Courrier du coeur

Je pense que tu as fais le choix qui te convient, tu as placé tes valeurs avant cette relation et tu semble avoir pris cette décision de manière réfléchie donc je ne pense pas que cela soit une mauvaise décision.

N'ayant encore jamais nouer de relation d'une qualité comme tu le décris, je ne suis pas certain de savoir comment j'aurais réagit dans ta situation. Je pense que j'aurais trouvé également "malsain" de devoir cacher cette relation à son conjoint. Je lui en aurais donc parler et essayer de lui faire comprendre qu'à mes yeux, continuer en cachette c'est lui faire prendre un risque vis à vis de son conjoint, car plus elle va cacher la relation plus elle apparaîtra comme une trahison ou infidélité à ses yeux en la découvrant.

Cependant si cette relation vous était indubitablement bénéfique à tous les deux, je pense que dans ton cas, j'aurais accepté que cette relation soit cachée, cela n'engageant que ton amie, ce n'est quelle qui prend un risque vis à vis de son couple, et si elle pense que son couple se porte mieux ainsi, qu'ai je à y dire ?
Le coût de perdre cette relation me semble si important à tes yeux que j'aurais transgresser mes valeurs (enfin facile à dire pour moi puisque bien que je trouve la transparence importante, je ne doit probablement pas y accorder la même importance que toi)

En tous les cas je te souhaite bon courage pour ce deuil si c'est bien ce que tu souhaite, ou pour trouver la force de sacrifier un peu de transparence au bénéfice de cette relation si tu le préfère 🙂

PS: je ne suis pas un expert du TSA, mais dans l'idée que je m'en fait, il est possible qu'il implique une certaine part de "rigidité",
Néanmoins tu es qui tu es, que ton inflexibilité provienne de ton TSA ou d'un trait de caractère personnel, cela ne change pas que tu dois vivre selon tes convictions.

Fropop, vous écriviez :
citation :
Cependant si cette relation vous était indubitablement bénéfique à tous les deux, je pense que dans ton cas, j'aurais accepté que cette relation soit cachée, cela n'engageant que ton amie, ce n'est quelle qui prend un risque vis à vis de son couple, et si elle pense que son couple se porte mieux ainsi, qu'ai je à y dire ?
Vous êtes plus flexible que moi... merci de m'avoir fait part de votre vision... peut-être êtes-vous plus courageux aussi, car un conjoint jaloux pourrait aussi s'en prendre à vous et pas juste affecter votre amie, ce n'est pas une situation souhaitable de toutes les manières que je tourne ça en dehors du cadre des simples valeurs et principes.

J'ai eu du temps pour calmer la tempête émotionnelle en moi.
Une amie à moi est revenue de son séjour à l'étranger avec son conjoint et j'ai pu lui faire part de cette histoire il y a quelques heures maintenant.
Son écoute m'a fait du bien... elle croit que j'ai bien fait, je le crois de plus en plus également, je me suis respecté et choisi.

Je crois qu'il y a différents niveaux de connexions en amitié.
Je dois reconnaitre que je peux m'estimer chanceux d'avoir deux amies, toutes les deux en couple, dont mon existence n'est pas un secret pour leur conjoint... et que ceux-ci acceptent la dimension de l'amitié que j'ai envers leur conjointe. Je suis là pour elles et elles sont là pour moi, même si on se voit rarement... nous avons une histoire qui nous lie, une amitié qu'on entretient de bienveillance.

Ma quête actuelle d'ami(e)s cela dit, vient du fait que je ressens un besoin d'élargir mon cercle... être moins seul.

Mon amie croit que je ne suis pas égocentrique, elle me pointe le fait que j'ai ce besoin d'aller vers les autres avec mon histoire pour savoir ce qu'ils en pensent, que cette quête que j'ai d'avoir des opinions venant de l'extérieur de moi pour alimenter une réflexion que je me fais sur ce qui se passe en moi, n'est pas la marque d'un égocentrique. Cela dit elle croit aussi que je ne devrais pas avoir ce besoin de validation, que je devrais juste m'écouter comme je l'ai fait dans cette situation en prenant ma décision basée sur mes valeurs. Je crois qu'une partie de moi aurait aimé être capable de faire un compromis... mais ce n'est pas la part rationnelle... et la situation me demandait que je le sois pour être bien.

Je me demande si d'autres gens ont des témoignages similaires, peut-être avec des choix différents ? S'il y en a, j'aimerais bien recevoir ces témoignages.
Je ne pensais pas être autant troublé par une amitié. L'amour je comprends, mais là... c'est vraiment particulier pour moi.

