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Hinenao change de po'o.

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Hinenao change de po'o.
Hinenaole 22 novembre 2023 à 23:30

Salut. 🤘🤩


Bon, bah ça y est alors, on change? C'est ça! 🙂 On change d'avatar, enfin... 😄

C'est en réalité là une question technique que bien des membres élimineraient en trois coups de cuillère à pot. (à po'o? 🤔 >: zouave:) Pas la peine de déranger des gens pour ça... alors que moi, me voilà à tourner autour du truc comme si c'était le cas du siècle? 😋 Non, pas autant. J'exagère. 😜: Par contre, oui, ça va normalement compter pour au moins quelques années. En effet, à moins d'une envie subite de rafraîchir quoi que ce soit, ce nouvel avatar devrait être celui qui va me définir visuellement à vos yeux, pour normalement ... ... ... toujours. Ainsi, après celui-ci, il n'y a pas de projet d'en changer à nouveau. C'est en quelque sorte le format définitif.


Aussi, pour préciser, il faut revenir un petit peu en arrière: Je ne me suis jamais lassé de mon avatar originel, appréciant cet alignement de chevelure féminine et de tattoo patutiki simplifié, délicatement superposés tous deux, en virgule. Mais presque dès le début, il était aussi prévu dans mon esprit de rendre, tôt ou tard, cette image à ses propriétaires. C'est à dire, à la fois à la personne tatouée qui prend la pose [et qui ne m'a jamais autorisé à l'utiliser, qui n'est même d'ailleurs pas au courant 😅] et au tattooïste qui l'avait uploadé à l'époque sur le site de son shop, (disparu ou refait depuis). Puis le temps est passé, j'ai été pris par d'autres trucs. Beaucoup de trucs! Me suis aussi éloigné du projet, un peu. 🙄 L'oubliant un temps... 😴 C'est la vie! Et ce n'est que dernièrement que je me suis re-penché concrètement sur la question, en cette fin d'été, et en pleine réfection de carrosserie automobile. Alors, m'est venue l'idée progressive - entre deux bouts de tôle à former (véridique 😄) - d'envisager une Hinenao de face-trois-quart+, tatouée au cou évidemment, et avec des traits physionomiques que je lui choisirais alors, en fonction de mes préférences du moment ou de mes naturelles et tendres inclinations pour le féminin que j'adore passionnément.

Pour rappel utile, entre des patutikis, des plans techniques, des objets en 3D, et des motos, je dessine environ un petit peu plus d'une trentaine de silhouettes de femmes par an, de manière partielle ou complète, dont 90% sont des commandes à destination de devenir ultérieurement des tattoos ou des impressions pour tshirts. Elles sont souvent réalisées au cerne de la ligne claire, façon BD, parfois même en courbes simplistes, avec mille et un détails qui sautent pour davantage confort technique, à l'étape de la reproduction. Ainsi, pour le cas, là, je n'avais pas forcément envie de refaire qu'on me demande régulièrement, en caricature rapide. Juste plutôt trouver l'équilibre entre ce que la main sait produire 'facilement' et ce qui l'inspire de mieux. Et c'est ainsi qu'une chevelure noir de jais, droite, raide, autour d'un regard très écarté et volumique à la Anya Taylor-Joy s'est imposé en premier. Une tendance aussi de notre époque. Regard que j'ai ensuite éclairci, métissé et asiatisé un peu, en mon esprit, car même si la norme des traits polynésiens des 'deux' genres est majoritairement de nature négroïde, avec un nez souvent plat, bas, au bout d'un dorsum long et couplé, dans l'ensemble, à une corpulence de l'individu assez massive, brute jusque dans la masse du cou [aller voir Gauguin sur Google pour vous en faire une idée], j'ai plutôt voulu interpréter une îlienne d'aujourd'hui dont les origines seraient autant mixtes qu'indéterminables. Née de partout. Actuelle. Aux gènes mondialisés et importés probablement par bateau cargo. D'un père marin, et d'une mère marquisienne. Elle a en effet sa part européenne conventionnelle, mais aussi asiatique, sans pourtant devoir porter le regard noir presque obligé des yeux bridés. (C'est ça la liberté en dessin. On peut vraiment tout se permettre. 🤘😋)

Par ailleurs, une forme de tradition aurait voulu qu'elle soit plutôt présentée épaules nues, très bassement vêtue sur le buste, puisque logiquement la tahitienne, et plus largement la vahiné - sur environ 55 millions de mètres carrés d'océan Pacifique mouchetés de centaines de "cailloux" volcaniques plus ou moins habités, tout de même... -, a été très longtemps poitrine nue. Durant des siècles même. Et toujours à la vue de tous/tes, en son village. Sans choquer personne. Mais, un peu plus tard, elle a été brusquement rhabillée de force par les colons religieux, fraîchement débarqués de France, des Pays-Bas et du Portugal, (tandis que l'homme restait torse nu) qui lui ont intimé un cache-poitrine de tissus en paréo, (le mot est resté, depuis, et c'est pourquoi vous le connaissez sûrement) ce qui plus tard encore migrera quelque peu de manière ultra-fantaisiste en une paire de noix de coco gobée sur les lolos. Une représentation là toute 20eme siècle dans son essence même et cinématographique à souhait, et qui va promouvoir culturellement encore longtemps ce genre d'effet vestimentaire, inventé de toute pièce, idéalement touristique, comme étant soit disant hérité du plus profond du "temps des sauvages".

