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Pour ou contre Polanski ?

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Pour ou contre Polanski ?
Id41le 02 décembre 2019 à 23:49

Les deux derniers :

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Siryackle 03 décembre 2019 à 11:37  •   26966

Distinguer l'homme de l'artiste est-ce possible ?
Premier exemple qui me vient en tête : L. F. Céline.

Fropople 03 décembre 2019 à 14:45  •   26992

[URL]voir la vidéo[/URL]

Gottheimle 03 décembre 2019 à 21:11  •   27038

Distinguer l'homme de l'artiste? Je suis pour.
Attention: point Godwin dans 3... 2... 1...

Ce bon vieil Adolf était végétarien, et un pionnier de la défense des droits des animaux. Le projet Manhattan (le côté positif de la chose est très discutable, mais bon...), pareil.

Une bonne chose peut très bien émaner d'un personnage repoussant, et apprendre à ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain n'est pas juste possible à mon sens, mais indispensable.

Juliette...le 03 décembre 2019 à 21:21  •   27040

Benh oui et, selon le même principe, quand un enfant fait une connerie, on évite de lui dire qu'il est con, sans toutefois omettre de lui faire remarquer qu'il a fait une connerie

Juliette...le 03 décembre 2019 à 21:23  •   27041

Et que personne ne fasse semblant de croire que je compare la Polanski touch à une connerie d'enfant hein s'il vous plaît...

slyxxle 03 décembre 2019 à 22:23  •   27046

Donc une personne peut faire les pires horreurs et faire de belles créations, et donc c'est ok ?

Genre n'importe qui peut venir, et tuer de sang froid votre mère, ou violer vos enfants, mais tant qu'il fait de bons films, on laisse, et surtout, surtout, il ne faut pas l'empêcher de créer, donc le laisser être!
Franchement, réfléchissez un peu deux secondes avant de répondre des inepties ou de poster des sujets de ce genre !

C'est quoi les prochains sujets qui vont sortir? Pour ou contre Dutroux ? Pour ou contre les génocides ? Pour ou contre le viol en bande ?

Non mais sérieux! Je me fâche, mais quand même, être atypique ne devrait pas dispenser d'avoir un peu de bon sens! Imaginez que cela arrive à des personnes de votre famille, à vos enfants, à vos amis, à vous même : Oseriez vous seulement poser une telle question ?

Vraiment ! 😡

Anale 03 décembre 2019 à 22:24  •   27047

@Fropop comme souvent, je trouve Guillaume Meurice tout à fait pertinent sous couvert d'humour.

Perso je pense qu'on peut jouer à essayer de distinguer le criminel de l'artiste une fois qu'il est mort, car en attendant, le criminel comme l'artiste reçoit les thunes, la popularité, les soutiens, la reconnaissance, l'indulgence ... et c'est dérangeant.
(Non ce n'est pas un appel à tuer Polanski ;p ).

Bettyle 03 décembre 2019 à 22:48  •   27049

Je crois personnellement que ce sont nos actes qui montrent ce que nous sommes au fond de nous, nos valeurs. Ce ne sont pas nos créations ,ni même ce que nous pouvons dire ou écrire .
Je ne peux distinguer le meurtrier de marie Trintignant et le chanteur de noir désir . Son art , sa musique ne me transcende pas au point que cela surpasse le dégoût que me provoque l'homme qui a tué sa compagne à coup de poing.

Gottheimle 03 décembre 2019 à 22:51  •   27050

@slyxx
Euh, non.
Je ne peux parler que pour moi-même, mais tel n'est pas mon propos.
La question n'est pas de laisser passer les atrocités sous prétexte que leur auteur est un créateur de talent, mais "le caractère repoussant d'un individu doit-il nous empêcher de reconnaître son talent?"

Je suis pour que Polanski aille en prison. Il ne mérite pas mieux. Dans un monde juste, il finirait comme Bill Cosby.
Mais à la question "fait-il de bons films,", la réponse est: oui (du moins c'est ce que tout le monde dit, je n'ai jamais regardé).

Canhelele 03 décembre 2019 à 23:00  •   27051

@slyxx
C'est la question qui s'est posée lorsque B. Cantat a voulu remonter sur scène.
A la différence, si on compare avec Polanski (sur la forme, hein, pas sur le chef d'accusation) que la culpabilité de Cantat était averée et qu'il a été condamné (la durée de sa peine restant discutable).
Au final le "peuple" a fait sa justice.

