Vous avez dit... atypique ?

Faux bipolaires

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Faux bipolaires
Etiennale 10 janvier 2024 à 15:23

On assiste actuellement à un sur diagnostic de bipolaité chez des personnes en dépression et certains HPI, fait confirmé par un spécialiste avec lequel j'ai pu échanger sur le sujet . Un proche que je crois neuroatypique et qui passe par une phase de perturbation a reçu ce diagnostic. Mon intuition et ma connaissance de cette personne hypersensible et artiste me poussent à contester cette bipolarité. Avez-vous expérimenté ces situations de faux diagnostics évoqués pas Cécile Bost ('' L'adulte surdoué '' et Sandrine Belmont ('' HPI : qui sont-ils vraiment ?) ? Que vous dit ces erreurs de la psychiatrie en hôpital public ?
J'espère sue @MyRead va lire ce message car elle maîtrise très bien le sujet de la bipolarité et de la prise en charge des vrais bipolaires.

paradoxle 10 janvier 2024 à 16:37  •   108385

Je me permets de notifier @MARead avec la bonne orthographe.

Sinon oui, j'ai entendu plusieurs fois cette confusion. Et la fille de ma compagne, qui me parait clairement HP, est suivie pour bipolarité. Peut-être que l'un n'empêche pas l'autre, ce sujet est extrêmement complexe et la psychiatrie publique est loin de ne pas commettre d'erreurs.

Etiennale 10 janvier 2024 à 17:56  •   108387

Merci, @paradox ! Je n'ai pas souvent écrit à @MARead !
Mes amitiés.

Lumieredetoilele 10 janvier 2024 à 23:43  •   108406

bonsoir @Etienna c'est exactement le sujet que je cherchais hier et voulais aborder 😜
en effet actuellement j'entends quelques interrogations d'une psychiatre que je ne connais à peine et qui me connais à peine !
mais qui ne connait pas non plus l'hypersensibilité et le hp !
d'ailleurs comme me disait mon ancien psy (que j'ai consulté 5 ans) qui m'a diagnostiqué HP
vous pouvez vous reconnaître dans tous le DSM , voir de nouvelles "maladies" ou troubles sans fin...
attention donc au zèle et aux étiquettes...
ayant des copines avec des troubles bipolaires et ayant vécu avec elles 24 sur 24, c'est pourtant bien différents, dans les nuances , nos fonctionnements sont très différents (d'ailleurs on pourrait expliciter avec les connaissances neurologiques sur les manques de dopamine, neurotransmetteurs and co...) même s'ils se ressemblent (anxiété, sensibilité accrue, dépression, addictions, phobie ou peur sociale...) ...ainsi que l'intensité, les types d'actions et le sens, on en parle d'ailleurs souvent...
si vous lisez les listes généralistes des "symptômes" ou des signes caractéristiques généraux de chaque "portrait typologique", c'est quasi les mêmes, superficielement parlant et catégoriquement pas précis...histoire des catégories cher à Aristote...attention
dépression, toc, bipolaire, hp...
alors qu'une personne avec des troubles bipolaires peut avoir des comportements très excessifs, délirants et dangereux, hors de toute lucidité et pragmatisme, comme dépenser des fortunes, faire des plans sur la comète hors de ses limites (demain je vais jouer à Las vegas ) poussée par l'euphorie (et l'excitation dopaminique suite à sa chute) ...le Hp même en ressentant des émotions intenses, de l'excitation, de l'enthousiasme, il ne se perd pas dans ces délires et n'agit pas de façon inconsciente et dangereuse, au contraire très craintif et plutôt d'ailleurs très inhibé, timide ( d'ailleurs son problème très souvent même si il a une facette extravertie ), prudent, conscient et consciencieux, peu sûr de soi par nature ! Le hp se contrôle beaucoup et sait se contrôler, son cortex fonctionnant autant que les autres neurones et zones du cerveau...et bridant le tout...perso je n'ai jamais eu d'idées suicidaires même en traversant les fleuves noires de l'âme...c'est le risque chez toutes les autres pathologies...
même s'il est poussé par des envies fortes et un besoin de challenge permanent (c'est ma dope) ça n'a rien à voir avec le phénomène de pulsions, de décompensation et de perte de contrôle émotionnelle et synergétique du bipolaire
en plus j'ai remarqué mes copines sont toujours dans l'action, elles bougent beaucoup, un besoin d'action immédiat et impulsif que je n'ai pas, trop besoin de réfléchir avant!
le hp intellectualise, analyse beaucoup tous les aspects d'une situation et voit les problèmes (l'hyperintuition ou hyperlucidité, le sens du détail et de ce qui cloche merci Sherlock! ) domine son comportement, même s'il bouillonne intérieurement, il sait se maîtriser alors que le bipolaire pas du tout, ça dérape facilement (mes copines ont failli se tuer en faisant n'importe quoi)
et n'en souffre pas, ce pourquoi ce n'est pas un trouble aussi grave que bipolaire qui met en danger
Ensuite parce que ils n'ont pas le même intérêt, le besoin de réfléchir, d'apprendre, de comprendre, de connaissances, de se cultiver, de savoir chez le hp domine
pas chez le bipolaire qui n'en a que faire !
Moi je m'excite à visiter tous les musées dans la journée d'une ville que je découvre, sans ma dose c'est un besoin vital pas juste une curiosité ou un goût...ma copine elle se prend la tête dans ses aléas matériels , ça lui donne sens et goût à la vie (alors que moi ça me déprime grave les aspects matériels et matérialistes) pas les mêmes besoins ni préoccupations !