Donc, pas d'épaules nues, puisque hors cadre, sous le mot qui est en réalité presque son prénom, [Hinenao]. Sans rupture sur la peau, elle aurait été ainsi vite abusivement prise pour dénuée totalement, par projection d'idée, par projection de silhouette sous le pixel. Fantasme probable de vieux dessinateur cochon et pervers, aurait-on vite dit et vite pensé! ^^ C'est donc pour cela que je lui ai collé d'emblée une sorte de col (affreux) en v d'un tshirt à peine évoqué, et bien d'aujourd'hui. Et là tout de suite, ça change la donne, n'est-ce-pas?! 😄 Moderne, sans époque définie, sans ethnie fixe, et habillée aussi "comme par chez nous", la vahiné contemporaine peut enfin paraître publiquement sans risquer d'être prise à partie, telle une ribaude exotique de plus, encore et toujours à solde du mâââle dominant. 😒

C'est bon merci! 🙄 Je l'ai déjà vécu avec un de mes précédents avatars composite, sur un autre forum HP où une Laurent Hebert*, toute en beauté, totalement ondulatoire sur son angle de sofa, levait apparemment un peu trop sa croupe, sous string noir, au goût d'un très faible aréopage de personnes se considérant comme étant de "bonnes vertus". Bref, par la suite de l'incident - qui m'avait bien plus déçu que blessé, à l'époque - j'avais eu beau développer et dire que c'était elle (Lauren) la patronne de l'affaire, que c'était elle aussi qui choisissait ses poses incroyablement tatouesques et ses photographes venus la shooter, ce n'était pas suffisant. Tout également, exprimer que c'était elle par conséquent, et pas une autre, que j'avais choisi comme l'une des images représentatives de mon compte, puisque je la suivais depuis tellement longtemps sur les réseaux secondaires dédiés aux modèles homme/femme à la peau encrée que, précisément, je connaissais tout son parcours, ce ne fut pas mieux... (Bref, pas la première gamine porno-star qui passe sur le net, manipulée souvent en sous-main par un producteur avide de bons gros dollar$$$ et qui n'hésite pas à la coller en shooting à l'arrache, ou en cam sexy.) Mais non, en fait, vraiment... rien n'y a fait, quoi! 😒 Donc, voilà, à cause de ça, et parce que je ne veux pas que ça se reproduise ici, sur Apie, vous aurez un col à vous fader (dessiné vraiment en 3 ou 4 pauvres coups de crayons, pas plus. Vous le remarquerez plus bas au format zoom), et puis c'est tout! 😜

* Bah voui, c'est comme ça. Les femmes, je les aime toutes sincèrement de mon coeur le plus amical. Mais esthétiquement, je les préfère chargées parfois comme de vrais "pots de peinture". Limite à en devenir "noires". Et d'ailleurs, rien d'étonnant à ce que je le leur renvoie rituellement puisque je tire une partie de mon activité pro à les destiner, localement, à s'encrer encore davantage qu'elles ne le sont. Pour ça que quelques unes me contactent... Bref, je les apprécie très souvent "redessinée" et elles me le rendent bien. (et on passera rapidement sous silence le paquet d'encre que Madame a elle-même déjà sur le corps. Zici chez noo, le tattoo partoo, c'est pas taboo. 😄)


Bref passons...
Et si on montrait un peu des images maintenant?... 😀 Afin que ça cause mieux aux yeux! 😉


Je vous ai donc fait au préalable une petite sélection pour que vous compreniez mieux comment j'ai produit l'image finale. Également, ça me permet de poster pour la première fois dans la catégorie "vos créations", sur Apie. Et ça d'ailleurs, c'est " " "la faute" " " à @Penny. 😋 En effet, j'en était déjà à quelques étapes pré-avancées dans la réalisation du premier mini-brouillon, juste pour moi-même (une idée jetée juste comme ça, au format timbre-poste sur un angle de page, pour se faire une idée rapide), au moment même où elle avait décidé de poster son fil créatif sur ses petits modelages mignons tout pleins. Ainsi, je me suis dit: "Ça serait peut-être bien de montrer au moins pour une fois ce que tu sais à peu près bien faire. Les autres se mouillent, mais pas toi, alors que t'arrêtes pas de dire que tu dessines à tout va, sur Apie. L'occasion de la création de cet avatar définitif est peut-être finalement le moment de sauter ce pas. Peut-être n'en montrerais-je pas beaucoup plus, à l'avenir, afin de préserver une forme relative d'anonymat. Mais je peux sans doute déjà avancer cela. Ce quelque chose... Humm...... Je vais sérieusement y réfléchir." 🤔

Ainsi, tout a commencé par le dessin dans le dessin. Oui. Parce que j'avais pratiquement tout construit en tête. Et par habitude, je sais comment procéder ensuite. Pas besoin de se poser beaucoup de questions, de faire beaucoup de croquis préparatoires. (ce n'est même plu_ une habitude, lol, puisque c'est un métier 😄). C'est pourquoi j'ai commencé tout de suite par le vahana et sa vahine, posés quelque part, sur un coin de plage. L'homme qui joue de la gratoune et qui chante pour sa Hinenao, véritable prénom marquisien, au passage, qui veut dire - je le rappelle - "mon amour", ou "ma petite femme". Bref, dans cette signification, il faut vraiment prendre en compte cette dimension de l'amour sensible et doux, allant du masculin vers le féminin. Et se faisant, le "petite" n'est d'ailleurs en rien réducteur, annihilant, morganatique. Ne pas se tromper de braquet dans l'interprétation. Il est en effet plutôt hommage et déférence à un Être qui est au centre des sentiments et pour qui on puisse valider la "fragilité" par rapport à soi (à bien noter que: les cultures du Pacifique ont ça en commun d'être des cultures de la protection et du parement. Des esprits des ancêtres jusqu'aux animaux marins, tout est affaire toujours de "bouclier contre qqc".) Bref, pour moi, comment mieux définir la logique, si ce n'est pas la norme, de ce que devrait être la relation apaisée de l'homme envers sa femme, dans le quotidien du couple?


Vite jeté au crayon, plus quelques renforts succincts, c'est juste là un premier jet au mind-painting qui donne la note de départ. le LA. Des petites choses vont être à revoir, un peu plus tard, et d'autres pas. Certains choses ont déjà trouvé leurs places définitives et certaines autres méritent encore un peu de maturation. Et qu'est ce que le "mind-painting"? Eh bien, c'est le fait de laisser traîner littéralement le bout de son pinceau ou de son crayon - ici, un Pentel P 203 qui est sans doute l'objet le plus important de ma maison, littéralement, tant il passe de temps dans ma main! - sur une feuille ou sur une toile afin que de très nombreuses allées et venues 'anarchiques' forment un tout cohérent qui puisse commencer à devenir interprétable à l'oeil. Et ensuite, il ne reste plus qu'à produire une sorte de sélection secondaire et naturelle dans ce "fatras organisé" afin de saisir les lignes porteuses qui donneront vraiment un sens à l'élément figuratif souhaité. Bref, le mind-painting (que j'adore faire 💙), c'est en quelque sorte l'art de l'auto-construction du dessin par lui-même. Bien loin de l'autre Ecole que je pratique aussi, nécessairement, et qui est davantage la structuration en ligne claire et directionnelle.

