Présentation / témoignage Stephmikhael

J'ai été prénommé Stéphane (pourquoi dire "je m'appelle" alors que je n'ai pas choisi ?), et je vais partager quelques anecdotes de mon parcours de vie ; j'ai 42 ans et j'habite entre Lille et Valenciennes dans le Nord.

Enfant je croyais que l'âge adulte était débilitant, que les personnes dégénéraient avec l'âge, et ce très rapidement, tant le comportement des "adultes" me laissait perplexe par le manque de maturité et de bon sens que j'observais quasi continuellement.


Une anecdote assez parlante, alors que j'étais - j'avais alors 13 ans - dans la salle d'attente du médecin du village, avec une seule autre personne - une consultante médicale - qui entreprit de faire la conversation. Les enfants sont généralement ignorés par les adultes lorsqu'ils discutent entre eux (repas de famille,...), aussi j'étais agréablement surpris d'avoir enfin l'âge d'avoir le "droit de parole". Elle me demanda : "quel est ton regard sur la société / le monde ?". Tout de suite je me suis dit : "Sois quand même prudent, c'est une adulte, ils ont du mal à regarder les choses en face", aussi j'ai accepté de lui répondre en édulcorant mon discours autant que possible. Quand j'eus terminé, elle me remercia pour ma franchise, ne pouvant me contredire en rien sur la véracité de ce que j'avais exprimé, et déclara être heureuse de ne jamais me revoir tant je lui avais plombé le moral, au point de lui donner envie "d'aller se pendre" ! (cette dame semblait parfaitement équilibrée dans la société)
Je me suis alors dit : "J'ai bien fait de ne pas tout lui dire".

Cette anecdote est assez parlante : même quand j'édulcore au maximum, c'est généralement encore trop, et ce qui me semble "au raz des pâquerettes" est la plupart du temps hors de portée / incompréhensible pour l'environnement.

A force de m'ajuster cela devient "bon", dans le sens de socialement "politiquement correct", mais ça me donne juste l'impression de rouler en Ferrarri et de devoir rester en 1ère...

Autre anecdote : les tests de QI à MENSA en 2007 (j'ai été confirmé QI 130 + par un psychologue en 1998). Une réjouissance : là je peux me décomplexer et passer les vitesses. J'arrive dans la salle (Lille) : une vingtaine de personnes, la plupart respirant la suffisance. A côté de moi une jeune femme "qui ne payait pas de mine", je me dis alors : "tiens, elle elle a le profil HQI". Le test se déroule, je reçois les résultats, je me trouve dans les 2 centiles, avec une invitation à aller à la prochaine réunion locale, à laquelle je me rends. Une douzaine de personnes sont présentes, dont la responsable, et je me réjouis alors : "eh bien nous sommes nombreux à avoir réussi les tests dernièrement !". La dame me répond alors : "pas exactement, il n'y a que vous deux", ce en me désignant la jeune femme que j'avais repéré lors du test. J'ai participé à l'université d'été 2008, et après cela je n'ai plus été à MENSA, tant je continuais de ressentir la même impression de d'habitude, à savoir de me trouver "hors norme", même parmi des HQI...

Sans le savoir j'avais fait mon lycée (lycée Henri Wallon de Valenciennes, du temps de sa grandeur, 4ème prépa de France derrière les grands lycées parisiens) dans les classes de niveaux (il y en avais 2 à chaque fois) regroupant en réalité des HPI, ce qui peut être déroutant à se trouver "moyen" voir "médiocre" au vu du classement et des notes, pour finalement être furieux le jour du Bac à voir le niveau pitoyable de ce qui était demandé avec un "tout ça pour ça ?!" Résultat : bien que décrochage scolaire en terminale, Bac avec mention, avec des notes parfois plus du double de ma moyenne annuelle dans la matière concernée... !
Je disais "du temps de sa grandeur", car dès le départ en retraite du proviseur 1 ans après, fût retiré de la devanture la devise du lycée "La Passion de l'Excellence", et le modèle de lycée fût détruit (cf. page Wiki du lycée), pour en faire... un centre d'abrutissement comme les autres (nous faisions régulièrement du hors programme, ce qui déplut fortement à l'inspection académique).

Pourquoi cette dernière anecdote ?
Parce que nous vivons en "Idiocratie" (cf. film du même nom), et qu'autant les résultats du Bac sont truqués (quota de 80% de réussite imposé aux correcteurs), de même l'étalon des tests de "QI standard" sont régulièrement réévalués afin de conserver les % de population (écarts type).
La courbe d'intelligence (effet Flynn) étant en stagnation depuis 1980, et en baisse depuis 2000, il y a de moins en moins de corrélation entre score de QI et niveau d'intelligence, cf. le film "Idiocratie" ou la personne la plus banale finît par devenir le plus grand génie face à l'abrutissement généralisé.


Pas simple d'être HP à notre époque, et donc attention au piège "de se croire intelligent" en étant HP, tant le conditionnement et l'abrutissement sont la norme dans notre société, en témoigne 2 personnes que je connais bien qui ont 160 de QI mais qui restent bloqués (dissonance cognitive en lien avec une compensation intellectuelle de l'image dégradée d'elles-mêmes au niveau affectif) dans leurs croyances erronées (quand un THQI est de mauvaise foi et est persuadé d'avoir raison...).