Juliette...le 04 décembre 2019 à 08:17  •   27072

On ne peut tout simplement pas être "pour ou contre Polanski". On peut être pour ses films, ou n'en avoir rien à battre, mais de toutes façons, évidemment, condamner ce qu'il fait ou a fait de condamnable. J'ai vu plusieurs de ses films, anciens, vraiment dans ses premiers quoi, que j'ai trouvés perturbants, mais bons. Ca fait un bail que je n'ai pas regardé un film quel qu'il soit (et pourtant j'aimerais bien). Si j'en avais là le loisir, ça serait peut-être pas un Polanski. Mais à la limite, maintenant qu'on en parle, j'aurais presque envie d'en voir un pour juger de la nature de ma perturbation 😉 J'en sortirais certainement perturbée, c'est l'effet qu'il m'a toujours fait...
Merde, je le dis, j'ai été sexuellement agressée moi aussi, et effectivement, j'espère que le mec a été chopé (et SOIGNE ! ) parce que j'avais capté qu'il n'en était pas à sa 1ère fois. Mais si le mec aime faire de la poterie, ou du crochet, que sais-je, que ça le calme et lui permet de ne pas sauter sur la première venue, ben je vois pas pourquoi je m'en offusquerais.
Oui, je sais, Polanski est un peu plus visible, et libre. Et s'il avait été jugé à l'époque, il serait de toutes façons libre aujourd'hui. Maintenant, je pense que, si ce mec est dangereux, et même s'il ne l'a jamais été d'ailleurs, ben, il est bien fiché dans la tête des jeunes filles. Pour moi, il a donc peu de chances d'agresser, ce qui est le principal, non? Ou le principal est-il de jouer sur les mots et les sentiments et la peur d'une maman pour nous écharper virtuellement?..
Alors, heureux @Id41?

HUNAMle 20 décembre 2019 à 01:42  •   29354

Un film et une personne sont deux choses différentes, pour la simple et bonne raison qu'un film est un objet collectif et même s'il ne l'était pas, une personne peut commettre des crimes ( pour lesquels elle doit être évidemment jugé), et pour autant avoir du talent dans un ou plusieurs domaines. Après ça libre à quiconque de boycotter ou non les créations de ces personnes.

Pour l'exemple de Cantat, légalement il a purgé sa peine, on peut discuter de la justesse ou non de la longueur de cette peine mais c'est un fait. Il est normal de pouvoir ressentir du dégoût envers sa liberté, ou le fait qu'il ait toujours la possibilité d'être une personnalité publique, mais je suis absolument contre les personnes qui ont essayé ( et réussi il me semble) de faire boycoter et annuler ses concerts. La justice étatique n'est pas toujours juste, mais la justice populaire est souvent stupide, surtout quand elle est dirigé vers un individu en particulier, pour protéger une certaine "morale".

Plusieurs groupes s'étant levés contre Cantat se proclamaient féministes, supposant que l'empêcher de monter sur scène signifiait lutter pour les femmes et contre les violences faites aux femmes. Bien. Mais à qui, objectivement, Cantat aurait pu faire du mal en montant sur scène? Et si certains de ces groupes se sont rendus près des files d'attentes pour les concerts de Cantat, en insultant les personnes souhaitant les voir en représentation, dont des femmes, ne sont -elles pas elles mêmes liberticides envers certaines femmes et ne leur imposent elles pas une certaine forme de violence? Bien plus grande et objective que celle potentiellement suscitée par les concerts de Cantat?

Evorale 20 janvier 2020 à 23:19  •   33726

Je pense que ce boycott ou son discours permet d'écouler quelque part notre impuissance personnelle.. aussi peut-être la hantise de nous voir dans la situation de victime qui n'importe pas, ne change pas l'histoire et à qui on tend un mouchoir "la star brille encore.. (Hollywood devient nos cercles dans le reflet)

Kundunle 02 mars 2020 à 20:25  •   37314

Un film est une oeuvre collective fruit du travail de nombreuses personnes. Clouer au pilori le film "J'accuse" au regard des agissements de son réalisateur il y a 43 ans me semble très inapproprié vis à vis de toutes celles et ceux qui y ont durement travaillé.

D'un autre côté, dans le contexte actuel, le jury des César aurait été bien mieux inspiré de primer le film lui-même plutôt que de consacrer Polanski "meilleur réalisateur".

Du reste, pour avoir vu plusieurs de ses films, c'est un excellent réalisateur, et si l'on en croit les témoignages de femmes dont il aurait abusé, c'est peut-être aussi un parfait connard qui mérite de payer pour ses actes.

Mais il me paraît inapproprié de tout mélanger et d'en faire patir des personnes qui n'ont rien à voir avec l'affaire, tout ça pour satisfaire le désir de vengeance de personnes ayant subi des violences sexuelles, mais à priori pas de la part de Roman Polanski lui-même si je comprends bien.

Bref autant les violences sexuelles sont inacceptables, autant y répondre en employant des armes de destruction massive me semble être une autre forme de violence aveugle qui fait des dégâts collatéraux. Ceci n'exclue pas que les auteurs doivent payer, ça s'entend, mais ce genre de chose est supposé se régler en justice.

Cheshirele 02 mars 2020 à 21:54  •   37333

Il y a quelques différences de taille entre Cantat et Polanski.@Canhele
Le premier est un meurtrier, pas le second. Ensuite, Cantat s'est permis de donner pas mal de leçons de morale du temps où il avait voix au chapitre.

Tout ceci est toujours très politique. Dès qu'il s'agit d'icônes de gauche, la tolérance et l'aveuglement est de mise.

On parle plus haut de Céline...
Quid de Frantz Fanon qui invitait à égorger les colons blancs, par exemple ?

On savait depuis très longtemps que Dominique Strauss-Kahn avait le polichinelle sorti du tiroir. Quand Tristane Bannon a été agressée sexuellement par lui, aucune rédaction n'en a parlé. Il aura fallu qu'un incident se passe hors de France pour que le scandale explose ; et encore, beaucoup ont crié au complot.

Personne n'a jamais mis sur le tapis les trois années pendant lesquelles Mitterrand a été un haut fonctionnaire de Vichy, ni son engagement avec les Croix de Feu. Personne n'a pointé les incohérences de son soit-disant passé de résistant (sauf De Gaulle) dont il s'est toujours vanté.

