Amour et amitié

Cette envie d'aider...

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Cette envie d'aider...
Juliette.le 15 octobre 2022 à 07:49

Comment faire, quand vous êtes touché par quelqu'un dont certains comportements vous semblent néanmoins dangereux, malsains? Parfois même, ce sont ces comportements même qui nous touchent, en révélant la faille de leur auteur, sa difficulté à s'accepter, à vivre sereinement. Difficulté aussi quand il s'agit d'éconduire quelqu'un qui croit vous aimer, qui en est persuadé en tous cas...
Cette révulsion qu'occasionne l'idée de blesser, voire de ne pas aider, est pour moi un réel handicap et une source intarissable de culpabilisation.

Latikia01le 15 octobre 2022 à 08:11  •   87253

Hello @Juliette., je ne peux pas lire ton message et attendre plus avant pour y répondre. Je le trouve inquiétant...
Spontanément, là, tout de suite, ce que j'ai envie de te dire : par pitié, pense à toi à plus forte raison si tu ressens comme une double injonction : celle t'aider tout en ressentant une dangerosité.

Lorsque l'on ressent des sentiments paradoxaux, c'est un indicateur, une alerte interne. Nul ne devrait se retrouver paralysé à l'idée d'éconduire quelqu'un sauf à supposer que l'on souhaite sciemment nous mettre dans une situation ne nous permettant pas d'éconduire : menace, chantage affectif, culpabilisation, pression,...cela peut aussi être beaucoup plus subtil, voire pervers.

Toute personne doit être capable de comprendre le "non" et tu n'as pas à te culpabiliser. Si l'Autre n'est pas capable de l'entendre, protège-toi et prends-soin de toi, avant tout.

L'amour n'est pas une affaire de possession...et hélas, pour certaines personnes troublées, la fin peut justifier tous les moyens. Et dans quel but véritable ? Là est la question mais la réponse est rarement donnée ou si elle devait l'être, il est bien souvent trop tard; la mécanique étant enclenchée et consommée...

Si je peux me permettre un conseil, ce serait celui-ci : la parole, briser le silence. Ne pas s'isoler (fonction de la personne en face de soi, cela peut être clairement recherché) et pouvoir se confier. Et ça, c'est déjà énorme.

Courage et fais attention à toi...🙁

zozottele 15 octobre 2022 à 08:55  •   87254

Je connais je connais !
Envie d'aider,me noyer en aidant.
Me noyer pour rien au final !
Ne te noie pas @Juliette. Pour aider il faut être deux,si tu es toute seule,laisse tomber,tu ne sauve personne,et en plus,tu te noie.
L'autre, pour avancer,doit le vouloir,tu ne peux pas vouloir pour l'autre.
C'est dur à encaisser, c'est dur de voir l'autre sans l'aider, mais si tu ressens quelque chose de malsain, c'est un signe qu'il ne faut pas étouffer.
Écoute toi Juliette, c'est ça le plus important.

Juliette.le 15 octobre 2022 à 09:06  •   87255

Je ne me noie pas, je ne me sens pas moi en danger, et j'ai compris depuis longtemps que je dois me protéger, même s'il y a des situations où éviter complètement ces personnes est plus compliqué, voire impossible... Il reste la fuite, évidemment, mais elle laisse un sentiment de non résolution des problèmes qui n'est pas dans ma nature... Faudrait peut-être juste que j'arrête de croire que je pourrais régler tous les problèmes... 😂

zozottele 15 octobre 2022 à 10:31  •   87257

Oui,et c'est pas si simple que ça 😄

Juliette.le 15 octobre 2022 à 10:36  •   87258

Non @zozotte, pas simple du tout... Mais ça fait partie des apprentissages de la vie, et c'est important de l'accepter.

paradoxle 15 octobre 2022 à 13:44  •   87263

Tu dis que d'un côté, tu aimerais aider, et de l'autre, que tu n'arrives pas à dire non (résumé à la louche). Mais je pense que c'est justement de dire non, de dire stop, qui pourra (aussi) aider l'autre.
Non ?

