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Bonjour, voilà j'ai absolument pas l'habitude de venir m'exprimer sur des forums, mais là il est vrai que je me sens dans une situation particulièrement difficile au niveau relationnel avec les gens. Pourtant, je fais tout pour que les choses se passent bien, j'organise des sorties etc mais en retour je reste constamment seul, comme si j'étais toujours mal accompagné et que chaque personne rencontrée n'était jamais la bonne.
J'ai 26 ans, et je vis seul à Paris. Par contre je ne suis pas "solitaire" au sens que je n'aurais envie de voir personne bien au contraire, mais chaque jour je m'enfonce dans la solitude en partie à cause des gens que je rencontre. C'est à dire que j'ai grandi à la campagne, je suis venu à Paris faire mes études, au début ça allait car mon frère vivait dans mon appartement avec moi donc j'avais une certaine présence et on faisait pas mal de choses ensemble, mais bien sûr il est parti faire sa vie avec sa compagne et j'ai fini par me retrouver complètement seul. Bien sûr je garde le contact avec ma famille et des amis qui sont loins par téléphone ou via les réseaux sociaux, mais je me sens mal de la situation que je vis. Beaucoup de gens me l'ont mise à l'envers dans le sens que j'ai fait énormément d'efforts pour sociabiliser, et qu'en retour je en suis strictement jamais invité. Ce qui me déplaît le plus, c'est de voir que certains contacts à qui j'ai rendu service ou que j'ai invité à manger chez moi ou prendre un apéro font comme si ils m'évitent, eux je vois qu'ils sortent, qu'ils sont sans arrêt en soirée ou au resto avec d'autres gens, et moi personne ne me propose jamais. J'ai même pas envie de leur envoyer un message car pour moi c'est à eux de me proposer spontanément, pas à moi de réclamer.
Pire encore, c'est avec les femmes que je fais face à des comportements absolument incompréhensibles ... Je ne compte plus le nombre de désaventures que j'ai eu avec des femmes, mais croyez le ou non bien souvent ce n'est pas de ma faute. J'ai été souvent moqué, critiqué gratuitement sans qu'on me connaisse, mis à l'écart ... Ou encore plus bizarre je suis pourtant en bon termes avec plusieurs filles, et certaines ont une attitude très étrange. Elles jouent les évitantes, alors que je sais très bien qu'elles ne font rien de leur journée. Par exemple, j'envoie un message pour discuter, prendre des nouvelles, en retour soit on me répond pas on me laisse un "vu", soit on me répond des jours voir des semaines après, et cette situation se répète inlassablement avec plein de femmes. Du coup je croyais que ces personnes me faisaient la gueule, alors je ne leur parle plus et fait encore plus bizarre, elles reviennent vers moi en réagissant à une storie par exemple mais elles n'engagent pas plus le dialogue et finalement je le dis honnêtement : je me fais chier avec des gens qui réagissent toujours comme ça avec moi.
Du coup je next ces relations inintéressantes à sens unique, mais dès que je fais la connaissance de quelqu'un d'autre le même schéma se répète inlassablement. Personne ne me croit quand je dis que c'est sans cesse que ça revient ce comportement envers moi, si bien que je suis très mal à cause de ça depuis quelques années. Je n'ai plus de motivation pour rien faire, à vrai dire je commence à développer une grande aggressivité interne envers les gens (je la garde pour moi, c'est à dire qu'en conversation écrite ou en face à face je reste charmant, mais j'ai des moments ou je pique seul des colères noires seul chez moi. Ca survient comme ça d'un coup il suffit que je repense à toutes ces situations et pas plus tard qu'hier je vidais mon lave vaisselle et j'ai repensé à ma solitude, j'ai éclaté une assiette par terre. Après ça je vais pleurer dans mon lit et je me morfond en me demandant pourquoi est ce que je mérite tout ça.)
