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- Personnes empathiques vs dénuées de sentiments
Bonsoir,
J ai une situation qui me pose quelques problèmes.
Je suis une personne aux émotions exacerbées et une empathie assez pénible à contrôler la plupart du temps mais je fais avec.
Dans mon espace vital se trouve un autre être humain, lui aussi doté d un esprit atypique mais totalement dénué de toute compassion pour autrui et un ego aussi démesuré que celui de Trump.
Parfois des clashs assez forts surviennent, du fait que des mots ou phrases totalement inhumaines sortent de sa bouche et moi bien entendu, je ne peux résister à l analyse détaillée de ce qui vient de m être balancé au visage, comme s il venait de parler à un meuble. Pour dire à quel stade on en est parfois il réalise même pas qu il a pas dit bonjour ou au revoir. Cette personne affiche un air de surprise et semble incapable de comprendre que ce qu il vient de dire n est pas correct.
Voilà ma question finalement: comment un empathique peut vivre avec un sans compassion ?
Quel monde étrange, deux énormes cerveaux incapables de communiquer !!! ?
bonsoir,
évidemment je n'ai pas LA réponse à ta question.
Précisément parce qu'il est question de ressenti propre.
Ensuite, parce qu'une réponse possible est conditonnée avec ce qu'est cet "espace vital".
Est-ce le cercle professionnel ?
Le cercle de vie (colocation ?) ?
Le cercle familial (parent(s), frère(s), soeur(s) etc) ?
Le cercle amical ?
Le cercle sentimental ?
Les 2 premiers sont sans doute les plus faciles à gérer, car il n'y pas de lien affectif.
Et qu'ils n'ont pas non plus forcément vocation à durer longtemps.A devenir permanents, qu'il n'y ait pas d'alternative, ou moyen de prendre des tangentes.
Pour le cercle familial, il faut composer avec parce qu'à moins de couper totalement les ponts, tu y seras confrontée toute ta vie.
Et qu'il n'y pas de raison que ces problèmes changent radicalement, quand bien même tu tenterais d'exposer ton ressenti afin que l'autre le prenne en compte au-delà de sa nature profonde.
Mais il y a quand même un petit espoir, si à côté de ça vous avez quand même des liens forts.
Tu ne pourras pas t'abstraire pour autant de la nécessité de te blinder, de relativiser.
Pour le cercle amical: c'est un peu pareil, avec la nuance que l'autre fera peut-être moins l'effort.
Mais que si c'est vraiment trop difficile pour toi, tu aurais plus de latitude et de facilités pour t'éloigner.
Reste le dernier cas.
J'aurais tendance à penser que c'est le cas qui te tourmente, à la façon pudique dont tu évoques les choses.
De mon point de vue, c'est aussi le cas le plus délicat.
A vivre, comme à résoudre.
Tu te retrouves en porte-à-faux continu, et tu dois y perdre énergie comme confiance.
Tout dépend peut-être de son caractère par ailleurs. Et du tien.
Mais, pour moi, c'est un truc ingérable à long terme. Le coup à s'épuiser sans réel espoir que ça change fondamentalement, avec un tas de situations où tu ne retrouves pas en phase.
ça, c'est le meilleur des cas, si l'autre n'est pas en plus du genre à jouer sur le fait qu'il (elle) a perçue ton empathie, et qu'il (elle) appuye là où ça fait mal, dans les moments plus conflictuels. Et, ou, à être manipulateur (manipulatrice), où il (elle) peut jouer du double effet kiss cool de son manque d'empathie conjugué à ton plein d'empathie (j'ai pas dit trop plein).
C'est pas super encourageant. Mais je pense aussi que c'est le truc le plus honnête que je puisse dire, de mon point de vue, sur ce cas précis.
Mon avis est que si c'est dans le cadre d'une relation sentimentale et que tu sens que ça te bouffe, il vaut mieux songer à la stopper, et le plus tôt sera le mieux.
Je n'ai pas dit autre choses que des banalités, c'est en tout cas le sentiment que j'en ai.
Reste que tu as peut-être besoin que ce soit quelqu'un d'autre que toi qui exprime ces banalités, pour les intégrer, et, ou, t'autoriser à voir les choses selon certaines de leurs composantes.
C'est pour ça que je les énonce. Parce que je pense que tu n'apprendras strictement rien de nouveau dans ce que j'ai dit.
Je rejoins @Roth , là. Je crois de plus que la question essentielle est "pourquoi y a-t-il un espace vital partagé avec cette personne ?". Est-ce que ce qu'elle apporte est suffisamment important pour justifier la douleur qu'elle semble provoquer ? Y a-t-il des contraintes vous empêchant d'éviter ces contacts apparemment difficiles ? Vous seule avez les réponses... Nous ne pouvons ici qu'offrir un peu de compassion.
Merci à vous deux pour vos réponses. En effet, j aurais pu préciser mais la situation me semble tellement délicate que j essaie toujours de la prendre avec des pincettes comme cela se dit familièrement.
