Vous avez dit... atypique ?

Et après ?

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Et après ?
Fanny-146le 27 octobre 2019 à 09:44

Bonjour à tous !

Le sujet sur l'autisme / les traits autistiques de @Gwenouille a repris vie, et je m'en réjouis, car on y apprend plein de choses. Surtout quand, comme moi, on est en plein questionnement sur l'éventuelle présence d'un TSA en plus du HP.
Sauf que... j'ai déjà eu l'occasion d'en parler ici, les médecins et moi, ça ne colle pas, et vu les retours sur les CRA... j'ai très peur de ressortir fracassée encore un peu plus si je me retrouve face à quelqu'un qui pose un diagnostic en 3 minutes. (Et je passe sur la perspective d'attendre des mois voire des années avant d'obtenir le moindre rendez-vous, par la faute de la structure et par celle de ma phobie administrative désormais bien installée)

Du coup, je me demandais, pour ceux qui ont été diagnostiqués et surtout accompagnés pour apprendre à gérer leur syndrome tout en menant une vie qui leur convienne : auriez-vous des astuces, des petits trucs du quotidien, trouvés au fil de vos lectures ou conseillés par vos psy, et qui vous facilitent la vie ?
L'objectif serait de créer une sorte de "boite à outils" dans laquelle chacun pourrait piocher selon ses besoins. Merci d'avance à ceux qui auront des trucs à partager !

Je commencerais volontiers, mais en dehors du fait de faire désormais plus attention au bruit (en me créant des plages de silence, malgré le caractère angoissant que cela peut avoir, en demandant à baisser le son de la télé / musique quand je partage un moment avec quelqu'un...), je n'ai rien trouvé d'efficace...

Ah si ! Deux trucs, conseillés par deux psy différentes : "comportez-vous normalement, et les gens vous traiteront comme une personne normale !" et "Il faut baisser vos exigences, notamment dans le domaine professionnel : combien d'élèves est-il raisonnable de laisser de côté, tout en considérant que vous avez atteint votre objectif et que votre cours était réussi ?"
Comment ça, c'est pas de bons outils ? M'enfin, ils viennent de professionnelles de la profession...

ouestlebonheurle 27 octobre 2019 à 10:30  •   22778

Moi j'ai appris que c'était pas grave de laisser les enfants 2h devant la TV pour me laisser reprendre pied. Quand je suis exténuée par la pression que je me mets avec eux je peux être horrible et crier à tout va. Vaut mieux descendre ma pression interne avant de me mettre devant le mari et les enfants 🙁

Après je pense que tu peux regarder les vidéos de super pépette qui explique qu'il faut se protéger de la fatigue pour rester opérationnelle.

Concernant les interactions sociales, tu cherches quel genre de conseils ?

Seble 27 octobre 2019 à 10:53  •   22779

Je vais te faire part de ma propre expérience de celui qui a eu des doutes mais qui n'est pas Asperger.
Après une très lourde dépression causée par un isolement social quasi total et un environnement toxique (à savoir des parents qui m'ont compliqué la tâche par nombre de leur choix éducatifs) j'ai commencé à vivre quand je suis parti de chez mes parents avec un diagnostic de phobie social ( a minima d'angoisse social très forte et défaut d'affirmation de soi). Mais n'ayant jamais appris à communiquer avec les gens (réellement je veux dire, en arrivant à créer du lien), ben bizarrement même en cherchant à aller vers les autres ça marche pas trop
EN revenant en Ile de France j'ai donc repris contact avec la psychiatre qui l'avait suivi et évoqué un syndrome type Asperger au vu de mes expériences récentes. Elle m'a dit ça peut être une piste en m'envoie chez une consoeur psychothérapeute qui me dit globalement "vous n'êtes pas Asperger, juste complètement différent de la majorité des gens dans votre façon de traiter les quantités d'informations qui arrivent et c'est normal que vous trouviez difficilement chaussure à votre pied"
Bref le après est un travail d'acceptation qu'on est différent, de recherche de gens avec qui le courant passe justement comme soupape parce que ça permet pendant un moment d'avoir un effort d'adaptation moindre (les deux sorties que j'ai faites avec des gens de ce site ont été de vraies bouffées d'air frais, après pour ceux qui n'ont pas l'habitude c'est hyper stressant car je l'ai vécu au tout début mais ayant eu à déménager très souvent ces 4 dernières années j'ai appris à le faire en partant de l'idée un jour ça va matcher avec les gens, tout comme faire des choses avec des gens qui m'acceptent tel que je suis avec mes comportements/ réactions parfois particulières)

Fanny-146le 27 octobre 2019 à 11:09  •   22781

Merci pour le retour !

@ouestlebonheur : hormis au boulot, où ça se passe bien avec les gamins (même si ma patience a sérieusement baissé) et les adultes avec qui ça se passe mal, je n'ai plus d'interactions sociales. J'ai essayé de reprendre la musique : rester dans mon coin à longueur de répétition m'a dégoûtée du truc en 6 mois, et j'ai quitté mon atelier d'écriture parce que je ne supportais plus l'animateur (blagues anti-vegan et homophobes à toutes les séances) et parce que les pauses, où les autres parlaient de plein de trucs dont je me sentais exclue, étaient devenues trop pesantes. Là, je viens de sortir pour la première fois depuis une semaine. Je sors parfois seule, mais c'est de plus en plus difficile, et les sorties avec les gens d'ici sont ma seule soupape, mais c'est très restreint quand on vit sans famille ni amis... Alors de quoi ai-je besoin comme conseils ? Ben je ne sais pas... pas loin de 15 psys ont essayé, mais rien ne me parle de ce qu'ils me disent, je comprends le sens des mots, mais je ne vois pas où ils veulent en venir...

Sinon, la fatigue ici est chronique, mais étant totalement seule, je ne peux pas forcément toujours m'écouter... Il faut bosser, préparer les repas, etc. Personne ne le fera pour moi ou avec moi.

@Seb : je me reconnais dans ce que tu dis sur l'éducation, le fait de ne pas avoir appris à communiquer... Mais autant on trouve ça "normal" chez un enfant, autant chez un adulte, il semble que ça aille de soi... Et pourtant, qu'est-ce que je trouve les gens maladroits, à dire généralement ce qui leur passe par la tête, sans filtre, mais leur maladresse n'en est qu'à mes yeux, et c'est moi l'extraterrestre... Et je ne parle pas du "small talk"...
Je profite autant que je peux des sorties avec les gens d'ici, c'est sûr que ça fait un bien fou, mais proportionnellement en termes de temps et en termes d'interactions "destructrices", il faudrait plusieurs sorties par semaine...
Quant à l'idée que "ça va bien se passer", c'est quelque chose que j'ai longtemps fait, parce que je n'avais pas vraiment confiance de ma différence, et je me disais toujours "la prochaine fois, ça ira bien, c'était juste pas la bonne personne". Maintenant, je n'y crois plus, et je n'arrive plus à y croire.

Fanny-146le 27 octobre 2019 à 11:38  •   22782

Une "méthode" que j'ai découverte dans "La différence invisible", qui me semble intéressante, mais que je n'ai pas encore mise en place, c'est en phase de réflexion : la méthode des cuillères.
L'objectif est de connaître le "coût" de chaque action du quotidien sur notre état de fatigue physique et surtout nerveuse, et de connaître la quantité d'énergie qu'on peut utiliser chaque jour sans se mettre dans le rouge. En sachant cela, on planifie, dans la mesure du possible, ses journées en tenant compte de cela. Si une action très coûteuse est prévue (selon la personne, ça peut être aller à un rendez-vous, passer un ou des coups de fil, aller faire des courses...), le reste de la journée doit être allégé en sollicitations fatigantes.

Apparemment, la méthode est utilisée par des personnes souffrant de toutes sortes de maladies (ou troubles) chroniques, qu'elles soient physiques ou mentales, afin de continuer à vivre le plus normalement possible, sans dépasser leurs limites et en payer les conséquences ensuite sur plusieurs jours ou semaines.

Est-ce que certains connaissent ? utilisent ? (sous ce nom ou sous un autre)

Gwenouillele 27 octobre 2019 à 12:31  •   22786

@Fanny-146 "comportez-vous normalement, et les gens vous traiteront comme une personne normale"
Je suis d'accord avec la phrase mais pour une personne avec autisme je pense que c'est limite infaisable. Déjà parce qu'il y a ce qu'on est censé comprendre par "être normal" et qu'une personne avec autisme ne s'en rend pas compte, sinon il lui suffirait juste d'être normal et le problème serait réglé. Ensuite parce que je pense que les personnes avec autisme ont du mal à être d'autres personnes qu'elles-mêmes. Elle peuvent essayer de palier à la différence, mais la question qui se pose est la suivante : y parviennent-elles réellement ? Je suppose que ça dépend du niveau du handicap. Personnellement, je n'ai jamais réussi à tromper personne, alors même que je me juge avec une personne compensant plutôt bien. Donc je n'ose pas imaginer pour les autres... :s

Moi ce qui m'aide c'est comme l'a dit @ouestlebonheur , je mets aussi ma fille dans sa chambre avec le portable quand j'en peux plus. En fait je le fais car pour moi, ça créé bien moins de contrecoup qu'une crise qui éclaterait. Et j'ai juste un très long temps de récupération. Quand je suis stressée, je sors du boulot à 18h, parfois je ne me couche pas avant 3h du mat alors que je me lève à 6h30, car je n'arrive pas à déconnecter. Donc j'ai des dispositions assez importantes au surmenage (psychologique).

Après, ça fait 10 ans que je travaille sur ce point (car faut bien que je vive...).

- Alors quand je commence à broyer du noir, à sentir l'angoisse arriver etc... Si ce sont des gênes pour respirer, des malaises etc, avec acouphènes et chutes de tension, c'est généralement que physiquement je suis trop tendue et que ça compresse le nerf vagal. J'ai trouvé un remède cet hiver qui fut miraculeux XD Direction le bain à 40 degrés dans lequel je me fais cuir, important de mouiller les cheveux pour rafraîchir le cerveau. Le tout sans portable, sans aucune autre stimulation que la lumière. Au pire, à combiner avec un ibuprofène mais bon à voir, car dans ces moments-là, niveau gastrique c'est la merde.