Aller on enchaîne les images, à présent. Quelques précisions utiles, mais moins de parlotes... peut-être...


Ici, un plan plus large de la feuille, prise au Reflex. A gauche: un timide soleil posé sur un horizon vide de sens et qui ne sait pas encore où se placer. Au milieu: un mind-painting en pleine cogitation, à droite: le petit couple à peine plus avancé en définition. A noter un truc important. Evidemment, ça m'arrive de dessiner d'après modèle, mais de moins en moins souvent. Parfois il n'y a pas besoin d'avoir quelques chose devant soi pour être capable de produire une image. Et de plus, j'ai dû réaliser au moins une bonne centaine de paysages de plage du pacifique, dans ma vie. Donc, quelque part, la mémoire de la main parfois suffit.


Aller on attaque là, la pièce maîtresse. La symbolique féminine. Pour le coup, je n'ai pas été chercher loin, en esprit. Je me suis basé techniquement sur ancien avatar, sauf que... j'ai souhaité lui donner un visage, cette fois. Ne pas faire un bête plagiat d'une nuque vue en trois-quart arrière, toute charmante soit-elle. Mais malgré tout, j'ai eu envie de conserver le cou comme partie dégagée, ainsi qu'une chevelure absorbée vers l'arrière. Peut-être ventée ... ... Bon, ok, là, d'accord, ça donne plutôt pour l'instant un truc mi-Bauhaus mi-Cubisme. Cependant, partez pas tout de suite! 😅 Vous aller voir, ça va vite changer. [et, oui, la photo est assez dégueulasse, et pas mal gammatisée, du fait que le second clic de secours s'avère en réalité complètement flou. Drame! J'ai donc dû me rabattre sur la première prise imparfaite. Et comme c'est sur cette même feuille qu'est venue ensuite se greffer la progression des traits du portrait, il me fut donc totalement impossible de revenir en arrière, et ainsi de reprendre une telle vue. 🙄 Ce que vous voyez donc là a aujourd'hui complètement disparu.]

Petite anecdote rigolote, au passage: Il y a quelques jours, je me suis tâté de voir si finalement, pendant une semaine, je n'allais pas mettre juste cette image à la place de mon avatar actuel (l'ancien, of course 😅), et surtout en insistant bien - voire très lourdement - sur le fait que c'était une polynésienne. Oui, oui, une polynésienne! 😄 (...ce qu'on ne peut clairement pas identifier pour l'instant, même pas pour moi-même, pour être franc ^^ - Ici, dédicace subtile à @Belial 😉). Puis, je me suis ravisé pour ne surtout pas faire naître un quelconque conflit entre plusieurs conceptions artistiques toutes personnelles et, évidemment, toutes valables. Mais avouez, cela aurait été drôle... un peu... pas longtemps... 😅 Chacun/chacune y allant de son: "Maaaais c'est TA polynésienne, tu fais ce que tu veux!" ; "Direct, j'adore!" ; "Rhaa naaan, je déteste. Perrave" ; "Meeeeu, c'est quoi cette chose?" ; "Et je suis sensé-e en penser quoi??" ; "M'est égal....." ; "Bon ok, si ça c'est de l'art, je préfère me désinscrire... bye!"

> 🤡 <
Voilà voilà, quoi... 😋


Bon, à présent, on grimpe vite en "mise en oeuvre". C'est le cas de le dire.


Nous sommes là à environ début + 30 minutes. On a l'impression que le plus gros est fait, mais c'est trompeur. Va venir ensuite deux autres étapes dont l'une sera marquée d'une grande délicatesse (la fleur d'hibiscus), et une autre qui sera plus rapide et nettement plus 'brutale' dans l'exécution. Avec un traitement très rapide et "envoyé" à la mine grasse, (la chevelure). Enfin, tout en haut, sur le faîte de la tête, apparaît une flèche très moche qui me sert alors d'indication temporaire pour un peu plus tard. Signification: surtout ne pas oublier de donner du volume! Et toujours tenter de simuler la masse crânienne (traits qu'on devine en plus légers, au milieu). Car ce sont de ces volumes invisibles là à partir desquels on peut facilement déterminer la position exacte d'une coiffure libre ou relevée, ou bien même un casque, un heaume. Techniquement, c'est une base en dessin. Pour produire une "belle" personne coiffée en image, il faut souvent commencer par la rendre chauve. Quel paradoxe! 😄


Hop, petit contour d'hibiscus apparu! 😇 Mais euh, pourquoi un hibiscus, d'abord, et pas une rose ou une pâquerette, par exemple? 🤔 Toujours pour une question de culture îlienne un peu ancestrale. Normalement et traditionnellement, ce n'était pas les premières vahinés, qui déambulaient nonchalamment proche de la plage, qui pouvaient librement se placer une fleur sur le bord de l'oreille. En fait, toute fleur était l'apanage réservé des rois, reines, princes et autres princesses de rangs, même concernant les fameuses fleurs de tiaré (qui donne le monoii - [écrit monoï, aujourd'hui]), puisque la bijouterie de luxe n'a jamais existé en terres polynésiennes. Et pour cause! Puis, plus tard, avec l'arrivée du 20eme siècle et la communication de masse, le mannequinat, la mode, la publicité, le tourisme de masse et les beaux paysages qui vont rêver en carte postale, la tradition s'est progressivement cassée pour offrir aux plus humbles le droit de se parer comme souhaité - homme comme femme d'ailleurs - car les deux peuvent arborer des fleurs au visage, contrairement au masculinisme européen qui, très vite, a dévolu le port de la fleur au seul genre féminin. A noter également qu'à travers les conquêtes et les invasions coloniales, les roies et reines avaient "vécus". Plus de rangs supérieurs à qui devoir se soumettre. A part la "nouvelle" Eglise peut-être. ... Oui, mais, pourquoi quand-même un hibiscus? 🤔 ... La réponse est: Parce qu'il y a un ordre d'importance dans le fait de porter les fleurs. La tiaré tout en bas, aussi grosse, ronde et belle soit-elle, et l'hibiscus plus en haut, hiérarchiquement, et parce que plus difficile aussi notamment à prélever à flanc de colline. Une fleur plus "noble" par conséquent. Et, attention! Portée à gauche ou bien à droite, ça n'a pas la même signification. Idem si portée simultanément sur les deux oreilles en même temps. Les polynésiens/nes ont initialement un vrai langage social à propos du port de la fleur à l'oreille. Mais ça, c'est une autre histoire. On verra ça plus tard... 😉