Je me suis intérrogée aussi car l'aspect hauts et bas se ressemblent, naviguant entre dépression, asthénie, repli et exaltation, énergie, hyper sociabilité
là aussi ce n'est pas la même chose
les variations sont plus subtiles et moins profondes, d'ailleurs est-on en dépression quand on a quand même pleins d'envies, de projets en tête et capable de se cuisiner un bon plat, prendre soin de soi? ou juste un besoin de repli, de repos psychique, énergétique, pour reprendre force et confiance...la peur constante de ne pas réussir ou réussir, le perfectionnisme sans fin qui empêche de passer à l'action, les pensées envahissantes et incessantes (que n'a pas le bipolaire)
d'ailleurs comme mon imprimante Hp, il y a des boutons, chez le bipolaire c'est des médocs sinon il se dérègle...( mes copines me disent apprécier comme un vrai soulagement et une nécessité vitale ) moi inversement les mêmes médocs (que j'ai essayé récemment alors que les psys refusent de m'en donner mais bon, un petit bonbon pour essayer 😜) me détraque complètement...parce que ce n'est pas le même fonctionnement voilà !
à vous de voir et de complèter ou en discuter...

Hinenaole 10 janvier 2024 à 23:58  •   108407

Salut @Etienna. 🙂

citation :
Avez-vous expérimenté ces situations de faux diagnostics évoqués pas Cécile Bost
Oui, c'était dans le cadre professionnel. Nous avions (nous avons, puisque le métier existe toujours, même si je n'en suis plus) l'obligation de passer une fois l'an, environ*, un check psy complet (psychologue, psychiatre, entretien et test). Vu que la situation au travail faisait vraiment vivre d'incroyables montagnes russes et réussissait à mettre parfois à genoux même les forts, il m'a été suggéré puis diagnostiqué par un psy externe (mandaté par mon employeur) que j'étais probablement bipolaire.

* "environ", parce que c'était tellement mal géré que parfois cela entrait en conflit avec la mission et les horaires et que forcément, avec un déficit de personnel constant, parfois l'obligation professionnelle prenait de facto le pas sur le check. Et donc, c'était reporté à un peu plus tard. Quand ce ne fut tout simplement pas oublié. (Du coup, si le gars/la nana se retrouvait en peine, psychologiquement, bah il se débrouillait comme il/elle pouvait, en attendant.)

citation :
Mon intuition et ma connaissance de cette personne hypersensible et artiste me poussent à contester cette bipolarité.

Idem me concernant, et concernant exclusivement ma personne, je précise. Je suis même tout l'inverse d'une personnalité bipolaire. On m'a même dit que j'étais sujet aux attaques de panique. Gros lol! 😂 Moi, capable de conduire sous arythmie cardiaque. Mais ouais, tu parles que je vais céder à une attaque de panique... 🤔 Porte nawak! 😒

citation :
Que vous dit ces erreurs de la psychiatrie en hôpital public ?