On a fustigé, moqué Polanski au César avec une classe folle, sans hésiter à l'attaquer sur son physique. On a hurlé contre son prix et pourtant... et pourtant on a rien dit à propos du prix obtenu par Ladj Ly. Ladj Ly condamné le 2 mars 2011 à Bobigny à trois ans d'emprisonnement pour enlèvement et séquestration (les poursuites pour tentatives de meurtre ayant été abandonnées).

Sais-tu que Asia Argento (que j'apprécie beaucoup, au demeurant), l'un des moteurs de "mee too", a été accusée elle aussi de harcèlement et qu'elle a versé plusieurs milliers de dollars à sa victime pour éviter un procès ?

Il y a aussi des affaires comme celle concernant George Boudarel et plus tard, Albert Clavier. Deux types qui ont collaboré avec les Vietminh à la mise au point de camps de concentrations où sont mort de faim plus de 12 000 soldats français et plus de 40 000 civils et opposant vietnamiens et qui ont été protégé par le monde universitaire français. Leur procès pour crime contre l'humanité n'ayant jamais pu se tenir.

Je me suis occupé d'une affaire qui reste taboue en France. J'ai essayé de faire reconnaître Madeleine Goa comme "juste parmi les nations" par Yadvashem afin que son meurtre et celui de son mari ne tombent pas dans l'oubli. En vain, hélas !
Madeleine qui a hébergé des juifs pendant toute la guerre a été arrêtée par erreur, après que son mari ai été jeté sous les roues d'un char. Enfermée à l'Institut Dentaire de Paris, elle est torturée et exécutée dans une parodie de procès orchestré par René Sentuc, un militant communiste qui a passé la quasi totalité de la guerre en prison. Afin de jouir d'un statu de résistant, Sentuc a organisé un tribunal d'opérette, sans aucune légitimité où sont tués des dizaines de personnes arrêtées la plupart du temps, de façon complètement arbitraire.

Une enquête est expédiée dans les années 50 et se solde étrangement par une amnistie dans l'indifférence générale. René Sentuc suit une carrière politique et meurt de sa belle mort en 1984.

Voici quelques preuves si cela t'intéresse...
https://www.sudouest.fr/2012/02/05/une-balle-dans-la-tete-et-une-corde-de-soie-au-cou-625228-2079.php
http://certitudes.eklablog.com/rene-sentuc-le-justicier-communiste-a159666494
http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/les-purges-aveugles-de-la-liberation-15-09-2013-3138035.php
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(au bout d'1 heure de document)

Je ne suis pas un militant contrairement aux apparences.
Il s'avère que la Justice appartient aux vainqueurs de l'Histoire. Il s'avère que cette victoire politique est aussi culturelle. Or c'est la gauche qui l'a gagné, du moins une gauche idéologique qui a vendu son âme au diable... Il y a longtemps.

Il y a donc deux poids, deux mesures en matière de morale et de justice.

Canhelele 03 mars 2020 à 10:18  •   37353

@Cheshire
C'est bien ce que j'ai écrit : le chef d'accusation n'est pas le même pour Cantat que pour Polanski.
D'autre part, l'un a été jugé par la Justice (je parle bien de l'Institution supposée être au service de tous de façon équitable), l'autre est jugé par "le peuple" sur la base de ce qui est diffusé dans les médias.
Si je ne suis absolument pas en mesure de juger ni de prendre position sur le fond, il faut bien reconnaître le dysfonctionnement (et donc l'inégalité de traitement) au niveau de la forme.

Merlinle 03 mars 2020 à 11:44  •   37356

Je vais probablement en choquer quelques-uns, mais je continue à écouter du Noir Désir. Si j'aimais les films de Polanski (des oeuvres collaboratives, quand même), je continuerais aussi à les regarder, mais je n'étais déjà pas fan avant d'entendre parler des problèmes légaux le concernant.

Si vous achetez une magnifique armoire et que l'ébéniste se rend ensuite coupable d'un crime abominable, allez-vous jeter votre armoire ?

Donc oui, pour moi il faut distinguer l'humain de l'oeuvre, que ce soit pour un travailleur manuel ou pour un artiste. Sinon il y a un paquet d'auteurs et compositeurs "classiques" dont le passé ferait frémir.

Ca ne veut pas dire qu'un criminel reconnu doit la ramener publiquement. Mais que sa création est également sa contribution à la société, donc une manière de donner aux autres. Bien sûr, il ne faut pas que l'expression artistique en elle-même soit le vecteur de comportements criminels. Donc si j'aimais le rap, par exemple, je boycotterais les rappeurs dont les créations incitent à des crimes ou rejettent des communautés. Mais tant que la création elle-même n'est pas le vecteur ou le propagateur de crimes et délits, je n'y vois pas de problème majeur.

J'ajouterai que de très nombreux objets que nous achetons proviennent, sans que nous le sachions, de l'exploitation d'enfants, de l'intoxication d'ouvriers sous-payés dans des usines insalubres et autres joyeusetés. Allez-vous pour autant tout mettre à la poubelle et renouveler votre garde-robe et autres fournitures pour n'acheter que du haut de gamme à la provenance traçable ? Si vous avez répondu "non", sachez que vous perpétuez un système, donc que vous êtes aussi en partie coupable... et pourtant ! Il est plus facile de dire qu'on doit interdire Cantat ou Polanski, ça ne coûte rien.

