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Tom et Benoît

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Tom et Benoît
Mikaale 02 février 2022 à 09:00

Je vais tenté de rester sobre et garder la tenue, ne pas m'enfoncer dans le manichéisme ébouriffant, et parvenir à garder une certaine objectivité dans ce que je m'apprête à écrire, et décrire.
Petite anecdote que je souhaitais copieusement apposer dans cette espace témoignage, non pas poignante ou exaltante, mais simplement décrire ce passage de ma vie, pour lequel j'ai étroitement conservé des souvenirs, sans pour autant qu'elle déferle continuellement dans mon existence jusqu'à aujourd'hui...ne voyez pas cela comme une plainte ou une forme de geignardise, prenez cela, dans la mesure du possible, comme une introspection d'un événement que je qualifierais d'envahissant, loin de moi l'idée d'ennuyer par ma pédanterie fastidieuse.

Cette événement s'est déroulé un jour ensoleillé, à la veille du printemps, il était entre 11h20 et 12h00 dans le lycée que je fréquentais, je me trouvais dans ma classe, remplie et entouré des narquois de service, concentrés principalement sur la richesse de caqueter sur des éléments platoniques du quotidien, des érudits scientifiques non déclarés, cela m'était frustrant et déprimant, attaché à la simplicité, la légèreté, les sujets qui prêtent moins à la controverse perpétuelle, c'étais mon hameau intérieur, bien que instinctivement, je comprenais que les questionnements au sujet du sport, de l'insolite, des actualités, du monde, faisaient frétiller le plus grand nombre, ça me faisait pas moufter...tout ce continuum grotesque me crispait, et voir même m'angoissait.
Mais pourquoi s'évertuer, dans toute défiance combinée à la détermination, en dépensant une énergie considérable pour discuter de sujets qui ne généreront aucune satisfaction personnelle pour chaque personne se sentant la prérogative de se concentrer sur de telles élucubrations ?
À quoi servait-il de caqueter abondamment pour finalement retrouver son poste, revisité encore et encore le même statut quo, et recommencer le même processus ubuesque le lendemain, puis le surlendemain ?
Qu'est-ce qui leur, et me paraissait important en jouant les voyeurs, à nous laisser séduire par le matériel personnel et abject, de la vie d'une personne connue du petit écran, qui avait finalement brader sa propre vie, sa propre constitution, pour un peu de pognon ?
C'étais insensé et incompréhensible pour moi, aujourd'hui avec un peu de recul, je comprends relativement mieux que tout ce condensé de malhonnêteté vivifiant est en réalité le propre de notre état en tant qu'être humain, individu moutonnier un peu pataud, qui adore se pelotonner en s'administrant des injections, à l'origine des palpitations recherchées, de la saveur d'être ancré dans le présent, pour ne pas regarder incessamment le passé, et retarder le futur, mais je divague...

En ce jour lumineux, nous avions cours avec notre prof d'espagnol de 1ère scientifique, que l'on nommera Patricia, et qui avait pour mission cardinale de nous interroger aléatoirement, en oral, en mettant en scène ou en spectacle (plutôt) une partie des jeunes padawans que nous étions, afin de calmer l'ardeur enflammée qu'elle ressentait, se repaître en nous exposant, pour égayer la galerie, et inférer pour activer les persiflages...

Après quelques avant-goût qui n'émervaillaient personne, manifestement,
Voilà que Patricia, dans sa grande clairvoyance inique, s'adjuge la formidable permission de choisir les prochains candidats pour être les chanteurs adoubés de leurs versées, déballant toutes les proses issues de son enseignement jusqu'à cet instant,

Elle désigne le nom des deux meilleurs élèves de sa classe ET de sa matière, j'ai nommé Tom et Benoît ! Les deux génies de la classe, à la fois, caustiques, et joueurs, stratèges et influents, intelligents et joviaux, issues de familles de classe moyenne, puis elle désigne le mien, individu pusillanime, perdu dans le vide, ascétique, et taciturne, qui a conscience de savoir qu'il doit être là, mais n'en comprendra jamais clairement les objectifs et les enjeux, complètement renfermé dans un monde pourri gâté, rester le morveux de 12 ans en âge mental à cette époque.
Elle m'appelle, j'avance piteusement vers le tableau, angoissé et inquiet à l'idée de devoir accomplir une prestation devant la classe, remplie d'intolérants et d'hypocrites, pour jouer la pièce de théâtre au atours d'une corrida, pour ne pas dire un cirque à prix bas, au vue de ce qui se profilait...mais d'abord, je vais évidemment faire la présentation des deux adelphes, faisant parties de la haute sphère restreinte, composée des meilleurs éléments de la besace scolaire du cursus scientifique de ma classe ! (Sinon ce serait déchoir de ma volonté d'en faire la description).

