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Est ce que pardonner veut dire oublier ?

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Est ce que pardonner veut dire oublier ?
Serenale 23 septembre 2019 à 18:45

Depuis que je suis parmi vous, je me suis bcp remise en question, la parole s est libérée (plus en tout cas que chez mon psy) autour du sujet des atypiques. Quand je suis arrivée sur le site j étais une femme en colère, parce que personnes malveillantes, parce que harcèlement moral dans le passé. Aujourd hui, pour en avoir discuté avec vous, je suis sur la voie du pardon. Mais est ce que pardonner veut dire tout oublier ?

criquetle 23 septembre 2019 à 18:55  •   19990

Dans ma définition

Pardonner relève plus de l'empathie et de la compréhension des actes d'autrui...

Si j'étais celui qui me fait du mal, avec sa vie, son cerveau, ses émotions, .... Ben je me ferai du mal.

Une fois que j'en suis là, je me débrouille pour me protéger, mais ne lui en veux plus

Merlinle 23 septembre 2019 à 19:02  •   19991

Une phrase que j'ai toujours beaucoup aimée :

"J'ai toujours pardonné à ceux qui m'ont offensé. Mais j'ai la liste" ;)

Lounale 23 septembre 2019 à 19:07  •   19994

Bonsoir Serena, je ne pense pas que pardonner veuille dire tout oublier.

Le pardon permet aussi de retrouver la paix. C'est peut-être bête à dire mais pardonner c'est aussi penser à soi, pour passer à autre chose et pas entretenir de la colère.

Mais à mon sens il ne faut pas oublier, parce que si on n'oublie pas on peut peut-être plus facilement se protéger.

Je suis contente pour toi si tu as réussi à dépasser un peu ta colère

ouestlebonheurle 23 septembre 2019 à 19:09  •   19996

pour moi, dans mon cas perso uniquement, vu que je n'oublie rien, pardonner a pour conséquence d'oublier oui. car je ne pense plus au sujet, et j'ai tiré un trait. après si tu as des rancoeurs comme moi, je trouve que ce n'est pas réellement pardonner.
bref tu peux oublier sans pardonner, et tu peux pardonner sans oublier. Le tout est de savoir quelle place / importance tu veux mettre à l'évènement

Serenale 23 septembre 2019 à 19:12  •   19998

Oui @louna, j ai dépassé un peu ma colère et c est du concret puisque je croise tout les jours une des personnes malveillantes à mon boulot et je peux la frôler sans réaction épidermique ou pensées négatives..... Mais je n oublie pas !

Juliette...le 23 septembre 2019 à 19:12  •   20000

🙂 Pas mal ta phrase Merlin.
Si seulement on pouvait oublier Serena, nous ne souffririons plus d'aucun mal. Criquet le dit très bien, on parvient à comprendre, c'est déjà pas mal, et ça permet aussi d'avancer. Mais oublier, hum, malheureusement non.

Gottheimle 23 septembre 2019 à 19:14  •   20001

Pardonner=abandonner tout sentiment de rancoeur, l'idée de rétribution, ou la colère. Tu m'as fait du tort, mais je ne t'en veux pas (ou plus) pour autant.

Oublier, dans ce contexte ça veut dire faire comme si de rien n'était, comme si aucun mal n'avait été commis.

Le pardon est toujours une bonne chose à mon sens: entretenir des idées négatives ça pompe pas mal d'énergie, qu'on pourrait utiliser de façon bien plus constructive.

Mais selon le type de tort commis, oublier n'est pas forcément la meilleure idée.

Les actions étaient-elles volontaires? Sont-elles susceptibles de se reproduire? Quelle est l'étendue des dégâts ?

Le type qui m'a marché sur le pied ne mérite pas qu'on établisse un dossier détaillé à son nom, alors que celui qui m'a fait accuser d'un crime horrible si.

Quand bien même je pardonnerais aux deux.