Il s agit du fils de mon conjoint, que j ai élevé avec lui depuis ses un an et par conséquent presque comme une mère sans pour autant que celui ci soit le mien. D ou cette grande complexité a cette situation qui m épouvante.
La seule option que je trouve c est me mettre à l écart (comme toujours) et ne plus m impliquer pour ne pas souffrir. Cela voudra dire aussi que cela va vite devenir moins chaleureux au sein de notre foyer c est triste.
Belle journée !
Juste une idée : s'il a des traits autistiques, peut-être ne comprend-il tout simplement pas certains codes sociaux, comme dire bonjour ou au revoir, ou la nécessité d'employer des tournures de phrases moins abruptes?
Oui merlin tu as raison mais du coup avec moi qui est à son opposé, comment nous pourrions en faire quelque chose de plus convivial pour la maison.
Je me demandais tout naturellement si d autres avait pu vivre ce genre d expérience en famille sur ce site.
@Nalya
Pas en famille, mais dans la vie professionelle, oui.
A noter que: que ce soit en famille ou bien dans la vie pro, parfois, il est impossible de fuir la personne avec qui ont est en conflit de ce type. Certes, en théorie, il y a toujours le "t'as qu'à te barrer, point barre!", mais des fois c'est proprement incompatible avec plein de paramètres de vie. 🙁 Bref, c'est comme être en cellule avec quelqu'un avec qui ça ne matche pas. Mais alors, pas du tout! Et comme les prisonniers en quartier carcéral, il est impossible de demander à quitter simplement la prison sous le prétexte que..........
Bonne soirée.
H.
D une certaine façon, je suis concernée également par ce que tu décris.
Je te partage quelques propositions, je ne sais pas bien dans quelle mesure cela peut correspondre à ta situation.
Je te propose de t'adapter à son fonctionnement en arrêtant "les pincettes" qui n'ont probablement aucun sens pour lui et de privilégier une communication explicite, explicite au sens de factuelle et directe.
Il n est pas toujours évident de pratiquer la franchise et la clarté pour exprimer nos attentes, nous sommes souvent habitués à beaucoup de subtilités dans notre communication pour faire passer un message sans blesser l'autre. La visiblement c'est contre-productif. Je te propose donc de travailler à clairement expliciter tes attentes.
Ne pas dire bonjour etc n a probablement pas le même sens pour lui que pour toi. c est le principe et la difficulté d'un code social : ce n est qu'une règle communément admise et qui pourrait être autre.
Si tu estimes avec son père que c'est une règle sociale qu il doit intégrer alors tu le définis comme règle et il est capable de l'intégrer dans une routine construite. Il ne faut pas forcément s'attendre à ce qu il en voit le sens parce qu'il n est pas peut être pas sensible à ce qui se joue dans ces codes.
Sur le côté égoïste, je te propose la aussi d'être pragmatique et pas moral. Par exemple : "Quand tu dis cela, ça implique cette conséquence pour l autre ou l autre entend cela. A sa place, tu ne serais pas d accord." En évitant les notions de gentil/méchant bien/mal pour plutôt parler des conséquences concrètes factuelles, il pourrait peut être développer sa capacité à prendre en compte le point de vue d'un autre.
Je te propose également de parler clairement à son père pour qu'il mesure à quel point la situation te violente, que ta souffrance soit reconnue, et que des changements sont nécessaires. Tu as besoin de son appui pour qu ils se mettent en place.
Enfin, je te propose tout de même aussi de te projeter dans sa façon atypique d'être au monde. Son comportement génère de l' agacement chez toi, on peut supposer que tu n'es pas la seule à ressentir cela à son contact. Il est et sera probablement fréquemment confronté à des gens qui ne le comprendront pas, le trouveront bizarre, l'agresseront pour cela. Il n a pas une sensibilité similaire à la tienne mais il en a quand meme une. Alors c est important que la maison puisse etre aussi pour lui un havre d accueil de sa singularité, de décompression, et d explication des réactions des autres. Ça reste un enfant qui a besoin de soutien, d'acceptation, et d'aide dans le décryptage de son environnement et des réactions des autres.
Bonjour @Nalya,
Quelque chose me chiffonne dans ce qui est écrit : « il s'agit du fils de mon conjoint que j'ai élevé depuis sa première année comme une mère mais je ne suis pas sa mère ».
Vue la description de tes ressentis (le tutoiement n'est pas de mépris mais de facilité et d'habitude virtuelles, et sans doute de familiarité sororale) ce « fils qui n'en est pas un » est au moins un adolescent sinon un jeune adulte (s'il était petit enfant un recadrage parental ou même uniquement paternel aurait suffi) et il est donc ton beau-fils. Ce qui change tout !
Ses problèmes face à toi ne viennent pas (uniquement) de vos atypies contradictoires mais de cette relation qui, à elle seule, génère des tensions forcément orageuses puisque révélatrices des relations qu'il a, lui tout seul, avec son père, avec sa génitrice, sa « vraie mère » (morte ou vivante), avec l'image du couple parental que vous formez, et surtout avec sa propre image d'homme en devenir. Quel homme être ? Peut-il seulement poser la question à son père ?
