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Lettres d'amour, lettres d'adieu

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Lettres d'amour, lettres d'adieu
colorsinthedarkle 06 avril 2023 à 20:29

Au travers de ces lettres toutes particulières que sont les lettres d'amour et lettres d'adieu, nous exprimons nos sensibilités réelles, celles dont nous avons parfois honte mais qui sont pourtant très belles. Certaines sont de véritables poèmes sans titre. Aujourd'hui je joue les facteurs, je vous en livre une que j'ai jamais envoyée. Elle est restée dans mon carnet intime comme tant d'autres poèmes que je garde uniquement pour moi. Je fais donc une exception à ce principe, estimant sans doute qu'il y a maintenant prescription et que je suis prêt à affronter les foudres des critiques.

Si vous le souhaitez, vous pouvez publier vos lettres à la suite de la mienne même si je conçois que l'exercice ne soit pas évident.

[...]

C.C.,

Les derniers remparts de mon for intérieur s'évaporent.

Je t'écris dans les alcoves de mon coeur, une autre de ces lettres "secrètes" vouées à ne jamais être lues. Rien ne doit t'empêcher de vivre ce que tu as à vivre même si c'est pour te détruire. A ce stade, je ne peux plus t'empêcher de mener un combat contre toi-même et tes démons, et par la même occasion de te punir pour avoir failli à ton idéal.

Tels le Lys et la Rose, nos âmes étaient probablement différentes et peu compatibles mais je t'aimais d'un amour pur et sincère, avec cette envie de partager pour le meilleur et pour le pire. Trois fois rien dans un monde si matérialiste : une goutte d'eau qui se perd dans un océan, celle de mes larmes au goût si salé, qui a fini par être la goutte de trop.

Comment cet être que tu jugeais si sage pouvait-il aimer lucidement une femme qui ment, trompe et maltraite ? Probablement, la croyance qu'une main tendue serait interprétée comme un geste d'amour et non pas comme une gifle qui éventrerait ta certitude de ne pouvoir être aimée.

Tu es venue me rechercher une première fois quand suffisamment déterminé, j'ai refusé contrairement aux autres, de te suivre dans ce monde si sombre qui te donne le vertige. Avec cette promesse, celle de construire plus qu'un chapitre ensemble et de ne plus te détruire. J'ai posé une seule condition, celle de suivre des soins. Amour conditionnel. Peut-être mais lucide. Ce cosmos que je voyais dans ton reflet de ton âme s'est alors immédiatement refermé. La tête a vaguement opiné mais le regard ne mentait pas.

Je ne te dirai pas au revoir mon amour, je ne te dirai pas que je ne t'aime plus mon amour façon Manu... Ciao. Je te laisserai simplement partir. L'amour n'est pas l'attachement. Il vient naturellement sans qu'on le quémande On ne le retient pas et on ne l'enferme pas. Mais ta destination n'est pas la mienne.

Juliette.le 06 avril 2023 à 21:08  •   94039

Sublime lettre d'amour/adieu @colorsinthedark! Et je me souviens, et me souviendrai toute ma vie, de quel courage il faut faire preuve pour quitter quelqu'un que l'on aime tant...

Kobayashile 06 avril 2023 à 23:04  •   94045

Ah lala, l'amour inconditionnel, une valeur en déclin dans notre société..

Hinenaole 07 avril 2023 à 13:53  •   94061

Salut, @Colorsinthedark et @Juliette.. 🙂

En effet, un peu dur à lire (pour celle qui l'a reçue 😅) mais joli. 👍 Du moins, c'est une mise au pas qui a l'élégance d'avoir des formes. 😄
citation :
Si vous le souhaitez, vous pouvez publier vos lettres à la suite de la mienne même si je conçois que l'exercice ne soit pas évident.

J'aurais pour ma part pu partager la plus grande lettre d'amour que j'ai reçu - 1,60m par 1,20m, véritablement - mais, par ma faute et uniquement la mienne, elle est officiellement portée disparue. Et je le regrette tellement. Vraiment tellement... 😥 Alors, je vais la décrire ici, à défaut de pouvoir la ré-écrire.