Alors on m'a dit qu'il fallait que je vive pour moi, que je pratique mes passions, que j'aille rencontrer des gens qui ont la même passion que moi au sein d'une association par exemple, le soucis c'est que je fais déjà tout ça. Mes activités en association la grande majorité des gens sont âgés (visites culturelles et historiques) ou bien ce sont des couples qui viennent. Je suis le seul célibataire jeune de mon association ... Résultat, comme personne ne m'appelle pour rien faire, je n'ai pas de motivation à simplement sortir de chez moi, je végète littéralement. Mes parents me conseillent de me faire plaisir, d'aller au resto seul, au cinéma, me faire un massage, seulement tout ça au bout d'un moment je les ressens comme de parfaits plaisirs égoïstes, ça ne m'apporte rien puisque je vis ces moments seul. Comme je n'aime pas spécialement la foule, que je stresse quand je suis seul, je me suis renfermé sur moi même devant l'égoïsme permanent des gens. Tout le monde me dit tout le temps "c'est gentil de me proposer" mais en retour personne me propose rien à moi, je reste sur le "banc de touche", prisonnier de chez moi car je n'ai rien à faire dehors. Mes seules sorties c'est pour faire les courses, aller chez le coiffeur de temps en temps, bref il peut se passer des mois sans que je bouge de mon quartier. Je ne me trouve plus d'objectif seul, je n'en ai plus la motivation, et plus cette situation perdure, plus je commence à avoir des idées noires parfois tous les jours. Mes proches ne veulent pas en entendre parler, alors parfois y'a des jours ou j'ai réellement envie de mourir devant toute cette solitude qu'on m'impose contre mon gré. Je ne suis pas "hyper social" mais pas associal non plus, j'aime bien ma petite vie car elle est très tranquille et sympa mais je ne comprends pas que je n'attire personne, les gens font comme si ils se tiennent à distance de moi tout en m'observant via mes storys etc, j'ai l'impression d'être leur bête de foire, le type bizarre qu'on regarde de loin parce qu'il intrigue mais pas parce qu'on a envie de passer du temps avec lui ...
Salut,
En effet c'est dur ce que tu vis. Sache que la solitude c'est le lot de pas mal de zèbres. Ce que tu racontes me parle grandement, en fait ça résume ma vie de l'école maternelle jusqu'à la trentaine. Zero amis. J'en ai énormément souffert. Avec le recul je me rends compte à posteriori que j'étais trop différente des autres mais sans en avoir conscience, j'essayais donc d'être comme les autres et non seulement ça ne marchait pas, mais je n'étais pas moi même non plus. Voilà pourquoi personne ne s'intéressait à moi. Je pense que j'étais trop loin de moi même, et dans une souffrance abyssale évidemment.
Maintenant c'est l'inverse, j'habite pleinement ma différence, j'ai appris à bien la vivre, à l'assumer, et du coup je n'ai plus aucune difficulté à créer ni à entretenir des relations intéressantes, surtout ici sur Apie ou ya plein de gens comme nous.
J'espère que ce message te redonnera un peu d'espoir 🙂
N'hésite pas à me contacter en privé si tu as besoin de parler.
Bienvenue sur Apie !
Salma
Salut, je m'étais dit que j'arrêtais d'aider les autres car j'avais besoin de me recentrer mais devant une telle détresse, je peux pas m'empêcher d'intervenir. Je t'apporte déjà mon soutien mais je vais essayer d'aller plus loin. (Désolé si c'est un peu trop théorique).
Tu dis que tu fais "tout pour que les choses se passent bien". Il arrive souvent que la solution soit le problème, que les efforts pour changer une situation ne fait que "plus de la même chose", (Changements, Paul Watzlawick). Ce n'est qu'une hypothèse mais "j'ai fait énormément d'efforts pour sociabiliser" fait peut-être parti du problème. On sent quand l'autre en face se force, ça n'aide peut-être pas entamer une relation sincère. Ce qui me fait dire ça, c'est que tu as beau faire "ce qu'il faut", tu te retrouves (voire tu t'enfonces) dans la même situation. Tu tournes en rond dans ton cadre conceptuel or la solution est en dehors du cadre.
En lisant sur ce que tu racontes sur "les autres", j'avoue qu'ils donnent moyennement envie de pousser la relation plus loin. Tu passes pour le bizarre de service, alors que ce sont eux , me semble-t-il, qui ont l'air bien bouchés, tu les déranges dans leur petit confort d'une normalité abstraite et artificielle. Est-ce qu'ils te méritent, sans déconner ?
" je me fais chier avec des gens qui réagissent toujours comme ça avec moi." Si tous ces gens réagissent pareillement, c'est qu'ils réagissent à quelque chose. Et c'est peut-être bien sur ce "quelque chose", qu'il faut que tu travailles.
MAIS, "chaque personne rencontrée n'était jamais la bonne." C'est aussi fort possible. N'hésite pas à proposer aux parisiens d'Apie d'aller boire un verre, ça te changera.
