Vous avez dit... atypique ?

Appel à témoins femmes asperger

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Appel à témoins femmes asperger
Bettinale 24 novembre 2021 à 13:44

Bonjour à toutes,

Voila ma question est assez simple, nous savons toutes ici que l'autisme féminin surtout combiné à un HPI est difficile à détecter. Ayant eu une enfance difficile durant laquelle j'ai été obligée de me débrouiller et élever mon petit frère j'ai appris énormément de choses par observation/adaptation/reproduction dans tout ce qui concerne la vie quotidienne y compris les interactions sociales. Celles-ci ont toujours néanmoins été source de grosse difficulté pour moi: incapacité à comprendre et même à détecter l'implicite chez autrui, grosses difficultés d'interactions sociales. Mais comme pour le reste j'ai fait mon caméléon et à mon âge je suis en mesure de detecter de manière assez sommaire les manifestations non explicites de sentiments etc chez les autres et donc évidemment de passer haut la main un test basique chez une neuro-psy dans lequel il s'agit de choisir le sentiment qu'exprime un regard le plus adapté sur 4 propositions. Dans ma tête j'ai ramé de ouf et procédé par élimination logique du coup avec un score de 78%, la psy m'a évidemment répondu que je ne pouvais pas être autiste. Et pourtant il y a tellement de choses qui vont dans ce sens.

voilà donc ma question: êtes vous, femmes asperger, d'accord avec le fait qu'on puisse apprendre à detecter et reconnaître jusqu'à un certain point ces manifestations non verbales et de langage corporel mais que cela nous demande une forme d'hyper vigilance et aussi que ça ne devient jamais vraiment "naturel" mais on peut apprendre à le dissimuler plus ou moins selon l s circonstances ?


merci d'avance pour vos témoignages, évidemment les hommes et non autistes peuvent participer également.

I really need to know et parfois on ne trouve des réponses que chez ses "semblables" plus que chez les psys...

betty ?

Opicinole 24 novembre 2021 à 15:20  •   69721

Personnellement j'ai du mal à décrypter la signification des émotions sur les visages et à les reconnaître. Je peux dire bonjour à la même personne trois fois dans la journée. Quand on m'en fait la remarque je rétorque que je suis extrêmement polie.

je ne pense pas toujours à remercier. La question ai-je remercié me turlupine toujours au point que oublieuse je remercie parfois doublement. Quand on m'en fait la remarque je rétorque que je suis extrêmement reconnaissante.

en groupe je ne sais pas quoi faire, où aller donc je suis le groupe, je colle. En amitié on me faisait la remarque selon quoi je collais beaucoup à prendre tiques et tocs de la personne, je copie beaucoup : en langage comme ne gestuelle. J'ai dû apprendre à rire. Je ne sais pas rire spontanément ou alors celui ci sonne faux. Petite je me rappelle les essais en la matière peu convainquants d'ailleurs que je faisais devant le miroir. Quand quelqu'un est ému j'ai du mal à savoir s'il exprime de la joie ou de la peine, ce qui me met dans situations cocasses parfois.

les blagues me sont une énigme. Je rigole (enfin je souris) des semaines après suite à une exploration forcenée de ma part sur le sens de la blague. En revanche je suis tres naïve. On me dit qu'on a croisé un éléphant rose dans le jardin que spontanément j'en suis persuadée. Je crois les gens spontanément. L'expérience m'a appris à mettre de la distance entre le discours et le sens mais j'ai e core ce mouvement plus fort que tout de croire ce que l'on me dit.

j'ai du mal avec les consignes. Je les prends littéralement. Tout mot fait sens aussi, deux mots ne font pas un sens additionné pour moi mais parfois deux sens contraires qui me laissent patois. La consigne isolée me pose également problème genre : "complète"... j'ai comme un ravin qui s'ouvre dans ma tête.



c'est pas mal déjà là non ? Je passe les intérêts dévorants qui me font aborder les choses profondément et qui parfois m'épuisent. Cette énergie que j'ai a compte goutte qui fait que je suis obligée de me contraindre à des micros siestes pour me recharger. Et les aspects physiques qui vont avec : un pas qu'on dit lourd, peu féminin, mes balancements pendant les réunions, les doigts que je triture, ce sans âge que j'affiche (gamine). L'autre que je veux mais pas trop. J'étouffe dans l'étreinte : commode donc quand on est amoureux. Et enfin mon désarroi face à cet outil adulé de tous, le téléphone.

j'en laisse pour les autres :)

Anticale 28 novembre 2021 à 21:59  •   70290

Personnellement, et depuis toujours, je le dis : je ne comprends pas les gens.
Je ne comprends pas le non verbal, je ne comprends que ce qu'on me dit, et encore des fois s'il y a une forme d'humour, on me perd parfois !
Je comprends le second degré, mais je n'arrive pas à ne pas réagir comme si je l'avais pris au premier degré, ce qui destabilise.