- Tom, bellâtre, bruns, derme bronzé, sportif, corps athlétique, bon pieds, bon oeil en toute circonstance, discret dans le verbe, patelin et rusé, faux passif, faux ingénu, le bcbg de naissance, qui adorait attirer et séduire les petites midinettes de la ville, un arrogant en catimini, qui jettait l'avanie sur ceux qui défiaient sa patience et son autorité intellectuel, était le second de la caste des meilleurs élèves de la matière en espagnol, de la classe, il savait parfaitement synchroniser le temps d'écoute, le temps de la prise de parole, analysait avant d'agir, il gambergeait sans cesse, je me demandait comme pouvait-il avoir des épaules aussi larges et la faculté potentielle optimale du savoir, de la recherche, et de la résolution de problème aussi élevée, et parallèlement être à la fois, en cachette, l'un des plus grands prétentieux et goguenard que j'ai croisé de ma vie...il était dans une combinaison parfaite avec son ami, Benoît, qui était un peu plus direct et plus aventureux que ce dernier, mais j'y reviendrais sur son cas un tout petit peu plus tard.
Tom avait toutes les qualités pour réussir dans cette société inégalitaire, il était fin stratège, savait parfaitement convaincre et user de la parole pour faire du gringue à quiconque pourrait lui procurer une satisfaction sur le long terme, aimait le plaisir attaché à ses fonctions et ses responsabilités, il adorait se savoir consulter par les passagers du train pour récolter des informations, et leur fournir son matériel issue de sa nature biologique et syllogique, il aurait pu être un énarque si il le souhaitait, mais il a choisi d'être le cynique à pontifier large, à jouir de sa capacité de séduction, les profs étant les affreteurs lui permettant de tenter une approche furtive, en exposant son ambition de rentrer dans une école de haute volée après le lycée public. Nous avions déjà parlé à deux ou trois reprises, je n'ai jamais pu me l'encadrer ce mec, mais comme il était en contact avec des pseudos amis, connaissances, passagers du train à cette période, peu importe le nom que l'on donne, je m'epoumonais à gondoler, par tartufferie, pour tenter de créer des liens "amicaux" avec lui, après tout, pourquoi pas, mais nous étions parfaitement éligible dans l'hypocrisie, et l'inconvenance, lui était gêné et embarrassé par ma maladresse d'approche et mon caractère clownesque dans l'instant, moi j'étais embarrassé, ennuyé et mon intérêt en l'entendant me parler par intermittence après multes consultations de son téléphone pour un effet de coupure, me faisait comprendre que entre le téléphone et moi, c'étais moi qui avait besoin de chargement, et réduisait ma présence à peau de chagrin. Il est sorti avec une fille, très connue à l'époque car elle avait partagé une couverture de magazine de tendance en mannequinat apparemment, que je trouvais belle et se rapprochait des critères physiques que j'affectionne, mais j'étais au antipode de ses souhaits de compagnons, beaucoup trop pleutre, beaucoup trop moribond, beaucoup trop couard, comment pouvais-je être un homme serein et serviable pour elle, puisque moi-même, j'intentais à la sérénité de ma propre vie, à ma stabilité, et à mon équilibre ?
Bon après, quand j'ai compris plus tard que sa carrière et le regard de son public était plus important que le regard sur son propre couple, et qu'il y a eu une césure, j'ai compris que je venais non seulement d'échapper à une belle déroute morale, et rendant impuissant, mais aussi que j'ai éviter une maniérée de service, dont je me suis enorgueillit dans ma tanière, pathétique m'enfin, vous m'excuserez, mais je vais le dire grossièrement, ça me fondait la poire, j'en avais rien à cirer...

Venant en à Benoît !
Benoît, le bon saligaud par excellence, toujours prêt à jouer le bout en train de service, présomptueux et d'une désinvolture innée, l'esbroufe assumée, imbu de sa personne, gaillard de 1m85, blondinet brun, qui adorait étaler toute la pléthore de biens et d'avantages qu'il avait pour les festivités, le terrain de ses parents pour lui et ses copains.
Il était un hédoniste, il recherchait continuellement le plaisir mais pas que, il voulait aussi que son intelligence et son investissement en cours lui procure des opportunités et des privilèges sur d'autres élèves.
Il était un leader né, affable, cultivé, riche en connaissance, en savoir, toujours au peigne fin, pour dénicher des éléments qui lui seront utiles, prêt à tout pour parvenir à ses fins, et atteindre l'apex hein, c'est à dire que il avait pour objectif, en tant que 1er de la classe, d'aller au-delà de ses capacités à cette époque, et croître dans le champs hiérarchique scolaire, il n'était pas dans l'apitoiement, et les lamentations, c'étais un connard qui avait un minimum de pouvoir, et entretenait sa posture de leader à travers l'exercice d'administration des devoirs et des responsabilités à ses potes les plus fidèles, Tom était pour ainsi dire, son adjoint, le commandant en chef du régiment, de l'infanterie remplie de roturiers de bas étages, rien avoir avec ses deux trublions.
Personnage déblaterant des platitudes jusqu'à plus soif, et de façon assertive sa capacité de compréhension et sa conception de la vie de façon globale et abstraite, pour exploiter et gagner l'approbation des professeurs beaucoup trop décentrés de leur fonction, à copiner avec et surtout, les grands théologiens des temps modernes à venir, (attention c'est du haut niveau là...)