- Quand plus personne n'est capable de me toucher et que j'envoie chier mon mari, c'est souvent que ma peau est trop tendue. Je ne saurais comment l'expliquer. A ce moment-là j'essaie de prendre sur moi et je demande à mon mari de "tirer" sur la peau, un peu comme on le fait avec un chat qu'on malaxe XD (eh là tout le monde me prend pour une folle...). En général ça me permet d'enlever une partie de l'hypersensibilité au toucher et de m'enlever un poids psychologique. Je suis plus apte aux contacts après même si en général quand je suis dans cet état, vaut mieux me laisser seule

- Quand j'atteins les deux états ci-dessus, ou que les crises de larmes commencent à pointer le bout de leur nez, avec un côté obsessionnel très marqué, c'est direction dodo. Seulement en général quand on est dans cet état, on a pas le recul nécessaire pour se dire qu'il faut aller dormir. Donc là l'idée c'est qu'un proche intervienne et te force à aller te coucher. De règle générale, le sommeil aide beaucoup.

- Ca a commencé à aller mieux le jour où j'ai cessé de me sentir obligée d'aimer sortir, d'aimer être avec les gens, etc... Les gens foutent une pression assez importante. Dans mon cas, je suis si blanche que j'ai le droit à une pds à chaque fois que mon médecin me voit, pour vérifier que je ne suis pas anémiée. Et j'ai le droit à toutes les blagues vaseuses qui vont avec. On te fait bien comprendre que si tu ne sors pas, tu n'es pas normal, et que "sortir devrait te faire du bien". Donc je vais le dire et je le répète : sortir ne me fait pas du bien, ce qui me fait du bien c'est rester dans un trou au fond de chez moi, dans un cagibi, seule. Voila, pour moi c'est le summum du bien-être, ça équivaut pour les autres à une aprem entre potes à la piscine. Rassurez-vous, je m'éclate seule, et je kiff ça !

A mon sens Fanny-146, le pb n'est ni la musique ni l'écriture, mais le cadre dans lequel tu as effectué ces deux activités. Le groupe d'écriture, franchement, y'a rien de plus... Tu peux tout à fait écrire chez toi et rejoindre des groupes sur fb, et le faire pour toi et dans ton coin. Ainsi tu contrôles ta propre activité. Idem pour la musique, tu peux la faire seule chez toi, et si tu n'aimes pas ça, faut prendre un instrument qui te demande une pratique au sein d'un orchestre. Même pour le chant, que ce soit Gospel, choeur, chorale ou cours perso, ce n'est pas du tout la même démarche.

- Avoir un animal. Je rentre pas dans les détails, je saurais pas l'expliquer, mais pour moi ça a été un soutien psychologique important.

- Toujours revoir ses objectifs de la vie quotidienne à la baisse : bien distinguer ce que tu voudrais faire de ce que tu es capable de faire. Exemple flagrant des taches à exécuter tous les jours : j'adorerais être une mère qui cuisine pour sa famille, mais je sais que je ne vais pas avoir la patience et que ça va être stressant et que ça va générer des crises. Du coup je prévoie un plat un peu plus cuisiné dans la semaine, et pour le reste je prends des trucs qui se préparent très rapidement, car je sais que de toute façon je serai si fatiguée que au moment t, je n'aurai plus la force de cuisiner.

- De manière générale, accepter de ralentir le rythme. Je me fixe une tache à faire à la fois, car j'ai besoin de préparation psychologique. Si vraiment j'ai trop de choses, je les note sur une liste de choses à faire pour me vider le cerveau. Si vraiment la journée est trop dure, je la décompose en 10 à 20 micro-moments, et je les barre quand ils sont finis, pour avoir l'impression d'avancer. Sinon je vois une montagne qui me parait insurmontable. Je me dis souvent "Combien de fois tu as cru que tu n'y arriverais pas, et c'est passé après sans que tu ne t'en rendes compte. Soit patiente, et avant que tu ne le réalises, ce sera passé !" Ca c'est pour les situations très stressantes. Je les visualise comme une histoire de temps qui passe, au final.

- Penser à dire "non". Le point le plus compliqué pour moi. Je dis souvent oui à des situations qui vont me mettre à mal car je fais toujours passer les attentes des autres avant moi, sans réaliser. Et après je me retrouve les deux pieds dans la merde, et faut "assumer". Et c'est vraiment la merde. Et dans ces cas-là, le plus dur c'est d'accepter de faire demi-tour, alors que les autres comptent sur toi. Y'a pas mal de projets pour lesquels je me suis rendue malade à cause de ce fonctionnement. Notamment quand ça me dépasse, comme le conservatoire l'année dernière. Je ne regrette pas, mais franchement, j'ai mis 1 mois à lutter contre le sentiment de "tu vas pas y arriver" et toute l'angoisse avec, et j'ai failli finir en burn out en janvier. L'idée c'est que quand tu commences à avoir de l'angoisse et des vertiges, je pense que ça signifie que c'est un choix qui ne te correspond pas, et que c'est ton corps qui te fait comprendre ce que tu ne veux pas / peux pas comprendre intellectuellement.

- Aller toujours dans le sens du confort pour toi, dans le sens où il y a déjà tellement de choses à gérer à côté qu'il vaut mieux parfois débourser un peu plus pour que tu aies un meilleur lit, des chaussons qui te plaisent, des petits plaisirs dans lesquels tu te retrouves, plutôt que de décompenser à la fin. De fait, j'ai plein de petits trucs comme des tasses, des crayons, des pyjamas, des chaussons mignons. C'est pas glamour, mais ces objets sont très importants pour moi et entrent dans "mes repères" et "ma routine" du quotidien. Ne jamais bousculer la routine, si elle est là c'est que qq part on en a besoin. Et pour moi, respecter ma routine c'est me respecter.

Voilou voilou, je ne sais pas si ces conseils seront utiles mais ce sont pleins de conseils qui m'aident à mieux vivre le quotidien et à faire baisser le stress et l'angoisse et la fatigue, qui, rappelons-le, sont un combat permanent.

Fanny-146le 27 octobre 2019 à 13:02  •   22791

@Gwenouille : merci pour ton retour, dans lequel il y a beaucoup de choses ! Il va sans doute me falloir le lire plusieurs fois pour tout saisir et penser à répondre à tout 😉

Mes interactions avec les autres sont globalement contraintes : je ne peux pas envoyer mes élèves dans leur chambre quand ils sont trop bruyants ;) Le reste du temps, je suis totalement seule, donc impossible de compter sur qui que ce soit pour m'alerter quand il / elle voit que ça commence à déraper, ou passer le relais pour les trucs indispensables.
C'est intéressant, ce que tu dis en lien avec le corps : le mien est un total étranger... Il y a peu, une toubib a découvert une "maladie", que je dois traîner depuis très très longtemps (au moins 3 ans, mais peut-être plus). Elle n'a pas du tout compris que je n'aie ressenti aucune gêne, aucun symptôme, elle n'avait jamais vu ça. Mais du coup, maladie bien installée, désormais, que je vais galérer à traiter, parce qu'elle a en fait une conséquence indirecte qui elle est gênante, mais que je pensais psychosomatique et impossible à résoudre.

Sinon, je n'aime pas la solitude imposée. Mais entre la douleur causée par les autres et celle causée par la solitude, je ne sais plus laquelle choisir, car les deux sont également insupportables.
Ecrire pour moi seule ? Je suis incapable de le faire, je n'y vois aucun intérêt... Pour moi, écrire, c'est pour partager ensuite. Pareil pour la musique. Quand j'ai repris, outre les cours d'instruments, j'étais obligée d'aller à la chorale (le chant, c'est pas mon truc, même si, pour la première fois, j'y ai trouvé un intérêt dans le travail de l'oreille). Et j'ai arrêté parce qu'au bout de 6 mois, je n'avais rien dit de plus que "bonjour" aux gens qui étaient autour de moi, et qui, eux, avaient l'air de prendre plaisir à se retrouver... Mais je n'avais aucune idée de comment faire le premier pas, de quoi parler, etc. Peut-être que je me suis bloquée dès l'accueil glacial de la cheffe de choeur, qui a eu l'air de trouver bizarre que j'aille me présenter à la première séance, et qui, de mon point de vue, a été "zéro" en termes d'accueil. Heureusement que j'ai fait de la musique durant toute mon enfance et mon adolescence, et que je savais à quel pupitre j'appartenais... Il m'a juste fallu trouver ensuite le trouver, puisque j'avais connu la disposition classique, des voix aiguës aux voix graves, alors que là, c'était la disposition apparemment plus en vogue désormais, où les deux voix féminines encadrent les deux voix masculines. Mais où étaient les alti, où étaient les soprani, je savais pas, et personne pour me guider...

Sinon, le rythme est déjà très lent : depuis que je vis à nouveau seule, je ne fais plus rien ou presque, sauf quand c'est devenu urgent... J'aimerais avoir des routines qui m'évitent ce stress, mais je suis incapable de m'y tenir... Mais malgré le "rien" qui remplit mes journées quand je ne travaille pas, je suis toujours épuisée, physiquement et nerveusement. Du coup, je me sens feignante, et ça aggrave mon manque d'estime de moi...

L'animal de compagnie, c'est indispensable : je partage mon appartement avec un petit félin dont je suis dingue, heureusement qu'elle est là...

Et je suis d'accord avec toi pour les objets "qui rassurent". C'est quelque chose que j'essaie de m'accorder, même si j'ai du mal à savoir ce qui me fait du bien dans les périodes les plus noires, car l'effet est extrêmement fugace...

Gwenouillele 27 octobre 2019 à 13:12  •   22793

Mmmm Les choeurs et leur ambiance... ! Hahaha Je ne peux pas te contredire, j'ai fait 4 ou 5 choeurs avant d'en trouver un qui me convenait et qui n'avait pas une putain d'ambiance de merde, donc je comprends tout à fait ton soucis, et je ne peux pas te dire d'essayer ailleurs non plus. Je sais que j'ai pas ce feeling de solitude parce que je partage ma vie avec mon mari, mais je pense que s'il n'était pas là, il m'aurait bouffé depuis longtemps, car j'ne pleurais tous les jours avant de le rencontrer. Le problème actuellement, c'est peut-être que tu n'as pas de projet personnel qui te porte ? Je veux dire que pour moi, la musique et l'écriture remplissent ce rôle. Chaque matin je me lève dans l'idée d'avancer, de progresser, et ça prend le pas sur tout ce qui est désagréable, et ça rend mon quotidien bien plus facile à vivre qu'il ne l'était avant. Mais ce que j'essayais d'expliquer à ma soeur, qui a un peu ce même soucis, c'est qu'avant d'en arriver à ce besoin, j'ai passé 20 ans à faire de la musique et presque 8 ans à écrire. Je veux dire par là que ce n'est pas venu instinctivement. C'est un besoin que j'ai "créé", en quelques sortes. Et ajd j'ne suis là : à commencer une repet sans compter les heures, sans me demander quand ça finira. Passer 4 à 6 heures en répet, ça ne me fait ni chaud ni froid. L'important c'est d'apprendre, de progresser, de comprendre. Pourquoi je parle du temps qu'on y passe ? Car je pense que ça devient réellement un besoin et un thème qui nous porte quand on est dans quelque chose qui va au delà de la contrainte. C'est contraignant, oui, mais ça ne l'est que du point de vu de l'emploi du temps, pas psychologiquement. Et je souhaite vraiment à tout le monde de trouver et d'entretenir une passion comme je peux la vivre, car vraiment ça aide énormément.