Spoiler (cliquer pour lire)


Sans me gausser auprès des apiens et apiennes pour qui rencontrer l'Amour vrai est encore plus difficile que d'aller fouiller un filon d'or déjà réputé comme étant épuisé, au fin fond d'une concession aride du Nevada, (Oui, toi là-bas, derrière ton écran. Je sens que tu te reconnais instinctivement dans cette maigre comparaison qui parle fort à ton petit coeur, terriblement solitaire. Câlin de Hiné. Bisou à toi. 😉) j'avoue avoir eu cette chance là d'avoir été plus souvent courtisé que je n'ai moi-même dragué, tant je suis - il faut le dire 😅 - nullissime pour faire le premier pas. Par conséquent, par quelques jeunes femmes venant à moi parfois il y a longtemps, il y eu transmission de petits mots doux, quelques déclarations aussi, que j'ai toutes gardé. Car, ça ne parait pas comme ça d'emblée, mais au milieu de mon profil tout à fait masculin et très arqué quand-même grossièrement et extérieurement sur des pseudo-stéréotypes faciles de type "bucheron/biker/mécano", il y a malgré tout une petite safe-zone très fleur bleue où je protège et thésaurise précieusement tous les souvenirs et marques d'affections fortes que j'ai reçu. C'est ma bulle d'affect à moi, afin de ne pas oublier que j'ai pu être à un moment envisagé, aimé et même désiré. Une manière toute simple aussi de ne jamais trahir celles qui ont pu avoir un élan amoureux pour moi, par le passé, même si nos chemins se sont finalement séparés pour le restant de la vie.

Alors, toutes ces petites lettres et ces petits mots, parfois très simples, je les ai toujours. C'est rangé dans une archive personnelle et intime, elle-même rangée dans un carton ou une valise que seules des 'retrouvailles' circonstancielles pourraient d'aider à me rappeler rapidement l'emplacement. (En fait, normalement, là toud'suite, c'est théoriquement à 2 mètres au-dessus de ma tête, en étagère au ras du plafond, un peu légèrement à droite sur 70/80 cm environ, mais j'ai comme un doute 😅. Ce que je vois de là où je suis, assis devant le clavier, ça pourrait être aussi bien une boite souvenir dédiée à mes grand-parents que celle de mes toutes premières figurines de Warhammer. 🤔 Bref, j'chais pus. Tous ces cartonnages se ressemblent tant. Va me falloir l'escabeau... Ah mais oui. Mais il est où déjà, celui-là? 😄)

Bref, j'ai tout conservé, rangé précieusement dans des boites, à l'exception d'un "mot". Et quel mot! C'était il y a précisément 29 ans. Il m'est parvenu entre les mains d'une belle et petite blondinette au regard bleu aquatique, cheveux naturels et curvés en diable, qui n'avait, justement, d'yeux que pour moi (à l'époque où j'étais encore beau. 😅 A présent, je suis plutôt en vieux corbeau. Kreaa. Kreaa... ^^), savamment roulé et ceint de deux élastiques bruns, condition sine qua non pour le transport, car il était très grand et très long, ce mot. Et - je m'en souviens encore - c'est alors devant tout un groupe de personnes affairées au sein d'une salle informatique que cette jeune femme a ramassé tout son courage - très timide et légèrement tremblotante qu'elle était - pour me le tendre en bafouillant de sa faible voix l'expression rapide de ses sentiments à mon égard. Puis une fois passé le "tube" de main à main, elle n'attendit presque pas mon merci un peu surpris et s'en allait déjà afin de fuir le poids des regards alentours.

Evidemment, toutes affaires cessantes, je me suis écarté de mon propre poste informatique et j'ai tenté soigneusement de défaire les ronds formés par les élastiques, placés en bouts, pour comprendre mieux le besoin de m'offrir ce qui ressemblait, juste à première vue, à une affiche de cinéma roulée. Autour, assez vite, un cercle curieux également se forma, m'envahissant en plus de mes pensées interloquées de propos tels que: "C'est qui? Tu la connais? C'est quoi? Elle est trop barrée cette meuf! Vas-y montre! Attends, on va t'aider..." Et comme la dite-affiche était bien difficile à dérouler en si peu d'espace, seulement le sixième supérieur fut allongé et rendu droit (et lisible) à l'aide de la collaboration de trois ou quatre mains supplémentaires, dispatchées sur le pourtour de papier. Le silence se fit alors dans le groupe aggloméré autour de mes épaules, et chacun(e) attrapa la portion de mots que son angle de vue lui permettait de capturer pour ensuite essayer d'y donner du sens. En saisissant d'un seul coup la teneur moi-même, je décidai finalement de mettre terme à cette collaboration spontanée et de garder tout le bas encore caché de l'écrit - fait à la main avec un marqueur vert, et dont tous les "i" portaient symboliquement un petit coeur à la place du point - pour moi seul et pour plus tard.