Lounale 23 septembre 2019 à 19:16  •   20002

Je ne pense pas que l'oubli soit utile en fait.
Je suis incapable d'oublier quoique ce soit de base mais je ne pense pas vouloir. Les événements et les rencontres (bons ou mauvais) m'ont construite et en plus les souvenirs me permettent vraiment de me protéger maintenant. Je n'oublie pas, mais je me sers de mes mauvaises expériences comme bouclier. Ce n'est pas toujours bien puisque j'ai du mal à admettre certains "types" de personnes dans ma vie. Mais au moins je souffre moins

criquetle 23 septembre 2019 à 19:19  •   20004

Oh, j'ai une question qui me semble pertinente :

Pourquoi pardonner ?

Si c'est quelqu'un que tu n'apprécie pas, avec qui tu ne veux pas lier d'amitié, quel est l'intérêt ?

Merlinle 23 septembre 2019 à 19:31  •   20005

@criquet je poserais cette question sous un autre angle : pourquoi oublier ? Pour moi, c'est simple, j'essaie de ne pas m'encombrer la tête sur la durée avec des trucs qui n'ont pas d'importance, sont des détails, ou ne méritent pas que je mobilise une partie de mon esprit dessus. Du coup, j'oublie beaucoup plus facilement que je ne pardonne. Et ce que je n'oublie pas, c'est probablement ce qui serait le plus difficile à pardonner.

Juliette...le 23 septembre 2019 à 19:58  •   20008

En fait, moi je parlais de certaines traces lourdes et indélébiles, laissées par certaines choses vécues. Et donc là, l'oubli serait salvateur..

emanule 23 septembre 2019 à 21:00  •   20016

Je pense que pardonner nous fait grandir.
On ressort toujours léger quand on pardonne.
Mais parfois il faut du temps,et je ne pense pas qu'on puisse oublier.
Le pardon nous libère des aigreurs,des rancoeurs.
Et finalement,c'est celui qui pardonne qui ressort grandi.
Une fois qu'on a pardonné,on a pas besoin d'oublier,car on ne souffre plus.
C'est ce que je crois en tout cas.

FlowMayle 23 septembre 2019 à 21:07  •   20018

Cela signifie quoi pardonner? Tant que je ne pardonne pas, que je ne (re)donne pas ma part, je retiens. Je retiens cette colère, je retiens ce passé dans le présent qui m'empêche d'avancer.

J'ai du mal à pardonner, car je m'en veux toujours des situations passés. Je pourrai pardonner quand je me serai pardonnée.

Le pardon ce n'est pas forcément oublier mais ne plus ressentir d'émotions par rapport à ce qui s'est passé ou envers la personne. C'est redonner sa place dans le passé, des évènements passés. Comme un fait. Un simple fait.

Je n'arrive pas encore à pardonner, pas encore, bientôt je l'espère.

Mon pardon dépend de la place que je donne à "ma part" dans la situation.

Strangerquarkle 23 septembre 2019 à 22:05  •   20021

Bonsoir @Serena, le pardon est un acte que je n'ai jamais compris. Si quelqu'un t'a fait souffrir, tu peux décider, ou constater, qu'après une certain temps tu ne souffres plus de cette malveillance. Et tu peux passer à autre chose sans plus jamais te préoccuper de cette personne. Pour moi le pardon ne fait pas du tout partie des étapes de la reconstruction.

Et pourtant (car je suis naturellement un être de contradiction 😋 ) j'ai dans mon entourage proche une personne qui peut être malveillante par période, et j'ai décidé de conserver la relation. Je prends simplement mes distances par moment. Je n'ai pas pardonné, je continue de penser que du tort m'a été fait mais je prends les meilleurs côtés de la personne et de la relation. Est-ce que c'est du pardon ? Je ne pense pas, c'est plutôt de la rationalité. Je reste vigilante et je ne me laisse pas atteindre.

zebreperdule 23 septembre 2019 à 22:06  •   20022

@Serena
Pardonner, ce n'est pas oublier. C'est passer à autre chose, faire le deuil de sa colère et de sa rancune.
🙂

Berengerele 24 septembre 2019 à 06:41  •   20031

Je suis d'accord avec Zebreperdu mais aussi avec Merlin. Ceci dit, quand c'est pardonnable, qu'il y a prise de conscience chez l'autre, et excuses, je pardonne. Sinon, pour des choses plus graves, je reste respectueuse et souriante mais mes portes restent fermées parce que la personne s'est montrée sous un jour qui ne me convient pas. J'imagine que ça touche aux valeurs.