Fanny-146le 27 octobre 2019 à 13:24  •   22796

Quand je faisais de la musique, étant plus jeune, je ne comptais pas les heures non plus... Et j'avais la sensation d'être intégrée. C'est bien plus tard, à force de voir les relations s'arrêter d'un coup que j'ai compris que ce n'étaient que des relations intéressées. J'étais fiable et assez performante, donc ma présence dans un orchestre était bienvenue voire recherchée. Mais juste pour ca, pas pour moi en tant que personne.

Mais effectivement, tu as raison sur le fait que je n'ai aucun but, aucun projet. Et aucune idée de ce que pourrait être un projet. Plus rien ne me fait vibrer, et je crois que je n'ai toujours fait les choses que dans l'idée de partage, d'entraide... Privée de ça, je suis juste une coquille vide.

ouestlebonheurle 27 octobre 2019 à 14:46  •   22799

@Seb ton commentaire est intéressant.
Je pense effectivement qu'en tant que hpi + phobie sociale la limite est mince
Quels sont les critères qui t'ont exclue du diagnostique d'asperger ?

Seble 27 octobre 2019 à 21:38  •   22823

@ouestlebonheur a priori je serai capable de gérer les émotions des gens lors des discussions (notamment le non verbal). Bon a priori ma psychothérapeute est aussi zèbre donc la conversation est fluide et c'est ce qu'elle a jaugé. Et certains de mes amis vont me faire un vrai feedback

Le gros soucis des hpi, hpe et autres gens différents c'est que les gens sont durs avec les gens pas comme eux. En tant qu'ado c'est dur d'apprendre à te sociabiliser quand dans ton collège/ lycée tu es la tête de turc puis que tu vas dans des milieux où les relations sociales sont imposées (prépa + internat) donc on se coupe des gens, engendrant la peur des contacts humains parce que moins tu en as plus tu te dis que tu vas te planter
Donc je pense que plus qu'un syndrome d'Asperger c'est un absence d'apprentissage de communication

Fanny-146le 27 octobre 2019 à 21:49  •   22825

Pourtant, les hpi sont souvent loués pour leurs capacités d'adaptation... Or, si on n'arrive pas à apprendre les codes, fait-on vraiment preuve d'adaptabilité ?

Seble 27 octobre 2019 à 22:13  •   22826

En fait pour faire une analogie, tu expliques comment les couleurs à un aveugle? Nous avons des sensibilités qui fonctionnement différemment. Par exemple quand mes amis me parlent de leurs problèmes, les sentiments et émotions ne sont qu'une petite partie des éléments d'un ensemble très vaste de paramètres qui parfois semblent assez éloignés de ce dont ils me parlent mais que j'intègre sans grosse difficultés. Du coup, ce n'est pas que je n'ai pas les mêmes codes, c'est que je ne parle pas le même patois qu'eux. On arrive à peu près à comprendre ce que veut dire l'autre mais pas complètement

Fanny-146le 27 octobre 2019 à 22:33  •   22827

Donc, il y a bien plus qu'un défaut d'apprentissage. Même en voulant apprendre, ce n'est pas possible, ca reste extrêmement approximatif. Et malheureusement pour moi, depuis 3 ou 4 ans, je ne comprends plus du tout les autres, après avoir cru le faire parfaitement pendant longtemps. Du tout au rien... Et je n'arrive pas à refaire le chemin en sens inverse...

Seble 27 octobre 2019 à 22:58  •   22830

En fait, je penses légèrement différemment. C'est une hypothèse mais je pense que notre moindre expérience vécue va être tellement intellectualisée qu'on va évoluer différemment avec l'âge. Ce qui fait que si à un moment nous étions en phase avec des gens, c'est peut être qu'on était là au bon moment. Ca me fait penser à la physique et aux fréquences de résonances des cordes qui font que les amplitudes des déplacements sont au maximum si on choisit la bonne fréquence par rapport à leur longueur. On peut comparer le spectre des fréquences avec l'âge et quand le balaie, les amplitudes augmentent quand on atteint la première fréquence, puis décroissent puis ré augmentent quand on atteint un multiple et décroissent et recroissent ainsi.
Par moment on se sentira en phase, parfois en opposition de phase (j'avoue que cette métaphore est l'une des moins explicites que j'ai jamais faites mais la j'ai rien qui soit aussi proche de ce que je ressens)

ouestlebonheurle 28 octobre 2019 à 11:37  •   22862

@Seb ma psy m'a parlé de empathie intellectuelle. en clair quand tu ne ressens pas l'émotion de l'autre, tu intellectualises pour chercher les signes et savoir laquelle est-ce ... mais forcément comme personne n'a tout le savoir, ca coince par moment... clairement maintenant je ne serais dire si je comprends l'émotion de l'autre, ou si j'ai réussi à trouver les signes... Foutu effet barnum !!! après je ne suis plus dans les situations à quiproquo. je côtoie des gens que je connais, et ceux que je ne connais pas on s'arrête à l'échange social superficiel.

qu'est ce que tu veux dire par comprendre @Fanny-146 ? les personnes que tu connais bien ou des inconnus ?

Fanny-146le 28 octobre 2019 à 12:14  •   22868

@Seb : mes cours de physique commencent à dater, mais je pense que je vois ce que tu veux dire. Me reste plus qu'à espérer entrer à nouveau en phase un jour, car là, l'isolement devient insupportable, et comme tu le disais justement plus haut, moins on va vers les autres, et moins on arrive à y aller...

@ouestlebonheur : je vais paraître idiote, mais j'ai du mal à comprendre ta question. Que mets tu derrière les mots "inconnus"? Des gens comme la caissière du supermarché, la personne qui te demande son chemin ou ce genre de choses ? Et qu'entends-tu par "connaître bien"? Famille ? Amis ? Collègues ?
En écrivant, je me rends compte à quel point il m'est difficile de mesurer la distance aux gens, celle qui est admise... Il m'est arrivé un paquet de fois de me planter là dessus, de voir une vraie relation là où l'autre voyait un truc ponctuel, une alliance d'intérêts partagés. Et à l'inverse, de voir des gens comme des connaissances, parce que ne ressentant pas de lien réel, voire ressentant de l'hostilité, et finalement constatant que c'étaient ces personnes qui étaient vraiment à mes côtés dans les bons ou les mauvais moments. Sans doute que cela explique ma difficulté à aller vers les autres, car je ne sais jamais à quoi m'attendre, je ne sais jamais comment l'autre perçoit notre relation, dans quelle mesure il y tient réellement ou non, je ne sais jamais si je dérange ou si ma présence est souhaitée. J'aurai meme tendance à comprendre le plus souvent à l'envers, donc les blessures laissées par les déceptions sont devenues trop lourdes à porter.

ouestlebonheurle 28 octobre 2019 à 12:44  •   22873

@Fanny-146 oui il y a je crois 5 cercles de relation. t'inquiète avant que mon mari m'explique cela il y a quelques années (et confirmée par la psy), j'étais à l'ouest, et pour moi il y en avait que 2 voir 3. je cherchais à être amie avec tout le monde, tous ceux que je croisais (boulot, asso, parents) hormis les commerçants. La psy m'a aidée à prendre conscience de ce phénomène, de la pression que j'y mettais et à prendre du recul sur tout cela 😍
Maintenant ca va mieux, vu que j'arrête ce comportement de phobie sociale, mais je n'arrive pas à faire passer une relation à l'étape 2. Comme dit sur un autre post, je sais que cela vient naturellement avec certaines personnes, et comme je suis occupée, je profite juste de papoter/rire avec les personnes. Je n'attends plus rien d'eux. Cela m'évite des désillusions. J'ai compris qu'on croit être ami sur le coup mais en fait non 😉
Tu devrais voir une psy et demander des ateliers d'habilités sociales. Cela te permettrait de reprendre pied. Travailler uniquement avec les enfants cela ne doit pas aider :( je suis bien contente d'avoir un boulot avec pleins de gens pour aller papoter même s'ils n'ont pas envie 😈

dispo si tu veux papoter, je ne sais pas trop quoi raconter à part ma vie, je préviens 😵

Fanny-146le 28 octobre 2019 à 13:08  •   22875

En fait, je crois que je suis dans une impasse, car je n'ai aucune envie de papoter avec les gens. Effectivement, je ne sais pas le faire, mais ça ne m'intéresse pas d'apprendre, car je n'y vois aucun intérêt. Je me sens aussi seule avec des gens qui papotent que quand je suis réellement seule, ou même encore plus seule, car ça me montre encore plus à quel point je suis exclue. Et avoir appris comment fonctionnent les gens en général ne me donne pas envie de les fréquenter, car il y a une différence de valeurs. Je n'y mets pas d'idée de supériorité ou d'infériorité, et le mot valeur n'est pas de moi, et sa connotation qualitative me gêne.
Quant aux psy...j'y ai laissé des milliers d'euros pour un bénéfice negatif... Comme avec les gens au quotidien, j'ai cette sensation de non-compréhension. Ils alignent des mots que je connais, mais le fond de leur pensée m'est inaccessible, à moins que ce ne soit l'inverse.
Par exemple, on a travaillé souvent sur les blessures et souffrances ressenties à cause de remarques dites par des collègues, par exemple. Alors, le psy m'explique que les gens fonctionnent comme ça, dans leur majorité. Ils disent ce qui leur passe par la tête, sans faire vraiment attention, sans choisir leurs mots... Donc, il ne faut pas en souffrir, parce que c'est pas grave. Et quand je leur demande comment on fait pour ne pas en souffrir, ils me répondent que maintenant que je sais que c'est pas dirigé contre moi personnellement, ou que c'est dit à la légère, ou que ça dit plus de la personne qui a parlé que de moi, je n'ai plus mal. Mais si, j'ai mal quand même, et je comprends pas leur logique. Pour moi, c'est comme si on me montrait une radio de ma jambe cassée en me disant : voilà, vous voyez la fracture, vous savez pourquoi vous avez mal, mais maintenant que vous savez, vous n'avez plus mal, vous pouvez courir !

