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Thérapie existentielle d'Irvin Yalom

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Thérapie existentielle d'Irvin Yalom
Astile 28 juillet 2021 à 18:51

Pour ceux qui veulent travailler sur eux, je trouve que ce livre est un best-of. Il est très très fouillé et bien étaillé sur des études. Il va dans les fondements et sort des sentiers battus. Il peut se lire aussi comme un livre de philosophie.

paradoxle 28 juillet 2021 à 22:09  •   64302

Tout à fait. J'ai déjà pas mal parlé de Yalom ici, c'est pour moi incontournable. Et tous ses romans sont de la tuerie. Mais aussi ses histoires de psychothérapie dans Le bourrreau de l'amour et La malédiction du chat hongrois.
Et c'est effectivement un formidable mix entre psycho et philo. Il est le digne successeur de Biswanger et son analyse existentielle, une psycho basée sur la phénoménologie de Heideger (mais dit comme ça, ça fait un peu peur).
Je suis hyper fan et je recommande à tous.
Il y a même un film tiré de son roman Et Niezschte a pleuré .
Et il y a un film sur lui : Irvin Yalom, La Thérapie du bonheur.
Merci à toi de propager cette info qui me parait indispensable.

Siryack7le 31 juillet 2021 à 22:05  •   64516

Hum... ça m'a l'air intéressant je vais le noter dans un coin de ma tête.

merci pour l'info. 😉

Opicinole 21 novembre 2021 à 21:34  •   69599

Ah oui 1000 pages quand même, l'ouvrant par hasard je tombe sur ce concept de l'étrangeté de Heidegger, ce "ne pas être chez soi dans le monde" l'umheimlichkeit. Concept mis en exergue avec la conscience de la mort. Ce n'être pas soi même dans le monde est intéressant car naître ne signifie pas être dans le monde, on y est jeté mais tout le grand travail pour y résider doit se faire en suivant. Tout cela pour tous finir hors du monde. Bosser pour aller vers À et finir sur B quel labeur, quel échec pour ceux en effet qui rêvent à A. Instructif donc, je vais me le lire. A suivre.

Opicinole 22 novembre 2021 à 21:18  •   69631

Bon ça m'a creusé ce truc d'étrangeté. J'ai voulu en savoir plus. Donc ma pelle et mon râteau. Creuser la terre ou sonder le ciel ? Cruelle question qui m'a laissée les bras ballants au grand désespoir de mes outils. Donc vainquons la peine et creusons quand même en quête de la source de cette pensée unique parsemée de Dasein, Ereignis, de Lichtung, et autres consorts imbitables. Comme je suis têtue je suis parvenue à dénicher le texte qui parle de ce sort exclusif au joli nom allemand d' Unheimlichkeit.

j'ai lu le texte de Heidegger et en suis revenue à mon état premier, les bras ballants (ah non ça ne va pas recommencer se plaignaient ma pelle et mon râteau, on va jouer ailleurs nous), Allez allez, laissez moi affronter seule ce tourbillon de mots qui juxtaposés me font l'effet d'un rébus à résoudre. Un petit échantillon pour vous donner une idée ? "L'être à soi revêt la modalité existentiale du hors-de-chez-soi. ce n'est pas autre chose que veut dire l'expression d'étrang (er) té." Voilà.

j'ai rappelé mes amis pour creuser ma tombe dont voici la cavité. D'après ce que j'ai compris, le monde commun, hyper rassurant au point de nous réunir en un "on" protecteur soudain en soi se brise, pour ne plus nous être familier. Voici que le chez soi qui façonne notre Dasein n'a plus l'évidence requise comme prévu puisque vu comme un truc à part qui ne nous fascine plus. La vie proposée par notre monde et le monde lui même s'étrangent (c'est mon râteau qui a suggéré ce verbe, il a eu son quart d'heure Heidegger !),
si alors (formule pelle mêle je reconnais), le monde est étranger il est insignifiant, dépourvu de sens. Que reste il au pauvre moi sans toit ni plancher ? rien. Un néant sans nom (enfin si Heidegger a bien dû lui donner un nom, Angst peut être.), qui rend tout étant (ça j'aime bie, ça fait Heraclite et son fleuve qui s'écoule continûment), contingent. C'est donc la contingence du monde qui saute aux yeux au point de transformer le familier qu'il était en un objet étranger, sans saveur. Que faire ? S'isoler, retourner à soi, passant dans ce monde effondré.

