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- Peut-on vraiment changer le système ? avec arthur keller
Bien... me revoilà avec mon obsession de l'effondrement et de construction d'alternatives. Le genre de trucs que tous les jeunes (mais pas que) doivent apprendre et comprendre si on veut avoir une chance de minimiser le pire.
Je découvre Arthur Keller, expert des risques systèmiques, des limites écologiques, des vulnérabilités des sociétés modernes et des stratégies des résiliences collectives. Master en astronautique, master en communication pluriculturelle, master en relation internationale et stratégique en programmes internationaux, ingénieur en traitement de l'information, enseignant dans des grandes écoles, formateur des élus locaux en résilience, a participé à un programme de transformation systémique de la société française.
Il est spécialiste des systèmes dynamiques complexes, les transposent aux sociétés humaines.
Ça va le CV, le gars.
Et bon, ben y dit comme moi. Ça craint à tous les niveaux et ça va aller très vite vers la merde généralisée, très très vite. Il rejoint à beaucoup d'égards Jancovici sur ses conclusions (décroissance organisée ou récession subie et forcée avec famines guerre etc) mais avec une autre approche.
Je vous mets deux vidéos (maintenant que je l'ai découvert, je vais aussi aller voir ces conférences mais une dure trois heures).
Dans la première (30 mn), il explique en quatre graphiques les quatres imaginaires pour le futur de l'économie, avec une courbe pour les ressources disponibles et une courbe du PIB (biocapacité et emprunte écologique). Simple, efficace, didactique. L'illimitisme, totalement farfelu ; le soutenabilisme, en retard sur le soutenabilité du système dans le monde réel (on bouffe plus que ce qu'il y a dans le garde-manger depuis 40/50 ans) ; l'économie durable (greentech, etc) ; et l'effondrement, qui pour lui est le seul imaginaire qui tienne la route. Et c'est par la pédagogie que peut-être les gens apprendront et comprendront.
voir la vidéo
Je vous résume juste sa conclusion dans cette interview de la série d'émission "pisser sous la douche ne suffira pas" de la chaîne Time for the Planet ( 1 heure).
Il dit quand même que c'est dans 5, 10, peut-être 15 ans que le monde ne sera plus celui dans lequel nous vivons, que le système va capoter. C'est bien pour ça que j'insiste, on parle pas d'un avenir lointain.
Concrètement, il faut travailler à plein d'endroits différents. À la fois sur le système existant pour le faire évoluer positivement d'un côté et également pour lui mettre la pression de l'intérieur et de l'extérieur. De rentrer donc en résistance de façon frontale pour arrêter certaines choses destructrices (la libre entreprise, les lobbys industriels, la liberté de tuer le vivant, etc).
Et à côté de ça, travailler sur un nouveau système qui doit émerger. Le système n'est pas soutenable et les points de bascule commencent à apparaître partout. Il nous reste à sauver ce qui peut encore l'être. Faire, ici et maintenant, ce qui peut être fait, innover, créer des alternatives crédibles et inspirantes, diffuser pour que le local changeant fasse des petits ailleurs. Et se fédérer en réseau comme filet de sérurité pour les transfuges du système actuel.
Se préparer aux points de bascule. Il n'y a que dans l'action que l'espoir peut encore exister. Pas dans le candidat qui dira qu'il travaille pour notre sécurité, dérive autoritaire assurée.
"Alors dans la panique, qu'il n'y ait pas qu'une seule branche à laquelle s'accrocher, celle de la dérive autoritaire, mais aussi celle de la résilience territoiriale, de la vie en dignité et en équilibre avec la nature. Le but étant d'éviter le plus de souffrance inutile possible. Ce sera ça de pris. Trop tard pour éviter que le système s'écroule, trop tard pour éviter le désastre climatique mais pas trop tard pour éviter que se soit encore pire. Voilà".
Si ce que je raconte ici vous touche, si vous avez des enfants, si vous êtes jeunes et comptez avoir un avenir, écoutez ce genre de personnes, écoutez cette interview.
voir la vidéo
Bon, pas besoin d'être une lumière pour comprendre que notre mode de vie actuel à des jours comptés. Soit on divise la population par deux (inhumain !), soit on change nos valeurs en profondeur. Seulement, on ne sait pas et on a peur de gérer la décroissance, dixit "aller de l'avant", et non "aller de l'arrière" 😂
En fait, moi je crois plus en rien, même plus au nihilisme, mais quand je vois que les gens qui annoncent le pire gardent encore un certain espoir, propose, etc, je peux pas m'empêcher de partager.
Le truc @Kobayashi, ce n'est donc pas d'attendre que ça vienne d'en haut, de gérer la décroissance ou de gérer quoi que soit d'ailleurs (y a qu'à entendre encore aujourd'hui Olivier Véran être super content d'annoncer une croissance en grande forme) mais de construire de nouvelles bases, de faire croitre autre chose qui pourrra éventuellement remplacer. Comme les Mayas qui sont repartis en petits groupes faire les paysans et les pêcheurs après l'écroulement de leur civilisation, quand leurs croyances se sont cassées la gueule. Quand la religion de la croissance montrera ses limites avec force, autre chose apparaîtra. Et si ce n'est pas l'entraide et la bienveillance, ce sera la barbarie.
Quand ceux qui proposent d'abandonner la société basée sur la "croissance" et le profit sont traités comme des dingues ou comme de dangereux révolutionnaires, je ne vois pas trop comment on peut éviter de se prendre le mur à pleine vitesse. Et quand je vois les degrés de violence qui s'expriment librement sur Internet et dans la rue, je ne vois pas non plus comment la société d'après pourrait être autre chose que barbare...