Ce n'est finalement que chez moi tard, de retour à mon domicile, dès mon arrivée et encore chaussures aux pieds, que je décidais hâtivement d'étaler au sol l'affiche roulée et serrée sur elle-même, aussi fort peut-être que l'avaient été les Manuscrits de la Mer Morte, et d'en maintenir les quatre coins à l'aide des premiers objets un peu lourds qui me passaient sous la main. Alors seulement, à genoux et dans le sens de lecture, le texte m'apparut dans son ensemble. Il disait, en de courtes phrases brûlantes de passion, que peut-être je ne savais pas ouvrir les yeux sur les personnes qui m'aimaient sincèrement et que, de toute évidence, je remarquais encore moins qu'une féminine, parmi toutes, fut totalement transie d'amour pour moi. C'était presque comme un doux reproche qu'une sorte de souffrance sourde du coeur aurait poussé à formuler brusquement en mots, car n'en pouvant plus de devoir retenir quotidiennement le trop plein d'émotion et d'ardeur. A cela se mêlait aussi des souhaits sincères de me voir venir à elle, enfin réalisant que, elle, était ma chance, le tout synthétisé dans des visions charmantes et imaginaires d'un avenir conjugué en commun.

Peut-être que beaucoup de personnes, devant l'ingénuité et la candeur de ce mini-roman habillés partout de i-coeur, se seraient moquées, pouffant spontanément de rire. Au contraire, me concernant, je fus resté longtemps assis, pensif et silencieux au pied de l'expression de cet amour montré en extra-large, regrettant en effet un peu que peut-être un bout de chemin ne puisse plus se faire entre nous deux. En effet, ça faisait des mois et des mois qu'on se côtoyait dans les mêmes espaces, des fois assis aux mêmes tables, rapprochés, se partageant les mêmes feuilles et outils. Il s'était passé aussi brièvement un 'petit' truc, comme une sorte de flirt qui n'aurait pas bien pris forme. Et puis ensuite l'éloignement progressif s'était fait à la faveur des "grandes vacances" où je me fus absenté loin sans plus donner de nouvelles et sans même y penser. J'étais donc effectivement responsable d'un incendie du coeur que j'avais contribué à allumer. Il me revenait alors sous la forme de mots-passions au dos d'une affiche de cinéma qui, elle-même, sur sa face recto et quadrichromique était chargée de sens.

Hélas, aucun rapprochement futur ne pourrait plus se faire. J'étais à cette époque très fraîchement en couple avec celle que j'estimais déjà devenir un jour peut-être femme et épouse ("partie" à 19 ans, elle ne le sera hélas jamais). J'étais aussi pratiquement à un croisement pré-professionnel ou je devais bientôt faire un choix définitif entre dessin et théâtre, ce qui augurait de devoir quitter potentiellement la région ou pas, selon les "runes" distribuées de l'avenir. Je n'ai par conséquent jamais donné suite à cette déclaration en grand. Mais, je l'ai très précieusement conservé ensuite jusqu'à...

... jusqu'à - un peu plus de 20 ans plus tard - je m'en débarrasse pas erreur, par le biais d'une très grossière inadvertance.