J'ai bien du mal à tenir une conversation faite de banalités, je m'ennuie très vite avec les gens que je ne connais pas. Je ne sais pas commencer une discussion dans la vie perso (j'ai appris des techniques particulièrement efficaces dans la sphère professionnelle).
Je ne vais jamais vers les gens que je ne connais pas, car ils me font peur.

Je ne comprends pas les gens, mais je les ressens... Il m'est difficile de ne pas me faire une sensation quand je rencontre quelqu'un, qu'elle soit positive ou négative.

J'aime débattre, apprendre, comprendre, ce qui n'est pas le cas de tout le monde, mais je ne peux m'empêcher de lancer des débats, qui sont parfois des flops quand les gens en face n'ont absolument pas d'intérêt pour ce genre d'échange jugé trop intellectualisant pour certains.
Je n'aime pas le contact avec les gens que je n'ai pas choisi, une main sur l'épaule peut me provoquer un courant électrique dans tout le corps qui peut durer toute la journée et me mettre mal à l'aise.

Je comprends la souffrance des gens, la douleur, et je suis en mesure de les écouter, de tout arrêter pour les rassurer (bien que je sois très mauvaise à cela), les épauler, les conseiller (ce qui passe parfois pour une attitude hautaine).

Je m'adapte aux gens qui m'entourent, parfois par mimétisme, prenant des tics verbaux dont j'ai parfois du mal à me défaire.

Je ne sais pas dire aux gens que quelque chose me gêne, par peur de les froisser, mais quand c'est trop je suis incapable de gérer l'émotion que cela génère.
J'ai besoin de me retrouver avec moi-même, de me fermer au monde, ce qui est difficile à expliquer à certaines personnes.
J'aime le silence, je ne supporte pas les cris, je ne supporte pas les gens qui courent dans tous les sens, ça provoque chez moi beaucoup de stress (mes enfants ont très vite compris mes difficultés, donc majoritairement chez moi, c'est très calme, ce qui etonne mes amis).

Quand je dois, pour le travail, enchainer des réunions avec des inconnus, le soir je suis épuisée, mais un épuisement indéfinissable, car ce n'est pas le corps qui est fatigué, ce n'est pas la tête qui continue à réfléchir, c'est bien au delà, et le week-end je suis au bout.

J'aime une forme de constance dans mes relations aux autres, et si quelque chose change, je me demande si le soucis ne vient pas de moi.

J'accorde une importance à la politesse qui semble par moment démesurée.

Je pense avoir fait un peu le tour de ce qui est plus ou moins compliqué :)

Nevromonle 26 décembre 2021 à 22:05  •   72334

Je connais une personne qui pourrait témoigner à ce sujet, je le lui demande.

Surderienle 27 décembre 2021 à 14:25  •   72370

Bonjour
Le cerveau humain a la capacité de compenser et de trouver des moyens détournés, des combines combinatoires pour faire comme si...
Ainsi, je suis possiblement un autiste compensé qui joue de ses surefficiences pour être caméléon ?
Et usurpateur ?
J'ai appris à changer de casquette en fonction du contexte et des besoins.
Ainsi le confinement fait que mon individualisme autistique (ré) (sur) apparait naturellement.
J'ai l'impression de perdre peu à peu le contact avec l'émotionnel des visages et le relationnel social obligeant.
Et finalement çà m'arrange.
Je m'auto-suffis.
😶

Et comme ma compagne HPI simili fait de même...
On se recentre sur nous.
Autistiquement.
😍

Nevromonle 27 décembre 2021 à 16:31  •   72378

Bonjour, @Surderien. Es-tu une femme autiste Asperger avec un diagnostic?

Surderienle 27 décembre 2021 à 19:02  •   72386

Bonjour @ Nevromon
Je suis un homme et je n'ai pas de diagnostic aspie mais des traits de personnalité qui y tendent.
J'avais fait le test qui est quelque part sur ce forum aussi si je me souviens.
🤔

test aspie
http://www.rdos.net/fr/

Sakkyale 18 janvier 2022 à 20:05  •   73583

Coucou Bettina ?