Et voilà, la pièce maîtresse est terminée. Du moins, pour la partie purement papier... Parce que oui, moi, je travaille encore à l'ancienne. (normal, je suis un ancien. 😜) D'abord la table à dessin, le chevalet, et ensuite, je passe sur support numérique. En réalité, rarement je pars directement d'un logiciel, tout simplement parce que j'ai davantage d'affinité avec le papier ou la toile. Cependant, il faut quand-même savoir faire les deux. Et donc, après mon Pentel avec sa mine 0.3 toute fine et fragile, le stylet - et l'écran HD qui va inévitablement avec - est alors l'autre objet le plus important de ma maison. (Rigolez pas, quand ça peut m'arriver de paumer l'un ou l'autre, je me marre d'un seul coup franchement moins. Le mode agacement + panique arrive souvent alors très vite. 😱). Enfin, ci en haut, un critérium Bic 0.7 - de base -, pincé sur la pince à dessin, pour aider à mieux vous représenter une échelle de l'ensemble du travail. Par contre des critériums comme ça, j'en ai une foultitude chez moi. Au moins 7 ou 8 par pièce... car, vraiment, je les égare tout le temps. Et ça m'énerve de chercher, donc je prend toujours le premier machin que je "ramasse". 😄

Ci-dessous, trois détails extrêmes et bruts, puisque vous ne pouvez pas faire de vrais zooms sur les images principales et aller jusqu'à pouvoir observer le moindre petit coup de crayon. A noter que ce sont des images absolument sans retouche. Il y a donc tous les défauts d'origine, ainsi que des petits fils de vêtement, à droite et à gauche. Enfin sur le troisième focus apparaît - pour la seule et unique fois - une double signature. La plus à gauche est l'une de celles dont je me sers professionnellement. Je ne donnerai pas plus de détails. Et l'autre juste à côté, créée exceptionnellement pour Apie, est reprise évidemment sur l'esthétique de la première, comme vous l'aurez remarquée. Voilà, en soit, vous avec bien la preuve que tout est bien de ma main, et pas truc juste pécho comme ça, sur le net. (Parce que je n'aime pas les gens qui prennent des photos de nanas avec des tattoos dans le cou pour s'en improviser des avatars! Namého! 😄 [grosse auto-dérision en mode ON])







Et revenons à présent à notre couple sur la plage...

Idem, pareille méthode. Les techniques sont les mêmes. Je ne vais pas refaire d'explications excessives. Identique schéma aussi pour les signatures, qui vont devoir toutefois disparaître au montage. (mais quand on fait des créas de tatouages, on est habitué à ça. On signe la feuille qui partira ensuite avec le/la client(e) jusqu'au tattoo-shop, cependant, ça montera pas jusqu'à la peau. En tous les cas, c'est super rare. Même les tatoueurs/euses ne le font pas avec leur propre production. C'est dire!)







A partir de maintenant, migration de poste de travail. Fini la table à dessin king size. Nous voilà entièrement dans du numérique, et dans une autre pièce du "pigeonnier"... Vous aller voir, à présent - à part la petite explication nécessaire pour l'alpha, sans quoi certain(e)s vont avoir franchement du mal à comprendre, je pense -, ça va aller très vite...

On retrouve donc le dessin majeur en version numérique brute. C'est techniquement moche, c'est assez sale et bruité en vérité, et ça a demander un travail de découpage après coup. Ensuite, on le passe en couche alpha, justement.



Mais alors, c'est quoi ces histoires de couches alpha? 🤔 Bah, plus simplement dit, sans jargon technique, ce sont des calques superposés numériquement sur lesquels on va pouvoir faire intervenir la transparence. Parfois, elle n'a qu'un usage technique, pour aller bosser éventuellement une retouche placée en dessous, sans déplacer ce qui est calé au-dessus. Parfois elle est esthétique et finit par entrer véritablement en compte dans le résultat final de l'oeuvre. (ce que la dimension purement papier ne permet pas toujours. D'où le fait qu'il faille tout maîtriser afin de fonctionner bien souvent avec les TOUS standards du métier d'illustrateurs/graphiste). Ci-dessous, donc, trois situations réalistes, avec ou sans alpha (avec ou sans transparence). Sur la case [1], il n'y en a pas. C'est simple. Rien. Nada! Sur la case [2], elle est partielle. A remarquer que le rond est sans alpha, mais pas les deux autres formes, qui sont à 50% de transparence. Chaque chose est installé sur son calque, indépendamment des autres. Et à noter également que l'effet damier gris est un standard technique propre à tous les logiciels de dessins pour indiquer que la valeur du fond, elle, est 0. Donc transparente à 100%. (...pour plus tard, pour un montage ou pour être sur internet.) Il n'a donc aucune opacité. Enfin, sur la case [3], j'ai fait intervenir la croix marquisienne du cou de la vahiné, pour indiquer qu'on peut aussi rendre une image photographique avec un effet alpha. On peut alors observer que le rond bleu est complètement opaque, et au dessus. Le triangle jaune est aussi au dessus, mais en alpha. Il s'agit du calque le plus haut, dans la distribution des couches. Enfin, à côté, le carré rouge est lui par dessous la croix, qui elle, présente un alpha progressif. Sur le bas de l'image, sa transparence est à 0. Donc complète. En haut, par contre, elle est à 100 % de sa valeur. C'est à dire opaque. Voilà pourquoi le carré rouge (surdimensionné pour l'occasion) disparaît à la faveur de la montée progressive de la peau du cou, puisque placé tout en dessous. Il est en fait le calque le plus bas de la distribution, avant le fond. Et c'est comme ça que tout fonctionne dans la retouche d'image. En passant de Gimp à Photoshop.