Ma vie était devenue alors toute autre. Et, j'étais même un autre. Devenu dur, carré, a-sentimental, un peu comme une machine dans l'urgence d'une vie professionnelle omniprésente à toutes heures - complètement placée à l'opposé des théâtres et dessins chéris de ma jeunesse - et où on dort habituellement le jour tout en surveillant frénétiquement, par caméras et algorithmes interposés, les ombres de la nuit dans une parano sécuritaire baignée sans cesse de surenchère imbécile. Idem pour les escortes de personnes et biens précieux. Toujours l'esprit sur la brèche. Bien faire son travail, avec dans ces cas-là, mise à disposition de matériels de contention et gazeuse, capable à tout moment d'intervenir afin de repousser une attaque. J'étais toujours a minima en binôme, très rarement en solo, et quasi journellement "marié" à un collègue plus souvent encore présent que ma propre épouse dans mon quotidien. Pas de place alors à l'hésitation. Souvent, quand le programme ne suit brusquement plus le timing, il faut savoir trancher dans la minute, si ce n'est pas dans la seconde immédiate. Et totalement imprégné dès lors au quotidien de cette manière sèche de penser, j'en ai fait naturellement de même lorsqu'il fallu déménager précipitamment enfin de l'immonde barre HLM vers notre toute première maison de ville de type "grand confort". Un nettoyage beaucoup exécuté par le vide, il est vrai. Pas de quartier. En moins de dix jours, il fallait absolument être parti.

Ainsi, la main lourde, un samedi ou un dimanche de printemps, je vais dès lors saisir un ensemble de vieux rouleaux de papiers craft à demi cuit par le soleil. A l'intérieur s'y trouve des affiches roulées, souvent de grandes tailles mais de très faible valeur, reliquat médiocres de festivals qui n'ont pas marché, de concerts annulés, aussi, de communications surannées de villes (parisiennes) qui ressemblent davantage - quand on y regarde bien - à de la propagande lissée, éditée à la faveur de "lendemains qui chantent". On pourrait se croire en "1984". Et au milieu de ça, un rouleau apparemment comme les autres composé, par l'extérieur, d'une affiche moche et très ordinaire mais protectrice des coups et tâches éventuelles, et par le dedans, un trésor encore intact, celui d'un coeur toujours doux et tendre malgré les années qui passent, façonné d'amour avoué il y a longtemps et mis longuement en mots, au verso.

En réalité, ce n'est que quelques jours après que les éboueurs soient passés que j'ai réalisé l'idiotie de mon geste un peu trop large, emporté et radical. Tout avait été ramassé sans crier gare, à l'aube, pendant que je devais dormir sans doute profondément, à quelques pas seulement, de l'autre côté du mur. Et, par la suite, j'eus beau tenter les jours suivants d'encore et encore d'explorer tous mes rouleaux d'affiches restant - même en y revenant parfois à deux ou trois fois, des fois que... - rien n'y faisait, je ne retrouvais pas LE rouleau qui comptait le plus dans tout ce que j'avais conservé depuis longtemps.

Aujourd'hui, il ne me reste à présent plus que le souvenir de ce moment précis de mon passé, avec - quand j'y repense encore - les traits toujours frais et exacts de cette jeune femme toute saisie de courage et d'émotion, le jour de notre re-rencontre. Et on pourrait même dire que le papier de cette affiche a définitivement quitté sa matérialité pour devenir mythique en mon esprit. De tous les mots doux que j'ai reçu, je crois que c'est encore celui-là, par sa taille démesurée, la singularité de sa forme et sa disparition prématurée qui me reste le plus encore en mémoire.

voir la vidéo(Et si, Blondie, d'aventure peut-être viens-tu me lire ici. Toi seule peut faire les liaisons... Je te demande pardon.)


Hiné.

Hinenaole 07 avril 2023 à 14:12  •   94062

Salut cher @Kob' 🙂
@Kobayashi
citation :
Ah lala, l'amour inconditionnel, une valeur en déclin dans notre société..

Ou pas...
Il ne suffit pas que la majorité s'aime façon kleenex pour qu'une minorité infiniment discrète souhaite s'aligner sur l'éventuelle nouvelle norme.
Je peux te dire qu'il y a des personnes pour qui l'amour est tout.
En être privé(e), c'est comme se rendre compte qu'il n'y a plus de saveur à vivre.
Et pour ces personnes, à titre perso, je leur souhaite tant de rencontrer leur soleil, leur oxygène, leur complément, leur autre.

