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Vous l'aurez compris, je vais parle de destins merdiques et de karmas plus pesants qu'une montagne. Il m'est arrivé parfois de me dire que le destin s'acharnait sur moi. Bien entendu, ce n'est que partiellement vrai, étant donné que nous sommes l'architecte principal de notre destin. Cependant...
Je suis né hypersensible et fragile mentalement. Est-ce que j'ai choisi ? Mes parents étaient de parfaits "timbrés". Ma mère anorexique, alcoolique, dépressive et menteuse pathologique. Mon père, c'est un cas a part. Je crois que sa maladie mentale devrait porter son nom tant elle est orpheline. En gros, il était probablement gravement bipolaire, colérique, et très maltraitant psychologiquement. Je lui dois les idées fixes que quoi que je fasse, c'est insuffisant, et que la meilleure des choses que j'aurais à faire serait de mettre un terme à mes jours. Merci papa. Cependant, ma mère m'a enseigné le latin, le français, et diverses mythologies. Et mon père a été mon mentor en maths, en sciences, et en informatique. Mais pourquoi faut-il que les gens les plus doués et érudits soient tellement déficients socialement ? Je me suis sorti de cette enfance avec beaucoup de savoir, mais bien plus de traumatismes. Mon cerveau est bon pour la casse. Je souffre de nombreuses phobies, névroses, et psychoses. J'aurais préféré devenir technicien plutôt que ce que je suis qui s'accompagne d'une kyrielle de casseroles. Et puis, l'histoire a continué. J'ai toujours eu du mal à me lier d'amitié, et à former un couple. Mes "amis" n'ont jamais été que des parasites. Et les filles ne s'intéressaient qu'à mon physique, rendant l'acte sexuel central, et les discussions sérieuses impossibles. Suite à une rupture, je n'ai pas réussi à faire mon deuil. Et (oh surprise) plus personne n'était la pour moi. Je suis alors tombé dans la dépravation, ce qui m'a mené tout droit vers une dépression du feu de dieu. Et j'ai fait trois rechutes. C'est un miracle que j'aie terminé plusieurs cursus universitaires. Mais après, nouvelle déveine. Je me suis engagé en tant que chercheur en physique. Mais j'ai eu un point de désaccord crucial avec mon promoteur. Encore aujourd'hui, je crois que j'avais raison. Mais d'une certaine façon, il m'a forcé à mentir dans ma thèse. J'étais encore un scientifique "convaincu". Mais cet épisode et des études sur l'histoire des sciences m'ont montré le côté obscur. J'ai renoncé à la recherche, mais sans trouver de job alternatif. Plus tard, j'ai eu des enfants, un surdoué et une "différente" (mais en quoi exactement ?), et finalement la femme que je chérissais a sauté sur mon seul talon d'Achille. L'amour que je portais a mes enfants. Elle a compris que dès qu'elle élevait le ton devant eux, j'encaissais sans broncher pour ne pas leur donner une image conflictuelle du couple.
Les gens qui réussissent sont les premiers à prôner qu'on n'a que ce pour quoi on a travaillé. Logique... Mais je suis persuadé que c'est faux. Le poids du destin existe. Nous ne naissons pas tous sous la même étoile. Plus en profondeur, nous ne sommes absolument pas maîtres de notre destin. Seul un être ayant connaissance de son passé et de ses "causes" pourrait l'être. D'après ce que je constate, ce n'est absolument pas le cas des réussisseurs ou des self made men. La chance joue toujours un rôle. Et pour démonstration, nous pensons. Mais qu'est-ce qui oriente nos pensées ? Notre expérience bien entendu, mais surtout ce qui nous a précédé, et ce depuis des millénaires.