Littérature

Y a-t-il des "sous-genres" en littérature ?

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Y a-t-il des "sous-genres" en littérature ?
Merlinle 05 janvier 2019 à 09:49

Hello !

Je me suis souvent demandé pourquoi on traitait certains genres littéraires comme de la "sous-littérature", et même avec un certain mépris. Science-fiction, fantastique, fantasy, polar, BD...
Ces genres ont probablement accumulé plus de lecteurs ces 40 dernières années que la littérature "classique", et pourtant, nombreux sont ceux qui ne les considèrent pas vraiment comme de la littérature.

Harry Potter, le Seigneur des Anneaux, le Trône de Fer, les séries d'Anne Rice, Agatha Christie, Mickey Spillane, Astérix, et j'en passe... c'est quoi pour vous ?

Fanny-146le 05 janvier 2019 à 10:25  •   546

Bonjour Merlin !

Pour moi, c'est aussi de la littérature, qui ne mérite aucun mépris, et surtout pas basé sur l'appartenance à un genre ! Il y a du bon polar comme il y a du mauvais polar, de la bonne BD et de la mauvaise BD (et je parle là pour les genres que je lis un peu).
Malheureusement, effectivement, ces genres plus "récents" sont dévalorisés injustement. Difficile quand tu es prof de français (ce qui est mon cas) de dire que tu lis plus de polars que de classiques, ou que tu aimes les mangas... ça fait pas sérieux...
Si je parle de genres "récents", c'est que je pense que c'est l'un des noeuds du problème. Si on prend l'exemple de la tragédie, genre jugé "noble" par excellence, nous avons la chance que le temps ait fait le tri entre bonnes et mauvaises tragédies (et encore, sommes-nous sûrs qu'il ait bien fait le tri ?). Il y en a sans doute eu tout un tas de très mauvaises écrites et jouées au XVIIè, mais qui sont tombées dans l'oubli.
Si Harry Potter traverse les siècles (ou tout autre exemple que tu cites), sans doute cela lui donnera-t-il ses lettres de noblesse, et lui enlèvera l'étiquette "populaire", trop souvent synonyme de "bas de gamme".

Abderianle 05 janvier 2019 à 14:27  •   555

Excellente question.
En général, et je croise ce que je disais sur le fil "poésie", le problème des genres vils, bas et inintelligents (hi, hi) tient au fait que les perspectives d'interprétations sont réduites. En somme, étudier les lieux, les personnages et le style de Harry Potter doit permettre aux mille prochains thésards de croiser différentes idées et reprendre à nouveaux frais la vision de l'ouvrage ou de l'écriture. Et de là une histoire des manuscrits, des révisions, etc. Y a-t-il une dimense profondément politique chez Harry Potter ? Y a-t-il la découverte d'une nouvelle stylistique ? De nouveaux thèmes littéraires, de nouveaux topoi ? Si non, alors l'intelligentsia ne peut s'en emparer, et dans ce cas cela ne peut être un "classique". Prenez Flaubert et l'Education Sentimentale : il est assez médiocre et niais (comparé aux génialissimes suivants) mais il mêle politique, contexte historique, sentimentalités travaillées, conventions d'une époque, personnages variés et théâtralisés, et donc ourlés par un canal stylistique particulier et non par le devoir d'un récit clair et accessible.
Il y a des thèses sur Gemmell, et sur Pratchett, et eux semblent franchement avoir les ressources pour devenir des classiques, comme Tolkien. Dans les manuels de collège, Potter et Tolkien cohabitent, mais on voit assez vite, à la densité de la prose, que l'un est plus accessible que l'autre. Quand l'accessibilité conduit à une forme d'indigence dans l'interprétation, le livre fait une saison, une génération, ou un petit siècle, et passe. Prenez des figures littéraire éminentes du XVIIe, XVIIIe ou XIXe siècle : sur celles que l'on retient, combien sont passées à la trappe, alors qu'elles étaient des "best-sellers" ?
Et c'est la même chose de la poésie.
Si vous écrivez un jour, faites en sorte de pouvoir faire réfléchir non pas une mais mille générations. En gros, se trouver entre Érasme, Kafka et Tolkien.

LibertEchEriele 05 janvier 2019 à 16:36  •   563

Qu'est ce que j'ai pu apprécié la lecture de Tolkien à 20 ans! Harry Potter, je ne me sentais pas l'âge de lire de toutes façons.. Mais le seigneur des anneaux m'a littéralement transportée. Ensuite, j'ai essayé quelques trucs mais, faute de bons conseilleurs à l'époque, ai arrêté ce genre.. Vous êtes peut-être en train de ré éclairer ma lanterne.. Si j'ai bonne mémoire, mais ça va peut-être me valoir des risées supplémentaires, j'avais beaucoup aimé "la forêt des mythimages"...