Je ne sais pas si tu lis encore les réponses à ce post car je vois qu'il date de novembre.

Je suis Aspi et HP, et j'arrive relativement bien à lire les émotions sur le visage des gens. Il semble que l'un n'empêche pas l'autre même si à ma connaissance c'est souvent difficile pour les aspis. En tout cas ce n'est pas un critère de "non-diag".

Je suis formatrice en corps et voix, j'ai beaucoup travaillé sur le paraverbal et le non-verbal et là non plus ça ne m'a jamais paru trop compliqué.

Par contre tout ce qui est de l'ordre du langage pur est difficile pour moi, l'ironie ou les blagues sans montrer quoi que ce soit sur le visage : je les prends pour du premier degré.

Le second degré ça dépend des fois, si il est assez courant alors je le connais et donc je le repère sinon je capte rien ? pareil pour les sous-entendus ou les expressions je ne comprends pas toujours non plus...

Est-ce que ça répond à ta question ?

Nevromonle 27 janvier 2022 à 20:12  •   73907

@Surderien : Ben du coup, tu ne corresponds pas au sujet et à la demande ! : o
Et puis qu'est-ce que c'est, "des traits de personnalité qui y tendent" (vers l'autisme)? 😶
(et on ne peut pas se (faire) diagnostiquer via un test sur Internet : cela se fait par, dans l'idéal, une équipe pluri-disciplinaire, qui fait conduire des tests standardisés, scientifiques, qui établit des diagnostics différentiels. )

(sinon, pour le sujet, mais désolée, la personne qui pourrait témoigner a oublié, je crois. x) )

laulliele 17 février 2022 à 16:23  •   74803

Coucou !

Je n'ai pas (encore) lu les réponses des autres mais en bref j'ai très bien réussi le test de reconnaissance des expressions où il fallait choisir entre 4 visages. C'est comme les QCM, j'en élimine 2 d'emblée et entre les 2 derniers, en réfléchissant un peu, j'arrive à voir la nuance.

Néanmoins :
- On sait que chaque autiste est différent, avec ses points forts et ses points faibles, donc affirmer que faire un bon score score à ce test c'est ne pas être autiste non
- Avec ce test, on a le temps de réfléchir et on a des propositions, alors que dans la vie de tous les jours c'est plus compliqué, il faut écouter et analyser le non-verbal en même temps, de manière instantanée

Donc dire que tu n'es pas autiste sur ce seul argument ce n'est pas possible. Forcément qu'après toutes ces années à observer notre environnement, on a développé certaines compétences et heureusement. Mais ça reste une fatigue, des incompréhensions plusieurs fois par jour, que ne rencontrent pas aussi souvent les autres.

laulliele 17 février 2022 à 16:32  •   74805

J'ai longtemps pensé que je ne pouvais pas être autiste car je n'ai pas vraiment d'intérêt restreint, à part l'analyse des relations et ma passion des achats compulsifs.
Quand j'ai dépassé mes préjugés et que je me suis décidée à consulter, elle m'a reconnue autiste "type asperger" quasi immédiatement.

Pour moi, les Asperger, c'était des génies. Et au final non, on peut être Asperger "sans les paillettes"... 😄

Mais beaucoup de professionnels n'y connaissent rien et restent sur des préjugés. Dernièrement un psychiatre m'a dit : "Vous vous exprimez clairement, sans à-coups. Moi votre autisme, je n'y crois pas une seconde !" J'ai été très blessée, d'autant que j'ai mon diagnostic, mais finalement c'est juste de l'ignorance, surtout de la part de médecins qui sont de la vieille école, ils ne connaissent pas.

Opicinole 17 février 2022 à 20:53  •   74832

Oui c'est tuant d'etre ainsi de devoir gérer cette énergie fuyante. C'est comme devoir écoper tout le temps. Quand les gens me sollicitent trop je perds pied très facilement comme cet après midi au boulot, en réunion j'ai un droit à un "ça y est, on perd Opicino", m'obligeant à remonter en selle lors même que je n'ai pas chuté. Puis je sens que ce que j'ai à dire me fait trépigner d'impatience que je dois le dire là, donc je me plante devant les gens et attends l'opportunité qui ne vient pas, je coupe donc la parole et mes mots ont cette préciosité dérangeante. Je ne sais pas dire les choses simplement. Je n'ai pas de génie non plus sauf celui de casser les verres.


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