Berengerele 24 septembre 2019 à 06:42  •   20032

L'infidélité par exemple, je ne peux pas.

Petitecoople 24 septembre 2019 à 07:31  •   20034

pardonner c'est se permettre de se réparer et permettre à l'autre de se réparer également.

Foggedle 24 septembre 2019 à 10:22  •   20041

Je peux pardonner mais en aucun cas oublier, je passe à autre chose.
Par contre si cela touche mes valeurs, là c'est tout autre chose, je ne peux pardonner, je sais que c'est idiot mes j'ai une échelle de valeurs qui m'est propre et à laquelle je ne peux malheureusement pas déroger.
C'est d'ailleurs une raison pour laquelle je n'ai pas d'ami(e)s.

zebreperdule 24 septembre 2019 à 11:34  •   20046

@criquet
Pardonner c'est se liberer... 🙂
Voilà pourquoi le pardon a un réel interet...

zebreperdule 24 septembre 2019 à 11:57  •   20049

@Berengere,
Pour moi le pardon est une démarche strictement personnelle et indépendante de celui ou celle qui m'a bléssé.
Si bien que cela ne dépend jamais de sa prise de conscience ou pas de son comportement ou de ses eventuelles excuses. Evidement ça aide dans le pardon, mais ça n'initie pas ma démarche.
C'est avant tout pour mon propre équilibre que je pardonne. Même si cela peu durer trés longtemps.
De même je recherche le pardon lorsque je me retrouve de l'autre côté et que je regrette les conséquences de mes actes. Sinon peu m'importe d'être pardonné ou pas lorsque j'assume ce que j'ai fait et que je n'ai pas induit de souffrances.
Je fais une difference entre mes actes et les conséquences de mes actes.
Je ne fais jamais rien dans l'intention de blésser. Alors, lorsque mon acte à bléssé, même si j'assume les raisons de mon acte et mon acte lui même, je recherche systématiquement le pardon. Car faire souffrir m'est insupportable.

🙂

emanule 24 septembre 2019 à 13:21  •   20051

Houa.
Rien à rajouter ni a enlever @zebreperdue.
C'est tout pareil pour moi !

Berengerele 24 septembre 2019 à 13:27  •   20052

D'accord mais quand j'ai blessé inconsciemment, je prie l'autre de m'excuser. Ce n'est pas de la politesse mais la conséquence d' une prise de conscience. Je comprends alors qu'un autre puisse en faire de même avec moi. Question d'éducation pour moi peut-être ! Et je trouve que c'est plutôt positif. Ça aide au pardon.

Serenale 24 septembre 2019 à 13:59  •   20053

Sauf que qd c est un PN, le pardon, tu peux t assoir dessus !! tu ne l auras jamais puisqu il nie avoir fait du mal. Comme @zebreperdu, le pardon devient une démarche personnelle pour se libérer mais cela demande du temps.

Berengerele 24 septembre 2019 à 14:10  •   20056

Bien sûr Serena. Je parlais d'excuses pour des faits qui n' aucune gravité.

Serenale 24 septembre 2019 à 15:14  •   20063

😉

Amayesle 27 septembre 2019 à 17:39  •   20428

Pardonner pour se libérer de la rancune, mais jamais oublié et la seule chose qui va changer c'est la confiance .

