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Le théâtre social - 1

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Le théâtre social - 1
Mikaale 11 décembre 2021 à 09:42

La vie m'aura apprise, selon mes conditions biomécaniques, revendicatives, naturelles et atypiques, que lorsque tu croîs dans une vie culturelle faite et édifiée principalement pour des individus neurotypiques, tu ne représentes de façon tacite, que l'image d'un être rébarbatif, dans l'incapacité de comprendre, et faire fructifier le principe de connexion instauré pour égayer et distraire les éperdus, cherchant le moyen le plus décisif de s'extirper, à un moment ou à un autre, des évènements les plus horripilants et responsable de l'âcreté insurmontable que confère la responsabilité citoyenne.

Je pense que ce ne sera pas un secret, je suis un aspie (certes, non diagnostiqué, mais une confirmation sera de mise, même si, avec toutes les caractéristiques propres régissant mon comportement brut, c'est éminemment plausible), et je peux vous affirmer que, la vie m'aura (et d'ailleurs toujours en cours) infliger des châtiments punitifs moraux sans précédent, seulement et uniquement pour le simple fait d'avoir les caractéristiques génétiques que je possède et qui font de moi, ce que je suis, cela dit, ayant conscience dorénavant de la posture factuelle qui est immanente, je suis déjà un peu plus au clair avec ma personne, et aussi avec l'extérieur, proche dirons-nous, au niveau du maquillage et du masque à emprunter.
Les personnes se maquillent et changent de peau comme des caméléons, pour se prémunir avant tout, mais aussi pour ne jamais avoir à subir un procès d'intention à leur égard, ce qui est compréhensible objectivement, on le fait tous à des échelles diverses, à part si on est porté à une outrecuidance excessif, ou une ostentation par compréhension de ce que nous détenons, nous possédons, et donc des qualités que l'on souhaite mettre en valeurs, de la richesse, de la culture, etc.