Dans le domaine psy civil, je m'absteindrais de commentaires un peu trop en porte-à-faux. Par contre, dans le contexte pro, je croix que ça permet surtout de ne pas tenter de "soigner" les vrais problèmes de fond. Et quand le système ne veut pas reconnaitre que c'est lui qui défaille, bah c'est finalement bien pratique de reporter la faute sur l'individu. "L'a qu'à se guérir sa tête, cui-là, et pas nous obliger à nous remettre en cause". Et hop, grace à ça, si ça marche pas, on peut alors légalement abandonner le type ou la nana sur le bord du trottoir, comme un chien galeux. Et on reprend un individu tout neuf dans le tiroir du recrutement.

Pour info, me concernant, cela a quand-même été très loin. On a quand-même cherché à me manipuler pour m'obliger à devoir prendre du sel de lithium (ce qui fait souvent grossir, prendre parait-il jusqu'à parfois un tier en plus de son propre poids. Déjà que je faisais un peu plus de 125 kg au plus fort de mon activité, sans équipement, j'imagine s'il avait fallu que je gonfle encore. Mon coeur n'aurait probablement pas tenu 😱) Bref, ça s'est arrêté net quand je me suis mis systématiqment à refuser les entrevues médicales [je précise, forcément sur le lieu du travail] et que je les ai envoyé se faire f*****! Ils ont "senti" que j'étais fâché. Et donc, à force de me voir glisser sur leurs intimidations, ils ont fini par abandonner. [et je vous promets, faut carrément pas être bipolaire pour en arriver là! Faut tenir une ligne comportementale et surtout pas en dévier d'un poil. Longtemps. Très longtemps même. Bref...]

Donc, pour répondre à la question de fond, oui, moi, le sur-diag, j'y crois. Je pense que le problème est ailleurs, socialement parlant, mais probablement qu'on mettra encore 20 ou 30 ans à bien vouloir articuler le doigt sur l'engrenage qui va mal.

NB: La periode dont je parlais remonte précisément de 2006 à 2008. Donc, ça date déjà pas d'hier.


En espérant avoir contribué du mieux possible.
Bonne soirée. 🙂
Hiné.

gildele 11 janvier 2024 à 07:23  •   108411

@Etienna, sans garantir d'y arriver, je vais essayer de faire court ..sinon, "Zola et Balzac sont dans un bateau et aucun ne tombera à l'eau "


*** @Lumieredetoile, grand merci pour ton analyse très fine de ton comportement, dans lequel je me retrouve à 100% ***

1) je ne peux parler que de mon expérience perso, tout comme @Hinenao ci dessus .Et donc, il y a t il un sur-diagnostic fréquent de la bipolarité par les psychiatres du public ? Je n'ai pas la réponse ...et pas d'avis sur la question formulée comme telle.

2) Dans mon cas, le terme " faux - diagnostic" me fait franchement sourire ... très jaune, le sourire ...voir jaune- cocu !
Plus adapté de parler d'
" Erreur de diagnostic" ... maintenue durant 15/18 ans par la même psychiatre en CMP, que je voyais tous les 2 ou 3 mois pour un ajustement de traitement , courrier - bilan à mon généraliste . À charge pour celui-ci ...le même depuis 1990 .... d'assurer le renouvellement mensuel de son ordonnance

3) Ci dessous, details dans un de mes posts de 2021
https://www.apie-people.com/forum/communaute/presentations-temoignages-questions-sensibles/carnet-de-bord-syssei-90083#90086

4) Je ne remercierai jamais assez mon médecin généraliste pour ce dialogue qui date de maintenant 4 ou 5 ans :
" Monsieur Q.... , cela fait des années que vous êtes traité pour dépression et bipolarité. Je ne vois aucun changement avec la forte dose de traitement et toutes les variations d' ajustements préconisées par votre psychiatre.
Si vous êtes d'accord, je vous propose de faire une fenêtre thérapeutique .
Dans ma pratique .j'ai constaté que pour environ 25 % de mes patients suivis pour dépression, les anti dépresseurs maintiennent la dépression..
Bien sûr on va faire ça dans les règles progressivement et je veux vous voir toutes les semaines durant 2 mois, pour éviter tout problème."
- Moi , complètement éteint, à la masse :
" Ben ...si vous voulez ..."