Pierazulle 27 septembre 2019 à 17:57  •   20430

voir la vidéo

Le pardon c'est aussi lié à l'estime de soi. J'ai arrêté de pardonner à ceux qui me font du tort depuis que je me concentre sur ma propre déculpabilisation.
Concrètement, le type qui m'a violée l'an dernier, je suis incapable de lui pardonner et la colère me ronge. Il y a une limite à ce qu'on peut pardonner, c'est pour ça que les humains ont une justice. En théorie, évidemment. J'ai des fantasmes de vengeance, de confrontation. Le tout est plus ou moins sous contrôle au quotidien, mais c'est mon problème le plus ardu actuellement, et je suis toute ouverte aux suggestions et conseils. Comment on pardonne l'impardonnable?

ouestlebonheurle 27 septembre 2019 à 18:56  •   20434

Bonjour @Pierazul je suis désolée de ce qui t'es arrivée. Te fais tu suivre par un psy ?
Je crois que c'est la résilience qui permet de mieux avancer sans tomber.

Sinon pourquoi vouloir lui pardonner ? Il a commis l'impardonnable à mon sens. Tu as bien raison de travailler sur ta déculpabilisation car clairement ce n'était pas ta faute.
Ressasser n'y changera rien non plus. Peut être t'investir dans une association ou un groupe de parole ?

Pierazulle 27 septembre 2019 à 19:16  •   20436

Salut @ouestlebonheur!

Les psys j'ai du mal, ça fait des années que j'essaie et que je suis incapable de m'y tenir. Les cases, le jugement.. J'ai abandonné.

Au plus fort du stress post traumatique j'ai géré avec un groupe de soutien en ligne féministe, et ça a été salutaire pour la déculpabilisation, remettre le consentement au centre, tout ça. Depuis j'ai dédramatisé mais j'en parle ouvertement leplus souvent car je considère que c'est un acte militant. Tu n'as pas idée du nombre de femmes à qui c'est aussi arrivé, tellement banal malheureusement.
Mais j'ai besoin de pardonner pour moi, car je ne supporte pas de rester haineuse. Si je le pardonne restera le mépris, mais plus cette rage qui m'aveugle encore parfois. Si je ne pardonne pas alors j'en fais quoi?

Pierazulle 27 septembre 2019 à 19:21  •   20438

Le pardon c'est très chrétien comme notion, quand on est de culture athée et républicaine je suppose qu'on doit s'appuyer sur la loi pour résoudre ses conflits. Je me suis acheté les Accords toltèques aujourd'hui car on m'a dit que ce serait utile pour remettre les responsabilités à qui de droit mentalement, cesser de se sentir mal pour les actes des autres. A lire, à voir..

Julienle 27 septembre 2019 à 19:27  •   20439

Bonjour à tous et toutes,

Personnellement, je ne demande jamais pardon : je présente mes excuses.

Lorsque l'on demande pardon, on se soumet à la décision de l'autre, et on en est totalement dépendant ; l'autre peut refuser de nous donner son pardon, et alors on doit vivre avec ce manque, cet échec, ce rejet. Alors que lorsque l'on présente ses excuses à quelqu'un, on admet son erreur, on offre ses excuses à l'autre, et ainsi, on ne dépend pas de la décision de l'autre, pour éventuellement pouvoir "faire le deuil de ses erreurs" : l'autre peut accepter, ou refuser, ces excuses, mais dans tous les cas, on a la conscience tranquille, car on a admit ses torts.

Amicalement,

Julien

ouestlebonheurle 27 septembre 2019 à 20:44  •   20445

@julien tu as raison
Bon là on de l'autre côté donc bon ça marche pas 🙄
@Pierazul je ne pense pas que tu doives pardonner pour faire partir la colère. Seulement accepter. Et décider d'avancer comme tu le fais.
Tu es très courageuse !

InconvenientTruthle 27 septembre 2019 à 21:28  •   20452

@Pierazul
Malheureusement, les statistiques à propos de ces attouchements et atrocités s'affinent et tombent depuis les hashtags MeToo, BalanceTonPorc et autres, et elles sont plus que navrantes...
As-tu porté plainte ? A-t-il été arrêté, enfermé, condamné ? Je présume que les victimes peuvent avoir accès aux différents éléments du dossier dans le cas d'une affaire portée devant la justice. Lire les déclarations de l'auteur peuvent d'un côté remuer le couteau dans la plaie mais peut-être peut-on y trouver des éléments de "réponse" pour avancer, si tant est qu'on soit en mesure d'avancer malgré la souffrance que cela cause et la meurtrissure initiale.

