleurs.
Et c'est quand les ombres se mêlent au bleu profond.

(Traduction personnelle basée sur une pré-traduction en anglais.)

De 0:10 à 0:31.
voir la vidéo

gildele 18 février 2023 à 22:46  •   92155

Je suis bien conscient que ce qui vibrait en moi, enfant ou adolescent découvrant " Paroles" de Prévert , Queneau ou Boris Vian, .... cette part là, elle, n'a pas ... chez moi ,vieilli d'un iota .

Par exemple, comment voulez-vous que le zèbre -TDAH que j'ignorais être puisse oublier ça :


Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le coeur
il dit oui à ce qu'il aime
il dit non au professeur
il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec les craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur.

Le cancre , in " Paroles* - 1948
Jacques Prévert

Ou encore, ce qui suit, qui est à jamais mon " Chant des partisans" perso :

Un jour
Il y aura autre chose que le jour
Une chose plus franche, que l'on appellera le Jodel
Une encore, translucide comme l'arcanson
Que l'on s'enchâssera dans l'oeil d'un geste élégant
Il y aura l'auraille, plus cruel
Le volutin, plus dégagé
Le comble, moins sempiternel
Le baouf, toujours enneigé
Il y aura le chalamondre
L'ivrunini, le baroique
Et tout un planté d'analognes
Les heures seront différentes
Pas pareilles, sans résultat
Inutile de fixer maintenant
Les détails précis de tout ça
Une certitude subsiste : un jour
Il y aura autre chose que le jour.

Boris Vian

Et bien sûr, l'incontournable :


"Conjugaison" de Queneau :

Soit le verbe « je m'embarque » particulièrement irrégulier :
J'embarque
Tu bateau
Il navigue
Nous coulons
Ils îles désertes (à distinguer soigneusement de « ils déserts » du verbe « je chameau » et de « ils désertent » du verbe « je m'engage ».)

( À la relecture de ces 3 textes, je réalise que ceux-ci, à mes yeux me définissent et me présentent tout autant, ... sinon plus .... que tout ce que j'ai pu écrire sur Apie depuis mon inscription ! )

coramouhle 23 février 2023 à 13:49  •   92339

Voici une (très vielle) mienne ode à la sensualité :

Les volutes satin ruisselant de sa bouche
S'avancent étangs fumeux de brumes assoiffées
D'où s'échappent de vagues flots en rubans filés
Aux fluides mystères que l'éther effarouche

Les spirales chassées s'approchant doucement
Pour m'effleurer enfin de leurs langues lactées
S'écoulent sur ma peau en réseaux dilatés
Effluves d'un baiser dessiné par le vent

Mais la liaison défaille et la source se trouble
Où creuse l'entonnoir d'un soupir expiré
L'écrin ourlé d'azur danse gris se dédouble

Le puits d'incandescence cessant de diffuser
Dans le souffle effilé d'une ultime bouffée
S'achèvent nos amours au fond du cendrier

Hinenaole 23 février 2023 à 14:21  •   92341

NB: Pour profiter de vos partages de poésie, personnellement je les lis à haute voix. Et c'est alors l'oreille qui me conscientise les sons.
(bon et puis ça va, quoi... ^^ Comme je suis assez souvent seul dans ces moments-là, on ne me prend pas pour un fou. 😅)

A plus tard.

Evaderhaindile 28 février 2023 à 06:54  •   92514

@Hinenao
Le chouchou de mes 20 ans
Baudelaire...
Là il y a du ssson...De la voix
Le serpent qui danse.....

voir la vidéo

Evaderhaindile 19 mars 2023 à 13:48  •   93239

voir la vidéo

Evaderhaindile 19 mars 2023 à 14:05  •   93241

Pablo Neruda...
Un poème que j'aime particulièrement.

Farandolele 19 mars 2023 à 16:09  •   93245

Merci pour ce fil @Evaderhaindi et pour ces beaux partages.

Cri du coeur
Jacques Prévert

C'est pas seulement ma voix qui chante
C'est l'autre voix, une foule de voix
Voix d'aujourd'hui ou d'autrefois
Des voix marrantes, ensoleillées
Désespérées, émerveillées
Voix déchirantes et brisées
Voix souriantes et affolées
Folles de douleur et de gaieté

C'est la voix d'un chagrin tout neuf
La voix de l'amour mort ou vif
La voix d'un pauvre fugitif
La voix d'un noyé qui fait plouf
C'est la voix d'une enfant qu'on giffle
C'est la voix d'un oiseau craintif
La voix d'un moineau mort de froid
Sur le pavé de la rue de la joie...

Et toujours, toujours quand je chante
Cet oiseau-là chante avec moi
Toujours, toujours, encore vivante
Sa pauvre voix tremble pour moi
Si je disais tout ce qu'il chante
Tout ce que j'ai vu et tout ce que je sais
J'en dirais trop et pas assez
Et tout ça je veux l'oublier

D'autres voix chantent un vieux refrain
C'est leur souvenir, c'est plus le mien
Je n'ai plus qu'un seul cri du coeur :
" J'aime pas le malheur ! j'aime pas le malheur !"
Et le malheur me le rend bien
Mais je le connais, il me fait plus peur
Il dit qu'on est mariés ensemble
Même si c'est vrai, je n'en crois rien

Sans pitié j'écrase mes larmes
Je leur fais pas de publicité
Si on tirait le signal d'alarme
Pour des chagrins particuliers
Jamais les trains ne pourraient rouler
Et je regarde le paysage
Si par hasard il est trop laid
J'attends qu'il se refasse une beauté

Et les douaniers du désespoir
Peuvent bien éventrer mes bagages
Me palper et me questionner
J'ai jamais rien à déclarer
L'amour comme moi part en voyage
Un jour je le rencontrerai
A peine j'aurai vu son visage
Tout de suite je le reconnaîtrai...


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