pensez vous que j'aie bien compris ?

paradoxle 22 novembre 2021 à 21:44  •   69633

@Opicino Oui, je pense que tu as compris l'essence du phénomène d'étrangeté. Et du manque de sens qui rend malade, saisir la "folie" comme un effondrement existentiel. Et plus comme un déréglement ni un problème d'adaptation, ni même des causes déterminantes dans la petite enfance, même si elles peuvent être liées. Même la schizophrénie est un mode d'être-au-monde.
Cependant, là on en est pas encore à la thérapie de Yalom, on en est à son précurseur, Biswanger, qui s'appuie sur les pensées de Heidderger :
www.leseditionsdeminuit.fr/livre-Introduction_à_l'analyse_existentielle-1942-1-1-0-1.html

Que faire ?, c'est tout l'enjeu des bouquins de Yalom.
S'isoler n'est pas franchement une bonne voix. Retourner à soi et traverser ce monde effondré, ça ne se fait pas tout seul, il faut un accompagnant. C'est la façon de faire à la Clinique Laborde, en psychothérapie institutionnelle, ils accompagnent les patients dans leurs délires jusquà en sortir plutôt que d'essayer de les faire disparaître. Car une maladie est un processus de guérison, étouffer les symptomes ne fait que faire perdurer les problèmes.

Opicinole 24 novembre 2021 à 08:59  •   69707

Intéressant retour @paradox : la maladie comme processus de guérison. La vie est en effet une maladie, ça me ramène à cette langueur dont on parlait jadis au sujet des vieux (à l'époque ce vocable n'était pas péjoratif)., ce détachement progressif qui fait que le familier s'évapore de soi au point de devenir un électron. Est-ce un processus inné de préparation à la mort que nous traintons à tort comme un symptôme, une pathologie ?

Abderianle 24 novembre 2021 à 23:00  •   69775

Ouh là le gros morceau que voilà !
Ah, parler d'Heidegger n'est pas inintéressant, même si son côté débordant-cryptique-poétique n'en fait pas toujours une cathédrale de sérieux et de rigueur. Mais comme je viens de parler de cet Umheimlich, en lien avec l'angoisse, justement, je peux préciser deux trois choses, même si je ne suis guère spécialiste.
Pour être bref, "l'angoisse ne sait pas ce dont elle s'angoisse" ne veut pas dire que le monde est purement indéterminé, mais qu'il contraint un être, à la fois déterminé par ce qu'il est et parce qu'il est et indéterminé parce que fondamentalement antérieur à toute vie dans le monde à être déterminé, d'une détermination sans cesse renouvelable et sans cesse inaliénable. L'angoisse accompagne cette détermination-indétermination constante : le monde existe, je dois en répondre, je dois y être, j'y suis jeté, là, et donc j'ai toujours le potentiel d'être alors même que je sais le monde effectivement contingent. Cette dualité d'un appel à la détermination, à l'action, dans un monde d'actions bouillonnantes crée l'angoisse, car elle épingle la cruauté de mon existence qui est la liberté. Au demeurant, le fait de devoir agir sans mesurer les conséquences de mon agir rend en effet l'individu étranger à lui-même car il ne peut être certain, par cette non-détermination du monde, que son action sera celle de l'être qu'il veut être dans le monde. C'est un peu comme si je devais me vouloir gentil et reconnaissant et poli mais que je ne savais jamais, en le faisant, si on allait me reconnaître pour cela, car on pourra très bien même m'imputer des assignations contraires. Le monde m'arrache donc de mon être car je ne suis devant les autres ce que je suis devant moi-même. Dans un monde solipsiste, aucun problème : ma représentation ontologique est mon être. Dans le monde, c'est le hiatus assuré. "Merde !" dirait un philosophe.
Cela est d'autant plus aggravant que je subis le paradoxe de la fuite : au lieu de fuir le monde, qui me permet pourtant de pouvoir être, je cours vers lui, alors même qu'il me déloge de ce que je suis, ou d'une quiétude absolue et conceptuelle. L'angoisse est donc à tous les niveaux, et je suis autant créateur que proie de l'angoisse, du couperet permanent du choix qui peut, dans mon "vertige existentiel" dirait Kierkegaard, faire de moi toutes les oblitérations que je peux vouloir. Ma liberté étant toujours en acte et en puissance, je suis toujours libre sur un mode disjonctif, et le décalage chronique entre le monde et mon être pose le problème de l'adéquation. "Qui suis-je alors vraiment ?".
Oh, ça me rappelle une question, tiens. 😋