Les ateliers d'habileté sociale ? Ça fonctionne avec des jeux de rôle ? Voilà bien un truc qui m'est totalement inaccessible. Je pense que je vis avec une telle peur du regard de l'autre... (mais ça non plus, aucun psy n'a jamais réussi à me faire faire le moindre pas pour m'en éloigner)
Et j'ai un gros problème avec l'idée de faire semblant, trop proche de l'idée de mensonge. Ça me fait penser à une frustration-colère ressentie hier : je bouquinais une bd prêtée par mon ex sur les sentiments, et reprenant un truc déjà conseillé par des psy, mais que je suis incapable de faire, et qui du coup, me semble totalement ridicule : faire semblant pour ensuite savoir le faire en vrai / pour que ça arrive pour de vrai, par exemple, faire comme si on était heureux pour finir par l'être. Les deux mécanismes sont proches pour moi.

ouestlebonheurle 28 octobre 2019 à 13:19  •   22876

@Fanny-146 ouh là effectivement tu es à un stade du repli sur soi impressionnant 😱
tu as le choix, en fait, soit tu t'éloignes de plus en plus du monde des humains (comme dit @Seb), soit tu acceptes qu'il va te falloir faire un VRAI EFFORT d'intégration.
Je veux dire, je n'ai aucune empathie, je ne comprends pas tout, je n'aime pas les menteurs, mais j'ai besoin de parler aux gens. Alors il faut bien que je trouve un compromis pour éviter de sombrer dans la solitude complète.
Pour moi, déjà, se plaindre et ne rien faire c'est un non-sens. Alors je déteste quand je le fais, mais je sais que c'est parce que j'ai un trop plein, et que je ne vois pas les actions que je pourrais faire pour contrôler un peu tout ça.
Donc me revoilà avec une psy + à essayer de réintegrer un cercle social (j'ai fait 3 ans de parents d'élèves qui m'ont permis de ne pas mettre de côtés mes 3 piliers comme dirait @Gwenouille), cercle social qui s'est arrêté en juin, et que j'ai fait le tour, et contente sans etre contente d'arrêter. A la fin, c'est fatiguant pour moi de voir que des relations superficielles se nouer au bout de 3 ans.
Bref revenons à toi. Comme on dirait en bourse, les performances passées ne présagent pas des performances futures. Rien n'est figé dans le temps.

je dois aller manger, je continuerais apres mais pour la radio, c'est un mauvais exemple. les psys te disent juste que les mots qui sont dit ne doivent pas rentrer en toi parce qu'ils ne sont pas POUR toi. ils doivent s'envoler en l'air tel un ballon. Faire la part des choses. ET si qqe chose t'a blessé, le dire. Si c'est une personne qui compte, elle s'excusera, sinon tu peux t'en éloigner. Point à la ligne

je reviens plus tard 🙂

Fanny-146le 28 octobre 2019 à 14:21  •   22880

Mais c'est quoi un vrai effort ? J'ai l'impression de n'avoir fait que ça pendant très longtemps, pour rien à l'arrivée. Un des plus récents, ça a été sur les fringues, parce que quand il m'est arrivé de demander à certaines personnes ce qui clochait, c'était un des points qui revenait. J'ai investi de l'argent dans des fringues un peu moins basiques et passe partout, un peu moins masculines aussi. Mes achats me plaisent. Mais je ne supporte toujours pas qu'on m'en fasse la remarque. Les critiques d'avant sont devenues des compliments, mais je le vis toujours aussi mal, car j'entre ainsi dans le jugement sur l'apparence que je rejette si fortement. Je me sens mal d'avoir cédé à cette injonction que pour être apprécié ou remarqué, il faut être habillé de telle ou telle façon. Ça me donne l'impression de cautionner une injustice et un truc ultra superficiel. Et finalement, cet effort vers les autres me coûte plus qu'il ne me rapporte.

Pour ce qui est de ne pas prendre pour moi ce que disent les autres, j'en reviens à mon point de départ : comment fait-on pour ne pas être touché ? C'est instantané, je suis blessée, et la blessure reste ouverte, même si intellectuellement, je me dis que telle chose est fausse, ou que la personne qui me le dit n'a aucune légitimité pour le faire, ou je ne sais quel autre argument rationnel. Ma raison n'a aucune prise sur mes sentiments. Si on me fait une remarque désagréable, j'ai mal, et la douleur reste, quoi qu'il arrive. D'où mon repli, qui n'est au fond qu'une protection, car personne n'a jamais sur m'expliquer comment me protéger autrement. Il arrive un moment où l'explication du psy ou autre semble sauter une étape. Comprendre ne fait rien à la sensation immédiate qui reste marquée au fer rouge.

Quant à dire quand je suis blessée, j'ai essayé de le faire. Ça me revient toujours en boomerang. C'est moi qui suis trop sensible, qui ai mal compris, qui n'ai pas d'humour, j'en passe et des meilleures. Et être toujours la fautive de l'histoire, pour la confiance et l'estime de soi, c'est pas ce qu'on fait de mieux.
Alors oui, j'ai fui les gens qui ne comprenaient pas, et me voilà seule...

ouestlebonheurle 28 octobre 2019 à 14:52  •   22884

@fanny-146 "En fait, je crois que je suis dans une impasse, car je n'ai aucune envie de papoter avec les gens"
en fait, tu as envie de quoi ? d'avoir juste une présence à côté de toi ? c'est peut être ça le noeud du problème, tu es dans une spirale descendante et tu ne trouves pas le chemin de sortie. Ok un psy ca ne t'aide pas, mais c'est quoi tes objectifs de vie ? as tu déjà identifié quelque chose qui te fait du bien ? qui te fait chaud au coeur ? qui t'apaise juste après ?
parce que bon, faut aussi s'accommoder de la solitude par moment, on ne peut pas tout faire avec quelqu'un. et je suis sûre que si yavait quelqu'un il te soulerait... 😜

alors hop hop hop 1ère étape, sortir la tête de l'eau, identifier les objectifs et les choses qui font du bien, et après 2ème étape, plan d'actions et travail sur soi 😍 😍

ouestlebonheurle 28 octobre 2019 à 14:54  •   22885

nos messages se sont croisées, je répond à ton dernier commentaire

Fropople 28 octobre 2019 à 15:02  •   22886

Pour ma part je me suis protégé en enferment mon ressentit dans un coffre fermé à double-tour et essaye maintenant de laisser s'exprimer peu à peu mes émotions.

Un truc qui m'a bien aidé de mon coté est tout simplement de commencer à m'apprécier. Auparavant, dès qu'il y avait un truc qui n'allais pas je m'attribuais , comme toi @Fanny-146 , toujours la faute, j'étais le "responsable" de tous les problèmes que je rencontrais ainsi que ceux de mon entourage...
Ma compréhension d'une part de moi, une explication possible à mon fonctionnement différent à la lecture de certains livres sur les zèbres/surdoué/hp/mot-qui-vous-plaît, m'a permis de me regarder avec indulgence, de comprendre mon insatisfaction perpétuelle de tout ce que je fais, le fameux "c'est pas assez bien" alors que mon travail par exemple a très souvent été apprécié par les autres. Du coup même si je pense toujours ne pas faire suffisamment, je contrebalance avec des pensées rassurantes du type "c'est mieux qu'avant", "je suis un être humain donc j'ai le droit de faire des erreurs, d'être imparfaits, etc."

Comme j'ai cloisonné mes ressentit, je "pense" et intellectualise les émotions, donc je ne sais pas si c'est transposable mais je pense que tu pourrais peut-être une sorte "d'équivalent" émotionnel :
Si par exemple lors d'une interaction avec quelqu'un, quelle qu'elle soit, tu ressens par exemple 20% de satisfaction même si il y a 80% d'insatisfaction,
tu essaye de te focaliser sur les bons points, sur cette énergie positive, tu arrivas possiblement à encaisser ce qui te blesse, à te forger un "bouclier" pour te protéger de ce monde malheureusement cruel et trop souvent douloureux...

ouestlebonheurle 28 octobre 2019 à 15:08  •   22887

effort en terme d'accepter de parler aux gens, et de faire des choses qui te coûtent justement.
Alors oui la vie est injuste parce que purée, on fait pleins de choses qui nous coûtent, personne le voit, personne ne le reconnait, et personne nous dit que ça va aller ... Mais ça c'est le monde des bisounours, et j'essaye d'en sortir parce que ce monde de paillettes et bah il nous fait souffrir plus qu'autre chose. Je le vois souvent dans mon boulot. C'est normal de bien bosser. C'est normal de récompenser les résultats et pas les efforts. Sinon on est encore à la maternelle hein.
alors je parais crue, mais je suis passée par là, hein, la phase de découragement, la phase de colère, la phase de déni... tout cela n'aide pas à se sentir mieux. alors il n'y a que la prise de recul sur les choses qui me font souffrir qui m'aide. laisser cette souffrance en petite boule en fond et continuer à vivre. je ne peux rien faire d'autres que vivre 🙂

sinon tu m'as l'air rempli de grands principes, c'est cool ! mais cela peut t'enfermer dans ta tour de solitude comme tu dis. Si tu n'assouplis pas un peu, il te reste à trouver tes semblables qui s'en fichent de s'habiller à la mode et se taisent au moment opportun.

J'aimerais bien que tu me donnes des exemples concrets, car j'ai du mal à concevoir les choses. Bon je ne m'habille pas en jogging, mais personne ne me fait de remarques en face sur ma tenue

<<C'est instantané, je suis blessée>> => alors c'est l'instinct de survie ça ! la remarque a touché une faille chez toi qui fait mal. comme tu dis, tu ne peux pas lutter. Pour dépasser cette douleur, il faut identifier la cause, savoir que c'est une blessure d'enfance, que cela n'a plus lieu d'être et que la personne en face ne peut pas savoir. Tu as un exemple ?
moi par exemple, je ne supporte pas toutes mes erreurs, car je ne me sens pas parfaite. Maintenant ca me blesse sur le coup, je le sais, je me raisonne, et je laisse passer la douleur. Elle n'a pas lieu d'être car je ne pourrais jamais être parfaite et que en face c'est vrai la remarque qu'on m'a fait.