(désolé de vous pourrir la journée)
Je suis bien d'accord avec toi @Merlin.
Mais comme certains "experts" se permettent d'avoir encore un petit espoir, que les crises engendrent aussi des solidarités et de l'entraide, que, comme disait K.Dick, il y aura toujours des motivés pour crever les roues des bus qui nous mèneront dans les camps, qu'en face de la barbarie (inéluctable, certes), une résistance est toujours possible, qu'elle soit constructive, frontalement contestataire, ben ça nous occupera au lieu de participer à toute cette merde.
Perso, je peux pas m'empêcher de motiver les troupes, je suis ainsi fait. Parce que, quand je vois que de plus en plus de gens font un pas de côté, que les poches de résistance zadiste ou autres (quelques dizaines mine de rien en France) obtiennent quelques résultats, que localement de nets progrès sont en cours, que je vois des petites vieilles s'occuper des animaux sauvages malades pour leur redonner leur liberté, ben si ça change pas le global du problème, c'est déjà ça de pris. Minimiser les souffrances.
Car oui, le mur est à nos pieds et on fonce, oui la société barbare et autoritaire s'installe, oui beaucoup de gens sont dans le déni, le repli ou la violence, oui les fachos s'organisent bien mieux que nous, mais j'arrive pas à me dire qu'il ne faut rien faire et attendre impuissant la prochaine tornade.
Salut Kob', salut Para'. 🙂
Merci @paradox pour tes vidéos. ça m'a accompagné pendant que je bossais. 🙂
(et quand je dis "bosser" justement, c'est pas pour me faire un max de blé à la fin du mois. Avec ma mini structure qui ne veut pas grandir, n'a absolument pas recours aux banques, j'essais déjà modestement d'avoir un pied dans le monde d'après.)
2 choses:
La première. Je suis tout à fait d'accord avec lui quand il dit que les politiques ont vraiment une sous culture des modèles systémiques, et que donc les experts capables de leur vulgariser tout ça n'existent pas dans les cabinets (ministériels) ou le creuset même de leurs partis. Pour satisfaire à l'image, en tant que citoyens et citoyennes, nous sommes donc tous et toutes embarqué(e)s à l'arrière d'un bus lancé à 160 Km/h minimum, sur l'autobhan allemande, et qui est managé apparemmant par un ou une ado qui s'est formé, tout juste hier, à la "conduite" sur Mario Kart. J'avais déjà ce sentiment depuis longtemps, mais au moins là, cela a été clairement mis en mots hors de moi, hors de mon psychisme. Vertige.
La seconde. A 49'50" > "Il faut détruire les lobbies", dit-il. Ok allons-y! Mais c'est toujours le même problème avec les personnes qui agissent sciemment pour les lobbies (Bruxelles, si tu nous lis...). Faut quasiment leur montrer la haute branche du chêne et la corde prête à les pendre dans la minute qui vient, pour qu'ils mumurent un peu, de mauvais gré, "D'accord, d'accord, on va peut-être y réfléchir. On va sans doute arrêter de tout miser sur un max de pognon et une rentabilité record à 2000%". Sans ça, pas de résultat. 😒
En passant au réel, dans ce cas où la pendaison ne serait finalement plus du tout une option philosophique, la question reste de savoir qui voudra bien être celui (groupe ou solo) qui acceptera d'avoir la réputation de bourreau, sachant qu'il se fera automatiquement juger par cette même société qu'il tentera de défendre d'elle-même?... A mon avis, ça va faire du sale... 😥
Bon aller, qui veut déjà tisser la corde n'a qu'à s'en occuper. Je vais, pour ma part, aller chercher un gland à planter pour le futur chêne......... 😈
(pour comprendre pourquoi je dis ça, il faut juste prendre en compte que j'ai exercé un métier durant 17 ans au sein d'un gros groupe qui nous plaçait tous, comme de bons petits soldats, au service de sociétés profondément lobbyistes. Je suis très content d'être sorti du métier, mais je n'ai absolument rien oublié pour autant de ce que j'y ai vu et entendu...)
Hiné.
Les lobbyistes,on en revient toujours aux lobbyistes.
C'est fou quand même hein !
Qui dit lobbyistes dit loi,dit rapport de forces, dit intérêts à défendre,dit bras de fer,dit lutte,dit....
C'est l'histoire de l'humanité en fait!Sauf qu'aujourd'hui,la nature s'en mêle.
Alors nous sommes dans un virage oui,un grand virage.Qui y a t'il derrière,nous le serons bientôt !
Chacun fait avec ses propres moyens, mais les lobbyistes sont puissants,bien puissants.
Le vrai problème reste l'ignorance et la peur que ça engendre.
Le jour où une majorité comprendra, la société pourra changer. Imaginons la mise à l'index de tels ou tels produits, au hasard les mousses chimiques vendues comme desserts, beurk. Si plus personnes en achète, la production s'arrête. Pour le moment on croit, donc on reste dans le jeu de la consommation. Même le bio est revenu dans le girond, avec en prime des belles marges ! Youpi !
Un des problèmes vient aussi des syndicats fossiles de l'histoire que nous avons. Ils se font tous balader et les politiques se réjouissent, belles carrières en perspectives.
C'est pas facile pour les syndicats non plus.
Ils sont entre le marteau et l'enclume.
Et quoi qu'ils disent ou fassent,ils seront conspués, moqués, critiqués.Par l'un ou par l'autre camp.
Il y a des brebis galeuses bien sur,mais comme partout.
Ce n'est facile pour personne.Prendre position c'est toujours sortir de sa cachette,et c'est aussi toujours se faire reprendre par l'un ou par l'autre.
De la cohésion,il nous manque de la cohésion, à tous les niveaux.
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