Et parce que aussi, le coussin boyfriend, c'est bien, mais il faut que ça ne dure qu'un temps... 😅


Bien à toi, l'ami. 🙂

colorsinthedarkle 07 avril 2023 à 18:28  •   94072

Merci @Juliette. Nous avons un peu échangé toi et moi sur ce sujet 🙂 Je ne sais pas s'il faut de la force ou du courage. En tout cas, c'est difficile oui. La leçon que je retiens, c'est qu'il faut savoir sortir des situations sans issues. Sur le papier, tout semble évident mais cela se complique avec les émotions et les sentiments qui voilent notre discernement. On peut parfois se dire que les choses auraient fonctionné différemment "si" (cette culpabilité qui nous laisse penser "et si j'avais agi autrement") mais c'est une illusion de l'esprit. Renoncer à soi par peur des réactions excessives chez l'autre est un mauvais calcul. Une personne qui ment, trompe et maltraite a un vrai problème. Et on ne peut l'aider si elle refuse de l'aide.

Merci @Hinenao merci pour le partage de cette déclaration (pas d'impôt) reçue. As-tu toi-même écrit des lettres d'amour ou de ruputure ? Ah oui je rebondis sur ta remarque sur ma lettre. Personne ne l'a reçue. Elle est restée dans mon coeur jusqu'à ce jour. 😉

gildele 07 avril 2023 à 19:40  •   94082

Ma plus belle " marque écrite" d'amour reçue, il y a environ 40 ans :
Un coup de sonette très tard le soir ... Personne dehors ...Dans ma boîte aux lettres, une petite boîte plate en plastique transparent, fermée au ruban Scotch ..
À l'intérieur : du sable ...des éclats de petits coquillages ... et sur une étroite bande de papier, ces mots :

" La plage est immense et je suis seul sans toi ! "
( Je connaissais l'écriture ....)

colorsinthedarkle 07 avril 2023 à 19:53  •   94084

@gilde, j'aime beaucoup ce type de message tout en délicatesse.

Alors as-tu choisi d'aller à la plage ?😜

gildele 07 avril 2023 à 20:49  •   94089

@colorsinthedark ...oui, nous avons continué à " nager " ensemble ...de temps en temps ... puis je me suis laisser séduire par le chant d'une sirène ... qui m'a entraîné dans les eaux joyeuses et troubles d'un mariage durant 15 ans ..

Hinenaole 07 avril 2023 à 22:35  •   94093

citation :
As-tu toi-même écrit des lettres d'amour ou de rupture ?

Alors là, la réponse est ultra simple. C'est nan. Jamais. 😄
(juste fait quelques dessins, si éventuellement ça compte...)

Pas besoin d'en faire tout un développement écrit...
... Encore que, il y a bien le cas d'une certaine Natasha qui me reste en tête. 🤔
Spoiler (cliquer pour lire)

J'avais 6 ans, probablement elle aussi.
J'avais une sorte de bégin pour elle que je ne saurais nommer dans la forme. Elle n'était très belle au sens des autres garçons, pas dans les codes attendus, mais moi je lui trouvais un petit truc dans sa timidité et son grand manque d'agitation. Un jour, je lui ai confectionné une lettre mi-écrité mi-dessinée. J'avais bien tenté de lui mettre à la dérobée dans son sac laissé à demi-ouvert par la large déchirure d'une couture, le long de la fermeture éclair (rouge!, je m'en souviens encore). Mais comme elle était souvent sujette à être victime de mauvaises blagues, de nattes tirées en arrière, de coups dans le dos, elle s'en ai d'un seul coup rendu compte et elle avait esquissé un mouvement large et ample pour que je ne parvienne pas à mes fins. La lettre est ensuite tombée au sol, presque à ses pieds. Quand je l'ai ramassé pour lui donner, elle n'en a jamais voulu. Je n'ai pas insisté. Ce fut donc la fin d'une histoire de coeur avant même qu'elle ait pu commencer.

citation :
Ma plus belle " marque écrite" d'amour reçue, il y a environ 40 ans : Un coup de sonette très tard le soir ... Personne dehors ...Dans ma boîte aux lettres, une petite boîte plate en plastique transparent, fermée au ruban Scotch ..
Spoiler (cliquer pour lire)