Latikia01le 15 octobre 2022 à 14:52  •   87266

citation :
Il reste la fuite, évidemment, mais elle laisse un sentiment de non résolution des problèmes qui n'est pas dans ma nature... Faudrait peut-être juste que j'arrête de croire que je pourrais régler tous les problèmes... ?

Ok, déjà si tu affirmes ne pas être en danger, c'est une bonne chose. Navrée pour le coup de chaud.
Après, je rejoins ce qu'a dit @paradox, ne pas oser blesser revient à conforter l'Autre dans une forme de confort également. Et sans doute la meilleure aide qu'il soit est, peut-être, de l'amener à être pris en charge par un professionnel si ses difficultés devaient être suffisamment prégnantes pour constituer un danger pour lui-même et pour les autres.
Aider oui, mais dès lors que l'on se trouve impliqué soi, ce sont à mon sens à des professionnels de la santé de prendre le relai. En l'occurrence, tu sembles évoquer un comportement dangereux, malsain et apparemment obsessionnel. Qui peut valablement aider dans ces circonstances dès lors que l'on devient l'objet de projections ? C'est sans fin...

Juliette.le 15 octobre 2022 à 15:02  •   87267

@paradox, ça dépend de quoi on parle. Je ne sais pas si j'ai bien fait d'ouvrir ce fil parce que je suis bloquée pour expliciter ce que je pense, je ne peux pas le faire ici... En tous cas, dire non, quand il s'agit "d'éconduire" quelqu'un qui ne nous convient tout simplement pas, c'est surtout écouter ses sentiments. C'est toujours dur, on peut se prendre un revers qu'on ne mérite pas, mais c'est la seule solution.
Par contre, si on parle de quelqu'un qui fait partie d'un groupe, que ce quelqu'un y est plus ou moins bien inséré, et que nous on ne le sent pas, voire qu'on sait que quelque-chose ne tourne pas rond, mais qu'en même temps cette personne a des aspects touchants, voire attachants, bref, qu'on se verrait plutôt avoir envie de l'aider que d'en faire un pestiféré, la situation est plus compliquée. Partir, c'est une chose. Evidemment que c'est la solution la plus simple. Mais là il ne s'agit plus de dire non. La question est de venir, ou non, en aide à une personne qui nous touche mais pourrait éventuellement nous "démonter le cerveau" si on s'en approche trop, et peut-être aussi le faire avec d'autres personnes du groupe... Dans ce cas, oui, on prend ses distances, mais rien n'est résolu. Ce qui est sûr, c'est que j'ai à peaufiner encore l'acceptation de ne pas pouvoir tout résoudre, et la déculpabilisation... 🥴 En attendant, au cas par cas, oui, se protéger.

Latikia01le 15 octobre 2022 à 16:10  •   87269

C'est bizarre, ton propos semble paradoxal, ou c'est moi qui l'ai mal saisi ou compris.
Tu dis qu'il est difficile d'éconduire, et donc dire "non", pour ne pas blesser l'Autre tout en admettant que dire "non" à une personne qui ne nous convient pas revient à écouter ses sentiments. Je dirai même plus, c'est faire preuve d'honnêteté. Aussi le revers n'est pas une question de "mérite" voire d'une injustice que l'on ressentirait. On peut éprouver des sentiments qui ne sont pas ou plus partagés. On peut aussi éprouver des sentiments pour une personne qui ne nous convient pas. On est bien d'accord que maintenir une unilatéralité sentimentale ou ne pas savoir mettre un stop à la relation revient à manquer de courage, d'honneté (et ce n'est à mon sens aucunement blâmable, c'est humain !) dans la peur qu'on a de blesser l'Autre. Cela peut prendre du temps aussi, fonction de l'affect et de la nature de la relation.