Ci-dessous encore, (le retour de) la vahiné... mais avec seulement les couches alpha des "re-peintures" superficielles qu'il a été nécessaire de faire. En effet, la feuille papier ne peut pas être plus blanche que son gris naturel (oui, non, elle n'est pas blanche, la feuille blanche, puisque le papier si blanc soit-il absorbe toujours une part de rayonnement lumineux au lieu de le rejeter. Cela est dû à la porosité du millimètre de la matière, et on ne peut rien y faire. Même le papier de l'enveloppe d'Enedis/Optique2000/Lidl (PFG aussi? 🤔) que vous recevez de temps en temps encore dans votre boite aux lettres, et qui a l'air plus lisse et glacé, présente le même problème. Quant au papier journal, n'en parlons même pas, son indice est encore plus gris que gris. Fibres croisées de basse qualité. Encres non fixées qui dérivent et qui se barrent. Dégueulasse! 😱 Bref, avec ce type de retouches numériques là, on peut enfin rendre les zones théoriquement blanches, vraiment blanches, surtout toujours d'où est sensé provenir arbitrairement la direction de la source lumineuse, dans un dessin. Ainsi, pour bien se rendre compte, tous ces calques alpha-compatibles ont été passés à 100% de rendu, pour cette image-ci. Et le bleu, en arrière fond, n'est là, occasionnellement, que pour vous permettre de vous rendre compte plus facilement où il s'est passé quelque chose, et où rien n'a été retouché et agrémenté, selon le cas alternatif de soit une lumière supplémentaire [les blancs] ou une ombre [les noirs].


En complément, et un peu aussi juste pour le fun, la même image avec la vahiné ajoutée par transparence alpha à hauteur de 50%. [maintenant que vous avez compris que c'est la transparence 😉] Du coup, on peut deviner où vont concrètement les enluminages et les ombrages renforcés. NB: A noter la présence d'un "LIN" fléché et d'un twist, en bas, au niveau du col. Ceci est un restant d'indication personnelle. C'était pour me faire penser à un détail, le lendemain, à la reprise du taf (après mangé, après dodo 😴), afin de ne pas oublier ce point-là qui m'avait précédemment sauté à l'esprit, juste avant de sauvegarder. C'est à dire, là, présentement, de faire attention à la linéarité dans la masse de mon ajout de lumière sur la poitrine, car ce n'était pas bien beau. Et finalement, j'ai laissé le calque technique où cette mention figure, juste pour vous. Pour vous montrer un peu aussi les à-côtés tech de la post-production papier incluse dans du numérique. D'ordinaire, ce genre de calque saute très vite. Aucun intérêt à laisser des données superflues, une fois que l'info a été "consommée". Mais là, c'était marrant de le laisser... pour une fois. 😉


Hop, hop! Idem pour les trois images qui suivent. Toujours la même méthode, toujours les mêmes outils, toujours les mêmes souhaits de résultat. Et encore une fois, le fond bleu massif et plat n'est juste là que pour vous indiquer, exceptionnellement, ce sur quoi j'ai accompli des surcouches de lumière et d'ombre. (Moi, le bleu comme ça, je ne m'en sers pas. C'est juste pour vous en fait. 😋)







Enfin, on se reproche de la fin... 😀

(et si vous avez lu jusque là, alors ,je vous en remercie. 😇 J'aurais pu détailler encore bien plus de couche tehcniques, mais sachez que sans avoir sauter trop d'étape, vous avez déjà là, quand-même, un bon résumé de mon quotidien. Un dessins après l'autre, c'est à peu près comme ça que se passe ma vie quotidienne. Bref...)

Passage rapide - très rapide même 😅 - par Inkscape où j'ai rassemblé, en une seule capture composite, tout le travail que j'ai dû effectuer par la suite, en vectoriel. Ne manque et manquera toujours que la prépa texte que je n'ai pas pris en photo, au préalable sur la feuille de papier, et avec le Reflex ... parce que j'ai oublié tout simplement. 😅 Boulette! Mais bon, sachez au moins que les lettres utilisées n'ont pas été repompées sur une quelconque police de caractères de type True Type Font (.TTF) ou Open Type Font (.OTF). Je les ai moi-même dessinées à la main, une démarche que je produis même très régulièrement, notamment pour tout ce qui est tattoo de type non-polynésien. Bref, je me suis basé sur un demi "H" majuscule (une moitié verticale étant techniquement suffisante), un "i", un "n" et un "a" à partir duquel j'ai décliné facilement le "e". Quant au "O", c'est un bête ovale quasiment rond. 😄 En effet, il y a rarement plus inutile que de dessiner un "o" plein ou un zéro parfait à la main, tant l'outil numérique sait très bien faire ça en deux temps trois mouvements. Du coup, pas besoin de sortir son compas et de le pointer sur sa feuille de papier. Demi-H, i, n, a. Et c'est tout. Avec tout ça, on peut reformuler: H > puis > inena > puis > O. 😉


Ce qui donne en prémontage à blanc, à 100 dpi. ... Ceci.


Finalement, arrive l'étape de l'intégration de tous les éléments, par un gros montage de masse qui sera en réalité, le format de l'image définitive. Tout ce qui suit a été produit également dans Inkscape, avant de repasser une dernière fois dans Gimp, pour l'assemblage global et les derniers alphas de transparence à rajouter. Les effets de masque aussi. Puis tout ça a migré dans Photoflare pour permettre de vous produire, in fine, des images plus légères et exportables à des fins d'être partagées ici, dans ce présent topic tout en descriptif (... et à rallonge, aussi 😋) Ainsi, "à poil", voilà ce que ça donne...