Fanny-146le 28 octobre 2019 à 15:46  •   22890

@Fropop, @ouestlebonheur : Merci à tous les deux pour vos retours. Malheureusement, on en revient toujours à la même chose : laisser les sentiments en boule dans un coin, se concentrer sur le côté positif, laisser passer l'émotion : comment on fait ça ? Je ne sais pas le faire. Dès que je ne suis pas concentrée à fond sur quelque chose (et j'arrive de moins en moins à me concentrer), les pensées affluent, et je pleure, des heures durant.

Identifier la cause ? D'après les psys, tout est de la faute de ma mère (qui elle-même allait mal à cause de sa mère, et sans doute ainsi de suite sur plusieurs générations, mais je ne connais pas l'histoire de ma famille). Et toutes les thérapies se sont finies de la même façon : "Maintenant, vous savez que vous n'avez pas de raison de souffrir, merci, au revoir, vous n'avez plus mal." Ben si, j'ai toujours mal...

@ouestlebonheur : quand tu écris : "C'est normal de bien bosser. C'est normal de récompenser les résultats et pas les efforts. Sinon on est encore à la maternelle hein.", j'ai du mal à comprendre : c'est ce que tu vis ? On récompense les résultats de ceux qui font bien leur boulot ? Je suis à mille lieues de ça dans mon taf... Déjà, comme j'ai été inspectée 2 fois en 17 ans de carrière (et je ne le serai sans doute plus jusqu'à la retraite), le retour sur mon boulot, d'un oeil de professionnel, je l'ai eu deux fois. C'est pas beaucoup pour savoir où on en est, ce qu'on peut améliorer, etc. Et je vois un paquet de profs qui n'en branlent pas une, mais qui savent mettre les formes pour présenter les rares trucs qu'ils font, et ceux qui sont récompensés, c'est ceux-là...

Concernant les fringues, je sais pas si je peux retrouver un exemple concret. C'est plutôt une réponse qu'on m'a faite quand j'ai demandé à une ou deux personnes avec qui je m'entendais à une époque, ce qui faisait que les gens me maintenaient à distance. Peut-être une fois, la secrétaire de mon bahut, voyant une nouvelle chemise : "ah bah c'est bien, y a des petites fleurs, c'est plus gai ! Mais bon, le tissu reste sombre, y a encore du boulot." Je ne lui avais pas demandé son avis, et je ne vois même pas ce qui l'a autorisée à me le donner, en fait. Est-ce que mes vêtements ont une influence sur sa vie ? Je pense pas. Qu'elle proteste si j'avais voulu absolument l'obliger à porter mes fringues, ok, mais là ?

Parler aux gens, ok, mais pour leur dire quoi ? Un exemple : il y a quelques mois, je me force à descendre en salle des profs, et ça me coûte, parce qu'on en entend des vertes et des pas mûres. Il y a là deux collègues qui discutent de thé. L'une explique que ses goûts ont changé : "avant, j'aimais boire du thé à la vanille. Mais plus maintenant, je ne bois plus que du thé noir nature. - Ah bon ? - Oui. Et puis, j'aimais le thé aux fruits rouges, aussi. Mais plus maintenant, je ne bois plus que du thé noir nature. - Ah d'accord. - Et puis, j'aimais le thé au jasmin aussi. Mais plus maintenant, je ne bois plus que du thé noir nature. " Et ça a duré comme ça pendant toute la pause. A trois ou quatre minutes de la fin, l'une des deux se tourne vers moi et me demande : "Et toi, tu aimes quoi, comme thé ? - Je n'en bois pas." Voilà ma contribution à la conversation, qui s'est bien entendu poursuivie sans moi. C'est un exemple parmi d'autre : je suis célibataire, sans enfants, et à cause de plein de galères auxquelles je fais face seule, toujours fauchée malgré l'accumulation d'heures de boulot. Alors les conversations sur les enfants, le conjoint, les vacances, ben c'est sans moi. Et une fois qu'on a enlevé ça, il ne reste rien. De temps en temps une conversation sur le cinéma, à laquelle je peux vaguement participer, mais c'est tout. Une fois par mois, grand max. Du coup, je pense que je passe pour la nana qui n'a rien à dire, mais j'en ai juste pas l'occasion...

Ce qui me plaît et me fait du bien ? Je n'en ai pas la moindre idée. Lorsque je suis amenée à interagir avec des gens, je suis un caméléon, et je fais ce qui plaît aux autres, pour ne pas être seule. Et ce que j'ai pu aimer par le passé ne fonctionne plus : j'ai parlé de la musique plus haut. Je ne vais plus beaucoup au cinéma, car une séance est trop facilement gâchée par des voisins de derrière qui mettent des coups de pied dans mon siège ou commentent le film. Alors m'obliger à supporter les gens qui hurlent dans le métro, ceux qui te bousculent dans la rue sans s'excuser, pour au final, ne voir vraiment que la moitié du film parce que tout le reste est consacré à essayer de me calmer pour ne pas étrangler les gens autour qui se croient seuls au monde... L'investissement n'est pas très rentable.

Enfin, de quoi j'ai envie ? Quels sont mes projets ? Rien, plus rien du tout. J'avais le souhait de devenir propriétaire pour y gagner un minimum de sécurité, alors je me suis battue pendant des années pour garder une maison que j'ai fini par perdre suite à ma séparation d'avec mon ex. Résultat, projet immobilier à reprendre seule et de zéro : je me retrouve dans un appartement mal insonorisé, avec des voisins qui font la fête plusieurs fois par semaine, et une vieille dame au rez-de-chaussée qui est incommodée par des conversations la nuit. Elle a cru que c'était ma télé. J'ai fait encore plus attention, et au bout d'une semaine, elle est revenue râler, parce qu'elle avait encore été réveillée à 3 heures. Pas de bol, ce matin-là, j'avais dormi d'une traite jusqu'à 5 heures. Donc, on en est arrivées à la conclusion que c'était pas ma faute. Ce qui ne l'empêche pas de revenir régulièrement me dire qu'elle est gênée par les conversations qu'elle entend la nuit. Alors je baisse encore le son de ma télé, ou je ne l'allume plus, même si j'en ai besoin pour me rendormir. Je ne peux pas re-déménager, et je ne le pourrai sans doute jamais. J'aimerais voyager, mais je ne peux même pas m'offrir un week-end, parce que j'ai perdu plusieurs milliers d'euros ces dernières années, pour des erreurs ne relevant pas de mon fait et parce que je n'ai aucun plan B en cas de galère, pas de parents ou d'amis pour m'aider à faire face. Alors je reste chez moi, en attendant que le temps passe.

Fropople 28 octobre 2019 à 16:48  •   22897

@Fanny-146

Pour le paragraphe sur les fringues : Et oui, le commun des mortels donne son avis sur tout et n'importe quoi, c'est ce qui est encourager par tous les réseaux sociaux et autres : "réagissez", "donnez votre avis", etc. Il faut faire avec, accepter que souvent les premier à parler sont ceux qui auront le moins réfléchi et donc que tu entendra beaucoup d'idiotie ou de truc injustifié et très subjectif comme dans ce cas. Mais tu pourrais lui répondre que tu préfère les truc sombres ou bien que tu n'en a rien a faire des fringues, ou bien que tu n'apprécie pas ses commentaires, qu'elle a le droit de penser ce qu'elle veut mais que ses commentaires ne t'intéresse pas. Ou bien lui indiquer que tu préférerai des remarques positive au vu des efforts que cela représente pour toi. tu risque peut être de la froisser légèrement, mais à moins qu'elle soit comme toi, elle ne sera pas blessée et réfléchira juste a deux fois avant de te faire une remarque "cassantes" ensuite ;).

Pour ton exemple de conversation, je ne suis pas beaucoup plus bavards, mais par exemple, as tu émotionnellement souffert lors de cet échange, ou bien c'est juste que tu te juges et t'estimes nulle constamment ? Parce que tu es tout as fait en droit de ne pas être intéressé par une conversation, ou juste pas dans l'humeur te permettant d'y contribuer. Et puis tu as quand même réussi a te forcer d'interagir avec tes collègues, et a donner une réponse. C'est déjà un point positif :)
Après difficile de te conseiller sur comment procéder puisque j'évite de donner mon avis quand je n'en sais pas suffisamment.
De mon côté je parle également très peu. mais j'ai une très bonne capacité d'écoute et de m'intéressé aux autres qui font que j'ai quand même une place dans les discussions. Après je suis archi nul pour parler de trucs personnels, la plupart du temps mes "discussions" au taf, parlent du taf, ce qui est loin d'être au goût de tous...

Autre point qui m'interroge : l'ensemble de tes remarques sont assez sombres et me rappelle ma période de dépression 🤔 , j'espère pour toi que cela n'est pas le cas :)

Fanny-146le 28 octobre 2019 à 17:12  •   22900

@Fropop : Merci pour ton retour encore une fois.
Oui, les réparties que tu suggères face aux remarques me viennent... Mais après coup... J'avais lu un chapitre là dessus dans un bouquin sur le HP, où elle faisait aussi le parallèle avec les aspies. Une forme de naïveté qui fait que face à la méchanceté, même légère, on est pris au dépourvu... Ça fait partie des chapitres dans lesquels je m'étais le plus reconnue.

Dans l'autre discussion, oui, j'ai souffert de me sentir différente, une fois de plus.

Je pense savoir écouter aussi, mais je pense que j'en suis à un point où je ne veux plus le faire à sens unique. Je ne le fais plus qu'avec une de mes collègues, car je sais que si le lundi, c'est elle qui a besoin de parler, je peux le faire, qu'elle sera là pour m'écouter le mercredi, et que si le jeudi, aucune de nous deux n'a envie de parler, on saura le respecter toutes les deux. Et il y a peu de conseils, juste de l'écoute, car aucune de nous deux ne supporte les gens qui ont une solution à tout, surtout sur ce qu'ils ne comprennent pas. Malheureusement, cette collègue vit des choses très difficiles, et dès que les vacances arrivent, ou meme le week-end, je sais que je n'aurai pas de nouvelles. On a beau se dire sincèrement qu'on sera là si besoin, aucune de nous deux ne parvient à franchir le pas de demander.

