Vous avez dit... atypique ?

L'autisme et la théorie des boîtes... ou : ce avec quoi nous devons vivre (ou survivre).

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L'autisme et la théorie des boîtes... ou : ce avec quoi nous devons vivre (ou survivre).
DomDieselle 14 juin 2025 à 08:59

Je suis tombé sur cette vidéo sur Tutube... ATTENTION, sujet hard pour certain(e)s (dont moi)... mais à faire regarder à des gens à l'esprit suffisamment ouvert... ou pour lancer une conversation ici ???... à vos claviers !

voir la vidéo

Airbusle 14 juin 2025 à 12:01  •   126930

Sa théorie des boîtes s'applique aussi aux neurotypiques, c'est la vie dans son ensemble qui n'est pas drôle (on nous illustre une société du "rêve américain", vieux concept qui date). Mais aménager des aides mutuelles aident à aborder cette dernière de façon plus optimiste. L'autisme c'est comme les neurotypiques, mais avec un handicap (entendu comme un handicap à une compétition).

Enrichissez vous (raisonnablement si possible) ! C'est une façon en dernier recours de sortir de se marasme.

Surderienle 15 juin 2025 à 22:36  •   126946

Merci @DomDiesel pour cette vidéo interessante

Je vous joins une vidéo de présentation complète par une psychologue sur le burn out holistique qui concerne le burn out autistique ainsi que le burn out neurotypique et les intrications borderlines
Les capacités de camoufler et de compenser certains traits peuvent alors gêner l'identification précise dans le spectre élargi autistique, TDHA, HPI, etc...
https://www.youtube.com/live/GvcFRsnI2vY?si=lCzwmTksCVh5KwQt
(Voir le troisième commentaire avec les repères du plan de la présentation +++)

Ambre31le 16 juin 2025 à 09:21  •   126949

Merci pour cette vidéo @DomDiesel, elle aide a prendre conscience de cette fatigabilité de la personne autiste et parallèlement ainsi, comme le dit @Airbus, la fatigabilité aussi (certes moindre) de tout neuroatypique à vivre une vie "normale".
Prenez soin de vous.

Asperitele 16 juin 2025 à 16:50  •   126956

citation :
L'autisme c'est comme les neurotypiques, mais avec un handicap (entendu comme un handicap à une compétition)
Voilà un discours blessant, en ce sens qu'il réduit considérablement la richesse et l'intensité de ce que l'on vit, en hauts et en bas, mais résolument différents. Merci de ne pas abonder dans ce genre de violences indirectes.


Ceci étant posé, j'aimerais compléter ce que dit la vidéo sur la fatigue chronique autistique qu'il faut apprendre à gérer. Et le fait que ce soit un créatif ( merci @DomDiesel) qui le propose n'est probablement pas un hasard.

Bien évidemment, tout un chacun doit renouveler l'énergie nécessaire à la vie quotidienne. Mais justement la différence entre un autiste et un neurotypique, ou même un autre type d'atypique comme le HP, ou le TDHA, c'est que l'autiste ne PEUT pas recharger ses batteries au contact des autres. Et c'est ce qui fait la différence, même en virtuel, comme ici par exemple.

Échanger avec l'Autre, voilà ce qui permet à tout un chacun de survivre, parce que nous sommes tous humains er donc sociaux. Ça c'est indéniable. MAIS, et ce «mais» n'est pas un petit alinéa en bas de page à lire quand on a le temps, l'autisme ne permet PAS de recharger ses batteries grâce au contact social, qu'il soit typique (échanges sociaux de type courant, comme « à la machine à café » ou au détour d'un clic sur une appli à la con), ou atypique (comme la recherche de balises émotionnelles qui vont permettre de chercher les points communs pour retrouver ensemble de quoi se nourrir, cf l'écart de Tinocco). Celui ou celle qui vit avec un TSA ne peut recharger ses batteries qu'en cherchant en lui même la force de se nourrir, donc en autonomie.

Et c'est là qu'il manque, à mon sens, une explication essentielle à la vidéo proposée.

Qu'il s'agisse de petites cuillères (concept qui m'a été expliqué au CRA) ou de boîtes bleues (métaphore originale pour une vision plus complète de la vie), il y a un point crucial qui n'est pas bien traité : comment fait-on pour recharger ces batteries qui sont tout de même incroyables de puissance quand on y regarde de près. Parce que si on écoute bien celle qui vend son concept (elle est coach, elle cherche des clients) on pourrait être tenté de penser, de croire, de rêver, que c'est en achetant une relation d'aide qu'on pourra « prendre soin de soi » et ce .... en apprenant à procrastiner. Étrange, non ? Donc pour être un autiste heureux il faudrait être un atypique « bienheureux » (certains diraient fainéant) qui ne culpabilise pas ? Euh.... Ben non.

Non, c'est tout à fait insuffisant. Car le fait de procrastiner, uniquement procrastiner, ne peut pas, à lui seul, recharger les batteries, encore moins ad vitam eternam. Et ce que l'on soit homme, femme, jeune, moins jeune, plus ou moins efficient du ciboulot, neuro-typique ou fêlé du bocal. Tout simplement parce que vivre, au sens vital, biologique, essentiel, du terme, c'est tout le contraire de procrastiner. Vivre c'est aller de l'avant, coûte que coûte. Vivre c'est devoir/savoir se nourrir, pour pouvoir se recréer, s'adapter, se reconstruire, évoluer, entre homéostasie et bascule, entre zone de confort et re-création de soi, de pas de côté en pas de côté, en tâchant sans relâche de Dé-couvrir la « vraie vie » en soi (cf le concept philosophique de François Jullien). Tout le contraire de procrastiner !