Et enfin, avec les deux dernières intégrations finales que sont l'ajout des deux dessins qu'on a largement étudié, juste au-dessus. Tada!! Voilà, voilà... Bref rien de très sorcier. Toujours des histoires de calques! Toujours!


Nous voilà donc quasiment rendu(e)s au bout du chemin. Et je vous remercie sincèrement du fond du coeur si vous êtes venu(e)s lire jusque là. 🥰 En effet, je pense que beaucoup de personnes vont glisser plutôt rapidement d'image en image, sans nécessairement avoir fait le tour des explications intermédiaires. Cependant, si vous l'avez fait, avec ma pus grande gratitude, je vous remercie encore. (d'autant que j'ai pris quand-même presque la journée pour façonner ce post long comme deux bras... Parce notamment l'hébergeur à lutter contre moi pour certaines images qui ne sont pas passées, et donc pas reliables ensuite immédiatement ici. Ça été la lutte! 😅 [mais, ne vous inquiétez pas, c'était juste des histoires de sales compressions JPG avec entier ou virgule flottante qui ne lui plaisait pas. Il y a des trucs des fois qui ne se raboute pas facilement avec les outils des serveurs, apparemment... Ça arrive... 😄)

Bref, à présent, il est temps - en complément - d'aller effacer l'ancien avatar, ce soir, que je vais conserver pour toujours, ci-dessous. Pour le geste, pour la mémoire, et parce que je l'aimais bien quand-même [merci mam'zelle l'Inconnue. Votre cou m'a bien plu. 😉] Et si vous le voulez, vous pouvez même charger l'image du nouvel avatar sur votre écran, en une plus grande définition que l'avatar d'Apie, en case profil, qui est lui en 600 par 800 pixels max, sur la version PC (sur smartphone, ça sera tout rikiki, désolé! 🙄). Pour ça, il suffit de cliquer ici --> CLIC. Et vous aurez alors à disposition du 1200 par 1600 pixels (Régalez-vous avec les détails. 😉) . Bref, le format natif dans lequel j'ai bossé en PNG avant de tout basculer, à destination du net, en JPG. (bon, plus grand que les dessins originaux, ça n'aurait pas servi à grand chose. Surtout pour devoir repasser à du 600 par 800.)

NB: Oui, sur les dessins, j'ai laissé les traits de construction bruts. C'est un choix volontaire. C'est mon petit truc à moi. Perso, je n'aime pas toujours lisser les éléments, intégrer tout, de manière trop hyper-réaliste. Alors effectivement, même pour le résultat final en 1200 par 1600, la construction brute apparaît pour les zones et les éléments subséquents. Chevelure, buste, nuages, bordure de plage sont entre autre très concernés. Et le col aussi! Aaaaah, le fameux col!! 😉


For memories. 2022 - 2023

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Note technique, pour qui sera intéressé(e):
Matériel de dessin:
-- Un critérium Pentel P203 en 0.3 mm
-- Une gomme tubulaire de 5 mm
-- Deux feuilles A3 Clairefontaine, 80 mg
-- Une table à dessin avec sa chaise attitrée.
-- Une lampe pour le soir, dans l'noir.
-- Une main.

Logiciels et partie numérique:
-- Gimp 2.10
-- Inkscape 0.92.1 r15371
-- Photoflare 1.5.3
-- OS: Linux Debian 10
-- PC: Acer de 2008 avec écran tactile compatible stylet, ET tablette graphique Genius Easy-Pen.
(Tout ça c'est du matériel de récup, à part le SSD evo)
-- Scanner: Un très vieil Agfa tout moche qui a presque 20 ans. Import en 300 dpi. Pas plus.
-- Xsane pour scanner tout ça. Fourni de base dans les paquets de Debian.
-- Photo Reflex: Canon 400D, de récup. Matériel en fin de vie. Plus de 250.000 déclenchements.
-- Optionnel: Un café avec deux sachets de stévia. (à mettre loin du clavier, si possible...)
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Bonne soirée.
Bonne journée.
A plus tard.
Et merci d'être venu(e) lire, et regarder. 🙂


Hiné.


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PS:

Dans le titre, "Hinenao change de po'o", il y a un petit jeu de mot (un peu bancal... 😅, mais rigolo 😇). Le "change de po'o" fait bien entendu référence à l'expression française "changer de peau". Cependant, "upo'o", en tahitien, ça signifie "crâne". Par conséquent, "Hinenao a changé de crâne", donc "de tête" ... ... ... Ça y est, vous l'avez la ref pour la blague?! 🙂 ... Ok, j'insiste pas. 😋
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Rothle 23 novembre 2023 à 00:46  •   106315

j'ai clairement pas le temps de lire ton post maintenant.

Par contre j'adore tout (enfin beaucoup de) ce qui est derrière une création, qu'elle quelle soit; le processus qui mène à, les questions, les méthodes etc ...
Alors merci d'avoir détaillé tout le cheminement et toutes les étapes, je vais me régaler quand j'aurai quelques dizaines de minutes devant moi pour parcourir ton message.

MaisEncorele 23 novembre 2023 à 02:22  •   106316

Merci beaucoup Hiné pour cette immersion dans les profondeurs de ta création (même s'il me manque le ... pourquoi la tortue ? 🙂😉).
J'ai passé un très bon moment et j'y reviendrai certainement pour les petits tutos Tech, moi qui suis restée sur le mode crayon + encre de Chine...
Merci d'avoir eu envie de partager ça avec nous, c'est touchant, c'est charmant, c'est vivant !
👍 😘

o0o1le 23 novembre 2023 à 17:38  •   106333

J'ai tout lu ! Si ! Si !
Bon, je l'avoue j'ai un peu glissé en diagonale lors du passage main => numérique.
J'ai bien aimé cette immersion dans l'acte créateur.
J'espère que tu nous donneras d'autres actes de naissance.