Quant à la dépression, c'est une vieille amie... J'ai pris des cachets pendant des années sans le moindre effet, vu des psy sans plus de résultat, j'ai même été hospitalisée. Sans le moindre effet. Et quand j'ai osé demander davantage d'aide, suggérer qu'il fallait peut-être essayer autre chose, notamment les traitements proposés pour les dépressions résistantes, le psy m'a humiliée et renvoyée chez moi...

Fropople 28 octobre 2019 à 17:41  •   22902

ça me rappelle pleins de situations se "après coup"...
Peut-être peux tu anticiper certaines habitude, par exemple si ta collègues fait fréquemment des remarques avec un coté cassants sur ta façon de t'habiller ou sur autre chose, tu pourrais en t'exerçant mentalement dans un premier temps à lui répondre a sa remarque de manière à lui faire comprendre qu'elles ne sont pas souhaités. Je sais que c'est bien plus facile à dire qu'à faire, malheureusement à part "sauter", je ne vois pas trop d'autres solutions... (d'autant que les regrets de ne pas avoir fait ci ou ça sont bien plus lourds a digérer que d'avoir agis, même si c'était pas comme il faut ^^")

Je comprend ton besoin d'une certaine réciprocité, c'est également une chose que je cherche mais que j'ai du mal à trouver puisque je ne me livre pas ^^"

Pour le dialogue sur le thé, quand je te demandais si tu avais souffert, c'était au sens émotionnel de : "les propos qui ont été échangés t'ont t'ils directement blessée ou bien tu t'es infligée toi même cette douleur" la réponse que tu me donne semble indiquer que c'est ton décalage et non pas le dialogue qui te blesse et donc que ton état de douleur s'auto-entretien (merci la dépression 😒 ) Il faudrait que tu parviennes à rompre ce cycle, j'ai des idées et des images illustratrice qui se chamboule dans ma tête, je reviendrais préciser quand j'aurais dénoué tout ça ^^"

@Fanny-146 est-ce que mon interprétation de ta réaction face au dialogue est correcte ? Qu'elle soit bonne ou pas pourrait tu essayé (ou avec un autre exemple) de préciser les émotions et les pensées qui te mettent "à part", en dehors du dialogue ?

Fanny-146le 28 octobre 2019 à 17:55  •   22903

La secrétaire qui commente mes fringues ne me parle plus beaucoup depuis que je lui ai explosé à la figure. Je revenais d'un long arrêt, elle me demande si c'est la dépression, ben oui, et elle d'ajouter : t'es toujours pas guérie ? Sur le ton du "tu le fais exprès ou quoi ? "

Pour la conversation, celle sur le thé ne m'a pas blessée par son contenu. Juste par le fait de ne pas savoir y participer. Pour les discussions sur les enfants, les conjoints, les vacances, il y a en plus la douleur d'être privée de tout ça.

Mais mettre des mots sur mes émotions, je sais pas faire. Depuis 3 ans, je ne fonctionne que sur la colère.

Gwenouillele 28 octobre 2019 à 19:40  •   22912

Arg, je pars 24h et j'ai un roman à lire 😵 😂

@Seb Le gros soucis des hpi, hpe et autres gens différents c'est que les gens sont durs avec les gens pas comme eux. En tant qu'ado c'est dur d'apprendre à te sociabiliser quand dans ton collège/ lycée tu es la tête de turc puis que tu vas dans des milieux où les relations sociales sont imposées (prépa + internat) donc on se coupe des gens, engendrant la peur des contacts humains parce que moins tu en as plus tu te dis que tu vas te planter
Donc je pense que plus qu'un syndrome d'Asperger c'est un absence d'apprentissage de communication

Je suis d'acc avec la première partie, mais pas avec la seconde. Le syndrôme d'Asperger ce n'est pas une absence d'apprentissage, c'est la non-compréhension intuitive de comment s'adapter au contexte, de quoi va découler le soucis d'apprentissage de la communication. En fait, c'est ne pas comprendre les implicites et les codes du dialogue. Par ex je suis incapable de déterminer quand une personne à fini de parler. Je pense quand elle baisse la voix qu'elle a fini, et en fait elle va rajouter un "et..." parfois 4 fois de suite. Sauf que du coup je parle, alors que c'était pas mon tour. Et les personnes normales vont comprendre que la personne n'a pas terminé. Ou alors c'est ne pas comprendre le contexte. Ex concret : une personne arrive dans le bureau et parle en disant "vous". Je vais penser qu'il s'adresse à l'équipe, alors que même si il s'adresse à l'équipe, la question est intuitivement posée à la boss. Et tout le monde va le comprendre, va comprendre son intention, et moi non, et je vais répondre à la place de la boss. A l'écrit, ça parait évident qu'il n'y a pas de soucis. Mais à l'oral, y'a toutes les intentions que les gens prêtent à ce qu'ils disent, le "non-dit", qui se lit dans l'attitude, dans le ton, dans le contexte, et que je ne vais pas toujours parvenir à déchiffrer, ce qui génère des frustrations, des soucis de politesse, des remarques acerbes, etc... Autre exemple : une personne qui arrive dans le bureau après 5 min et qui fait une remarque "ah vous discutez bien !" et on continue de discuter... Seulement ça veut dire "vous ne travaillez pas, taisez-vous et bossez !" et ça, il faudra qu'une tierce personne intervienne pour dire "bah elle a demandé le silence, c'était plutôt explicite quand même" pour qu'on comprenne le message. Enfin moi. Je pense que l'autre fille avait compris mais était juste bavarde et s'en foutait. Et je ne suis pas d'accord sur l'apprentissage, car l'apprentissage est là, puisque 99% des gens comprennent ça... Et que même si on m'explique et que je comprends, si une situation similaire se reproduit, je ne saurais pas reconnaître qu'il s'agit du même type de contexte avant d'avoir gaffé et qu'on m'ait fait une réflexion.

"Du coup, ce n'est pas que je n'ai pas les mêmes codes, c'est que je ne parle pas le même patois qu'eux." Parler le même patois, c'est avoir les mêmes codes. Sans savoir à quoi est associé un mot, on ne comprend pas l'action. Ben là c'est pareil, je pense sincèrement que pour certains points, on n'a pas les mêmes codes. Mais sinon après je comprends cette notion d'en phase et en opposition de phase, et l'opposition de phase est franchement terrible.

@ouestlebonheur Pour cette histoire d'empathie, je dirais perso que je ne comprends l'émotion d'un autre que quand je l'ai vécue. Je vais comprendre par ex quand ma collègue est inquiète pour sa fille, car j'ai une fille, et encore, ce n'est pas ma fille et je n'aime pas la sienne donc bon... Mais par ex là ma collègue se fait opérer demain d'une tumeur. C'est la 2e fois... Bref, tout le monde lui souhaite beaucoup de choses et moi je n'ai rien trouvé à dire à part au revoir, car concrètement je ne ressens rien, même si intellectuellement parlant je comprends que c'est la deuxième fois, que ça soulève une probabilité de tumeur cancéreuse et donc un cancer, qu'elle est mère célibataire donc que ça va être la grosse merde pour s'organiser. Mais sinon je ne réalise pas plus que ça...
Et je confirme pour les cercles relationnels, j'ne ai que 2 : ami, pas ami XD

"alors hop hop hop 1ère étape, sortir la tête de l'eau, identifier les objectifs et les choses qui font du bien, et après 2ème étape, plan d'actions et travail sur soi ? ?" hahaha c'est la boss qui parle :D 😵 😍

"Auparavant, dès qu'il y avait un truc qui n'allais pas je m'attribuais , comme toi @Fanny-146 , toujours la faute, j'étais le "responsable" de tous les problèmes que je rencontrais ainsi que ceux de mon entourage..." Cette phrase de @Fropop est une spéciale dédicace pour toi ;)

@Fanny-146 Je te rejoins pour cette distance aux gens T.T En fait, l'effort des fringues est louable, vraiment. Par contre pour éviter le cas de conscience qui a suivi, il faut vraiment que quand tu opères des changements, tu le fasses pour toi, et vraiment pour toi, avant de le faire pour les autres. Si tu le fais pour les autres c'est que tu ne le fais pas pour les bonnes raisons, mais si tu le fais pour toi, alors tu seras en accord avec ta conscience. Et je pense que c'est ce que nous recherchons le plus ajd, être en accord avec soi-même. C'est très compliqué quand on a tendance à être soumise aux pressions sociales, parfois malgré soi. En tout cas c'est compliqué pour moi car j'ai toujours le besoin de bien faire et de plaire à tout le monde, ce qui techniquement parlant est juste absurde. Fanny-146, pour ne pas prendre pour soi ce que disent les autres, faut déjà comprendre pourquoi ils le disent. Pourquoi par exemple, des gens se sentent obligés de commenter la manière dont tu te fringues ? En quoi ça les regarde ? Ce n'est pas eux qui les porteront. Est-ce que c'est parce qu'ils ont honte d'être à côté de toi ? Est-ce que c'est parce que eux ressentent de l'empathie et se sentiraient mal de porter ça ? Est-ce que ça signifie en effet qu'ils jugent les gens sur leur apparence ? Et pourquoi l'apparence a tant d'importance dans leur vie ?

Ma psy avait une phrase magique qui m'a beaucoup fait réfléchir. Tout ce que disent les gens de toi en dit beaucoup plus long sur eux que sur toi. Quand ils te parlent de toi, ils te parlent d'eux. Bon, ça fait 2 phrases ^^'

Ils te parlent d'eux à travers la manière dont ils perçoivent le monde. Et d'ailleurs c'est la première chose qu'on conseillera à des gens qui ont des soucis relationnels, de ne pas commencer leur phrase par "tu", qui est agressif, mais par "je".

Après, on connait tous le souci qu'il y a à l'éducation nationale, et il faut bien séparer les problèmes. Le pb de l'EN n'est pas seulement du seul fait de ta différence, loin de là !

"Parler aux gens, ok, mais pour leur dire quoi ?" Bah là tu es bien en train de parler avec nous sur le forum ;) Et tu as beaucoup de choses à dire, c'est peut-être que tu n'es juste pas dans le bon cercle de personnes ! Après tu ne trouves pas le little talk intéressant ce qui est (à mes yeux) tout à ton honneur ! :D Mais justement ici y'a plein de gens qui n'aiment pas le little talk :D

Ta situation me rend triste par contre, et je la comprends car je suis passée par plein de galères qui ressemblent aux tiennes. Le sentiment d'être dans une impasse, tout ça. Est-ce que tu as songé à te mettre en collocation pour pouvoir éventuellement économiser ?