PS : je vous mettrai la suite de mes réflexions sur mon vécu dans la journée, je pars faire une pause café au bistrot du coin.

Etiennale 11 janvier 2024 à 21:20  •   108448

@Lumieredetoile, tes précisions correspondent exactement à ce que je pense, surtout que cette personne qui m'est proche réfléchit avec un calme souverain et nos échanges sont de haute volée ! Je crains que le traitement que cette personne subit ne l'abîme à jamais. C'est très grave.
Merci @Hinenao. Je vois que tu as su échapper à un diagnostic erroné en prenant du recul. Ce n'est pas à la portée de tous. La personne qui m'est proche, bourrée de médicaments, a pris énormément de poids, ce qui accroît sa dépression. Honnêtement, je crois qu'elle se laisse porter par les praticiens qui la soignent et ce ne sont pas forcément les mêmes personnes d'un rendez-vous à l'autre...
@gilde, l'hôpital public manque de vrais moyens. Le personnel hospitalier fait au mieux, il est débordé et il est évident que la prise en charge néglige le verbal, l'échange humain avec le patient. Je regarderai plus tard le lien que tu m'as envoyé.
Je ne supporte pas de voir un être humain dépressif si peu aidé.
Merci de vos contributions.

Hinenaole 13 janvier 2024 à 13:27  •   108534

Salut. 🙂
Je passe super rapidement.
Je fais court, je n'y mets pas les formes. 😉

@gilde
et
@Etienna, pour son compliment sur le "Ce n'est pas à la portée de tous". (En voici l'explication. Car je me suis fais suivre mon instinct plus que mon intelligence.)

citation :
Le doc a dit: "Dans ma pratique .j'ai constaté que pour environ 25 % de mes patients suivis pour dépression, les anti dépresseurs maintiennent la dépression.."

... peuvent aussi aggraver les comportements violents et y maintenir durablement les personnes. (ce qui n'empêche pas de ne pas se sentir bien, triste au quotidien, un peu comme "comme une merde". Juste, tu deviens l'inverse de mou. Non-aboulique, quoi. Bref, il n'y a pas l'effet émotionnellement lissant recherché par la thérapie.)

C'est d'ailleurs ma très mauvaise expérience précédente des AD [je me demande si ça n'aurait pas fini par me transformer en "meurtrier" spontané, tant cela maintenait la rage high level 😱 Porte cassée à coups de poing, conduite automobile désinhibée sans pourtant être rapide, coups de boule dans des portes battantes en métal pour les ouvrir, altercations quotidiennes, envie de chercher la bagarre tout le temps, sexualité trop importante, hygième corporelle méprisée, une légère plus grande appétance pour les jeux d'argent, moi qui pourtant déteste le pognon... etc...] qui m'a fait bondir littéralement en arrière quant à l'annonce de devoir prendre un thymorégulateur de type sel de lithium. Me suis dit "Nan, pas deux fois. Je veux juste être moi on-control. Jamais plus être over-the-control*!"

* en Anglais, "control", ce n'est pas que "contrôle", c'est aussi "contrainte". Donc, à comprendre complètement là dans le premier sens du terme. Soit, à la française.


A plus tard.
Hiné.

Etiennale 13 janvier 2024 à 17:14  •   108549

Merci de ce témoignage, @Hinenao ! Cet instinct, chez les humains est tout simplement l'intuition, phénomène qui se déroule très rapidement et inconsciemment à l'arrière-plan de notre cerveau à partir d'observations fugaces.
Vraiment, cette discussion m'a aidée à aider la personne qui m'est proche. Elle va se diriger vers une TCC et j'y vois une implication plus lucide dans le traitement de son mal-être.

@gilde, l'erreur produit bien de faux diagnostics de bipolarité car le patient, profane en ce domaine, finit par croire qu'il est vraiment atteint d'une pathologie psychiatrique voire s'y conforme par mimétisme.