Du coup, j'ai pris le temps pour remettre une de mes photos d'avatar. Pas d'art dans mon avatar, juste la couleur de mon ciel hivernal.
Pourquoi le Sud ? Parce que bleu.

zozottele 23 novembre 2023 à 18:03  •   106335

Très beau Hiné👍

Hinenaole 10 décembre 2023 à 23:46  •   106767

Salut. 🙂

@Roth
citation :
j'ai clairement pas le temps de lire ton post maintenant.

Si tu en as lu la moitié, j'en suis déjà content, tu sais. 🙂

Et, même s'il n'y a aucune forme d'exclusion du lecteur, ou de la lectrice, ce topic s'adresse aussi aux graphistes et dessinateurs/trices. Donc, je l'ai dimmentionné d'emblée en faveur du public le plus averti, également. Rien de pire parfois que de ne pas avoir accès aux détails techniques quand tu sais d'avance de quoi ça va causer.

@MaisEncore
citation :
(même s'il me manque le ... pourquoi la tortue ? 🙂😉).

Rigole pas! La tortue, notamment marine, c'est l'un des 7 animaux totem de la plupart des cultures polynésiennes.

La tortue, le lézard, la baleine, la raie, le requin, le crabe et le cochon.
... Heu nomarlement, oui, je crois que j'ai oublié personne. 🤔
Pas de dauphin, de fragatte, de mouette, de singe, étonnament. Pas de tigre non plus, et d'autres imports sensationnels du même genre.
"Oui, mais le cochon, tout de même, quoi?" 🤔

Bah non le cochon, ce n'est pas un gag. Pour le coup, c'est une autre forme d'import qui vient là des navigateurs Hollandais et Portugais, les premiers colonisateurs qui se sont emparés littéralement des îles du Pacifique pour installer des comptoirs marchands et des pôles politiques. Dès lors, par bateaux entiers sont arrivés les porcs qui ont pullulé ensuite en élevages maîtrisés, cerclés, jusqu'à temps que l'animal finissent par parvenir à échapper à ses dresseurs et se reproduise librement alors, sans le moindre prédateur à ses trousses, si ce n'est l'homme naturellement, mais déjà si faible dans l'effort de courir longtemps. (la suite, certain(e)s ici la connaissent déjà sûrement, ou l'imagine, n'est-ce pas, et ne peuvent se tromper pour ceux/celles qui ont un peu étudié les effets à courte portée des espèces non-endémiques). Bref, le cochon, redevenu un peu sauvage et "sanglier", a fini par apparaitre comme un classique culturel. La chasse sur certaines îles en est d'ailleurs toujours pratiquée légalement, car c'est toujours parfois un nuisible local, déforesteur malgré lui et mangeur de graines tombées au sol.

Et puis aussi, sous sa forme symbolique, vous l'avez rencontré plus souvent que vous ne sauriez le dénombrer, ce cochon. En effet, dans le fameux Haka, l'épisode initial d'inspiration de l'air qui permet de gober, bouche en ovale - yeux exorbités, sévères, guerriers - une sorte de sonorité toute caverneuse est en fait un hommage appuyé au cochon, afin de produire le même son que lui. Cet espèce de Groin-Groin qu'on ne peut que mal reproduire à l'écrit. Bref pensez-y à la prochaine Coupe du Monde de Rugby, quand les caméras seront focalisées sur des "armoires à glace" qui défient leurs adversaires dans un rituel tout martial et traditionnel. Le cochon est là, en tout début de spalmodie. Et pourtant malgré le fait de le voir sans le savoir, on fait tellement l'impasse dessus.

Bon, je m'arrète, vous avez compris. Sinon, je vais encore dériver grave, culturellement, et je ne suis pas venu aujourd'hui pour ça, principalement... 😅

@o0o1
citation :
J'ai bien aimé cette immersion dans l'acte créateur.
J'espère que tu nous donneras d'autres actes de naissance.

En tant qu'avatar non. Celui-là, c'est l'unique et le dernier. Pour d'autres dessins, oui possiblement. Mais ça restera dans une patte graphique peu reconnaissable. Sciemment. En effet, qui me lie à mon trait, à mon graphisme, peut me relier sans difficulté à ma vraie vie IRL et à mes écrits engagés*, ici ou là. Parce que je en suis pas qu'apien. En soi, ça ne serait pas grave. Mais s'il faut ensuite aller s'expliquer physiquement avec des gens, non très peu pour moi. J'ai donné. J'ai trop donné. J'ai même trop trop donné. Si donc j'oeuvre encore ici un peu plus tard, c'est que forcément vous êtes tous et toutes une troupe de gens sympatoches et bien intentionnés.

* "Rho, le mec qui assume pas. Bouhoooooou!"
Nan en fait, c'est le nez cassé d'un autre, d'un grave géneur ou d'une pénible géneuse, que j'ai pas envie de post-responsabiliser devant la justice, pour être très clair. Ou les dents, éventuellement. Perso, je suis plutôt du genre à faire 200 bornes, et plus, pour aller me faire bien comprendre en cas d'irritation... Ce que je crains vient bien davantage du fond de moi-même. Voilà, c'est pas trop le topic pour exprimer cela, certes, mais ça au moins, c'est dit... Et désolé pour le froid que ça peut jeter, accessoirement. Pardon.


citation :
Pourquoi le Sud ? Parce que bleu.

Et puis, scientifiquement, c'est toujours mieux que 42. 😄

@zozotte
citation :
Très beau Hiné

Merci. 🙂

---

Donc oui, sinon, je venais de dire que je n'étais pas venu que pour ça. Du "l'Art" donc, ou du cochon. 😄

Figurez vous que j'ai mentionné plus haut... dans le post initial...
>
citation :
Ne manque et manquera toujours que la prépa texte que je n'ai pas pris en photo, au préalable sur la feuille de papier, et avec le Reflex ... parce que j'ai oublié tout simplement. 😅 Boulette!

Bah nan, je suis un peu con quand-même! 😊 Sinon comment aurais-je pu produire mon import de texte manuel vers la numérisation? Donc forcément, les feuilles existent sans quoi je n'aurais pas pu travailler.