Bonjour @Pierreveur
J'ai vécu et je vis encore une situation comparable sur certains points et différente sur d'autres.
Similaire sur le plan de la connexion, différente sur pourquoi j'ai choisi, ou plutôt dû, couper les ponts.
La frontière entre amitié et amour est toujours très mince dans une relation homme femme.
En très très résumé :
Cela concerne la personne à qui j'ai fait le plus confiance dans ma vie, à qui je n'ai rien caché de qui je suis.
8 ans d'une amitié géniale et bizarre à la fois, dont 4 ans de colloc de bureau. Ses phrases souvent répétées :« on a vraiment une connexion unique, on a dû être mariés dans une vie antérieure tellement c'est facile entre nous, tu aurais fait un bon mari pour moi, c'est dommage qu'on ne se soit pas rencontré plus tôt ». Tout ça agrémenté de moulte câlins et gestes tendres, attitudes plutôt étranges de la part de qqun qui se dit non tactile.
Il y a 2 ans elle quitte son compagnon au bout de 11 ans de vie commune. Elle dit qu'elle s'est rendu compte qu'il l'a toujours prise pour une c*nne, comme celui d'avant (10 ans pour lui). Elle m'apprend alors qu'il a toujours eu peur qu'elle le quitte pour moi. Je tombe des nues : on ne s'est vu que 4 ou 5 fois en 8 ans, c'est l'archétype du mâle alpha, je suis un oméga.
Pendant des semaines on se voit quasi tous les jours. Ses propres mots : c'est facile et fluide entre nous, je lui manque trop, elle veut qu'on passe le plus de temps possible ensemble. Je l'aide à déménager.
Le point culminant de la bizarrerie : un câlin prolongé suivi de « tu sais, je pense qu'on serait heureux ensemble ». Et là comme une digue qui cède en moi, un flot de sentiments refoulés me submerge. Je réponds que je le pense aussi. Puis rétropédalage de sa part le lendemain : on est soit disant trop pareils.
Puis on se voit un peu moins, j'imagine que la priorité est son enfant et c'est plus que normal pour moi.
Arrive notre première dispute en 8 ans (moins de 3 mois après la rupture, important pour la suite). Dispute causée par une remarque acerbe de ma part à la fin d'une soirée qu'on devait passer seuls tous les 2 (ça n'a pas été le cas), un resto pour me remercier pour tout ce que j'avais fait pour elle.
Le lendemain je me prends en pleine tête (en public, au travail) sur le ton le plus condescendant que j'ai jamais entendu : « Mais voyons ? tu as bien compris que j'avais qqun de nouveau dans ma vie quand même ? ». Les larmes aux yeux je lui demande depuis quand, pourquoi elle m'a menti pendant des semaines : « je ne t'ai pas menti, je ne te l'ai pas dit parce que j'avais peur pour ta santé mentale ».
Ça m'a détruit.
1 mois après je prends sur moi pour avoir une explication entre adultes. A toutes mes questions une seule réponse « je ne sais pas » (qu'est ce que je suis pour elle, pourquoi m'a-t-elle menti, etc). Elle dit qu'il n'y a jamais eu d'ambigüité ( !?) puis me propose de le rencontrer (c'était l'autre déménageur mais il n'avait pas encore réussi à lui tourner la tête à l'époque). J'entends alors la phrase la plus surréaliste que j'ai jamais entendue : « pour l'instant il me traite bien ».
Puis elle me dit qu'elle m'a imposé comme « meilleur ami », qu'on passerait beaucoup de temps ensemble, qu'on sortirait au resto, au ciné... Si monsieur a accepté, c'était juste pour lui dire ce qu'elle voulait entendre.
J'ai refusé, elle en a pleuré.
Ça m'a déchiré le coeur mais j'ai coupé les ponts. Elle savait très bien ce qu'elle trouverait en venant vers moi, elle ne peut pas continuer à profiter de mon amour et me demander de me contenter de miettes.
Quelques mois plus tard je reçois pour mon anniv un message digne d'une gamine de 15 ans, je n'ai su répondre que merci.
On se croise de temps en temps au boulot, c'est très dur. Selon les jours je suis invisible ou j'ai droit à des grands sourires. Et même une fois une discussion presque "comme avant". Ça fait 2 ans, je n'arrive pas à tourner la page, je n'arrive pas à la détester.
Et surtout je n'arrive pas à éteindre cette lueur d'espoir, cette certitude irrationnelle que tout finira bien dans un happy end digne d'une comédie romantique de série Z. J'ai déjà connu le rejet mais là ça ne passe pas.
J'ai toujours douté de tout dans ma vie sauf de « nous », du fait qu'on ne s'est pas rencontrés pour que ça finisse comme ça.

J'ai refusé son offre d'amitié pour essayer de me protéger, je ne suis pas masochiste. Et même comme ça je souffre encore beaucoup trop. On me dit qu'elle s'est foutu de moi, de ne pas être aussi sensible, que tout ce qu'elle a dit sur un potentiel « nous » n'était que des mots, de prendre sur moi et de me comporter en homme. Je n'y arrive pas.

Désolé pour ce pavé pathétique, impudique et décousu.