paradoxle 25 novembre 2021 à 01:48  •   69780

@Opicino Ta question est pertinente. Déjà, il arrive souvent en psycho que des comportements jugés symptomatiques ne sont que des façons d'être. Mais je crois pas que ce détachement, ce qu'@Abderian explique comme "le décalage chronique entre le monde et mon être [qui] pose le problème de l'adéquation" (merci d'ailleurs pour ce laïus, parfait), soit une préparation à la mort, la souffrance existentielle est tout ce qu'il y a de vivant. Quand je disais que la maladie est un processus de guérison, il ne faut quand même pas oublier que si la maladie a un sens, qu'elle est le signe de son rapport au monde et à soi, qu'elle est une solution aux conflits qui ponctuent notre existence, elle n'en reste pas moins problématique. Pour moi le problème n'est pas phathologie/santé, normalité/folie, mais aller-bien/souffrir.
Là se trouve ce qui m'attire dans la thérapie existentielle, ce qui est appelée ailleurs folie, trouble, disfonctionnement, désadaptation à une norme, etc, sont considérés comme des modes d'existence. La cible du changement thérapeutique n'est pas le patient mais sa relation avec la vie elle-même. Être présent là où on se trouve.

Ambre31le 25 novembre 2021 à 09:03  •   69787

Merci a vous trois pour ces échanges inspirants. Il me semble qu'on pourrait se répéter tous les matins la derniere phrase "être présent là où on se trouve" en se réveillant 🙂!
Je ne peux m'empêcher de relever le double sens caché dans "là où on se trouve"...

paradoxle 25 novembre 2021 à 12:29  •   69807

@Ambre31 oui, moi aussi, ça me fait ça.

Abderianle 25 novembre 2021 à 21:59  •   69840

Moi j'aimerais être présent
Où je ne me retrouve pas
Oh je sais c'est inconvenant
De se laisser aller comme ça

Mais que voulez-vous ça m'ennuie
De porter le même logis
Me traîner m'étendant de tout mon long
Comme un étant adhérant à mes façons

Façons de faire, façons de vivre
Si j'étais à côté de moi
Je pourrais sortir des coursives
Sortir de mes émois

Tiens je pourrais dire des trucs
Qu'habituellement je ne tiens pas
Prétendre que je m'appelle Luc
Et boire trente mille sodas

Oh oui si en plus je n'étais pas là
En buvant j'aurais pas la gueule de bois
Je serais toujours clair dans ce que je vois ---
Enfin du moins dans ce que je verrais pas.

Quelle liberté en plus d'être là
Exactement où on m'attend pas
Comme ces esprits passant par devant
Qui vous surprennent au plan suivant.

Oh ! Si j'étais présent où je me trouve
Je me trouverais de bien des façons
Des défauts comme Jean-Paul Rouve
Et peut-être un être un peu polisson

Mais un regard aussi très policier
Avec cette impression de me juger
Mais enfin je serais moins menotté
En n'étant plus, plus ligaturé

Ce serait comme une cavale
Sorti de moi comme un bandit
On m'adulerait tel un Affranchi
Qui s'rait l'premier au jeu des balles

Oh ça me ferait danser tout joyeux
D'être là où je me re-trouverais
Tel un poinçonneur un trou bien épais
Pour m'y coucher tout délicieux !

M'enfin de là m'assassiner
Il n'y aurait sûrement qu'un pas
Qu'importe pourtant de m'aimer
Si je suis où je ne me trouve pas.

Oui voilà faudrait donc pas se chercher
Au moins comme ça on n'serait pas déçu
En étant soi-même on blinde ses vertus
Et finalement... ben on se fait chier

Donc en n'ayant plus ni corps ni soi
C'est clair je serais dans de beaux draps
Ceux-là même avec lesquels on m'enveloppera :
Oh oui en n'étant pas je finirai aussi comme ça !

😄

zozottele 25 novembre 2021 à 22:21  •   69841

Lire @Abderian, c'est se plonger dans le plus profond de nous même, pour en ressortir grandi.
Voila c'était ma p'tite pensée du soir !