Autre questionnement que soulève ton intervention selon moi, un peu hors-sujet : "quand on est de culture athée et républicaine je suppose qu'on doit s'appuyer sur la loi pour résoudre ses conflits". Quand les condamnés ont purgé leur peine et sortent de prison, la justice considère qu'ils ont payé leur dette envers la société mais la loi a-t-elle pour autant résolu le conflit ? Le factuel, dans le cadre "législatif", peut-être, mais les autres conflits, "psychologique", "émotionnel", peut-on en dire autant ?
Mais bon, cela reste un problème et un axe d'amélioration perpétuelle puisque bon nombre de victimes ne se sentent pas toujours "accompagnées" et "reconnues" sur un plan psychologique.

Pierazulle 28 septembre 2019 à 00:07  •   20464

@InconvenientTruth @ouestlebonheur
Je ne suis pas vraiment bien courageuse car je n'ai rien fait, entrepris aucune démarche légale contre mon aggresseur, alors que j'ai conscience que c'est nécessaire, de ma responsabilité de l'empêcher de nuire à nouveau. Mais c'est au-dessus de mes forces. Pourquoi? Parce que c'est sa parole contre la mienne, et que j'ai peur des répresailles. Parce que même ma meilleure amie a eu du mal àme croire et à me soutenir. Et donc je sais qu'il ne sera pas condamné. C'est banal à pleurer!
Tout simplement j'y ai pensé, j'ai commencé à me préparer pour me rendre à la gendarmerie et là blocage. Et même si j'y parvenais, en effet, il n'y a pas de réparation possible mais je crois que la douleur est atténuée par la reconnaissance et exacerbée par le mépris. En tout cas c'est le cas dans l'endométriose, et la souffrance psy n'est pas bien différente.
Certains soirs je rêve d'un monde changé, où la violence aura disparu, et d'autres je crie vengeance et demande au père noël un arc et des flèches pour aller à la chasse au connard.
Mais là j'ai complètement hacké le post, du pardon on en arrive à l'opposé! Sorry...

Juliette...le 28 septembre 2019 à 03:30  •   20475

Et puis, porter plainte dans ce cas-là peut aussi s'avérer être une épreuve et un coup de couteau dans l'eau... En tous cas, il y a 20 ans, porter plainte pour une agression sexuelle pouvait se résumer à aller relater les faits en long, en large et en travers, détails à l'appui devant une brochette de trois ou quatre hommes... On vous faisait repasser une fois quelques mois après pour réitérer l'expérience, en vous disant que peut-être dans quelques temps on vous rappellerait pour regarder le trombinoscope et puis en fait non, toutes façons ça sert à rien, on a trop peu d'éléments... Bref, j'espère que les choses ont changé!

Juliette...le 28 septembre 2019 à 03:36  •   20476

Mais ne sois pas désolée @Pierazul, dans cette histoire, ne sois désolée de rien te concernant. Tu as le droit d'être en colère, de ne pas porter plainte... Il y a des moments où il faut savoir ne penser qu'à soi si c'est nécessaire et aux façons de se reconstruire et de se protéger. Bon courage en tous cas!