Tu dis l'avoir élevé comme le tien « sans qu'il le soit ». Mais de fait il l'est tout de même, quand bien même tu n'es pas sa génitrice. Car tu restes une figure maternelle. Il y a un lien dans cette situation, qui dépasse la simple cohabitation, il y a bien une histoire familiale, de l'amour, même s'il est enfoui sous un tas de frustrations et de craintes. Il y a pour lui un lien de dépendance qu'il ne peut pas nier, quand bien même il le voudrait de toutes ses forces.
Je suggère donc de raisonner autrement. Et si, tout simplement, il ne cherchait pas ses propres limites en repoussant les tiennes, et celles de ton conjoint qui semble absent face à vos deux détresses. Et s'il ne vous mettait pas face à VOS propres contradictions, celles de votre couple. Un homme et une femme qui vivent ensemble en sa présence, donc un modèle parental, qui pourtant semble faire comme s'il n'existait pas, lui, en tant qu'enfant de ce couple, alors que c'est un enfant que tu as élevé depuis la naissance, ou quasiment. Le voilà donc face à un couple qui, en niant cette identité parentale que tu oses à peine affirmer, lui dénie toute possibilité d'être un père en devenir, et donc un homme.
Il est impératif, à mon sens, que tu exprimes tes ressentis, pour toi, mais aussi pour lui. Dis lui ta souffrance de mère de substitution, montre lui que tu as besoin qu'il te voit, que tu existes, qu'il te reconnaisse (car il te connaît bien !), montre lui que le lien qui vous unit est plus fort que vos différences, réelles ou imaginaires. Il a besoin de l'entendre, de le ressentir et surtout de s'en nourrir. C'est ainsi qu'il pourra lui-même se construire. Qu'il soit autiste ou pas, son Ego d'homme en devenir (et ce jusqu'à sa mort) à besoin de limites claires pour se développer dans le monde. Et qui d'autre peut le faire sinon celle qui l'a élevé, même une semaine sur deux ?
Je me doute (je sais) que se dire avec empathie n'est pas simple face à un mur de froideur pragmatique (ce qui ressemble effectivement à de l'autisme masculin vu de loin) mais tu l'as nourri de toute ta personne depuis X années, c'est donc en lui, tu fais partie de lui, il connaît tes caractéristiques, il s'est construit avec, il peut donc l'entendre, le percevoir et je ne serais pas étonnée qu'il en souffre (sauf s'il est débile grave ou psychopathe).
Pour atteindre quelqu'un qui souffre sans savoir l'exprimer, ce qui semble être votre cas à tous les deux, il faut plonger ensemble dans ce puits de douleur avec sincérité et courage. Le temps que le moins armé des deux perçoive qu'il n'est pas seul. Puis il faut remonter, en lui montrant que la crise est passée et que tu restes là pour lui, comme tu l'as été depuis toutes ces années.
Il faut que, le temps nécessaire, tu le traites comme le petit enfant qu'il a été et qu'il est encore tout au fond de lui. Avec l'amour d'une mère, fut-elle de substitution, qui a établi un lien qui dépasse largement toute considération génétique. De par votre histoire commune il fait partie de toi autant que tu fais partie de lui. Le nier ne résoudra rien, bien au contraire, cela n'amènera qu'incompréhension, frustration et souffrance. Pour tous les deux... et même trois.
Il est peut-être temps pour toi d'assumer cette maternité dont tu ne voulais peut-être pas ? Il est peut-être temps que tu affrontes tes propres ressentis, tes propres contradictions ? Ressentis que peut-être il ne fait que pointer du doigt parce qu'ils sont aussi siens ? Il est peut-être temps d'une vraie rencontre, avec toute la force du lien qui vous unit déjà. Et je l'écris sans aucun jugement, de femme à femme, de soeur à soeur.
Je projette forcément mais j'ai le sentiment que ce fils « tombé du ciel » pourrait bien t'aider à Dé-couvrir la « vraie vie » qui vibre en toi et que tu as peut-être un peu trop recouverte de peurs diverses (cf François Jullien sur la « vraie vie »). Venir chercher de l'aide est la preuve que tu es déjà dans cette démarche courageuse. Ne lâche pas, c'est toute ta vie qui est en jeu. Courage à toi 🙂
Hello,
La confiance qu'on porte à autrui efface ce qu'on ignore d'eux.
Je connais cette situation et elle est surtout dramatique quand ce comportement est fait exprès, comme un moyen de nous atteindre psychologiquement pour avoir le dessus.
Si ce n'est pas ton cas, s'il y a de la bienveillance, alors c'est bon 👍
Ce n'est pas grand chose, je sais bien. Mais il faut savoir vivre avec de petites maximes qui soulagent qu'avec de grands préceptes qui tourmentent.
Il fait beau en ce moment non ? Quelle chance !
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