Pollockle 03 mars 2020 à 13:52  •   37360

Je trouv que poser les choses de façon polémique amèn tjs à d'autres questiions ke celles ki sont intrinseques qd y a TOUT ce ki fourNit un mélange subjectif entre un talent apprécié ou non (supposé ou pas) et delit supposé ou non, ce ke j'entends derrière c'est d'autres kestions genrr est ce ke le talent permet tout et peut faire oublier des choses? est qu'on doit empêcher un talent à l'expression en cas de crime ? est ce ke kon doit mélange l'homme et son art ? est ce kon doit, condamné les 2?
la dedans c'est complex car parfois l'art sert le crime et parfois le crime tue l'art, je trouv ke c'est au delà de polanski et même du cinéma c'est quasi un débat la limite entre justice et châtiment car trop de choses se melangent dans l'homme et dans l'art et dans la façon dont ils se servent aussi l'un l'autre, y a aussi ce lien entre l'homme ses délits et l'art,
je crois ke derriere y a savoir si les "déviances psychologiks et mentales" servent pas aussi l'art depuis tjs, parler de polanski a ce point je crois ke c'est bien le pb çà donne encor trop d'importance à l'homme au fond il est d'autant plus a condamné kil se servirait de son art pour y échapper mai encor faudrait il savoir aussi dans l'art juskou on accepte la "deviance" pour servir une idée supposée de création

Kundunle 19 mars 2020 à 12:20  •   38323

Un autre point de vue, qui se défend bien, celui de Virginie Despentes :

DÉSORMAIS ON SE LÈVE ET ON SE BARRE - VIRGINIE DESPENTES

Je vais commencer comme ça : soyez rassurés, les puissants, les boss, les chefs, les gros bonnets : ça fait mal. On a beau le savoir, on a beau vous connaître, on a beau l'avoir pris des dizaines de fois votre gros pouvoir en travers de la gueule, ça fait toujours aussi mal. Tout ce week-end à vous écouter geindre et chialer, vous plaindre de ce qu'on vous oblige à passer vos lois à coups de 49.3 et qu'on ne vous laisse pas célébrer Polanski tranquilles et que ça vous gâche la fête mais derrière vos jérémiades, ne vous en faites pas : on vous entend jouir de ce que vous êtes les vrais patrons, les gros caïds, et le message passe cinq sur cinq : cette notion de consentement, vous ne comptez pas la laisser passer. Où serait le fun d'appartenir au clan des puissants s'il fallait tenir compte du consentement des dominés ? Et je ne suis certainement pas la seule à avoir envie de chialer de rage et d'impuissance depuis votre belle démonstration de force, certainement pas la seule à me sentir salie par le spectacle de votre orgie d'impunité.

Il n'y a rien de surprenant à ce que l'académie des césars élise Roman Polanski meilleur réalisateur de l'année 2020. C'est grotesque, c'est insultant, c'est ignoble, mais ce n'est pas surprenant. Quand tu confies un budget de plus de 25 millions à un mec pour faire un téléfilm, le message est dans le budget. Si la lutte contre la montée de l'antisémitisme intéressait le cinéma français, ça se verrait. Par contre, la voix des opprimés qui prennent en charge le récit de leur calvaire, on a compris que ça vous soûlait. Alors quand vous avez entendu parler de cette subtile comparaison entre la problématique d'un cinéaste chahuté par une centaine de féministes devant trois salles de cinéma et Dreyfus, victime de l'antisémitisme français de la fin du siècle dernier, vous avez sauté sur l'occasion. Vingt-cinq millions pour ce parallèle. Superbe. On applaudit les investisseurs, puisque pour rassembler un tel budget il a fallu que tout le monde joue le jeu : Gaumont Distribution, les crédits d'impôts, France 2, France 3, OCS, Canal +, la RAI... la main à la poche, et généreux, pour une fois. Vous serrez les rangs, vous défendez l'un des vôtres. Les plus puissants entendent défendre leurs prérogatives : ça fait partie de votre élégance, le viol est même ce qui fonde votre style. La loi vous couvre, les tribunaux sont votre domaine, les médias vous appartiennent. Et c'est exactement à cela que ça sert, la puissance de vos grosses fortunes : avoir le contrôle des corps déclarés subalternes. Les corps qui se taisent, qui ne racontent pas l'histoire de leur point de vue. Le temps est venu pour les plus riches de faire passer ce beau message : le respect qu'on leur doit s'étendra désormais jusqu'à leurs bites tachées du sang et de la merde des enfants qu'ils violent. Que ça soit à l'Assemblée nationale ou dans la culture - marre de se cacher, de simuler la gêne. Vous exigez le respect entier et constant. Ça vaut pour le viol, ça vaut pour les exactions de votre police, ça vaut pour les césars, ça vaut pour votre réforme des retraites. C'est votre politique : exiger le silence des victimes. Ça fait partie du territoire, et s'il faut nous transmettre le message par la terreur vous ne voyez pas où est le problème. Votre jouissance morbide, avant tout. Et vous ne tolérez autour de vous que les valets les plus dociles. Il n'y a rien de surprenant à ce que vous ayez couronné Polanski : c'est toujours l'argent qu'on célèbre, dans ces cérémonies, le cinéma on s'en fout. Le public on s'en fout. C'est votre propre puissance de frappe monétaire que vous venez aduler. C'est le gros budget que vous lui avez octroyé en signe de soutien que vous saluez - à travers lui c'est votre puissance qu'on doit respecter.