slyxxle 28 septembre 2019 à 11:56  •   20497

@Pierazul
"Je ne suis pas vraiment bien courageuse car je n'ai rien fait, entrepris aucune démarche légale contre mon aggresseur, alors que j'ai conscience que c'est nécessaire, de ma responsabilité de l'empêcher de nuire à nouveau. Mais c'est au-dessus de mes forces. Pourquoi? Parce que c'est sa parole contre la mienne, et que j'ai peur des répresailles. Parce que même ma meilleure amie a eu du mal àme croire et à me soutenir. Et donc je sais qu'il ne sera pas condamné. C'est banal à pleurer!"
Parfois, entamer des démarches, c'est aussi se confronter à des entretiens, longs, fastidieux, qui vont éplucher et rééplucher ce qui t'est arrivé. C'est se replonger dans l'acte même que l'on a subit. -effroi- Et donc non, parfois, souvent, quasi systématiquement, les victimes n'en ont pas la force. Qui l'aurait de toute façon ? après ça en plus ? Surtout quand on connait la lourdeur des procédures, et les regards et remarques que l'on va pouvoir subir ("avez vous bien manifesté un non ?" "avez vous été claire? " "comment étiez vous habillée?" "n'avez vous pas provoqué vous même la situation?" et toutes ces conneries qui font que les victimes se sentent encore plus coupable d'un acte qu'elles ont en fait subi). Sans parler des interrogatoires que vont "subir" les proches, les concernés de prés ou de loin, histoire que tout le monde, en plus soit bien au courant. De quoi décourager même les plus téméraires. (sans compter les policiers qui, à l'accueil peuvent même carrément tenter de vous décourager de le faire car cela n'aboutira à rien de toute façon...)

Le pardon ? Je ne sais pas si on peut pardonner un acte de cette sorte. quand on connait l'impacte que cela a sur une vie... A quel point elle peut être détruite de fond en comble pour l'avoir vu chez des connaissances. Je ne pense pas que cela puisse se pardonner.
On peut par contre, travailler sur soi, pour intégrer ce qui nous est arrivé, tenter de se dépatouiller avec tout ce que cela génère dans le corps dans l'esprit et tout le reste, pour avancer en lâchant ces entraves. Mais le chemin est long, très long. Mais il y a des progrès, à n'en pas douter, et une force incroyable né de telles expériences.

Qu'on se le dise ou pas : la france est un pays de violeurs et de pédophiles! Je pense que la plupart de la population ignore totalement le nombre de personnes (homme, femme, enfants) qui vivent des situations similaires au quotidien, et le nombre d'agresseurs qui agissent en toute impunité, et pour certains en étant même protégés (il n'y a qu'à regarder certains membres de notre cher gouvernement, ou les réalisateurs, acteurs et j'en passe)

Ce qu'il se passe dans les faits, et une réelle catastrophe, de par son étendu que de par l'inaction des représailles.

Pour en revenir donc au post du pardon : Pardonner, je crois que c'est accepter les faits. accepter les erreurs de l'autre, et lui dire "c'est pas grave" ou "j'excuse tes actes". Mais ce n'est pas forcément adapté à toute situation, ni à tout ce que l'on peut ressentir à l'intérieur.
Je suis qq'un qui a tendance à pardonner, au bout d'un moment. Le temps faisant son affaire, le recul ayant été pris etc.... mais le pardon après un acte de "trahison" n'est jamais réellement gratuit, je ne peux redonner ma confiance pleinement, il y a toujours, une petite retenue, un petit "fais gaffe!" au fond de ma tête . Pour des actes plus graves tels que ceux évoqués, je ne pense pas que le pardon soit approprié, enfin, après, à chaque personne de voir et de faire les choses comme elle l'entend pour pouvoir avancer. Et d'autres fois encore, rompre tout contact + l'oubli plutôt que le pardon peuvent être salutaire (je pense entre autre a des familles de type toxique, où aucune progression ou discussion n'est envisageable)

emanule 28 septembre 2019 à 23:36  •   20547

Beau témoignage @slyxx.
Je m'excuse auprès de vous mesdames d'être un homme et de faire parti de la même espèce de ceux qui vous ruine une vie.
Je ne peux que t'encourager @Pierazul a avancer pas a pas,petit a petit,et jour après jour.
Avancer vers des jours plus léger.
Je pense que le meilleur moyen,c'est de jeter ta rancoeur et ta haine par dessus bord.
Il ne mérite pas une seconde de ton attention.
Il ne mérite pas de place dans ton esprit.
Il mérite de tomber dans l'oubli.
Vie ta vie,petit bout par petit bout.
Partage des petits moments bêtes avec tes proches.
Sourie a la vie.
Respire.
Tu es une bonne personne,tu mérite le bien.
Courage @Pierazul.