Je plussoie avec @Fropop pour trouver des répliques d'avance à certaines situations. Parfois ça ne fonctionne pas, mais une fois ou deux et ça les calme. Une fois un gars a eu le malheur de me faire 3 fois la même remarque. La première j'ai fait comme toi, j'ai tellement halluciné sur le coup que j'ai rien trouvé à dire. La deuxième, ça m'a encore plus frustrée de ne pas avoir répondu la première XD Et la 3e, je l'ai pas loupé XD "Tu sais que ça fait la 3e fois que tu me poses cette question ? Est-ce que moi je te demande pourquoi tu portes une chemise bleu ? Bah oui, je renifle mes cheveux, c'est comme ça, et ça change rien à ta vie". Il m'a plus jamais refait de remarque depuis XD Des fois, même sans trouver de repartie, juste demander "pourquoi tu me pose cette question ?" ou "Ca te dérange ?" ça fait apparemment comprendre à la personne qu'elle a dépassé la limite.

Et pour la secrétaire au jugement facile, si jamais ça se reproduit, tu pourras tjr lui sortir "et toi la connerie, toujours pas guérie ? Ah non, j'ai oublié, dans ton cas c'est désespéré/à vie/incurable". Bon ok, ça se dit pas. Mais le mieux c'est peut-être encore de pas lui dire la raison de ton arrêt, ça ne la regarde pas.

Et la colère est un très bon sentiment, plein d'énergie, qui montre que justement contrairement à ce que tu as pu laisser entendre en amont, tu n'as pas tout à fait "abandonné" ^^

"alors je parais crue, mais je suis passée par là, hein, la phase de découragement, la phase de colère, la phase de déni..." Ca, c'est le deuil de la vie parfaite qu'on nous vend, celle ou personne ne devrait en baver, ou la vie se doit d'être facile. Malheureusement, elle est injuste, et donc certains doivent faire plus d'efforts que d'autres pour un résultat médiocre. La seule consolation qu'on puisse avoir c'est de se dire que si on a un côté face, on a aussi un côté pile, et il faut en tenir compte. Un trait n'est ni une qualité ni un défaut à la base, il est ce qu'on en fait. Si on décide de le voir comme un boulet, il deviendra un boulot. Si on décide de se dire qu'on a peut-être pas cet atout-là mais qu'on en a d'autres et de se concentrer sur les autres, alors on trouvera comment canaliser notre personnalité de manière productive.

Seble 28 octobre 2019 à 19:51  •   22914

@Fanny-146 pour la difficulté à t'intégrer à certaines discussions, c'est sûr que ce n'est pas simple. Tu sais j'ai une collègue qui a fait très fort. On parlait du fait qu'empiler les gens ça faisait pas avancer les projets plus vite et j'ai utilisé la métaphore des 9 femmes qui ne font pas un bébé en 1 mois alors que pour une femme ça prend 9 mois. Et là elle éclate de rire car elle ne m'a jamais entendu parler de bébé. Faut dire aussi que je pense qu'elle ne me connaît absolument pas alors que tout le monde s'intéresse à sa petite vie (avoir un bébé en bas âge ça donne un côté "pathos" qui fait parler). J'ai beau avoir quelques couples dans mon entourage qui ont des enfants en bas âge, c'est les parents à qui je m'intéressent, les enfants, même les bébés je ne trouve pas ça mignon (tout comme les chats d'ailleurs...) . Bref comment j'ai réagi: sur le coup je me suis dit la vache elle y va fort. Et après mais elle ne me connaît absolument pas et j'ai pas forcément envie qu'elle me connaisse. Fin de problèmes

Et c'est pareil pour toutes les rencontres. J'ai traîné dans un paquet d'asso (et je continue puisque aujourd'hui je suis sur 3 assos en parallèles). Mais j'y vais pour faire des choses que j'aime, pas forcément pour voir des gens que j'apprécie. Et à coté de ça j'ai mes quelques amis proches que je vois de façon de plus épisodique mais avec qui je ne fait pas des activités, on se voit le temps d'un repas, d'un aprem mais pas forcément pour faire des choses que moi j'adore faire. Et j'ai pris conscience qu'au final en ayant des sphères différentes je m'équilibrais

Peut être as tu besoin d'être bienveillante avec toi même et te souvenir que pour une relation il faut être deux au diapason. Et poses toi la question est ce que les gens qui discutent ensemble, se connaissent ils vraiment? Echange-t-ils plus que des banalités?

Seble 28 octobre 2019 à 20:15  •   22916

@Gwenouille je crois que je n'ai pas été assez clair. Je parlais des gens qui comme moi ne sont "que" hpi/hpe alors qu'ils se croyaient avoir d'autres troubles. Effectivement être incapable de gérer les émotions, les tons et les sous entendus parce qu'on ne le peut pas pour des raisons qui sont de l'ordre de la neurochimie ou autres (j'avoue que mes connaissances en neuro sciences ne sont pas poussées) est infiniment plus difficile à intégrer qu'être simplement focalisé sur d'autres éléments. Typiquement dans mon cas je vais me concentrer sur le verbal qui est la partie intellectuelle, le non verbal est quelque chose que je vais sans doute moins incorporé dans ma réflexion, d'autant plus que de mon côté je ne le maîtrise absolument pas et que c'est fluctuant, la preuve c'est que sans m'en rendre compte je me suis depuis 6 mois à être plus dans l'échange de regard et que du coup les relations étaient souvent plus chaleureuses. Et c'est là que je parle d'absence d'apprentissage.

Gwenouillele 28 octobre 2019 à 21:07  •   22920

@Seb Ce serait un bon thème pour la création de l'asso de @ouestlebonheur :D

Juliette...le 28 octobre 2019 à 22:07  •   22930

Fanny, je comprends tellement ta souffrance et cette impression d'être dans un cul de sac existentiel. J'ai passé tant d'années enfermée entre des parenthèses débiles, parce-que faites de mois désespérants, eux-mêmes tout emplis de semaines affolantes, pleines de jours odieux, tout dégoulinants qu'ils étaient d'heures douloureuses à se pendre. Et j'ai l'impression que durant tout ce temps, chaque instant, dans une espèce de voltige des pensées macabre au point de s'interroger quant à un certain masochisme, s'évaporait en un cri inaudible et vain.
Ces instants volés, viciés par l'effroi, "perdus", aujourd'hui, je les récupère. Et avec les intérêts, c'est du lourd.
Voilà ce que je me régale de vivre aujourd'hui... Des instants !
Frais comme une naissance, voraces comme une première tétée, onctueux, comme un mets dont on maîtrise enfin la recette parfaite.
Et plus j'accepte que là se trouve ma victoire, ma plénitude, plus je suis en mesure de les savourer ces instants.
Bien sûr, j'oublie encore très facilement cette découverte-récompense, laissant à mes vieilles habitudes de ne concevoir la vie comme satisfaisante et agréable qu'à la condition que tout, absolument tout s'imbrique pour le mieux, le pouvoir de reprendre les commandes de mon état psychique et donc de tout mon quotidien. Mais, tôt ou tard, extirpée du fracas de mes vieilles rengaines, à un instant donné, je parviens à me délecter de cet instant qui se pose sur moi, ami, confident de toute ma solitude passée (en chemin, il prend aussi, cet instant, mes désespoirs plus récents, il les désentortille, les déplie, les installe aux rayons d'un soleil sorti de derrière les fagots, les tanne, et dessus il leur passe un onguent de présence), qui me tend la main, sans aucun a priori ni jugement, me redonnant, à l'infini, l'occasion d'une première fois.
Je sais, c'est très imagé, peut-être même toujours audible qu'à moi-même.
Alors, un exemple : j'aime les pizzas, le bon vin rouge, et les gens qui ont cet humour euh, comment dire ? Ben cet humour que j'adore quoi (oui, c'est vrai, pas forcément si faciles à trouver). Dès que j'ai sous la main un de ces trois éléments, je mets le paquet pour convoquer les deux autres. Et voilà, à coup sûr, un bon moment de passé. Quoi ? Un moment ? Fait de plusieurs instants ? Oh là mais c'est l'orgie de kiff là d'un coup !
Bon, ok, je n'ai pas donné de « truc », juste une piste, se laisser jaillir par l'instant, en lieu et place d'un programme de vie bien défini ou, pire, voulu « parfait »
Oui, par moments, on peut encore avoir l'impression que l'on revoit ses rêves à la baisse. Non, on se réalise.

ouestlebonheurle 29 octobre 2019 à 00:07  •   22940

Moi je me retrouve juste dans le témoignage de @Seb sur la problématique du manque d'empathie et de la non compréhension du verbal.
Après j'apprends à me socialiser mais même si je ne suis pas au top j'interagis avec les gens selon plus ou moins les codes sociaux... Vous voyez le mec qui veut parler que de petit train et s'en fiche qu'on l'écoute ??? Bah c'est moi lol 😂

Mais oui @fanny-146 je réfléchissais dans la voiture mais tu cherches des outils il y en a dans la TCC si tu n'as pas encore essayé. Comme je t'ai dit moi je n'aime pas ça, j'ai cherché le truc au fond de moi ... Ou dans les forums 😂 ptdr

Fanny-146le 29 octobre 2019 à 00:16  •   22943

Les TCC, j'ai du mal à voir ce que ça recoupe exactement. Certains des psys que j'ai vu y étaient formés, mais je ne sais pas s'ils les ont utilisées dans le cadre de ma thérapie. Aucun n'a jamais vraiment explicité sa démarche, et je n'ai jamais osé demander. Il va falloir que je me penche là dessus !
Je relis les autres contributions à tête reposée. J'y ai lu des choses intéressantes, qui méritent que je m'y repenche avec l'esprit plus frais.

Fropople 29 octobre 2019 à 08:40  •   22966

@Fanny-146
Bien que je ne fonctionne pas ainsi, ton explosion me semble tout à fait justifiée.
Tu as tout à fait le droit de ressentir tes sentiments et de les exprimer, alors oui, cela créera certains petit conflit, mais cela devrait également réduire ta tension et ton mal-être ambiant, te permettre d'être plus en paix avec toi-même
De nombreuses personnes ne se rendent pas compte d'à quel point elles peuvent être blessantes dans leurs propos, non pas qu'elles soient foncièrement mauvaises, c'est juste qu'elles ont pour la plupart bien moins d'empathie et donc paraissent insensibles en comparaison. Dans son cas, elle devais probablement penser (à tors) "qu'elle faignace celle-là" ou "moi aussi je veux des arrêts" par pure jalousie car elle n'a aucune idée de ce qu'est la dépression et de vivre avec...