Passez tous un bon week-end hivernal, certes, mais revigorant .

gildele 13 janvier 2024 à 18:16  •   108556

@Etienna , @Hinenao, merci à vous de vos contributions sur ce fil...

Ci dessous, la suite de mon histoire :
Il m'a fallu 6-8 mois de " convalescence psychologique " pour retrouver peu à peu un fonctionnement normal.... pas vraiment le bon adjectif, je dirais plutôt '" adapté" à un quotidien positif.
Genre, après m'être regardé à poil dans un miroir " Toi, tu vas pas finir petite grosse ! " Et zou ...en quelques mois, j'avais perdu 28 kgs, facilement en changeant mon rapport à la nourriture, en prenant soin de moi : un max de fruits, légumes et graines ...exit sucres ,viandes, conserves, et toute préparation industrielle.
Et donc, depuis quelques années aucun burn out ! Des coups de mou parfois....mais comme tout le monde.
Le top est que j'arrive à peu près chaque fois à prendre conscience de mon état émotionnel et y assez bien réagir.

J'ai tenté, sans résultat, re rencontrer cette psychiatre, sans animosité de la part ... mais plus pour enrichir sa pratique... Depuis, elle a pris sa retraite.

Avec le recul, je pense que cette partie de mon chemin de vie m'a enrichi : savoir que je suis TDA, HPI , etc...
Mais plus encore me fait " toucher du doigt " la notion bouddhiste d'impermance : quelque soit ce que l'on vit, épreuve ou drame, ....rien ne reste en l'état.
Bises à tous

paradoxle 13 janvier 2024 à 18:20  •   108557

"croire qu'il est vraiment atteint d'une pathologie psychiatrique voire s'y conforme par mimétisme"
Tout à fait.
Il existe aussi une chronicisation de la maladie. Un épisode psychotique qui aurait pu n'étre que passager devient chronique une fois pris en charge par la psychiatrie. C'est très bien expliquer dans de bouquin :
https://www.decitre.fr/livres/pour-en-finir-avec-la-psychiatrie-9782914980630.html
Témoignages de patients et pistes pour en sortir.
Les TCC sont d'ailleurs une des pistes et sont, d'après les études, l'approche thérapeutique qui obtient le plus de résultats.

Etiennale 13 janvier 2024 à 22:24  •   108576

@gilde et @paradox, grâce à vous j'avance bien dans ce questionnement qui me taraude !
@gilde écrit "la notion bouddhiste d'impermance : quelque soit ce que l'on vit, épreuve ou drame, ....rien ne reste en l'état.." : difficle à admettre quand on souffre et pourtant vrai. La vie est mouvement, les vagues emportent les peines (je songe à la tristesse infinie de Siddartha dans le roman éponyme de Hesse et sa guérision quand il comprend que tout est mouvement dans la nature et la vie humaine). Je me dis souvent : il faut toucher le fond pour remonter...une validation possible de la théorie de désintégration positive de Dabrowski ?
Une présentation de cette théorie (pas pire que le freudisme) en gardant, je crois, un recul critique (Dabrowski n'est même pas traduit en français) :
voir la vidéo

@paradox : extraordinaire ce phénomène qui consiste à installer une pathologie au moment de la prise en charge psychiatrique !!! C'est le pendant des guérisons inexpliquées. Je vais suivre le lien que tu m'as envoyé et MERCI !!!

LeZolivele 14 janvier 2024 à 14:10  •   108608

Petite réflexion complémentaire suite à plusieurs rencontres assez récentes, que ce soit dans le cadre pro (je suis thérapeute et accompagne les "nouveaux" HPI, enfin, ceux qui viennent d'avoir leur résultats au wais et qui sont paumés).

Je vois et constate que le diag de bipolarité est devenu un vrai fourre-tout dans lequel on range de plus en plus d'atypiques et notamment de HP par méconnaissance.
J'ai un ami bourré de kétamine, pas diag HP mais vu le bonhomme, j'ai très peu de doutes quant à son QI vraiment élevé, mais son traitement le bride beaucoup.
Ça fait 10 ans que ça dure.
J'ai lu plusieurs fois que certaines classes de médicaments neuros étaient contre-productifs (désolé, je ne me souviens plus de quelle classe il s'agit) et freinaient considérablement le fonctionnement cognitif (#zombie).