Année 95. Vivant seul, tout juste majeur, je suis en train de réaménager des meubles dans mon tout petit chez-moi à l'aide d'un cric de voiture placé à l'horizontal. Bloqué en bord de plainte et prolongé d'une planche que je maintenais avec l'appui complet d'un pied en chaussette, même pas besoin de vider la tonne de livres embarqués dedans. L'armoise se laissa pousser quand-même sur le carrelage. 🤘😄 Il me manquait juste 15 cm pour faire passer un lit. Ça aurait été quand-même idiot de ne pas tenter. Et dans les enceintes, à proximité, du Rage Against The Machine ou du Red Hot Chili Pepper, ou même du Ludwig Von 88 (je ne sais plus) pour se donner du coeur à l'ouvrage. 🤘😋

D'un seul coup, au milieu de ma transpiration, ça sonne à la porte. Je vais voir. Il s'agit d'un fleuriste qui porte un bouquet. Des lys. (je ne savais même pas que ça existait autrement que sur les écussons. 🤔 Pour moi, c'était juste des fleurs imaginaires et historiques. Quelle inculture quand j'y repense.) Je lui dis qu'il y a probablement erreur. Il me réponds que non, et me reconfirme aussitôt mon identité et mon adresse. C'est bien moi. Pas de doute. Je prends donc le gros bouquet et il s'en va. Comme je n'ai pas de vase chez moi, car jamais eu à gérer aucune fleur de ma vie auparavant, (mode panique ON 😱) je les pose en travers de l'évier comme j'ai pu, tandis que les longues tiges se mettaient déjà à pendre vers l'extérieur. Puis je place la bonde et mets un fond d'eau du robinet. Pas le top. Mais que faire d'autre?... 🙄 En accompagnement, il y a une petite carte avec un jour et un horaire. C'est une invitation à diner, et je comprends assez vite de qui ça vient. Je ne sais que penser. (on ne m'a jamais invité à diner... [on ne m'a jamais offert de fleurs non plus...] je n'ai aucune idée de ce qu'il faut faire. Répondre et y aller? 🤔 Juste y aller? 🤔 Juste répondre... 🤔 Et je ne sais même pas où c'est! 😶)

La dernière fois où cette demoiselle et moi nous nous étions vu, c'était quasiment pour tenir la chandelle à un couple hétéro obsédé par le sexe. Ils avaient fini par nous abandonner en pleine après-midi à notre triste sort, tous les deux (le meilleur copain de .., la meilleure copine de .., Voyez le topo 😅). On ne s'appréciait pas trop, en vérité. Enfin, tout juste avions nous réussi à nous parler correctement pour la première fois. Elle, un peu boudeuse, blasée déjà de la vie. Et moi, en pitre et pas forcément drôle. Mais c'était quand-même déjà largement mieux qu'avant. La toute première fois qu'on s'était croisé, quelques mois auparavant - au coeur de l'été - elle m'avait carrément dit d'aller me faire voir (les vrais mots avaient été bien plus durs que ça, en réalité 😅) et j'avais ainsi compris très vite que, même si elle me plu beaucoup et très vite physiquement, dans sa petite robe estivale, c'était pas la peine d'aller chatouiller ce pitbull-terrier à gueule d'ange. 😅 J'ai laissé tomber et ne l'ai plus jamais envisagée. La considérant concrètement comme étant là, sans lui faire la gueule, sans la dénigrer, mais la laissant pour 'invisible'.

Avec l'arrivée soudaines de ces fleurs, ce jour-là, fallait peut-être sans doute réviser cette position, et changer tous mes plans... 😅

(et encore une fois non, je ne lui ai pas répondu par lettre. Il n'y avait rien de passionné. J'ai simplement trouvé le nom de ses reups dans l'annuaire. Puis j'ai laissé directement un message téléphone à son frère pour laisser entendre que j'étais OK. Rien de plus...... ouais je sais, rétrospectivement, c'est pas terrible comme méthode... A ne surtout pas reproduire. 😅 [et maintenant, je le sais!])

colorsinthedarkle 08 avril 2023 à 12:37  •   94119

@gilde très beau... mais je suis et je reste fleur bleue. L'histoire avec la sirène a fini en queue de poisson, semble-t-il.

@Hinenao, oui les dessins comptent. Les arts visuels peuvent même exprimer bien plus d'émotions que les plus beaux mots de cet autre art qu'est la poésie.


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