Il serait inutile et déplacé, dans un commentaire sur cette cérémonie, de séparer les corps de cis mecs aux corps de cis meufs. Je ne vois aucune différence de comportements. Il est entendu que les grands prix continuent d'être exclusivement le domaine des hommes, puisque le message de fond est : rien ne doit changer. Les choses sont très bien telles qu'elles sont. Quand Foresti se permet de quitter la fête et de se déclarer «écoeurée», elle ne le fait pas en tant que meuf - elle le fait en tant qu'individu qui prend le risque de se mettre la profession à dos. Elle le fait en tant qu'individu qui n'est pas entièrement assujetti à l'industrie cinématographique, parce qu'elle sait que votre pouvoir n'ira pas jusqu'à vider ses salles. Elle est la seule à oser faire une blague sur l'éléphant au milieu de la pièce, tous les autres botteront en touche. Pas un mot sur Polanski, pas un mot sur Adèle Haenel. On dîne tous ensemble, dans ce milieu, on connaît les mots d'ordre : ça fait des mois que vous vous agacez de ce qu'une partie du public se fasse entendre et ça fait des mois que vous souffrez de ce qu'Adèle Haenel ait pris la parole pour raconter son histoire d'enfant actrice, de son point de vue.

Alors tous les corps assis ce soir-là dans la salle sont convoqués dans un seul but : vérifier le pouvoir absolu des puissants. Et les puissants aiment les violeurs. Enfin, ceux qui leur ressemblent, ceux qui sont puissants.
On ne les aime pas malgré le viol et parce qu'ils ont du talent. On leur trouve du talent et du style parce qu'ils sont des violeurs. On les aime pour ça. Pour le courage qu'ils ont de réclamer la morbidité de leur plaisir, leur pulsion débile et systématique de destruction de l'autre, de destruction de tout ce qu'ils touchent en vérité. Votre plaisir réside dans la prédation, c'est votre seule compréhension du style. Vous savez très bien ce que vous faites quand vous défendez Polanski : vous exigez qu'on vous admire jusque dans votre délinquance. C'est cette exigence qui fait que lors de la cérémonie tous les corps sont soumis à une même loi du silence. On accuse le politiquement correct et les réseaux sociaux, comme si cette omerta datait d'hier et que c'était la faute des féministes mais ça fait des décennies que ça se goupille comme ça : pendant les cérémonies de cinéma français, on ne blague jamais avec la susceptibilité des patrons. Alors tout le monde se tait, tout le monde sourit. Si le violeur d'enfant c'était l'homme de ménage alors là pas de quartier : police, prison, déclarations tonitruantes, défense de la victime et condamnation générale. Mais si le violeur est un puissant : respect et solidarité. Ne jamais parler en public de ce qui se passe pendant les castings ni pendant les prépas ni sur les tournages ni pendant les promos. Ça se raconte, ça se sait. Tout le monde sait. C'est toujours la loi du silence qui prévaut. C'est au respect de cette consigne qu'on sélectionne les employés.

Et bien qu'on sache tout ça depuis des années, la vérité c'est qu'on est toujours surpris par l'outrecuidance du pouvoir. C'est ça qui est beau, finalement, c'est que ça marche à tous les coups, vos saletés. Ça reste humiliant de voir les participants se succéder au pupitre, que ce soit pour annoncer ou pour recevoir un prix. On s'identifie forcément - pas seulement moi qui fais partie de ce sérail mais n'importe qui regardant la cérémonie, on s'identifie et on est humilié par procuration. Tant de silence, tant de soumission, tant d'empressement dans la servitude. On se reconnaît. On a envie de crever. Parce qu'à la fin de l'exercice, on sait qu'on est tous les employés de ce grand merdier. On est humilié par procuration quand on les regarde se taire alors qu'ils savent que si Portrait de la jeune fille en feu ne reçoit aucun des grands prix de la fin, c'est uniquement parce qu'Adèle Haenel a parlé et qu'il s'agit de bien faire comprendre aux victimes qui pourraient avoir envie de raconter leur histoire qu'elles feraient bien de réfléchir avant de rompre la loi du silence. Humilié par procuration que vous ayez osé convoquer deux réalisatrices qui n'ont jamais reçu et ne recevront probablement jamais le prix de la meilleure réalisation pour remettre le prix à Roman fucking Polanski. Himself. Dans nos gueules. Vous n'avez décidément honte de rien. Vingt-cinq millions, c'est-à-dire plus de quatorze fois le budget des Misérables, et le mec n'est même pas foutu de classer son film dans le box-office des cinq films les plus vus dans l'année. Et vous le récompensez. Et vous savez très bien ce que vous faites - que l'humiliation subie par toute une partie du public qui a très bien compris le message s'étendra jusqu'au prix d'après, celui des Misérables, quand vous convoquez sur la scène les corps les plus vulnérables de la salle, ceux dont on sait qu'ils risquent leur peau au moindre contrôle de police, et que si ça manque de meufs parmi eux, on voit bien que ça ne manque pas d'intelligence et on sait qu'ils savent à quel point le lien est direct entre l'impunité du violeur célébré ce soir-là et la situation du quartier où ils vivent. Les réalisatrices qui décernent le prix de votre impunité, les réalisateurs dont le prix est taché par votre ignominie - même combat. Les uns les autres savent qu'en tant qu'employés de l'industrie du cinéma, s'ils veulent bosser demain, ils doivent se taire. Même pas une blague, même pas une vanne. Ça, c'est le spectacle des césars. Et les hasards du calendrier font que le message vaut sur tous les tableaux : trois mois de grève pour protester contre une réforme des retraites dont on ne veut pas et que vous allez faire passer en force. C'est le même message venu des mêmes milieux adressé au même peuple : «Ta gueule, tu la fermes, ton consentement tu te le carres dans ton cul, et tu souris quand tu me croises parce que je suis puissant, parce que j'ai toute la thune, parce que c'est moi le boss.»