J'ai pu le constater avec une amie assez proche que j'ai connue en pleine forme, avec qui on avait régulièrement des échanges sur 3 supports différents, avec des questions, des réactions sous forme d'un match de ping-pong joué avec 5 balles en même temps, mais elle a à un moment dévissé, suite à une résurgence d'un gros trauma subi 6 ans précédemment (mort de son conjoint suite à un accident), hospitalisation, déclenchement et développement de différentes pathologies (prise de poids importante, endométriose, etc.), sans compter une baisse de toute l'activité cognitive, elle avait été zombifiée par un traitement de cheval... et j'ai pu constater cette baisse au quotidien, où elle n'arrivait plus à suivre le 5e de ce qu'elle provoquait qq semaines avant...
Pour le diag, un premier psychiatre lui avait décelé un trouble anxieux, un second une bipolarité, perso j'y ai vu une dépression, comme une psy de mes amis, et la remise en question du protocole de soin a été rapide, son premier psy se contentait de la zombification la ramenant à un neurotypisme (ce con n'avait pas compris qu'elle était HP, avant qu'un second arrive à une conclusion différente, mais le mal était déjà fait, au vu des doses administrées...)

Bref, des exemples comme ça, il y en a à la pelle, et c'est vraiment triste de constater qu'il y a une myriade de gens "gâchés"... tout ça pour une appellation qui change de nom (ou presque) à chaque version du DSM, ça me rend dingue...

#hurlementdecolèrequinarrivepasàmecalmerparcequejaimecesgens

Etiennale 14 janvier 2024 à 14:47  •   108611

Quelle terrible histoire, @LeZolive ! Les proches d'un patient zombifié pourraient de bon droit demander des réparations (je rêve, je le reconnais). Au mieux, faisons entendre nos voix discordantes sans nous laisser impressionner par les pontes de la psychiatrie.
Mon généraliste considère qu'un traitement ne doit être proposé que dans le cadre d'une collaboration avec le patient qui garde son droit de veto. Mais si ce dernier est dans une phase de vulnérabilité, s'imposer lui est difficile.
La littérature m'aidant à comprendre la vie et les problèmes que l'on rencontre par le truchement de la fiction, je ne puis m'empêcher de penser au roman ''Johnny s'en va-t-en guerre'' de Dalton Trumbo : Joe, un soldat enfermé à l'hôpital ne peut plus communiquer avec personne : un médecin le juge définitivement ''decerabrated'', alors que le roman fait entendre la voix intérieure de Joe dont le discours cohérent dénonce les horreurs de la guerre. Chef-d'oeuvre que le romancier adaptera pour le cinéma.

LeZolivele 14 janvier 2024 à 15:51  •   108616

Oui @Etienna...
citation :
Mon généraliste considère qu'un traitement ne doit être proposé que dans le cadre d'une collaboration avec le patient qui garde son droit de veto. Mais si ce dernier est dans une phase de vulnérabilité, s'imposer lui est difficile.


J'en suis même à me demander si parfois, ce n'est pas une forme d'abus de faiblesse sur laquelle jouent certains psychiatres, notamment ceux qui ne connaissent pas du tout la physiologie particullière des HP...
Ça m'a gâché une relation naissante, et pour la fille, je ne sais pas comment elle ressortira de tout cela à terme... si elle en ressortira vraiment, d'ailleurs ! 😥

Etiennale 14 janvier 2024 à 21:11  •   108629

@LeZolive, la maltraitance existe dans tous les métiers où il y a un "sachant" institutionnel et un être en souffrance. L'analyse de l'ex- médecin devenu romancier Martin Winckler dans " Les Brutes en blanc" aborde ce sujet et donne des armes pour imposer cette collaboration entre soignant et patient. Les plus vulnérables sont les femmes , les étrangers et les personnes socialement défavorisées, selon l'auteur. Je souhaite de tout coeur que votre amie parvienne a se sortir de ce piège.

LeZolivele 15 janvier 2024 à 13:21  •   108641

@Etienna : 😘


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