"J'ai même pas envie de leur envoyer un message car pour moi c'est à eux de me proposer spontanément, pas à moi de réclamer." Et tu as bien raison. Si tu réclames, finie la spontanéïté, tu obtiens une invitation forcée, c'est pas super.
À propos des "femmes", c'est pas moi qui vais t'aider.
N'empêche que... "Du coup je croyais que ces personnes me faisaient la gueule, alors je ne leur parle plus et fait encore plus bizarre, elles reviennent vers moi en réagissant à une storie par exemple" . Ça veut dire qu'elles te font pas la gueule, tu te trompes d'interprétation, j'ai l'impression. Ce n'est bizarre que du point de vue de cette interprétation. Elles ont peut-être simplement du mal à te cerner mais si elles réagissent, c'est qu'une certaine sympathie existe.
"Mes parents me conseillent de me faire plaisir, d'aller au resto seul, au cinéma, me faire un massage, seulement tout ça au bout d'un moment je les ressens comme de parfaits plaisirs égoïstes, ça ne m'apporte rien puisque je vis ces moments seul." Franchement et sincérement, ne laisse pas tomber ces "parfaits plaisirs égoïstes". C'est toujours ça de pris. Ça te raccroche aussi à ce que tu es. Mais choisis ce qui, à toi, cela fait plaisir, sans écouter les conseils des autres. Cherche ce qui, au fond de toi, sera un plaisir égoïste digne de ce nom, ce qui sera TES envies. Tu te sentiras mieux avec toi-même et cela se ressentira de la part des "autres". C'est malheureux à dire mais les gens qui n'ont pas l'air de se sentir bien dans leur peau n'attirent pas la sympathie. Les gens sont cons, qu'est-ce tu veux !
Ton dernier paragraphe illustre bien la boucle descendante dans laquelle tu es (tu erres). Et au fond du trou de cette boucle, on se fait envahir par les idées noires et suicidaires. C'est tout ce qu'il y a de plus logique, de plus humain, de plus animal, de plus vivant.
L'idée, c'est donc de casser cette boucle, de sortir du cadre de référence dans lequel tu t'es enfermé. Seul, c'est pas évident. J'espère t'avoir un peu secouer les bretelles ici et que je ne serais pas le seul. Mais il me semble que tu dois vraiment opérer un changement. Je sais, je lis ici souvent : "mais pourquoi je devrais me changer, je suis ce que je suis, etc". Mais je parle d'un changement pour le mieux. Moi, cela m'a sauvé plus d'une fois, je me trouve moins con qu'avant, ça fait du bien.
J'ai évoqué plus haut le livre de Watzlawick, Changement (sous-titré "paradoxes et psychothérapie"), qui a été mon livre de chevet tout un temps et qui m'a énormément apporté. Mais je pourrais te conseiller d'abord ses deux merveilles de petits bouquins que sont "Faites vous-même votre malheur" et "Réussir à échouer, trouver l'ultra-solution".
Ceci dit, si tes envies suicidaires prennent trop de place, demande de l'aide à un professionnel.
Allez, juste pour le plaisir, quelques citations qui retournent le cerveau :
"Aussi audacieux qu'il soit d'explorer l'inconnu, il l'est encore plus de remettre le connu en question". Kaspar.
"Je ne voudrais pour rien au monde faire partie d'un club qui serait disposer à m'accepter comme membre". Groucho Marx.
"Maintenant qu'à coups de tête, tu es passé à travers le mur, qu'est-ce que tu feras dans la cellule d'à côté". S.J. Lec.
"En nous efforçant d'atteindre l'inaccessible, nous rendons impossible ce qui serait réalisable". R. Ardrey.
"C'est par la porte qu'on sort. Pourquoi personne ne veut utiliser cette sortie ?" Confusius.
"D'un même verre, l'optimiste dit qu'il est à moitié plein, le pessimiste à moitié vide. Le réaliste, que c'est le verre qui est deux fois trop grand". Anonyme.
En tout cas, n'hésite pas à continuer de venir en parler ici, de balancer tout ce que tu peux à l'extérieur, engueule la vie, pour ne plus que ça macère à l'intérieur. Si la situation est désespérée, elle n'est pas grave car la solution est souvent désespérément simple.