Alors quand Adèle Haenel s'est levée, c'était le sacrilège en marche. Une employée récidiviste, qui ne se force pas à sourire quand on l'éclabousse en public, qui ne se force pas à applaudir au spectacle de sa propre humiliation. Adèle se lève comme elle s'est déjà levée pour dire voilà comment je la vois votre histoire du réalisateur et son actrice adolescente, voilà comment je l'ai vécue, voilà comment je la porte, voilà comment ça me colle à la peau. Parce que vous pouvez nous la décliner sur tous les tons, votre imbécillité de séparation entre l'homme et l'artiste - toutes les victimes de viol d'artistes savent qu'il n'y a pas de division miraculeuse entre le corps violé et le corps créateur. On trimballe ce qu'on est et c'est tout. Venez m'expliquer comment je devrais m'y prendre pour laisser la fille violée devant la porte de mon bureau avant de me mettre à écrire, bande de bouffons.

Adèle se lève et elle se casse. Ce soir du 28 février on n'a pas appris grand-chose qu'on ignorait sur la belle industrie du cinéma français par contre on a appris comment ça se porte, la robe de soirée. A la guerrière. Comme on marche sur des talons hauts : comme si on allait démolir le bâtiment entier, comment on avance le dos droit et la nuque raidie de colère et les épaules ouvertes. La plus belle image en quarante-cinq ans de cérémonie - Adèle Haenel quand elle descend les escaliers pour sortir et qu'elle vous applaudit et désormais on sait comment ça marche, quelqu'un qui se casse et vous dit merde. Je donne 80 % de ma bibliothèque féministe pour cette image-là. Cette leçon-là. Adèle je sais pas si je te male gaze ou si je te female gaze mais je te love gaze en boucle sur mon téléphone pour cette sortie-là. Ton corps, tes yeux, ton dos, ta voix, tes gestes tout disait : oui on est les connasses, on est les humiliées, oui on n'a qu'à fermer nos gueules et manger vos coups, vous êtes les boss, vous avez le pouvoir et l'arrogance qui va avec mais on ne restera pas assis sans rien dire. Vous n'aurez pas notre respect. On se casse. Faites vos conneries entre vous. Célébrez-vous, humiliez-vous les uns les autres tuez, violez, exploitez, défoncez tout ce qui vous passe sous la main. On se lève et on se casse. C'est probablement une image annonciatrice des jours à venir. La différence ne se situe pas entre les hommes et les femmes, mais entre dominés et dominants, entre ceux qui entendent confisquer la narration et imposer leurs décisions et ceux qui vont se lever et se casser en gueulant. C'est la seule réponse possible à vos politiques. Quand ça ne va pas, quand ça va trop loin ; on se lève on se casse et on gueule et on vous insulte et même si on est ceux d'en bas, même si on le prend pleine face votre pouvoir de merde, on vous méprise on vous dégueule. Nous n'avons aucun respect pour votre mascarade de respectabilité. Votre monde est dégueulasse. Votre amour du plus fort est morbide. Votre puissance est une puissance sinistre. Vous êtes une bande d'imbéciles funestes. Le monde que vous avez créé pour régner dessus comme des minables est irrespirable. On se lève et on se casse. C'est terminé. On se lève. On se casse. On gueule. On vous emmerde.

Virginie Despentes

Cheshirele 19 mars 2020 à 16:53  •   38340

Plusieurs trucs à opposer @Kundun

D'abord, qui est Virginie Despentes ?

Une cinéaste qui a trouvé le budget pour réaliser des films assez médiocres (indigence des plans, des scénarios, direction d'acteur nulle, dialogues pauvres, etc.), il suffit de visionner "Baise-moi" ou "Bye Bye Blondie" pour s'en convaincre même s'il faut lui reconnaître un certain talent au niveau du rythme de ses récits. Sur quoi repose ses créations, si ce n'est une violence et une obscénité tout azimut ? Je dis cela sans jugement car il peut s'agir d'un positionnement pensé. Le seul soucis, c'est que son parti pris tourne en boucle et qu'il ne pointe pas grand chose. De là à dire que son propos est gratuit, il n'y a qu'un pas.

Virginie Despentes accable l'industrie du cinéma, mais n'hésite pas à tremper dans le porno avec "Mutantes" ou - dans une moindre mesure - avec "Baise-moi". L'alibi est de dire qu'il s'agit d'actes militant féministes ; un comble puisque le porno consiste les trois quart du temps à exploiter le corps des hommes et des femmes, sans soucis de narration, sans aucune humanité et à réduire le sexe à ce qu'il a de plus trivial.