Ce qui m'amène pour la suite à dévoiler ceci...
Les dites feuilles originales...


avec en prime, un peu de détail, de près.


Alors pour le coup, y a zéro triche. Les feuilles ont été prisent en photo au Reflex, en l'état, brutes, et avec une lumière un peu rasante pour aider à remarquer que c'est bien du papier, et pas autre chose. 😄 En haut, la prépa originale, avec son demi H. L'autre partie, chirale, fut générée plus tard, au numérique. Donc, comme déjà dit, pas besoin d'une lettre complète quand on la destine sciemment à rester quasi symétrique. Et même pas besoin d'avoir toutes les lettres. Certaines en donnant d'autres, par reformage. Et l'une, même, n'ayant pas beoin d'être dessinée, tout simplement. C'est à dire, le O.

En bas, voici le "bleu" de travail qui est une photocopie reprise au noir par du marqueur à l'alcool (cette odeur est nocive, mais j'en raffole depuis que je suis adolescent. J'y suis habitué, dopé. 😋), afin de se garantir une "couleur" intense. Avant, je le faisais même à l'encre de Chine et au pinceau calligraphique. Mais, je me suis clairement fatigué de la méthode. Et, en effet, la deuxième feuille, [la noire] c'est elle qui est destinée à passer à la numérisation et à servir de base de conversion vectorielle rapide dans Inkscape, logiciel déjà cité plus haut, dans le post initial. Parce que, plus c'est noir et franc, et plus c'est propre pour les vectises [les points vectoriels étirables], voilà.

Mais alors, vous le direz, pourquoi ne pas procéder directement sur la feuille de départ? 🤔 Ça fait une économie. Et, pourquoi s'embêter avec un "bleu"? Bah, par mesure de sécurité. Pour ne pas recommencer deux fois ou plus le même travail quand ça se met à foirer grave, ou que le café a coulé, le coca a débordé, ou encore que les "délires excités d'Attila, le chat" puissent réduire en un instant votre oeuvre à l'état de chiffonade humide et insauvable. Ce qui m'est déjà arrivé, hélas, comme beaucoup de "gribouilleurs/euses" ! 😭 Bref, c'est comme en informatique, on part de la version 0.1, et on monte en progression de papier en papier, de montage numérique en montage numérique pour (dé)livrer une version définitive, ou du moins assez satisfaisante, qui s'approche de la release finale.

Bref, entre feuilles matérielles et tangibles, que je ne peux pas ajouter hélas à la quantification réelle de données purement numériques, et la partie numérique en soi, ça en fait des générations intermédiaires, oui. Ainsi, de quoi toujours reprendre aisément à l'étape précédente en cas d'erreurs manifeste ou de mise à l'épreuve par la destruction.

En tous cas, un tel projet, en finalité, en bout de course, ça me génère souvent entre 1 à 2 Go de données numériques, données bien évidemment que je backupe et conserve en multiple, même pour les créas destinées à du tatouage. Ainsi, il en va de ma mémoire d'artiste et d'artisant. Un pépin, une cou*lle, un bête incendie chez OVH est si vite arrivé. Autant toujours faire en sorte de se prémunir, pour les planches originales [je suis un mec généralement ouvert d'esprit, mais à part mon épouse, absolument personne n'a le droit d'y mettre les mains, je suis catégorique. Limite maniaque] comme pour les supports de montages numériques.

Et ainsi va la vie ici, dans le "pigeonnier" qui est ma place to be, ou peut-être un jour ma dernière demeure, qui sait. C'est vrai que, dans mes (calcul rapide de tête > 🤔) 8m2 principaux et mes 12 m2 annexes, j'y passe quand-même 90% de mon temps, hors sommeil et délivrances rituelles sur les toilettes. Même et souvent avec vous, toujours pas loin. [enfin je veux dire, pas aux toilettes] Car d'où pensez-vous que je vous écris la plupart du temps, quand nous sommes mutuellement en mode forum? Entre mes étagères pleines de cailloux du bout du monde, mes sables, mes bijoux, mes figurines, mes curiosités scientifiques, artistiques, bordéliques, il n'y a franchement pas loin à aller pour passer du clavier d'Apie à la table de dessin...

Hummm, comme ça, au jugé, [sort son double décimètre en plastoc], je dirais ... entre 70 et 80 cm. Mouais, Bref, c'est peu. Sans compte quand j'écris carrément avec mon Pentel 0.3 glissé à la journée entre le majeur et l'index, tandis que tous les autres doigts courent comme des fous, et en "sous-main", sur le clavier apien, il n'y a vraisemblablement que le corps qui bascule d'un poste de "pilotage" à un autre. (pas avec ça que je peux faire du cardio. 💚 Heureusement que j'ai le "sac de frappe". 😅)

Aller à plus tard.
Des bisous.


Hiné.


---

PS: au fait, vous savez pourquoi j'utilise souvent l'expression: le "pigeonnier". Bah c'est parce que mon coin de vieilles maisons est cerné par des centaines de pigeons, toute l'année. Je suis littéralement envahi. Mes voisins aussi. L'été même, il me rendent souvent la vie infernale. Reste le plaisir des rassos spontanés d'hirondelles qui - une par une - traversent la pièce de travail de part en part, quand les fenêtres sont très largement ouvertes, et qui se lancent parfois dans les virades brusques, totalement acrobatiques et hallucinantes de maîtrise. Mais non le pigeon, en vrai, c'est un peu con. ('se sont déjà battus frénétiquement pour une femelle sur le bord de ma table de dessin, sans s'apercevoir que j'étais là, immobile, à les regarder. Du coup, totalement tarés et obscessionnels, ils l'ont fait fuir à grandes tirades d'ailes et se sont retrouvés, là, l'oeil rond, comme des couillons. Ne sachant plus où aller, et ne sachant plus sur qui monter pour frayer, d'ailleurs. Etrange. Bizarre. Bref, même pour moi qui attendait l'épilogue de ce date tinder trioliste savamment loupé, c'était comme une sorte de moment génant... 😅 Vraiment, drôle d'affaire! ^^)


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