Abderianle 25 novembre 2021 à 22:23  •   69842

😄

Si tu regardes longtemps Abderian... bah Abderian te regarde aussi.
🤘

Galateele 25 novembre 2021 à 22:31  •   69846

(Désolée, je passe, telle une brise plus moins légère, juste pour ceci : 🤘 😀 )

zozottele 25 novembre 2021 à 22:34  •   69848

🤘 👍
C'est cool ça change que d'écrire toujours des tartines !😂

Opicinole 25 novembre 2021 à 23:47  •   69861

Whaou (cri du loup dans la bergerie), ce poème est fabuleux merci @Abderian. Moi aussi je voudrais ne pas être là où je me trouve, dans ces boîtes en cartons où on nous met à tous les âges de la vie, ici à l'école, là dans la grande et encore là dans le monde impitoyable de l'entreprise parmi des étants gris et raides. On me désigne des pompes et réside à côté. Donc ayant à faire à ce monde gris qui prise la pareille en toute chose, j'ai fait voeu jadis (quelle jeune présomptueuse j'ai pu faire!) de le transformer pour faire jouer l'effet boomerang et donc donner à ma présence et mon présent des tonalités plus agréables. C'est difficile je vous le dis, mais parfois jaillit une étincelle qui me fait croire au succès. J'irise donc le où comme aussi parfois j'ai l'audace de sentir que je n'appartiens pas au monde, que je ne suis que frontière, seulement une frontière et que tout virevolte dans mes pauvres limites.

Ambre31le 26 novembre 2021 à 00:16  •   69869

Et bien, moi, quand je me trouve, je me plais 🙂! Et je me trouve là ou je ne m'attendais pas. Et c'est quand je ne me trouve pas, quand je suis dans ces boites qui m'ont été imposées au début mais que je me suis appropriée depuis, que je ne m'aime pas.

zozottele 26 novembre 2021 à 07:43  •   69921

,@Opicino j'avais fait le même voeu que toi,de transformer le monde !
Présomptueux oui peut être.
Mais du coup j'ai changé d'échelle, c'est moins dur.
Je change mon monde et celui de mes proches.Il ne faut pas grand chose des fois,un sourire et un peu d'optimisme.
Même des clients qui gueulent au boulot, ils arrivent à repartir avec le sourire des fois !😄
Alors j'aime bien ou je me trouve, je ne voudrais pas le changer.

Opicinole 26 novembre 2021 à 10:12  •   69930

@zozotte j'ai peut être la même échelle :) il y avait ce film où un enfant proposait de faire le bien auprès de deux personnes leur recommandant d'en faire autant en suivant obtenant ce faisant une chaîne de bien être obtenue grâce à ces actions successives en direction de cette altérité dont on peut effectivement soigner la courbure pour la rendre moins cassante. Je crois que cette attitude est innée en nous mais on en a cassé le ressort. Preuve en est le contentement extrême qu'on ressent, ce chaud au coeur qui bout ranimant comme un lien perdu (non non je ne me prends pas pour une nouvelle version proustienne du bien recherché :)).

zozottele 26 novembre 2021 à 12:20  •   69942

Casser notre ressort, j'aime bien cette image @Opicino!
La chaîne j'y crois aussi oui.Apres, je me dis que au moins, je suis bien dans ma peau, c'est déjà ça!
Et si ça peut faire du bien autour de moi, c'est tout benèf en plus !

Abderianle 26 novembre 2021 à 14:20  •   69966

citation :
@Opicino j'avais fait le même voeu que toi,de transformer le monde !Présomptueux oui peut être.Mais du coup j'ai changé d'échelle, c'est moins dur.


Certains résistent :

voir la vidéo

😋

zozottele 26 novembre 2021 à 22:12  •   70026

Oui, certains résistes !
Sont ils plus présomptueux ?Ou plus forts,ou plus fous ?
Ou les trois ?🤔
Bon je m'éloigne d'Irvin Yalom la désolé !