LibertEchEriele 05 janvier 2019 à 16:44  •   564

D'ailleurs, est ce quelqu'un parmi vous l'a lu, ou connaît son auteur, que je viens de trouver, Robert Holdstock?

Abderianle 05 janvier 2019 à 23:09  •   582

Nope, 'connais pas. Qui est-ce ? Qu'as-tu apprécié chez lui (le cas échéant) ?
Et as-tu lu déjà lu du Gemmell ? (oui, je sais, une grande référence dans le genre pour les fans, mais je doute qu'il soit si "médiatisé" en France).

patrickle 07 janvier 2019 à 13:12  •   608

il me semble quand même que la BD a maintenant reçu ses lettres de noblesses, qu'elles soient classique ou plus spécifique.
on a reconnu aussi l'intérêt d'Harry potter pour apprendre aux jeunes à lire.
je ne sais pas si le fantasy est encore considéré comme une sous classe. on n'en voit de plus en plus et il y a quelques beaux ambassadeurs.
pour la science-fiction, ca reste quelque chose d'assez marginal.
sinon, les annuaires téléphoniques sont en plein déclins, doit-on le regretter ?

Abderianle 07 janvier 2019 à 14:11  •   614

SF marginale ? Assez cotée côté film...

patrickle 07 janvier 2019 à 21:54  •   628

en film oui et je trouve qu'il y en a des très chouettes. Par contre, je ne sais pas si les gens font le lien entre le le film et le livre

Abderianle 08 janvier 2019 à 09:15  •   632

Chuis d'accord. Encore que, les adaptations très célèbres font quand même une promotion rigoureuse de l'oeuvre d'origine. Je pense, là, comme ça, à Life of Pi (qui a ensuite donné le film dont le titre français est l'Odyssée de Pi). Quelqu'un a-t-il lu l'oeuvre d'ailleurs ?
Et il y a ensuite les films SF purs et les dystopies, qui relancent aussi le support écrit. Peut-être l'un d'entre nous devrait-il proposer une version papier du film Equilibrium (https://en.wikipedia.org/wiki/Equilibrium_(film)), et même, pourquoi pas, des adaptations théâtrales. C'est peut-être bien là que la SF n'existe absolument pas (à ma modeste connaissance, mais toute preuve du contraire me réchaufferait).

Merlinle 08 janvier 2019 à 09:50  •   635

Intéressante remarque, le Guardian avait publié un article là-dessus : "le théâtre est-il l'ultime frontière de la SF ?" https://www.theguardian.com/stage/theatreblog/2008/apr/01/istheatrescifisfinalfrontier

Il y a quelques pièces, cette fiche Wikipedia les recense, mais comparé au foisonnement d'oeuvres écrites, c'est de la roupie de sansonnet... https://en.wikipedia.org/wiki/Science_fiction_theatre

Abderianle 08 janvier 2019 à 10:17  •   636

Merci pour les infos ! 🙂

patrickle 09 janvier 2019 à 09:51  •   662

a l'époque, ma belle-mère avait voulu me faire plaisir en m'achetant des livres de science-fiction. (elle n'y connaît rien là-dedans). rien qu'à la couverture et au résumé derrière, on se rendait compte, que ca allait être catastrophique. c'est une genre ou pour beaucoup, ca reste une histoire de monstres qui attaque la planète ou de voyage intersidéral. a ce propose, je conseille le livre " l'univers en folie" de Frederick Brown, qui exploite bien ces clichés sur la S-F.

Berengerele 13 septembre 2019 à 21:05  •   19167

Pour moi, pas de sous-genres mais des genres. La lecture est toujours une situation de communication. Analyser et donc en faire la critique ne peut être qu'une ouverture vers l'autre et le monde. Malheureusement, certains intellectuels et pseudos pédagogues ont laminé certains auteurs ou oeuvres. Garder son esprit critique donc.

Hatsale 13 septembre 2019 à 21:23  •   19169

Tolkien est un écrivain excellent, qui a su inventer un monde absolument hallucinant. Et ses livres sont des monuments.
Pas de sous-genres.
De la littérature, point.
Et que chacun y trouve son compte, c'est ce qui compte.
La B.D.aujourd'hui est très variée et aussi noble à faire lire aux élèves que certains classiques. Cette année j'aborderai l'autobiographie par le biais de Persepolis et je suis sûre qu'ils vont préféré au Livre de ma mère de Cohen.
Ils auront évidemment aussi des groupements de textes plus classiques mais le but sera de les faire écrire sur eux-mêmes.
Mais je m'éloigne un peu du topic là...

J'y reviens Harry Potter permet à des générations écran de lire et de s'ancrer dans la lecture. C'est merveilleux.


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