Qu'une personne prône l'exemplarité et qu'elle se compromet sans cesse dans ce qui représente l'exemple même du consumérisme, me pose problème.

Je ne crois pas que le féminisme, le vrai, consiste en une haine généralisée des hommes - une misandrie bête et gratuite, ni même en une caricature ou une singerie de masculinité.

Car oui, Virginie Despentes est un singe.
Un singe comme le définit Victor Hugo quand il dit : "N'imitez jamais. Un lion qui imite un lion devient un singe".

La fureur, celle du lion, est bien là chez Despentes, mais elle se transforme en singerie pitoyable.


Que dit le texte de Despentes en lui-même ?

Je passe les anglicismes et les expression wanagènes branchouilles qui m'insupportent et qui parcours le texte pour en venir à sa structure et son contenu.

Rien que la première phrase est remarquable ("Je vais commencer comme ça : soyez rassurés, les puissants, les boss, les chefs, les gros bonnets : ça fait mal."). Elle ne veut absolument rien dire. Elle dénote à mon sens du problème essentiel de Virginie Despentes : "vouloir" sans "pouvoir". Elle aimerait dire des choses, mais comme elle ne sait même pas ce qu'elle aimerait communiquer, elle (dé)gueule, cogne et s'excite.

Premier paragraphe :
Despentes fustige les puissants et fait un amalgame entre l'emploi du 49.3 (une pratique pourtant démocratique) et la décision de consacrer l'oeuvre Polanski. Elle induit l'idée que l'élite - à laquelle elle appartient - se fiche du consentement des dominés.
Virginie Despentes dit sans le dire tout en le disant, que les dominés sont en l'occurrence les femmes et donc elle-même.

Deuxième paragraphe :
Virginie Despentes affirme que le film de Polanski a été consacré à cause de l'investissement qu'il a demandé et qu'en revanche, les opprimés dont elle fait parti toujours de façon implicite, n'ont pas de budget ni de reconnaissance. Et toujours avec cet art sournois qui consiste à dire sans le dire tout en le disant, que le cinéma est tenu par des financiers juifs qui occupent la place d'éternelles victimes. Virginie Despentes sous-entends encore que la Justice est au pas de ces mêmes puissants (et donc des juifs) et qu'elle n'a que faire de la réalité du viol ou de la pédophilie. Tout ceci, au mépris du public et du peuple. Peuple qui se fout des films chiants de Virginie Despentes soit dit en passant.

Quant au viol en lui-même, je pose la question : Peut-on mettre sur le même plan des viols et la pratique généralisée de la promotion canapé ? Pratique qui a été possible parce que des hommes et des femmes l'on tacitement admise et encouragée ?
Car là encore on dit sans le dire tout en le disant que tout est semblable, que tout se vaut et que les riches actrices qui ont joui de leurs charmes pour se faire une carrière sont semblables aux débutantes et pauvrettes qui se font abuser.

Troisième paragraphe :
Despentes nous explique que si Florence Foresti a quitté la cérémonie, c'est non pas parce qu'elle est une femme, mais un individu pensant et responsable.
A cela je dis que Florence Foresti a touché plus de 120 000 euros pour sa prestation et qu'elle savait à l'avance que Roman Polanski serait primé. Si elle avait été un individu pensant et cohérent elle aurait renoncé à son fric et n'aurait pas participé à ce simulacres. Or elle a touché cet argent et fait son spectacle - la mis en scène son indignation - aux frais de la princesse. Comme quoi la résistance et l'indignation ok, mais à condition d'avoir un gros chèque à la clef.
Adèle Haenel est venue elle aussi. Mais pourquoi est-elle venue ?
Pourquoi est-elle repartie dans le fond ?
C'est simple, c'est parce qu'elle n'a pas eu le prix qu'elle espérait.
Si ses intentions avaient été pures et cohérentes elle ne serait elle aussi même pas venue, car être présente à cette cérémonie, en l'occurrence, c'est intégrer le fait que Polanski puisse avoir une récompense.

Quatrième paragraphe :
Despentes affirme que la cérémonie des César atteste de la toute puissance des producteurs. Elle fait de l'affaire Polanski une exemple de lutte des classes.
On verra plus bas que son statu d'auteur médiatique, chouchouté par les grands médias bourgeois (Libération, Inrocks, Télérama, France Culture) et biberonné aux mamelles siliconées de l'industrie du porno la rend particulièrement illégitime. Elle est une privilégiée qui tape du pied et se roule par terre parce qu'elle voudrait, ni plus ni moins, davantage de pouvoir - notamment celui de victime - pour que son cinéma lamentatoire soit hissé au rang de chef d'oeuvre.

Cinquième paragraphe :
Si "La jeune fille en feu" n'a pas eu de récompense, c'est par punition. C'est pour dissuader toute velléité de dénonciation et que tout le monde reste dans le rang. Le promotion canapé, le viol, les attouchements, les abus dans le cinéma, tout le monde sait depuis toujours.
Despentes n'a rien pour étayer son premier propos, bien sûr. Elle pourrait pointer les qualité du film qui, c'est vrai, sont bien au-dessus de celles des "Misérables", mais elle se focalise sur Polanski parce que, tout simplement, il est plus commode de désigner un coupable déjà sur le banc des accusés qu'un système qui existe par la volonté de ceux qui effectivement ont le pouvoir et leur laquais - celles qui se sont tues jusque-là et qui ont profité de ce droit de cuissage. Car à part Tippi Hedren et quelques autres, la majorité des actrices ont été complices de cette injustice.