Je sais, c'est un peu chargé tout ça. Fais moi part de ce que tout ça t'inspire. Et engueule-moi si ça te dit, tu casseras moins d'assiettes. 😋
(pour écrire un post après @paradox, faut souvent un peu de témérité 🙂 Mais bon, j'ai un ou deux trucs à dire aussi, même si plus modestes).
Bienvenue @juste1zebre
Déjà je voulais te dire que d'emblée, ce que tu dis résonne bien avec ce que je sens à chaque fois que je mets de l'énergie à organiser quelque chose. J'aimerais que les autres s'investissent plus, ou offrent une partie en retour, et c'est rarement le cas. Je crois en fait, qu'il y a des gens qui ont l'idée, l'énergie, le courage, etc... d'organiser des choses et ce n'est pas donné à tout le monde. Donc déjà les gens que tu vois sortir, si ça se trouve, c'est parce qu'ils ont eu la chance de trouver d'autres "gentils organisateurs" comme toi et c'est tout.
Ensuite, si tu viens parler de cela sur Apie, c'est sans doute que tu es atypique, et oui, on a plus de mal à trouver des gens avec qui bien s'entendre, c'est sûr. Je pense qu'il y a deux options : multiplier les relations, pour prendre un petit bout de chacune, ou s'accrocher pour trouver quelques rares relations "complètes" et se contenter de cette qualité sans quantité. Pour faire le lien avec ton association, la piste me paraît bonne et peut-être qu'en élargissant le spectre de l'activité, tu pourrais trouver des associatons avec des gens plus jeunes et plus ouverts et plus enclins à nouer des relations
Enfin, il me semble que tu mixes réseaux sociaux et rencontres en vrai. Je pense vraiment que les règles de bienséance des réseaux sociaux (et Apie y compris) sont très différentes des comportements en réel. Se prendre un vent numérique est chose extrêmement courante ( du vécu qui me sidère à chaque fois ) .
Je me dis aussi que peut-être ce qui serait top, ce serait que tu réussisses un jour à parler avec une de ces personnes qui te semblent t'éviter ; un jour où tu es paisible, en confiance et prêt à recevoir des choses pas trop cools ; et juste lui demander droit dans les yeux ce qui pourrait motiver cet évitement. Si elle répond, cela pourrait t'éclairer et t'aiderait à voir où le problème se situe, parce que sans cela, difficile de trouver une solution 🙂.
Mais je me dis surtout que tu es jeune et qu'il te faut y croire et persévérer !
@Ambre31 La proposition du dernier paragraphe me parait tout à fait pertinente. @juste1zebre , respire un bon coup et tente ça, si tu le sens.
Et petite précision, la phrase de conclusion est juste aussi à condition que "persévérer" veuille dire "chercher d'autres solutions" et surtout pas persévérer dans les solutions qui ne marchent pas, sinon ça s'appelle une névrose.
Garde la niac !
Je n'ai rien à ajouter mais je te souhaite la bienvenue @juste1zebre. 🙂
@paradox, merci pour les nouvelles références et les citations!
Persévérer au sens de ne surtout pas lâcher ton envie de relations. Cette force la, il ne faut pas la perdre, elle est une grande richesse.
Déjà, bienvenue, @juste1zebre !
Ensuite, je suis d'accord avec ce qui a été dit jusque là. J'ai quand même envie d'insister un peu...
1. Plein de gens ne méritent pas les efforts que tu fais. Avec l'expérience tu devrais arriver à "trier" plus vite, c'est un peu moche dit comme ça mais voilà.
[note pour moi-même : tu sais qu'il reste des ratés, hein ? Oui, je sais. Mais... pas tant que ça, et avec de magnifiques réussites !]
2. Faire des efforts, justement, j'appuie ce que dit @paradox, ce n'est pas une méthode qui te rendra heureux. Il faut commencer par devenir toi-même. Assumer ce que "les gens" trouvent bizarre, et ceux qui resteront, seront ceux qui auront une chance d'être intéressants.
3. Tu dis que les gens de ton asso sont âgés ou en couple. Je suis sûre qu'il y a plein d'autres assos qui pourraient être à la fois intéressantes et avoir des membres plus dans ta tranche d'âge, pour commencer. Sans renier celle où tu es, mais ouvrir un peu plus tes horizons.
Une question pour finir : tu as besoin d'être à Paris ? Comment tu le vis ? Ah zut, ça fait deux questions. Je file m'habiller en inquisiteur espagnol pour me sortir le sketch du Flying Circus de la tête...
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