Opicinole 27 novembre 2021 à 22:39  •   70144

"Seuls les sages et les fous n'ont besoin de personne". France Gall
citation :
zozotte le 26 novembre 2021 à 22:12 o Oui, certains résistes !
Sont ils plus présomptueux ?Ou plus forts,ou plus fous ?
Ou les trois ??
Bon je m'éloigne d'Irvin Yalom la désolé !

paradoxle 28 novembre 2021 à 01:37  •   70174

Oups, ça dévie ici. 😄
Pour en revenir à Yalom, on m'a offert Le problème Spinoza. C'est d'un côté la vie de Spinoza depuis ses 21 ans. Et de l'autre, la vie de Rosenberg depuis ses 16 ans, théoricien du mythe du sang des nazis qui adule Goethe qui adule Spinoza. C'est romancé, ça se lit tout seul. Merveilleuse introduction à la pensée de ce philosophe qui tue.

zozottele 28 novembre 2021 à 09:39  •   70177

@Opicino, j'aime bien ta citation de France Gall!
Alors soyons fous,et n'ayons besoins de personnes !😄

@paradox je suis en plein dans la philo en ce moment,mais je n'ai pas encore attaqué du Spinoza, faut pas que je l'oublie alors.
Mais sinon, j'ai eu un coup de coeur pour Epicure, peut être pas le même style ?

Hatsale 28 novembre 2021 à 09:48  •   70179

@zozotte Don Quichotte : Que préférez-vous la folie du sage ou la sagesse du fou ?

Très bien ce livre d'Irvin Yalom, ça me fait penser que ce serait top de l'offrir à quelqu'un que j'aime beaucoup.
-- j'aime beaucoup offrir des livres aux gens que j'aime.

Et sinon @zozotte, ouvre un topic en section philo si t'as envie de nous parler de tes lectures et on pourra échanger, j'ai pensé à faire quelque chose comme ça ... Une citation, un.e auteur.e (oui y a aussi des femmes) une discussion, un peu comme le topic humeur musicale du moment mais plutôt humeur philosophique du moment...
Car, après être passée par l'Allemagne je suis allée très loin... vers l'Orient et j'y suis restée très longtemps, je reviens vers l'Occident afin de continuer à vivre dans la philosophie de l'entre-deux, de la nuançauthenticopoétiquesansraisonidéraisonauxfrontieresdelafollesagesse.
Welcome! 🤘

paradoxle 28 novembre 2021 à 12:02  •   70190

@zozotte Oui Épicure, évidemment. Super.
Mais lire Spinoza est quelque peu ardu, c'est bien de commencer par des gens qui parlent de sa pensée.
Goethe dans son auto-biographie par exemple. Ou Yalom, que je recommande chaudement à tout le monde. Il a écrit pas mal de bouquins dont deux autres romans psycho-philosophiques. La méthode Schopenhauer et Et Niezsche a pleuré. C'est juste de la tuerie. Enfin, tous ces bouquins, même de psycho, sont des petites pépites philosophiques.

zozottele 28 novembre 2021 à 23:00  •   70317

@Hatsa je préfère la sagesse du fou alors!😄
Et ok je ferai un fil sur la philo,la philosophie pour les nuls ! C'est moi le nul hein, ça pourra être enrichissant c'est vrai!🙂
@paradox ok pour Spinoza, tu m'aideras si c'est trop dur!

paradoxle 28 novembre 2021 à 23:21  •   70324

@zozotte super idée la philosophie pour les nuls.
Pour Spinoza, faut trouver des trucs qui parle de lui, c'est limite imbuvable comment il écrit, c'est ses idées qui valent le coup. Ce que je peux faire, quand tu auras ouvert le fil, c'est de mettre des vidéos sur lui. C'est plus des podcast, d'ailleurs, fait par un chouette prof parfaitement clair.
Il y a deux grandes idées qui sont souvent discutées, c'est l'illusion du libre-arbitre et Dieu-Nature. Ce qui est appelé Dieu n'est pas un être pensant ni agissant ni doté de volonté, c'est juste la somme des lois naturelles. Je resume à la louche, hein.

paradoxle 03 janvier 2023 à 05:22  •   90546

Je reviens sur Yalom, je viens de trouver L'art de la thérapie, qui s'avère un petit bijou. Sur un autre fil, quelqu'un s'était permis de le critiquer assez gratuitement et je m'en étais offusqué. À juste titre.

Après quarante-cinq ans de clinique, d'un côté en thérapie de groupe et de l'autre en thérapie individuelle, il fait ce livre destiné aussi bien aux thérapeutes qu'aux patients. D'ailleurs il ne parle pas de "la relation thérapeute/patient" mais de "compagnons de route". Pour lui, une thérapie réussie, c'est quand lui aussi à avancer dans son cheminement grace à l'autre.