Mais c'est effectivement un contraire qu'il est nécessaire d'expliciter, éventuellement d'accompagner, surtout pour ceux qui ne peuvent se satisfaire des interactions sociales pour ce faire.

Vivre, pour un être humain, quel qu'il soit, c'est apprendre à se nourrir pour survivre, c'est à dire trouver toutes les nourritures vitales, essentielles, indispensables au quotidien. Je passe sur les besoins physiologiques que tout le monde croit connaître pour me concentrer sur celui qui fait la différence entre neuro-typiques, atypiques non autistes, et les autistes : Le besoin de l'Autre. C'est à dire le besoin de l'humanité en soi, cette humanité que je vais aller chercher dans l'Autre pour pouvoir construire et Dé-couvrir (autre concept de François Jullien) celle qui est en moi. Un besoin indispensable pour vivre la « vraie vie », justement.

Comment trouver cette nourriture ? Seule en procrastinant ? Non. Mais seule en métabolisant ce que j'ai perçu de l'Autre, Oui. En créant, me recréant, en moulinant intérieurement ce que j'ai perçu de l'Autre quand j'allais bien et que je pouvais capter sans me sentir agressée, violentée, bouffée, vampirisée, utilisée, niée, effacée. Situation très rare, c'est un fait. En pratiquant l'homéostasie individuelle dans la Discrétion assumée (cf Lionel Naccache) et ce dans un cadre que je sais être sécurisant.

Alors on peut l'appeler procrastination si l'on veut se faire comprendre sans trop vouloir y réfléchir. Mais c'est toute autre chose. Et le comprendre permet de se mettre plus facilement en état de recharge.

Il y a une chose que la personne qui propose son aide n'a semble t'il pas réfléchi : elle est mère, et lorsqu'elle développe son parcours, elle ne semble pas voir, sentir, comprendre, que ce sont ses grossesses qui l'ont certes mises à l'écart du monde et des autres (ce qui lui aurait permis de se reposer et donc de recharger ses batteries) mais qui l'ont surtout obligée à chercher en elle la puissance de vivre. Puissance développée par la grossesse. Et qu'est-ce donc que ce moment de grossesse sinon un acte, un moment, une parenthèse de pure création ? Libido Creandi.

Personnellement, je recharge mes batteries en prenant le temps de créer. J'ai toujours su que mes grossesses m'avaient sauvée, mais ce n'est que récemment que j'ai compris pourquoi et comment. Parce qu'il m'a fallu comprendre pourquoi je n'avais pas plus envie que ça d'être en contact régulier avec mes enfants que pourtant j'aime. Leur présence, pourtant singulière puisque ce sont mes enfants, tous désirés, ne me recharge plus, pas vraiment, pas comme j'en ai besoin.

L'autiste que je suis ne peut pas recharger ses batteries de survie au contact des autres, pris dans leur généralité humaine. L'Autre pourtant désiré, espéré, aimé, ne peut pas vraiment me rebooster. Son attention ne suffit pas à mes besoins exacerbés par une compensation surdéveloppée. Je suis donc obligée de chercher le contact avec l'Autre en moi, via mon intériorité. Et c'est donc en métabolisant ce que je perçois du monde, en autopoïèse physiologique et émotionnelle, en me recréant, que je conserve ma puissance de vie ; en écrivant ici par exemple (les journaux ex-times sont de formidables outils d'expression de soi) , ou en m'immergeant dans une tache autocentrée de reformulation du monde selon ma vision (le classement de mes innombrables connaissances sur un sujet précis, ces temps ci « le sens de la vie »), ou en dessinant, en cuisinant, en jardinant, ou même en animant des ateliers... toute activité qui me permet de percevoir le monde, ingurgiter les informations, les transformer, et m'en nourrir pour me recréer et ainsi vivre pleinement.

..... possiblement bien mieux qu'un neuro-typique qui, n'ayant pas besoin de le comprendre pour survivre, ne verra pas qu'il se perd dans une « vie absente ». Voilà pourquoi je suis finalement heureuse de cet autisme qui m'aura fait souffrir, c'est certain, mais qui m'aura aussi permis de mieux appréhender la Réalité sociale, et l'illusion d'une soi disant « vie heureuse » (la non-vie de François Jullien) qui ne m'a d'ailleurs jamais vraiment satisfaite, même si j'ai tout fait pour m'y fondre.

DomDieselle 16 juin 2025 à 23:34  •   126963

Merci à @Asperite... même si la réponse est trop longue pour être digérée d'un trait.

Airbusle 17 juin 2025 à 10:44  •   126969

A prendre avec de grosses pincettes (dans une volonté d'échanger pacifiquement)...

C'est une idée intéressante : faire en sorte que tous les handicaps soient nivelés au plus bas. (Mais bonne chance !) Adapter la société à tout le monde pour que tous aient les mêmes conditions (et qu'on ne parle plus de handicap, mais de diversité).

Quand aux enfants, rappelez vous bien qu'ils n'ont rien fait. Mettez vous à leur place. (Le problème de l'enfant ce n'est pas l'enfant, mais le désir passé de l'avoir qui doit se transformer en pur amour). Je ne vise personne, c'est juste un rappel.

N'hésitez pas à relever mes erreurs...
Amicalement.


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