Une idée de la raison du basculement vers la colère ? Savais tu mettre des mots sur tes émotions avant ? Est-ce une chose que tu as oubliée ou bien n'a jamais su ?
Si tu connais les réponses et si tu veux en parler évidemment, je ne voudrais pas te forcer à affronter d'éventuels souvenirs douloureux...

ouestlebonheurle 29 octobre 2019 à 10:03  •   22978

j'ai rigolé ce matin en cherchant une définition, et au hasard des clics :
<<Qu'est-ce que la névrose hystérique ?
L'hystérie est une névrose très fréquente aussi bien chez l'homme que chez la femme, caractérisée par une demande affective très importante, une vie imaginaire riche, des sentiments exprimés de manière exagérée, et des signes somatiques fréquents (conversion somatique).2 juin 2016>>

bon bah je suis hystérique 😱 😀 😀

Seble 30 octobre 2019 à 19:03  •   23156

@ouestlebonheur on est beaucoup alors ici... 😂

@Fanny-146, pour les TCC, pour en vécu une (enfin partiellement), on peut dire qu'on va te montrer que tes schémas de pensées sont erronés et induisent des comportements pas forcément neutres. Et on va te faire travailler petit à petit sur les deux pour que tu voies comment ton intellect vont va modifier ton ressenti et tes actions mais qu'inversement tes actions vont modifier ta perception. Par exemple dans mon cas je n'osais pas parler en groupe de peur qu'on pense que ce que je dise est inintéressant. on m'a fait comprendre que toutes les conversations ne présentaient pas forcément un haut intérêt et que je ne serais pas jugé dessus, donc maintenant je n'ai plus peur de parler donc je n'ai plus cette impression négative des small talks (même si je vais préférer des vrais discussions) et donc je vais pouvoir en mener plus facilement. C'est un peu le summum de la méthode Coué (https://fr.wikipedia.org/wiki/Méthode_Coué vaut ce que ça vaut mais pas trop mal)

Fanny-146le 30 octobre 2019 à 20:17  •   23164

Me voilà de retour, après une phase de maturation sur ce qu'on a pu échanger ici, et qui ne cesse de me faire réfléchir !

Merci à tous, d'abord, pour vos retours : si certaines choses ne sont pas nouvelles pour moi, il y a aussi et surtout plein de nouvelles questions intéressantes.
@Gwenouille : ce que tu dis sur le fait que les gens parlent d'abord d'eux, à travers ce qu'ils disent sur les autres, on me l'a déjà dit, je ne le remets pas en cause, mais je ne le "comprends" pas vraiment, je n'arrive pas à l'intégrer. Si on me dit que mes fringues sont moches, je ne vois pas ce que ça peut vouloir dire d'autre. J'ai bien lu tes hypothèses, et effectivement, la vérité est sans doute dedans, mais ça me reste incompréhensible. Ou alors c'est tellement vertigineux que c'en est désespérant : il n'y aurait donc pas d'échange, seulement un monologue de chacun sur moi-même ?

@Seb : je sais pas si j'ai envie de répondre à quelqu'un qui ne trouve pas les chats mignons... 😉
Je crois que, comme Gwenouille le disait plus haut, j'ai envie / besoin d'être appréciée par tout le monde, tout en sachant que c'est impossible, mais c'est d'autant plus difficile qu'au final, soit je ne suis appréciée par personne (vision des jours down) soit je ne vois pas les gens qui m'apprécient (vision des jours up). Au final, les deux sont aussi stériles, car les deux empêchent la création d'une relation un peu suivie (pas forcément 25 textos par jours ou 5 sorties par semaine).
Pour ce que tu dis sur les associations, là aussi, je comprends intellectuellement, mais je n'arrive pas à faire : mes deux dernières activités se sont arrêtées car il n'y avait plus que l'aspect "activité", mais aucun lien avec les autres participants (soit qu'il ait disparu, dans le cas de mon atelier d'écriture, soit qu'il ne se soit jamais établi, dans le cas de la musique). Et au final, la souffrance de "l'étrangeté" par rapport aux autres a pris le pas sur le plaisir que j'avais à pratiquer l'activité.
Et pour rejoindre ce qu'écrit @Juliette... (oui, je sais, ça sert à rien de la tagger, ça ne marche pas...), au final, je ne sais en fait pas ce que j'aime vraiment. Je n'ai aimé faire des choses que pour les faire en groupe, je ne me sens bien que quand je peux aider, faire plaisir à un / des autre(s). Or seule, bah y a rien de ça. Ce qui me fait plaisir à moi, ce que j'aime faire, je n'en sais rien ! Je pourrais faire de la musique seule, j'ai le matériel et les connaissances pour, mais ça ne m'intéresse pas. Pareil pour l'écriture : écrire sans pouvoir faire lire ensuite, je ne sais pas faire.

Pour ce qui est des TCC, il n'est pas d'actualité pour moi de travailler à nouveau avec un psy : j'y ai laissé des milliers d'euros qui me seraient bien utiles maintenant, et je n'ai plus les moyens...
Je crains aussi que deux choses bloquent vraiment : ne pas savoir identifier mes ressentis, et ne pas non plus savoir analyser les réactions des autres. Tu dis par exemple que tu as compris que les autres ne jugent pas sur les conversations, éventuellement parfois inintéressantes. Sauf qu'avec ma perception très partielle de ce que ressentent / pensent les autres, basée uniquement sur une analyse "formelle", je comprends exactement le contraire. Je les entends balancer des jugements à l'emporte-pièce sur tout, tout le temps. Et n'étant pas capable de savoir quand ils parlent pour parler et quand ils disent ce qu'ils pensent vraiment, c'est compliqué...

@Fropop : ta question sur les sentiments, la capacité à les identifier, les nommer, est sans doute celle qui tourne le plus en boucle. Le dernier coach avec lequel j'ai bossé, c'était son entrée : qu'est-ce que vous ressentez aujourd'hui ? Envoyez-moi chaque jour une situation, le sentiment éprouvé, et le besoin caché derrière ce sentiment (technique de coaching basée sur la CNV). Eh ben, j'ai laissé tomber, car je n'avais rien à dire... Chaque jour, c'était la même chose : de la colère vis-à-vis de quelqu'un qui n'avait pas tenu un engagement, s'était montré désagréable sans raison... Et dessous, la seule chose que j'identifiais, c'était un besoin de respect, mais c'est vague, et je n'ai pas trouvé le moyen de dépasser ça. Sans doute que ce que je vis comme un manque de respect n'en est pas, c'est juste de la négligence, la façon de vivre de la majorité, où on fait les choses à peu près, sans s'investir vraiment, un peu "comme ça tombe". Mais là encore, ça m'est tellement étranger que je n'arrive pas à l'intégrer...
Et pour répondre encore plus directement à ta question : je crois que je n'ai jamais su identifier mes sentiments, parce que je ne les ai jamais "vécus", laissés s'exprimer. La faute à mon éducation, je pense. Chez moi, on n'était pas triste, on n'était pas gai, on n'était pas content, encore moins heureux. On se contentait de vivre minute après minute, heure après heure, jour après jour.

Une question : est-ce que quelqu'un parmi vous a déjà testé l'hypnose et / ou l'emdr ? Je n'ai tellement pas de prise sur mes pensées qui sont figées dans leur cohérence et mon incapacité à comprendre comment les autres peuvent fonctionner sans cette cohérence, que je me dis qu'une technique qui permettrait de contourner ce côté intellectuel pourrait être une solution.

Asacksle 30 octobre 2019 à 20:55  •   23165

@Fanny-146 j'ai fais trois séances d'EMDR l'an dernier sur un problème bien précis que j'avais, fâce à des personnes à forte autorité. J'y suis allée sans trop y croire après des tentatives de beaucoup d'autres choses.
Bilan: le thérapeute fonctionnait par forfait de trois séances en continu, je suis restée donc 3 heures et je suis toujours autant impressionnée par le résultat franc et rapide.

Je ne me l'explique pas mais cette technique a été bigrement efficace pour moi pour ce cas précis, là où je n'avais pas d'avancement ailleurs. J'attends donc d'avoir économisé suffisamment pour y retourner et travailler d'autres croyances et pensées, que j'ai intégrées, qui sont bien ancrées et qui m'handicapent fortement.

Fanny-146le 30 octobre 2019 à 21:09  •   23168

Merci beaucoup pour ton retour, @Asacks ! J'avais vu les progrès faits par des victimes des attentats du Bataclan, et, tout en étant aussi sceptique a priori, les témoignages concordaient quant à l'efficacité de la méthode, préconisée par des gens "sérieux". Ton témoignage va dans le même sens. Sans doute une piste à creuser (après avoir mis de l'argent de côté aussi), peut-être cela peut-il être la brèche qui me permettra de travailler réellement sur moi-même.

Fropople 31 octobre 2019 à 00:15  •   23178

@Fanny-146, tes propos me font penser à un "deuil" que j'ai du faire quant au manque de considération de la plupart des gens envers d'autrui. Cela a être douloureux mais m'a apporter une forme de distanciation et de résistance face aux remarques et autres jugements des autres...

Quoi que tu tentes pour améliorer ton inconfort dans les interactions sociales, je te souhaite bon courage, essayes de réduire les boucles de pensées négatives, et de constater les efforts et progrès que tu fais, aussi infime te semblent-ils, ça inclinera ta perception des choses vers des idées plus positives donc d'avantage motrices, favorisera ton estime de toi ce qui te permettra, peu à peu, d'inverser la spirale infernale en cercle vertueux :)

ouestlebonheurle 31 octobre 2019 à 02:05  •   23181

@fanny-146 fatiguée là pour répondre quelque chose d'intelligent mais oui essayer l'hypnotherapie.
Je comprend que c'est dur d'être seule mais tu peux faire des choses seule pour t'occuper la tête et te construire des souvenirs positifs :)
Moi jaime bien courir (un jour je repourrais) mais sinon je marche depuis toujours. Je me balade et j'écoute mes pensées. Parfois elles sont colère et jevacue. Parfois elles sont douceur et je profite de la lumière du soleil. Je vais aussi au cinéma seule.
Mais je suis fatiguée et je crois que tu m'as dit que tu faisais déjà des activités seule ?
En tout cas le but est juste de ressentir des choses. Et si possible autre que de la colere 🙂
Bonne nuit !


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