Mais fût un temps, les moments de conversations ou de communications étaient souvent assez difficile à supporter, je peux vous le dire...
Quand j'étais gamin, donc entre mes 5 et 11 ans, j'étais un garçon plutôt espiègle, et d'ailleurs je me pétais la gueule souvent dû à cette exercice, je voulais me défouler, et j'avais un but, un objectif précis, me faire des "amis" inconsciemment, et comme au départ je n'en avais pas, je m'étais créé, à partir de dessin, des potes 😂
En fait, j'ai commencé à aimer dessiner par l'affreteur que représentais mon grand-frère, Aspie aussi, sans qu'il en ait conscience, mais d'un degré différent.
Il m'a permis de m'intéresser, à un domaine d'activité, le seul à ce jour, pour lequel j'attache une importance particulière (bien que je me suis reposé sur mes lauriers depuis), et j'adorais ça, alors pour combler le vide de n'avoir aucun contact, hors mis ma famille, je m'étais créé et imaginé les amis que j'aurais voulu avoir, mais comme, je vous l'ai dis, j'étais un gamin un peu brutal et intenable, alors par ennuie, je déchirais les dessins que j'avais élaboré après leur avoir donné vie, puis j'en faisais d'autres, puis je l'ai déchirais également, et ainsi de suite...
Je fais un bond dans le temps, parce que les années maternelles n'étaient pas marqués par des interactions communicationnelles édifiantes,
Arrivée dans mes années de primaires, étant entouré principalement de jeunes gens comme moi en terme de préoccupation, donc jouer, jouer et encore jouer, j'étais plutôt bien accueilli, et j'arrivais plutôt bien à m'insérer dans un tissu social, hélas, j'ai aussi croisé des personnes malveillantes et bourrus au fil de mon existence, ça c'est sûr ! Mais je n'ai jamais aimé les conflits, jusqu'à aujourd'hui d'ailleurs, j'ai toujours été de nature fragile, candide, et veule à l'approche de l'inconnu, ce qui m'a valut les quolibets de toutes formes et en tout lieux, et ça m'a profondément blessé, vous voyez la sensation d'effroi et de peur ressenti autour du ventre, quand vous avez un frisson ou que vous avez oublié d'accomplir une tâche super importante ? Et bien c'étais et c'est exactement ça.
Mais, à cette époque, j'avais rencontré des gens qui se raillaient de moi, mais je l'ai accepté, et j'ai pris la chose comme elle était, simplement.
C'est marrant, je me rappelle d'une fille au cheveux roux pour lequel je me disais amoureux (bon, aujourd'hui, je comprends évidemment que ce n'étais pas de l'amour, mais plutôt une attirance curieuse pour cette être que je ne connaissais pas, du moins en miniature 🥴 ) et je savais qu'elle faisait partie du groupe des moqueurs, qui en réalité me prenait pour l'être pleurnichard "bizarre" puisque, pardonnez-moi l'expression, mais je me faisais chier à l'école. Les cours et la pédagogie m'ennuyait, pour la simple raison que j'arrivais à assimiler et comprendre les exercices dialectiques, qui nous étaient imposés assez facilement, et donc, j'étais souvent vautré sur la table, ou "j'étais dans les nuages" phrase qui me suivra et poursuivra tout le long de ma vie scolaire, d'étudiant, en primaire, au collège, au lycée, et en centre de formation, ou bien alors, je dessinais, et c'étais assez jouissif, quand les autres écoliers me répondaient "ouah, tu dessines trop bien !" et les filles qui s'extasiaient en me demandant "tu peux nous dessiner ?"
Avec les petits noms que l'on m'attribuait, "Micka, Michou, Mickou, Mick, mon Micki" ahlala, ça me fait un truc en parlant de ça là, je m'arrête 😵
Et donc, je m'emmerdais terriblement, et l'extérieur était un moyen de me défouler, et quoi de mieux que des activités sportives pour décharger, n'est-ce pas ?
Alors comme j'ai commencé à aimer le foot par atome crochus avec les intérêts pour ce sport de mes camarades de l'époque, que je m'étais fait à la maternelle, j'ai commencé à sortir, accompagné de ma grande soeur, pour jouer au foot, avec mes camarades de l'école, dans un parc qui se situait pas loin de chez moi, et de l'établissement auquel j'étais assigné, voilà.
Ah oui, et dans cette école, j'ai rencontré une connaissance encore aujourd'hui, que l'on nommera "Wang", légèrement plus jeune que moi, qui avait été solidaire à mon égard, un jour où je m'étais cassé la gueule en courant dans les couloirs de l'établissement, et j'ai pleuré, donc je ne vous fais pas de dessin, je m'époumonais par des séquences de larmes et de morves, et les surveillantes, pour me calmer, m'avaient demandé ce qui me ferait plaisir pour me consoler, et j'ai demandé à ce que Wang soit près de moi, et elles ont fait ce que j'ai dis, et effectivement, Wang s'était montré à moi, sympathique gentil et généreux à mon égard, il m'avait dit des mots simples comme "ne pleure pas, je suis avec toi maintenant, tout ira bien, souris, c'est mieux, sinon tes parents vont être triste" puis il m'a fait une blague en essayant de déformer son visage, j'ai ri aux éclats, et j'étais calmé ! et de là, je pense que inconsciemment, j'ai commencé à beaucoup l'apprécier, à un tel point, que nous avons commencé à jouer par la suite, au parc, et comme il aimait le foot aussi, ça me rendais super heureux (de bons souvenirs), d'ailleurs je pense que c'est par son contact que j'ai inconsciemment cherché par la suite un banneton d'individus comme lui, et revivre cette expérience amicale de haute intensité.
À l'instar de Wang, mais dans un autre registre, je crois que inconsciemment, j'avais rencontré la fille qui avait éveillé en moi mon attirance, et ma dévotion naïve et bancale de l'époque, pour la gente féminine.
C'étais une fille que j'appellerai Cathy, brune et très coquette, qui traînait avec les individus mal dégrossis de l'époque, mais se montrait très gentille et ouverte avec moi, me prenait dans ses bras, et voulait que je puisse la dessiner, alors évidemment cela était pris comme un privilège suprême pour l'écuyer que j'étais, et j'empressai de lui faire plaisir.

Lorsque j'arrivai quelques jours après avec le dessin en question, jamais j'oublierais ce qu'elle m'a fait, elle semblait heureuse, repu, et satisfaite, elle m'attrapa donc par le col, et m'embrassa sur **dong** la joue ! (et oui hein, un peu de tenue voyons) 😀
Mais j'ai eu pour la première fois, hors mis les goûters, les câlins de la matriarche, les câlins avec ma soeurette, et les dessins, des sensations de picotements dans le ventre que je n'avais jamais ressenti jusqu'à ce moment-là, et c'étais magique ! En plus, si je m'en souviens bien, je lui avais demandé de recommencer juste pour voir, elle avait ri, et avait récidivé en plus !
C'est en somme, avec ces deux expériences, que j'ai eu les prémices, de l'univers des rencontres, du pacte des compagnons, et de la poésie de l'attirance.
Mais tout cela, n'étais que la partie émergée de l'iceberg euphémiser, le pire restait à venir.
Voilà, j'espère que ce long récit périphrasé ne vous mettra pas en touche, je voulais en faire qu'une partie globale, j'ai failli, j'en suis confus...
J'écrirai la seconde dans pas longtemps, et cette fois, je conterai mes années collèges socialement, avec un dessin en prime 🙂
Merci à ceux et celles qui seront arrivés(es) jusqu'ici.