Je vous mets quelques phrases des premiers chapitres pour donner envie.

"Erik Erikson, dans son étude du cycle de la vie, a employé le terme de générativité pour décrire ce stade avancé, un stade post-narcissique où l'on passe de la recherche de l'épanouissement de soi à l'intérêt des générations suivantes. Maintenant, à l'âge de soixante-dix ans, je me rends compte de la justesse de la vision d'Erikson. J'ai envie de transmettre ce que j'ai appris. Et aussi vite que possible."

"Un système de soins dominé par des impératifs économiques implique une modification radicale des traitements. Et la psychothérapie se doit aujourd'hui d'être rationalisée, c'est-à-dire peu coûteuse, en d'autre terme rapide, superficielle, inconsistante. [...] Je m'inquiète de savoir où sera formée une prochaine génération de psychothérapeutes efficaces. [...] Il est certain que la génération actuelle de thérapeutes cliniciens, aussi compétents en psychothérapie dynamique qu'en psychopharmacologie, est devenue une espèce menacée."

En fait, ce gars forme des thérapeutes confirmés dans toutes les approches différentes. Il ne désire pas fonder une école de "thérapie existentielle", il prône la pluri-disciplinarité et se bât contre les sectarismes de la profession. L'approche existentielle est sa touche personnelle qu'il trouve indispensable, sa cerise sur le gâteau. C'est la sensibilité aux problèmes existentiels de base qu'il enseigne.

"Les préoccupations qui nous assaillent tous les jours, les réflexions sérieuses sur notre place dans le monde, la mort, l'isolement, le sens de la vie, la liberté."
Il prend à contre pied la psychanalyse freudienne. "La psychothérapie existentielle postule que le conflit interne qui nous perturbe ne découle pas seulement de pulsions instinctives refoulées ou de souvenirs traumatiques oubliés mais également de notre confrontation aux données de l'existence".
"On insiste sur l'influence considérable que nous accordons à l'environnement interpersonnel de l'individu qui, tout au long de son existence, façonne son caractère."

"La thérapie ne doit pas être conduite par la théorie mais par la relation avec le patient".

Contrairement au livre pour lequel ce fil a été ouvert, Thérapie existentielle ; L'art de la thérapie est un "recueil pratique d'interventions et de formulations, priviligiant la technique au détriment de la théorie."

"Les conseils que renferment ce livre sont tirés de ma pratique clinique auprès de patients autistes de haut niveau ou de niveau modéré. [...] Mes objectifs vis-à-vis de ces patients sont ambitieux : outre la disparition des symptômes et l'atténuation de la souffrance, je cherche à faciliter l'épanouissement personnel et un changement fondamental de caractère."

Nom du chapitre 2 : "Éviter le diagnostique (réservé aux compagnies d'assurance)."
"Le diagnostique correspond en fait à une illusoire tentative d'imposer la précision scientifique quand cette dernière n'est ni possible, ni souhaitable."

(désolé @Kobayashi, je sais que tu fais pas mal référence au DSM)
"Si nous prenons le DSM au pied de la lettre, et croyons ainsi pouvoir atteindre les tréfonds de la nature, nous risquons de mettre en péril l'aspect humain, spontané, créatif et incertain de l'aventure thérapeutique. [...] Viendra un temps où la présentation actuelle du DSM, qui ressemble au menu d'un restaurant chinois, semblera risible aux professionels de la santé mentale."

Au début du chapitre 3 : "thérapeute et patient, compagnons de route", il cite Schopenhauer et sa vision bien dure de la vie.
Mais "Bien que Schopenhauer soit fortement influencé par son propre malheur, on peut difficilement nier le désespoir inhérent à la vie de chaque être conscient."
Avec sa femme, ils aiment bien inviter à manger des gens qui ont des points communs. Mais ils n'ont jamais réussi à faire une tablée de gens tous véritablement heureux.


Voilà voilà, j'en suis qu'au troisième chapître et je suis hyper emballé.

Kobayashile 03 janvier 2023 à 22:58  •   90569

@paradox, meu non, tu fais très bien de faire progresser ainsi la compréhension collective. Et merci pour cette belle référence, qui je pense va vite parvenir dans ma boîte aux lettres 😋


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