Imnotsureaboutthisle 08 octobre 2019 à 11:14  •   21221

Je pardonne jamais, quand on me trahit, je l'ai encore en moi après.
Je peux faire semblant, ça j'y arrive. Mais pardonner, jamais.

OurseSociablele 26 novembre 2019 à 16:40  •   26013

Vouloir oublier est vain et "contre productif" à mon sens...
Pardonner peut prendre du temps selon la nature et l'intensité des sentiments à l'oeuvre et je pense que le cheminement commence par l'acceptation de l'événement et la volonté d'apprendre à vivre avec en étant le moins parasité possible.

Fannyle 26 novembre 2019 à 16:57  •   26017

Pardonner = lâcher prise avec sa colère, passer à autre chose, prendre du recul, retrouver de la paix en soi mais ne jamais oublier pour ne plus se faire avoir, ne pas entrer dans un schéma répétitif avec d'autres personnes.

Chandrale 26 novembre 2019 à 18:55  •   26032

Pardonner.
Le mot est tellement délicat, fort.
Est il le même pour vous, pour moi, pour les autre ?
Pardonner pour qui, pour quoi, dans quel but ?
Bon, je pose des questions et finalement je ne réponds pas à la question...
J'essaie rapidement.

Pardonner, c'est l'un des mots sur lequel je me suis arrêté , dois-je pardonner ?
Peut-on pardonner ce qui ne le peut pas Étre.
les évènements, les comportements ect..... Et aussi cette fameuse question : Faut il pardonner pour oublier ?
Tant que je me posais ces questions, je tournais en rond, avec des émotions comme : la colère, la rancoeur, la tristesse, un sentiment d'injustice, presque parfois un sentiment d'insécurité. Finalement tous cela me rongeais de l'intérieur. Un petit monstre qui prenait de plus en plus de place.

J'ai finalement pardonner, mais pas oublier.
J'ai pardonner , pas pour les autres, pas pour l'autre.
J'ai pardonner pour moi, pour ne plus être responsable de mes souffrances.
Cela peut-être égoïste, mais il est bon de se faire égoïste pour guérir.
Je n'ai pas eu besoin d'exprimer mon pardon, cela n' enlèvera rien aux événements. L'oubli ne me semble pas raisonnable, on pourrait rentrer dans le déni.
Aujourd'hui.... Là, ici..
Je n'ai plus à subir.

Le pardon m'a fait du bien, à moia.
Peut-être qu'en fonction de nos conditionnement, de notre culture, de nos apprentissages, de notre éducation ( éducation dans le sens le plus large )
Le pardon peut avoir de multiples définitions, des connotations identitaires, Le vécu aussi.

Peut-être qu'il faudrait ce demander ce qu'il peut nous apporter ?

Voilà, un petit témoignage, a mon niveau.

Harfangle 02 janvier 2020 à 14:44  •   31001

Pardonner demande du temps.parfois beaucoup de temps.cela ne vient pas sur commande . Quand ton esprit et ton coeur seront prêts , le pardon sera là . En attendant,le rêve serait de pouvoir oublier......mais c'est impossible à moins de se mettre un bandeau sur les yeux (parfois de manière inconsciente ) ....Pardonner , c' est enfin retrouver la paix intérieure .

Heirrynnle 01 février 2020 à 14:41  •   35201

Pardonnez ne veut pas dire oublié, tu peut pardonné parce que tu n'es pas dans le jugement ou que cela ne va pas avec t'es idéaux, mais l'acte posé et la blessure reste intacte.Moi à mon humble avis la meilleure manière de guérir et le pardon peut importe la taille de la blessure infligé, au pire les cicatrices te rappelle toujour de ne pas tomber dans les même pièges.


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