Pour le reste, c'est un peu plus obscur mais ce qui est certain est que ce n'est pas parce qu'on ne sent pas quelqu'un que l'on SAIT que "quelque chose ne tourne pas rond". Ça s'appelle un biais, voire même un jugement. Et ce n'est pas à mon sens sur cette base, qu'on peut traiter qui que ce soit en "pestiféré". L'emploi de ce qualificatif est fort et induit en lui-même une volonté d'ostracisation.

En somme, tu évoques un groupe qui peut être familial, amical, professionnel, peu importe, au sein duquel une personne - que tu ne connais pas puisque tu indiques redouter le fait de s'en approcher - ne te revient pas.
Si on ramène cela à un groupe d'amis, cela donnerait un exemple de ce type : mon pote a une nouvelle copine, elle s'entend bien avec tout le monde, mais je ne la sens pas. Je sais que quelque chose ne tourne pas rond, pour ce que j'en observe ou ce que me rapporte mon pote de sa relation dans le cadre de ses confidences. Est-à dire qu'il faudrait aller jusqu'à insinuer que cette personne pourrait monter la tête du groupe pour justifier le fait de l'ostraciser ? Ou "casser" la relation en mettant en garde son pote, voire le groupe sur sa simple appréciation subjective ? Ou enfin "fuir", quitter le groupe ou encore induire que cette personne aurait besoin d'aide mais que l'on s'y résout ?

Apie est un bon exemple : on ne connaît pas les gens à travers des sujets de discussion. On ne peut pas prétendre "savoir", connaître sur la base de l'impression que laissent des écrits à plus forte raison quand ils ne nous concernent que peu ou pas du tout. Nul ne connaît tous les tenants et les aboutissants, à l'image de l'exemple repris plus haut : un pote qui se confierait sur la nature de sa relation, ses doutes. Cela relève de la confidence et non de la médiation, tous les intervenants n'étant pas partie à la discussion. De plus, une relation privée par définition n'est pas publique et n'a pas à être partagée au sein du groupe ou jetée en pâture. Tous les oeufs ne sont pas à mettre dans le même panier sauf à supposer que cela retentisse sur le groupe en lui-même, soit parce que couple s'engueule de longue et que l'un ou l'autre, ou les deux séparément prennent à partie les membres du groupe et dépassent le cadre strict des confidences, soit que les récipiendaires de ces confidences dépassent le cadre même de confidences au point d'en parler à tout le groupe, en évoquant leur situation ou en insinuant des choses pour sous-entendre dans des soirées entre potes alors que cela ne regarde que le couple et certainement pas les autres potes et encore moins en soirée, par exemple.

Pour connaître quelqu'un dans le cadre d'un site comme celui d'Apie, il faut pouvoir le rencontrer : par l'échange, le dialogue, les appels aussi et si entente il y a et que l'on le souhaite, le rencontrer.

Tout le reste, c'est du flan. De l'illusion car cela ne repose que sur notre propre et seule capacité à juger.

Or, pour rencontrer dialogiquement l'Autre, il faut surtout le vouloir. La question serait plutôt : pourquoi ne pas le vouloir dès lors qu'une personne est intégrée à un groupe et que tout se passe bien ?

Bon, je suis peut-être tout à fait à côté.

C'est pas le plus important.

paradoxle 15 octobre 2022 à 16:11  •   87270

Pour la deuxième situation, celle du groupe, la sagesse veut que le groupe prenne part à la résolution du problème, ou au moins désigner un médiateur. Je dis ça de manière générale.
Ici, on est dans une situation délicate et faut vraiment pas faire n'importe quoi de peur soit d'envenimer les choses, soit d'aboutir à l'exclusion (volontaire ou décidé par le groupe) de quelqu'un, ce qu'il me semble n'être vraiment pas une bonne solution.

Latikia01le 15 octobre 2022 à 17:15  •   87271

Je plussoie @paradox. Nos posts se sont croisés. 👍

MaisEncorele 16 octobre 2022 à 16:34  •   87299

citation :
Cette révulsion qu'occasionne l'idée de blesser, voire de ne pas aider, est pour moi un réel handicap et une source intarissable de culpabilisation.