Argumenter en posant les qualités intrinsèques du film et mettre en évidence la faiblesse des "Misérables" reviendrait à pointer le fait que les médias sont coupables au même niveau que le micro-monde du cinéma. C'est lui qui permet à un navet de se hisser sur la scène. C'est lui qui permet à deux criminels (Polanski et Ladj Ly) d'être nominés et de recevoir chacun un prix. Car si on se veut juge soyons le aussi, tant qu'à faire pour le réalisateur des "Misérables", délinquant punit de prison pour avoir séquestré l'amant d'une jeune femme... pour des questions d'honneur mal placé (visiblement, entre les jambes).
On le voit bien l'indignation est à géométrie variable. Elle prouve par ce fait que Despentes et certaines féministes font déjà partie de cette classe qui jouit d'un pouvoir de victime, d'une tribune et d'une médiatisation que le peuple n'a pas. Ce peuple qui regarde consterné une vielle baderne riche à millions pleurer des larmes de crocodile pendant que lui peine à payer son loyer.

Et sur quoi pleure t-elle ensuite quand elle est à bout d'arguments féministes ? Sur les "Misérables", film qui lui aussi tente de faire passer les coupables en victimes, les assistés en oubliés, la médiocrité banlieusarde en génie, les délinquants de droit commun en artiste, les tortionnaires en justiciers...
Géométrie variable, disais-je !

Vient immiscer plus loin, sans qu'il n'y ait aucun rapport avec la choucroute, la réforme des retraites voulue par le gouvernement. Gouvernement plébiscité par elle et ses semblables. Par cet état bourgeois qui élève les rimes navrantes de maître Gims au rang de poésie, qui plante des plugs anal dans la capitale, qui décrète "qu'il n'y a pas de culture française" et que "la Guyane est une île" (sic). Car oui, la gouvernance de Macron et de ses prédécesseurs, depuis des générations, est celui de l'inculture crasse. C'est le règne travestissements et des entourloupes culturelles.

C'est ainsi, dans cette logique de singe et de singeries, que Despentes s'espère en version féminine de Céline ; elle n'en est en réalité que le ver blanc.
Elle n'en que est son ténia.

Sixième paragraphe :
Là Virginie Despentes dit que séparer l'artiste de l'oeuvre est une bouffonnerie (si). Pourquoi ? Comment ? Sur quelle base ? Nulle ne le sait. Son argumentation, comme toujours : la vulgarité. Mais n'est pas Céline qui veut. Car l'auteur de "L'agité du bocal" dans son délire, sa charge - sa méchanceté -argumente, cite et donne des exemples. Tel est le roquet qui s'imagine loup parmi les loups.
Tel est le vulgaire qui se voudrait génialement grossier.

Septième paragraphe :
Et on termine par un énième radotage sur la lutte des classes, des formules branchouilles, des invectives... Le tout en gémissant comme une esclave prisonnière de son aigreur et de son ressentiment.
Tu veux te casser Virginie Despentes ?
Soit, casse-toi.
Du vent !
Laisse la place au peuple auquel toi et tes semblables avez volé la parole.
Laisse la place aux artistes qui crèvent de ne pas être étiquetés.
Laisse la place aux étudiants en cinéma qui ne sont pas "des fils ou des filles de"...
Laisse la place aux talents de plumes - aux écrivains - qui ne peuvent pas coucher comme tu as fait toi-même pour se faire un nom, pour se faire produire et éditer.

Meure donc Virginie Despentes et le plus vite possible, histoire d'abréger tes râles victimaires !

Evaderhaindile 19 mars 2020 à 19:39  •   38357

Ouh....c'est chaud ici....
Bon je repars...
🙄

Berengerele 19 mars 2020 à 20:18  •   38367

J' aime beaucoup ton texte, ta plume et ton analyse @Cheshire. Mais quelle hargne! 😮

Cheshirele 19 mars 2020 à 22:20  •   38378

Je me dis @Berengere que mon texte (bourré de fautes et de coquilles [désolé]) s'ajuste plus ou moins sur le ton de Despentes...
Et puis cela m'énerve qu'un sujet aussi grave serve de prétexte à des gens qui n'ont aucune éthique, aucune cohérence morale, aucune réflexion et dont les motivations sont en réalité purement égotiques. Tu vois, cela me rappelle un bouquin d'Alphonse Boudard qui s'appelle "Les combattants du petit bonheur". Il parle notamment des résistants de la vingt-cinquième heure ; de ces gens qui n'ont rien dit, rien fait pendant l'occupation et qui se sont amusés ensuite à tondre des femmes ou faire fusiller des pauvres types bâillonnés et ligotés
Tout cela me fait dire que "Uranus" est un bon film ! 😉

Berengerele 19 mars 2020 à 22:34  •   38381

😉

Siryackle 01 juin 2020 à 16:12  •   41822

Très bonne polémique qui pour moi ne peut pas vraiment être tranché.

Pour preuve, ce débat organisé par l'excellent Clément Viktorovitch.

Clément Viktorovitch : Peut-on séparer l'homme de l'artiste ? - Viens Voir Les Docteurs

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