Je vous embrasse.

Mickael.

Opicinole 11 décembre 2021 à 10:40  •   71250

Merci @Mikaa pour cette narration qui posément nous installe dans tes ressentis. Il y a des lectures comme celle-ci qui donnent à la respiration un allant tranquille. Il y a des lectures comme celle-ci qui en effet nous dit cet appétit de l'autre alors que des entraves dites invisibles bâtissent à notre insu des murailles où que l'on aillle. Il s'agit après de s'attaquer à l'épaisseur de cette muraille, de la polir pour avoir la chance d'apercevoir ce qui se passe au delà d'elle, donc de soi et de ne pas s'en effrayer. L'épaisseur fatigue, et c'est un travail d'artisan. Il est vrai aussi qu'on met du coeur à l'ouvrage. J'ai entendu ce coeur dans tes lignes.

zozottele 13 décembre 2021 à 22:12  •   71486

Je suis arrivé au bout @Mikaa,et avec beaucoup de plaisir.
Vivement la suite du coup.
Merci pour tes partages,francs, sincères et honnêtes.
Ça fait du bien.

Laurent-Mourillonle 15 décembre 2021 à 20:06  •   71608

@Mikaa je peux vous affirmer que, la vie m'aura (et d'ailleurs toujours en cours) infligé des châtiments punitifs moraux sans précédent, seulement et uniquement pour le simple fait d'avoir les caractéristiques
J'ai vécu cela aussi, j'essaye de rechercher un moyen pour éviter ces "châtiments" tout en restant moi même. est ce possible?

Mikaale 20 décembre 2021 à 02:46  •   71913

@Opicino Bonjour/bonsoir, merci d'avoir pris le temps de lire cette partie de mon histoire, et je vais résumer votre pensée par la phrase suivante,
On se familiarise avec notre être en l'acceptant, plutôt que en la refusant.
On préfère souvent l'option qui nous permet d'éviter les imbroglios, mais c'est en validant, en prenant l'information dans sa constitution la plus naturelle, que l'on parvient à se comprendre soi-même, et mieux appréhender le monde dans sa complexité, notamment les éléments qui la compose.
Ma difficulté fondamentale réside plus dans la spontanéité, il faudra employer les moyens et les efforts pour obtenir une amélioration fructueuse ( en serai-je capable ? Nul ne le sait, à part moi ^^')

Mikaale 20 décembre 2021 à 02:47  •   71914

@zozotte Salut ! :)
Merci pour l'intérêt que tu portes à mes anecdotes, content que cela te plaise.

Mikaale 20 décembre 2021 à 03:09  •   71915

@Laurent-Mourillon Bonjour, je te remercie pour ta sollicitude (permets-moi, de te tutoyer ^^)
Bah je vais répondre de façon assez simple, je suis parti du principe que les vicissitudes que je rencontre dans la vie ne résultent finalement que de la cinétique biologique qui caractérise mon profil et donc ma vie, et qu'elles doivent être intégrée par des épreuves et des embûches, que je serais amené à rencontrer, en arrivant à décanter les situations embarrassantes, en me prémunissant, en m'efforçant de rester attentif, et prévoyant, et en prenant le taureau par les cornes le plus efficacement possible, et le plus tôt.
L'ennui, et dans mon cas, c'est que j'ai tendance à me vautrer, et donc laisser présent le statut quo, et me restreindre dans une espèce de vague à l'âme, où les faits ne sont pas modifiables, et reconsidérable, mais pourtant, il faut faire feu de tout bois pour se bouger les miches, et s'adonner à ce que je considère comme une bassesse implicite, pour pouvoir rentrer et s'inscrire dans le continuum que constituent la majeur posture à appliquer et adopter, et c'est loin d'être facile (rien ne l'est me dira-t-on)
Mais il faut, parfois se faire violence, hélas, j'en suis là, si tu veux.

Hatsale 20 décembre 2021 à 10:25  •   71932

Tu en es là, et c'est beau @Mikaa , non ce n'est pas toujours facile mais c'est beau car être attentif, conscient et questionnant est preuve de force et de beauté, d'amour et d'humilité, cela mène sans doute à l'expansion sur un chemin de conscience non-aveuglée par des illusions egotiques et égocentriques voire egocentrifuges qui pètent. Se connaître pour co-naître et être en l'être.


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