Ce qui est absolument consternant et me laissant pantois après des années écoulées, c'est que ces troubles faites avaient une caractéristique commune et cinglante, c'est leur capacité dans le temps et invariante, d'être toujours capable d'associer et de conjuguer à la fois l'aspect syllogique en révisant deux à trois jours en avance, de façon fantomatique, puis aller faire la fiesta, et jouer les affriolants lors des soirées attirants les pimbêches du coin, et jouant à Uno ou au poker entre pote, mais comment arrivaient-ils, comment faisaient-ils pour parvenir à goupiller à la fois le traitement essentiel de la révision express, sans organisation claire et propre, après s'être mise une murge la veille, et le lendemain se pointer en classe, l'air fallacieux, et s'attribuer des notes de 18 ou 19/20 ?
Franchement, j'arriverai jamais à comprendre, soit il y a une combine, dont je n'ai nullement les clefs pour comprendre, soit tout ça est simplement dû à une capacité naturelle et immanente en eux, leur permettant de déjouer tous les pièges et obstacles sur leur chemin, grâce à la capacité de leur cortex cérébral, c'est fort probable...
Lors de cet oral, évidemment, je ne connaissais rien, et c'étais ce que je détestais le plus, à savoir le spontané,
Je me suis retrouvé piéger dans un étau, entre l'impatience grandissante de Patricia, trentenaire à l'époque, et les loups sortis pour se bidonner et faire de moi l'objet des quolibets, et c'est exactement ce qui s'est passé...
Évidemment, je suis entièrement responsable de cette humiliation publique, à travers une prestation lamentable, presque mortifère, rébarbative, et qui génére la chiasse, et deux fantassins, venues récolter les louanges et les thuriféraires pour la magnificence de leur prestation parfaitement maîtrisée...j'avais merdé, aucune attache, une dénégation grandissante, un désaveux fastidieux naissant...qu'est-ce qui avait foiré chez-moi ?
Après cette déroute que je n'acceptais pas dans ma grande et infamante bêtise et orgueil de secours, je me décidais à aller parler à Patricia pour lui reprocher le fait de m'avoir prit et jeté délibérément dans cette arène dont les opposants avaient des capacités intellectuelles et de maîtrises bien plus élevées que la moyenne, et étaient bien plus forts que moi, je lui ai reproché de m'avoir jeté dans la gueule du loup, alors là elle a conspuer, criant et hurlant de sortir de sa classe, que je suis quelqu'un de mauvaise foi, et sans que j'ai eu le temps d'adresser un seul mot, elle me sommait de déguerpir de sa classe...

Obéissant, je sortis en bougonnant, grommelant des saloperies, des saletés extérieurement et intérieurement, traversant tout mon corps, mes membres, titillé à l'idée de démolir tout sur mon passage...j'étais en colère, je m'en voulais d'être aussi faible et cossard, je voulais en finir et j'avais des pensées infectes et sales...je pensais à toutes les trombines exaltés se pignolant à regarder ma sale face de rat se faire liquéfier, et oblitérer par la constance, la solidité, et la pertinence des idées des deux connards hautains, qui faisaient feux de tout bois, tant leur tandem marchait à la perfection, pour que je sois vilipender et écorner par la majorité, à ce moment là, j'étais timidement perdue entre l'envie de m'enfuir, de m'échapper de cette enceinte tortueuse, et ne jamais revenir, je m'imaginais aussi lancé des minis fléchettes induites à la pointe de toxines pour ensuite les faire me supplier de leur octroyer le remède ( oui, je suis un animal complètement tordu, un taré, un désaxé de merde, mais je n'ai pas demandé ou exigé de l'être, c'est ma pente naturelle chèr(e)s ami(e)s lecteurs(rices) et cette histoire m'énerve tellement que quand j'en écris les lignes, je peux finalement me montrer assez vulgaire, je m'en excuse, j'attendais d'écrire cette petite besogne périphrasé (une fois n'est pas coutume) pour épousseter cette séquence infâme de mon esprit, et celle-ci, elle était assez volumineuse, je me faisais des noeuds au cerveau, vous pouvez me croire.

Merci à ceux et celles qui me liront.

Mickaël.


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