Soyez modernes, APIES !

Chers et chères APIES,

Comme disait Kamini, « il m'est venu une réflexion, ou plutôt, devrais-je dire, une suggestion », suggestion venue de @Pacalou, qui n'est absolument pas responsable de ce propos, qui n'a rien à faire dans l'histoire, mais qui est cité pour... bah, devinez :
1) Donner une lettre de noblesse
2) Augmenter son nombre d'Erdös
3) Assurer sa publicité
4) Donner un caractère interactif à l'introduction.

Remarque aussi à @Aurel qui n'a pas franchement de catégorie "Gros foutoir poético-prosaïque solipsiste". Enfin, j'espère qu'après mon billet, des milliers de gens seront convertis ! 😄

Bref, sans plus attendre, voilà mon idée :

Chers APIES, ne soyez pas ringards
Que vous cherchiez amis ou nouveau plumard
Laissez la prose aux neurotypiques
Et n'employez que des formes poétiques !

Après tout, n'êtes-vous pas des fleurs et coeurs sensibles ?
Que dirait la prose si vos idées y restent étouffées et encloses ?
Joignez donc la clique bravache des haïkus immarcescibles,
Osez poétiser, à tout va, sans talent, sans inspiration :
Les compétences viendront avec l'envie et les déclamations !

Il faut même sortir des sentiers battus
Se promener en poésie comme chez un Inconnu
Reluquer son lit, prendre un thé dans le salon
Critiquer les tableaux et proposer une nouvelle décoration ;
Après quelques familiarités, vous irez visiter
Ou la cave angoissante, ou l'effrayant grenier
Vous aurez comme ceux-là au plafond des araignées
Et les autres diront que vous êtes un tendre fêlé
Quand même pour vous courriers de résiliation
Vous utiliserez des rimes avec un zeste d'émotions.

Il faut être à la page, et si la page est Tinder
Vous valez mieux que ça, faites cent vers à l'heure ;
Cela sera sûrement bon contre Alzheimer
Et ceux que vous perdrez comme ami
Vous le compenserez par des vertus plus épanouies !

Et puis, envisagez quand même que les hypersensibles
Ont des tunnels faciles pour dire leurs peines inaccessibles
Et des autoroutes de la modernité pour leurs joies cosmiques
Car un poème prend vite la place de toutes les idées platoniques :
Le lecteur ronflera souvent sur de longues lignes érudites
Alors qu'il se marrera plus volontiers sur un bon distique
Et s'il vous répond en un tercet enlevé ou même un peu rustique
Vous fourbirez vos armes et votre nez à son parfum rythmique.

N'allez en plus pas supposer que la poésie est réservée
Aux grandes et nobles causes du Verbe et de la Pensée ;
On peut y flatuler tout aussi gaiement qu'un nourrisson
Et la brenne pourvoie aussi un bon sujet de composition ;
Décomposez donc et vos matières et vos préjugés
La poésie est une danse, une danse de la liberté ;
Vous n'avez point confiance en vous, alors souriez
C'est mieux que Benetton ou un Levi's à porter ;
Chercheurs de phrases comme de secrets slameurs
Édile du coeur ou boudinés des humeurs,
Vous aurez toujours un Alexandre à votre mesure
Même s'il fait moitié son poids et trois fois ses ratures !