Ce sujet est important, il interpelle ou concerne certainement beaucoup de personnes alors si "le contexte" est délicat @Juliette. nous pouvons peut-être poursuivre en abordant les notions évoquées de manière globale. Ça me semble intéressant de le faire...

Vouloir aider c'est très bien, vraiment, il convient cependant de s'assurer de la pertinence comme de la possibilité. L'identification des besoins repérés chez l'autre est forcément subjective... il faut y prendre garde car cela veut dire qu'il y a toujours un fossé entre les besoins réels de la personne et ceux que l'on voit et/ou estime lui être nécessaires.
La meilleure façon d'aider, de manière générale, est celle qui consiste à rendre « des outils » accessibles. On évite ainsi les risques d'être à côté de la plaque en faisant à sa place ou pour elle, d'effets contraires, de dépendances et autres dommages collatéraux (autant pour soi que pour l'autre, donc) etc... Amener des « possibles » c'est se préserver soi et permettre à l'autre de rester libre de s'en saisir ou pas, c'est primordial, ne rien prétendre ni attendre et surtout pas des résultats. Aider c'est donner ce que l'on peut en préservant la liberté de chacun.

Il faut aussi savoir accepter son impuissance et/ou ses incompétences en la matière lorsque c'est le cas. La clé pour parer au sentiment de culpabilité est de ne surtout pas vivre cette non-possibilité d'aide ou soutien comme une humiliation personnelle mais au contraire comme une preuve de sagesse. Insister lorsque l'on ne possède pas les bons outils peut s'avérer dommageable. Tout l'enjeu réside dans l'évaluation des capacités de chacun pour espérer développer des mouvements adaptés et préserver tout le monde, un équilibre porté par l'observation et la prise en compte plutôt que par la culpabilité de ne pas être tout-puissant... On en rêve tous bien-sûr mais c'est tellement plus excitant de se casser le c... à cultiver son jardin, prêter ses outils et faire de grandes tablées avec les récoltes !!! 😉
Enfin c'est ce qu'il me semble... étant justement en train de l'expérimenter dans ma vie perso 🙄...

(Idem pour ce qui est de blesser « directement » quelqu'un lorsque c'est inévitable, le seul élément sur lequel nous pouvons agir est la méthode, la manière.)

Une approche possible... 😉

authentiquele 21 octobre 2022 à 14:19  •   87572

Je pense que la culpabilité est un point crucial dans ton message. Peur de faire mal? Peur d'abandonner ? Peur d'être abandonnée ?
Nous pouvons aider oui mais dans certaines limites. Quelles sont les tiennes ? Je ne pense pas que nous devons nous voir comme des sauveurs. On risquerait de se perdre. On peut conseiller, à la demande, discuter d'un problème éventuel et expliquer nos limites. Mais ce que l'autre en fait, ça le regarde. Quand on s'extrait, ce genre de personnes va essayer de trouver un autre sauveur. Il n'y a pas à culpabiliser de rester ancrée.
Mettre un terme, une distance, est parfois mal vécu. C'est une souffrance pour un empathe. Mais ça passe en se recentrant sur soi.
Franchement, les manipulateurs, les pervers, les dépressifs toxiques, les addicts, j'ai connu. Ma coupe est pleine ! A force de réfléchir à ce que je ne voulais plus, j'ai fini par m'entourer de personnes plus saines. Ouf! Quel soulagement ! J'adore aider mais plus question de m'oublier ou de culpabiliser. Je ne souhaite pas être une sauveuse ni pour mes enfants ni pour mon compagnon ni pour mes amis ou mes collègues.
Tu feras donc ce que tu veux avec nos conseils et si je n'ai pas aidé, et bien tant pis. Peut-être que quelqu'un d'autre prendra le relais !


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